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Partisans est une revue éditée de 1961 à 1972, dirigée par l'éditeur François Maspero et considérée comme un des marqueurs du travail collectif réalisé par sa maison d'éditions. C'est une revue généraliste, à la fois littéraire et politique, qui accueille des textes sur la théorie marxiste[1].
Partisans | |
Discipline | Politique culture |
---|---|
Langue | français |
Directeur de publication | François Maspero |
Rédacteur en chef | Émile Copfermann |
Publication | |
Maison d’édition | Éditions Maspero (France) |
Période de publication | Septembre 1961 - novembre 1972 |
Fréquence | 6 numéros par an |
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La revue a été fondée par François Maspero, éditeur de gauche, qui était aussi libraire, traducteur, écrivain[2], avec l'écrivain Vercors. Créée en 1961[3], elle devient l'un des porte-voix incontournables du mouvement anticolonialiste[2], ce qui fait que la censure gaulliste s'abat immédiatement : une quinzaine d'interdictions frappent les livres et les trois premiers numéros de Partisans[2]. Avec les Éditions de Minuit, fondées par Jérôme Lindon, les éditions Maspero font partie des seules en France à braver le pouvoir et la répression[2] et subissent les attentats, nombreux, de l'extrême droite et de l'OAS[2].
Le premier comité de rédaction de Partisans regroupe, autour de François Maspero: Marie-Thérèse Maugis , Jean Carta, Georges Dupré[4], Gérard Chaliand, Nils Andersson, Maurice Maschino, Georges M. Mattei[5], Pierre-Jean Oswald, Jean-Philippe Talbo Bernigaud[6]. Ils seront rejoints rapidement par Robert Paris, Pierre Vidal-Naquet, Jean-Louis Hurst[1]. La revue a une périodicité bimestrielle.
Dans la revue, s’expriment les dirigeants des luttes anticoloniales et anti-impérialistes des années 1960 : Fidel Castro, Che Guevara, Amílcar Cabral, Ahmed Ben Bella[1]. Émile Copfermann deviendra le directeur de publication. Georges Dupré et Émile Copfermann animent les rubriques sur le théâtre. La revue publie aussi des poèmes de Brecht, Neruda ou Hikmet[1].
En 1962-1963, Georges Perec livre une série d’articles qui constituent une esquisse critique de théorie littéraire[1]. La rubrique cinéma est tenue par Jean Carta[1].
La question de la libération sexuelle est abordée par la publication en 1966 d’un numéro « Sexualité et répression » qui comprend des contributions des principaux théoriciens de la Révolution sexuelle (Herbert Marcuse, Wilhelm Reich) et des enquêtes sur la situation des jeunes et des femmes visant à illustrer la misère sexuelle[7]. Un deuxième numéro de la revue sur le même thème paraîtra en 1972[8]. Il poursuit l’élaboration théorique de la révolution sexuelle et accorde une section importante à la répression de l’homosexualité, constituant l’une des rares tentatives qui traite conjointement des homosexuels et des hétérosexuels[7].
À l'automne 1970, paraît « Libération des femmes, année zéro », un numéro spécial de la revue[9], réalisé uniquement par des femmes et rassemblant des témoignages de militantes anonymes, et des textes signés par des Françaises et des Américaines. On lit dans la présentation : « Le phénomène n'est pas limité aux États-Unis. Partout en Europe occidentale, simultanément depuis plus de deux ans, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark, en Allemagne, en France, maintenant en Italie, des groupes de femmes se sont spontanément formés pour réfléchir aux moyens de lutter contre leur oppression. »
D'autres numéros marquants[10] ont pour thème : « Théâtre et politique »[11] piloté par Émile Copfermann, avec notamment des textes de Bernard Dort, Erwin Piscator ; « Pédagogie : éducation ou mise en condition ? »[12] avec, entre autres, des contributions de Fernand Oury, Jean Oury, Fernand Deligny; « Sport, culture et répression »[13] (avec la contribution de Jean-Marie Brohm). Après Mai 1968, paraît un numéro spécial « Ouvriers, étudiants, un seul combat ! »[14]. Un numéro « Rosa Luxemburg vivante »[15] est publié pour le cinquantenaire de son assassinat. En 1970, un numéro intitulé « Le peuple palestinien en marche » accueille les Réflexions en marge d’une tragédie de Pierre Vidal-Naquet dans lesquelles il exprime son antisionisme[16].
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