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parti politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Ligue des jeunesses patriotes, ou Jeunesses patriotes (JP), est une ligue d'extrême droite française active durant l'entre-deux-guerres.
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Les Jeunesses patriotes sont créées en mars 1924[1],[2] par le député bonapartiste Pierre Taittinger dans le cadre de la vieille Ligue des patriotes, dont elles se détachent en 1926[3].
L’année 1924 est marquée par l’agitation des ligues nationalistes en France en réaction à la victoire électorale du Cartel des gauches et à la crainte d'un coup de force communiste[2] mais aussi de l'ensemble des forces de droite, comme en témoigne la fondation de la Ligue républicaine nationale par Alexandre Millerand. Une partie de ses cadres et de ses adhérents anciens combattants est issue de la Ligue des chefs de section.
En , en marge d'une réunion électorale, des incidents éclatent à Paris dans la rue Damrémont entre les JP et des militants communistes. Ces derniers font quatre morts dans les rangs des Jeunesses patriotes[4]. Ces morts, suscitant un émoi certain, ont pour conséquence un essor marqué des JP, présentées par Taittinger comme « l’avant-garde de l’Armée de l’Ordre »[5].
Les JP fusionnent en juillet 1925 avec un autre groupement nationaliste et anticommuniste, la Légion d'Antoine Redier. On prête aux JP 65 000 membres en 1926.
Avec le retour de gouvernements d'union nationale au pouvoir dans les années 1926-1932, Pierre Taittinger décide, contre l’avis d’une partie de sa base, d'infléchir le discours antiparlementaire des JP, de collaborer avec les élus de droite et d'accepter certaines décisions en matière de politique étrangère qui heurtent les nationalistes les plus ardents. Cette tactique a un avantage pour lui : les Jeunesses Patriotes se fondent dans le paysage politique, attirent à elles parlementaires et adhérents. Une centaine de députés et plusieurs dizaines de sénateurs adhèrent aux JP à la fin des années vingt[6]
En l'absence de Taittinger, les JP apportent leur soutien au côté des Croix-de-feu au Comité contre l’Évacuation de la Rhénanie et de la Sarre fondé en 1929 par le général Mordacq mais Taittinger fait reporter cette décision, ce qui hérisse les JP les plus nationalistes[7]. Il accepte par pragmatisme et refus de la politique du pire la ratification du plan Young en 1929 et l'évacuation de Mayence en 1930, contrairement aux Croix de feu, subissant les critiques de l'Action française et de Louis Marin[8] et celles aussi de quelques JP[9] ou de Philippe Barrès[10].
Leur activité est relancée par la victoire électorale du Cartel des gauches en 1932. Les JP participent aux manifestations de rue en 1933 et 1934 et à l'agitation ligueuse. Deux membres des JP meurent lors de l'émeute du 6 février 1934[11]. Les JP créent en 1934 avec Solidarité française le Front national qui se veut une organisation de rassemblement des ligues au niveau de la propagande et de l'action. Les JP subissent la concurrence des Croix-de-feu.
Comme avant 1932, les JP collaborent avec le Centre de propagande des républicains nationaux (CPRN), malgré des relations parfois compliquées avec son animateur, Henry de Kerillis[12].
Le port de l'uniforme (manteau et béret bleu notamment) s'accroit, aussi bien pour les « groupes mobiles » que pour les ligueurs, les sections féminines dirigées par Marie-Thérèse Moreau, la jeune section de scouts (les Voltigeurs de France), le groupe motorisé[13].
Les JP se transforment à l'automne 1935 en Parti national populaire, à l'occasion du projet de loi sur les milices privées paramilitaires[14]. Le parti est dissous en par le gouvernement du Front populaire de Léon Blum, en application de la loi du 10 janvier 1936, avec d'autres ligues nationalistes (Croix de Feu, Solidarité française, Parti franciste)[15].
Un groupe homonyme verra le jour au Canada français en . Menées par Walter O’Leary et, dans une moindre mesure par son frère Dostaler, ces Jeunesses Patriotes souhaitent la création d’un État indépendant irrigué par un corporatisme d’inspiration mussolinienne.
Pierre Taittinger réactive à l'été 1936 un Parti républicain national et social (PRNS) fondé sans succès en 1930[16]. Ce parti participe au Front de la liberté lancé en à l'initiative de Jacques Doriot et de son Parti populaire français. Ce front est une tentative de rapprochement des partis « nationaux », à laquelle souscrit la Fédération républicaine[6].
Localement, des militants du PRNS ont pu militer dans des rassemblements régionaux, comme le Rassemblement national lorrain en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges.
Les JP ont peu de profondeur idéologique (ils veulent un régime fort plutôt que vraiment fasciste) mais jouent un rôle important dans l'histoire de l'extrême droite française. Tout d'abord, de très nombreux responsables de l'extrême droite des années 1930-1940 passent, au moins un temps, dans ses rangs. Ensuite, les JP jouent le rôle de service d'ordre pour les autres partis « nationaux », notamment pour les meetings de candidats de la Fédération républicaine. Ils participent également à des actions contre leurs adversaires, notamment communistes.
Ainsi, les JP assurent la passerelle entre une partie des droites républicaines et parlementaires et les autres mouvements ligueurs, l'Action française ou la « nébuleuse fascistoïde ».
La force militante des JP apparaît avec ses Phalanges universitaires, composées d'étudiants, et ses « groupes mobiles », unités paramilitaires rassemblant surtout des jeunes célibataires et des anciens combattants afin de « maintenir l'ordre que les communistes menacent », coller des affiches, distribuer des tracts et vendre les journaux des JP dans des « quartiers hostiles ». Les « phalangeards » disposent d'une autonomie certaine au sein des JP[17],[18],[19]. Ces deux groupements ont rassemblé chacun au maximum 10 000 membres [6]. Ces « troupes de choc » des JP sont dénoncées par la gauche[20]. D'où l'accusation de fascisme par leurs adversaires et le débat sur les ligues paramilitaires au Parlement en 1935, débouchant sur la loi du 10 janvier 1936 qui a permis la dissolution des JP en juin 1936.
Les historiens restent divisés sur l'appartenance au fascisme des Jeunesses patriotes. La majeure partie de l'historiographie française affirme que les JP ne sont pas fascistes même s'il a existé une tentation fasciste en son sein, notamment à ses débuts et dans les années 1930.
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