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médecin hygiéniste français, promoteur du naturisme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paul Carton, né le à Meaux (Seine-et-Marne) et mort le à Limeil-Brévannes[1], est un médecin français du début du XXe siècle.
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Ancien interne des hôpitaux de Paris (AP-HP), médecin-assistant de l'hospice de Limeil-Brévannes, il est l'initiateur d'une médecine non conventionnelle revendiquée comme étant fondée sur les principes du père de la médecine, le médecin-philosophe de la Grèce antique Hippocrate, il soutient le mouvement naturiste[2] en France.
Paul Carton naît le à Meaux[3],[4]. Son père est commissaire-priseur et ses grands-parents, horticulteurs et horlogers-bijoutiers. Atteint de myopie et de constitution physique extrêmement faible, il doit vivre deux ans avec un corset en cuir et acier jour et nuit pour corriger une scoliose. Sa scolarité s’en ressent au départ mais il fait finalement de solides études classiques, obtient le baccalauréat et entre à la Faculté de médecine[5].
Au cours de ses études médicales, son état de santé ne s’améliore pas mais, en troisième année, il devient cependant interne, prépare les concours et les réussit. Il travaille ensuite à l'Institut Pasteur, puis est nommé chef de laboratoire à la Pitié. Il exerce ensuite à Paris, mais y contracte une tuberculose en 1901 alors qu'il est interne des hôpitaux de Paris[6]. Envoyé à 30 ans en sanatorium où son état empire, jusqu’à l’événement qu’il décrit dans son livre L’apprentissage de la santé. Histoire d'une création et d'une défense doctrinales[7] et qui bouleverse sa vie et ses conceptions médicales.
En 1908, il retrouve assez de force pour reprendre une occupation professionnelle et obtient une place de médecin-assistant à l'hôpital-sanatorium de Limeil-Brévannes. Il y met en pratique ses découvertes, traitant ses patients sans médicaments par la diététique, l’hydrothérapie, l’héliothérapie et l'exercice physique en plein air. Il rencontre Georges Hébert en 1912 et reste ensuite très lié à ce grand rénovateur de l'éducation physique[8]. Il redécouvre aussi l‘enseignement d’Hippocrate, dont il résume en 1923 les points les plus importants dans un ouvrage intitulé L'essentiel de la doctrine d'Hippocrate, extrait de ses œuvres.
En 1924, Paul Carton devient un lecteur assidu de L’Action française jusqu'à sa mise à l'Index en 1926 et partage des opinions politiques et sociales proches de celles développées par Charles Maurras et Maurice Barrès[9],[10].
Le Docteur Carton exerce encore 40 ans, à l'Hospice de Brévannes puis en clientèle privée, perfectionnant son approche thérapeutique, qu'il diffuse par de nombreux livres et articles. Critiqué de tous côtés, il crée en 1921 la Société Naturiste Française et il débute l’année suivante la publication de la Revue Naturiste pour se démarquer autant des systèmes thérapeutiques traditionnels que des discours ésotériques. Son œuvre influence grandement Georges Hébert, promoteur d’une méthode d’éducation physique naturelle, et compte une trentaine d'ouvrages. Il meurt en 1947 à l'âge de 72 ans[11].
Sa méthode se différencie de la médecine conventionnelle dans la mesure où elle définit différemment les causes des maladies. Selon Paul Carton, les causes réelles de toutes les maladies proviennent d'un système immunitaire rendu déficient par une mauvaise hygiène (alimentation, cadre de vie, activités physiques, mentales, sociales, professionnelles...). Dans cette perspective, les invasions microbiennes (notamment tuberculeuses, fléau notoire de son époque) ne sont que la conséquence opportuniste d'un affaiblissement de l'organisme. Il résumait cette approche en une formule qu'il utilisa souvent : « le microbe n'est rien, le terrain est tout ». À cet égard, Paul Carton reproche à la médecine de son époque, marquée par les récentes découvertes de Pasteur, de songer à traiter uniquement les symptômes des maladies plutôt que leur origine.
Tant pour la prévention que pour la guérison des maladies, la thérapeutique prônée par Paul Carton consiste à désintoxiquer l'organisme du patient en lui faisant corriger les comportements nuisibles pour sa santé. Par exemple, en matière alimentaire, Paul Carton préconise d'éviter l'abus d'alcool ainsi que tout excès de viande et de sucre (et plus particulièrement des sucres raffinés industriellement) qu'il qualifie d'« aliments meurtriers ». À ce stade, repos et diète ou jeûne, selon la constitution physique du malade, sont alors des mesures d'accompagnement souvent prescrites. Selon lui, le patient peut renforcer ses défenses immunitaires et améliorer sa condition physique. Il s'opposait aux opérations chirurgicales, pour les réserver aux cas d'urgence.
Paul Carton, en reprenant les principes de la médecine d'Hippocrate, revendique ainsi une approche plus globale de la personne, incluant ses dimensions psychique et spirituelle. Partisan d'une méthode qu'il dit plus individualisée, une part importante de ses travaux porte sur l'observation et la compréhension des tempéraments hippocratiques[12] : bilieux (B), nerveux (N), sanguin (S) et lymphatique (L). Il envisage des types complexes qui dosent hiérarchiquement ces quatre tempéraments pour décrire la personnalité bio-typologique d'un individu. Ainsi tel sera SNBL ou LNSB, etc. Les traits permettant ce classement sont liés à des mensurations corporelles (idée reprise plus tard par William Sheldon). Il utilise aussi la physiognomonie, la chirologie et la graphologie et a publié un manuel de graphologie : Le Diagnostic de la mentalité par l'écriture. Il a fondé la Revue Naturiste en et publié plusieurs ouvrages de cuisine. Son livre de recettes, La cuisine simple est un grand succès.
Quelques années après la mort de Paul Carton, une petite revue trimestrielle Le Témoin de la loi naturelle et spirituelle, s'appuyant sur son œuvre, est créée. Le Témoin perpétua l'œuvre et défendit les idées de Paul Carton, tout en assurant un lien entre les sympathisants de la médecine hippocratique-cartonnienne[13]. La revue cesse sa publication avec le numéro 459, daté de juillet/[14].
Tous ses ouvrages sont édités à compte d'auteur et ne comportent pas de nom d'éditeur, uniquement la ville de Limeil-Brévanne et la date. Une grande partie d'entre eux sont aujourd'hui régulièrement réédités.
Maxence Van Der Meersch lui rend un hommage appuyé dans deux de ses ouvrages : le roman Corps et âmes (1943), ainsi que Pourquoi j'ai écrit Corps et âmes, essai de défense de la médecine cartonienne (1956). À la mort du Docteur Paul Carton, en 1947, Paul Koenig fonde un bulletin de liaison des Amis du Docteur Carton qu'il baptise Le Témoin de la loi naturelle et spirituelle. En 1948, il confie cette revue à Maxence Van Der Meersch qui en change le nom et c'est sous celui de Maintenir que la revue est diffusée entre 1948 et 1950. Trop occupé par ses propres écrits, celui-ci abandonne cette petite revue et Paul Koenig reprend alors le flambeau.
Beaucoup plus tard, ce sera l'écrivain René Barjavel qui relatera l'épisode de sa rencontre avec le docteur Paul Carton, en page 33 de son essai Demain le Paradis, publié à titre posthume en 1986.
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