Pont des Arts
passerelle parisienne traversant la Seine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le pont des Arts, ou passerelle des Arts, est un pont traversant la Seine au centre de Paris.
Pont des Arts | |
Le pont des Arts et l'Institut de France. | |
Géographie | |
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Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Paris |
Commune | Paris |
Coordonnées géographiques | 48° 51′ 30″ N, 2° 20′ 15″ E |
Fonction | |
Franchit | Seine |
Caractéristiques techniques | |
Type | passerelle |
Longueur | 155 m |
Largeur | 11 m |
Matériau(x) | Fonte (1804) Acier (1984) |
Construction | |
Construction | 1801-1804-1984 |
Inauguration | |
Mise en service | |
Démolition | 1979 |
Architecte(s) | Louis-Alexandre de Cessart (1804), Louis Arretche (1984) |
Historique | |
Protection | Inscrit MH (1975) |
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Il relie les quais Malaquais et de Conti au niveau de l'Institut de France, dans le 6e arrondissement, au quai François-Mitterrand au niveau de la cour carrée du palais du Louvre (qui s'appelait « palais des Arts » sous le Premier Empire), dans le 1er arrondissement de Paris.
Le pont des Arts est inscrit au titre des monuments historiques depuis le [1].
Ce site est desservi par les stations de métro Louvre - Rivoli, Pont-Neuf, Mabillon et Saint-Germain-des-Prés.
Son nom lui vient du palais du Louvre, qui portait le titre de « palais des Arts[2] ».
Entre 1801 et 1804, une passerelle de neuf arches en fonte réservée aux piétons est construite à l'emplacement de l'actuel pont des Arts : c'est le premier pont métallique de Paris. Cette innovation est due au Premier consul Napoléon Bonaparte, suivant une réalisation du directeur des Ponts de Paris : Jean-Baptiste Launay, fondeur. Les ingénieurs Louis-Alexandre de Cessart et Jacques Vincent de Lacroix Dillon conçoivent cette passerelle pour qu'elle ressemble à un jardin suspendu, avec des arbustes, des bacs de fleurs et des bancs.
En 1852, à la suite de l'élargissement du quai de Conti, les deux arches de la rive gauche deviennent une seule arche.
Le pont était soumis à un droit de péage[3]. Ainsi, dans le roman La Rabouilleuse d'Honoré de Balzac, Philippe Bridau « faisait cirer ses bottes sur le Pont-Neuf pour les deux sous qu'il eût donnés en prenant par le pont des Arts pour gagner le Palais-Royal »[4].
En 1902, l'architecte Eugène Hénard propose de le remplacer par un pont en X, deux ponts qui se croiseraient en leur milieu au centre de la Seine[5].
Le 12 avril 1943, sous l'Occupation, le corps du général Mordacq fut retrouvé en dessous du pont des Arts. Le lendemain, la radio allemande annonce son suicide, annonce reprise par les autres journaux. Cependant, l'autopsie ainsi que le rapport de police sont censurés.
En 1976, l'inspecteur général des Ponts et Chaussées rapporte la fragilité de l'ouvrage, principalement due aux bombardements des Première et Seconde Guerres mondiales et à plusieurs collisions de bateaux en 1961 et 1970.
Le pont est fermé à la circulation en 1977 et s'effondre effectivement sur 60 mètres en 1979 lors d'un dernier choc avec une barge. Le pont est démonté en 1980 ; environ la moitié du pont — quatre arches — est récupérée par la ville de Nogent-sur-Marne. Après dix ans de stockage, la passerelle est remontée en bord de Marne, près du port de plaisance, où l'on peut la parcourir aujourd'hui[6]. Son inauguration en 1992 est présidée par Jacques Chirac.
Le pont actuel a été reconstruit entre 1981 et 1984 « à l'identique » selon les plans de Louis Arretche, qui a diminué le nombre des arches (sept au lieu de neuf), ce qui permet leur alignement sur celles du pont Neuf, tout en reprenant l'aspect de l'ancienne passerelle. La passerelle a été inaugurée par Jacques Chirac — alors maire de Paris — le .
À la fin des années 1990, un projet de construction de passerelle piétonnière franchissant le Kamo-gawa à Kyoto, au Japon, a été développé en prenant comme modèle le pont des Arts ; il ne fut néanmoins pas mené à son terme devant l'opposition de la population[7].
Le pont est rénové en 2023[8],[9].
À partir de 2008[10], les parapets grillagés du pont des Arts deviennent le support de nombreux « cadenas d'amour » accrochés par des couples. Cette pratique, s'étend ensuite à la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, au pont de l'Archevêché ainsi qu'à la passerelle Simone-de-Beauvoir.
Devant la polémique sur la dégradation du patrimoine engendrée par la présence de ces tonnes de cadenas qui, d'après certains, alourdiraient le pont et pourraient provoquer son effondrement, et sur leur aspect jugé particulièrement inesthétique par d'autres, la mairie de Paris décide d'y mettre fin en septembre 2014. Ainsi, les grillages sont définitivement retirés le 1er juin 2015 et sont d'abord remplacés par une exposition temporaire d'œuvres de street art de Jace, eL Seed, Pantonio et Brusk[11], puis par des panneaux en verre à partir de l'automne 2015[12].
Le jour précis du centenaire de la naissance de Vercors, le 26 février 2002, une plaque commémorative a été apposée, quai de Conti, sur un des murets, celui de gauche, bordant la volée de marche par lesquelles on accède depuis ce quai au tablier. Vercors rencontrait en ce lieu symbolique du rayonnement culturel de la France dans le monde Jacques Lecompte-Boinet, chef du mouvement Ceux de la Résistance, pour lui confier des exemplaires des Éditions de Minuit (dont le premier ouvrage publié fut Le Silence de la mer) destinés au général de Gaulle.
« Je suis sur le pont des Arts à Paris. D'un côté de la Seine on voit la façade harmonieuse et sobre de l'Institut, bâti vers 1670 pour être un collège. Sur l'autre rive, le Louvre, construit depuis le Moyen Âge jusqu'au dix-neuvième siècle : un sommet de l'architecture classique, splendide et équilibré. En amont on voit le haut de Notre-Dame qui n'est peut-être pas la cathédrale la plus attirante, mais sûrement la façade la plus rigoureusement intellectuelle de tout l'art gothique. Les maisons qui longent les quais du fleuve montrent aussi de façon rationnelle et humaine ce que devrait être l'architecture des villes. En face de ces maisons, sous les arbres, s'alignent les boîtes des bouquinistes où des générations d'amateurs ont donné libre cours à ce passe-temps d'homme cultivé : collectionner les livres. Depuis cent cinquante ans, les élèves des Beaux-Arts passent sur ce pont pour aller étudier les chefs-d'œuvre du Louvre ; de retour dans leurs ateliers, ils discutent et rêvent de faire quelque chose qui soit digne de la grande tradition. Et sur ce pont, depuis Henry James, combien de pèlerins venus d'Amérique se sont-ils arrêtés pour respirer le parfum d'une culture aux racines lointaines, conscients de se sentir au centre même de la civilisation. »
— Kenneth Clark, Civilisation, 1969, trad. fr. Hermann, 1974.
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