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livre de Louis Blanc De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Organisation du travail est un ouvrage écrit par Louis Blanc en 1839, dans lequel il préconise la réforme sociale par l'action de l'État.
L'État devient propriétaire du crédit (banque publique), propose une assurance d'État sur un marché d'assurances libres, et propose de transformer (tout de suite) en associations industrielles autonomes de l'État la grande industrie et les chemins de fer. Il fonde des « ateliers sociaux ». Le personnel d'encadrement est élu par les travailleurs souverains dans leur entreprise associative.
Ce livre eut une grande influence sur la pensée des républicains avancés de la première moitié du XIXe siècle. Son application fut en grande partie dévoyée par l'expérience des ateliers nationaux pendant les premiers mois de la Deuxième République au printemps 1848.
Vers la fin de l’année 1839, paraît une brochure intitulée « organisation du travail ». L’auteur est un journaliste : Louis Blanc. La brochure connaît un certain succès puisque dès l’année suivante elle est rééditée. La dernière édition date de 1875 dans le recueil intitulé questions d'aujourd'hui et de demain, tome IV.
Sous la monarchie de juillet, l’organisation du travail devient le cri de ralliement des républicains. Ils y voient le symbole d’une société plus juste, partageant les fruits du travail entre tous les travailleurs d’une même industrie. En , ce cri est devenu un slogan que l’on peut lire sur les banderoles des révolutionnaires. Il est à noter d’ailleurs qu’est souvent associé au slogan son institution : un ministère du progrès.
La recherche récente montre que la première édition en librairie de 1840 (brochure de 1839) comporte le titre « Organisation du travail par M. Louis Blanc ». « M. » a été supprimé dès la réédition de 1841. Cette modification intervient peut-être parce que la notoriété de l’auteur s’affirme. L’hypothèse se trouve surtout confortée par la disparition du titre de l’auteur « Rédacteur en chef de la Revue du Progrès », alors que la publication existe encore. Le réalisme saisissant du paragraphe qu’il consacre aux débuts d’un auteur obscur et pauvre dans la carrière littéraire pourrait bien relater sa propre expérience. Ne serait-ce pas lui qui, prenant sa vocation au sérieux, ne songe qu’à travailler pour l’avenir ?[citation nécessaire]
Le tirage de 1841 comporte aussi un sous-titre qui ne reparaît jamais par la suite « Association universelle – ouvriers – chefs d’ateliers – hommes de lettres ». Cette mention intrigue[citation nécessaire]. Que peut elle signifier ? Recouvrirait-elle un souci de sécuriser le public en annonçant le moyen de concilier les intérêts du peuple, du patronat et des intellectuels ? Ne s’agirait-il que d’un souci esthétique symbolique ?
La quatrième édition (de Bruxelles) mentionne en petits caractères « considérablement augmentée, précédée d’une introduction, et suivie d’un compte-rendu de la maison Leclaire, de Paris. »
La quatrième édition (de Paris) est d’une présentation identique à celle de Bruxelles à laquelle s’ajoute une mention toujours reprise dans les éditions ultérieures « La première édition a paru en 1839 ». Stricto sensu cette affirmation est inexacte puisque l’article « Organisation du travail » qui compose le corps du livre paraît dans le numéro 37 de la Revue du Progrès daté du [citation nécessaire]. Mais la Revue elle-même ne compose-t-elle pas un hymne à l’organisation du travail. C’est peut-être l’opinion de Louis Blanc lui-même[citation nécessaire].
La cinquième édition s’annonce « Revue, corrigée et augmentée d’une polémique entre M. Michel Chevalier et l’auteur, ainsi que d’un appendice indiquant ce qui pourrait être tenté dès à présent ». Son intérêt réside dans ce qu’elle permet de faire le point des idées de Louis Blanc juste avant que n’éclate la Révolution de [citation nécessaire].
La neuvième édition, 1850, s’annonce « Refondue et augmentée de chapitre nouveaux ». Elle apparaît en effet comme une œuvre bien structurée, plus pensée dans ses effets induits[citation nécessaire].
Le dernier tirage s’insère dans « Questions d’aujourd’hui et de demain ». L’organisation du travail n’en compose qu’une partie.
Nous utilisons comme référence la neuvième édition.
Louis Blanc, Organisation du travail, neuvième édition, 1850, Paris, Bureau du nouveau monde, 240 pages
Dans le même sens que Maurice Agulhon, nous pouvons dire que pour Louis Blanc organiser « ce n’est pas organiser l’économie par une sorte de planification, c’est organiser les travailleurs, les inviter à s’associer en coopératives, et à gérer les échanges sur cette base autogestionnaire avant la lettre »[1]. En effet, dans le projet, l’État joue un rôle d’impulsion et de contrôle interne la première année, après cela, il est le gardien externe de la propriété collective comme il est le gardien de la propriété privée. Il la préserve sans l’accaparer.
Notons également, dans le même esprit, le second univers que Louis Blanc souhaite organiser : l’État démocratique. Organiser, ce n’est pas non plus, en ce qui concerne l’État, ordonner le politique par une sorte d’autoritarisme venant du sommet, c’est organiser les citoyens, les inviter à s’associer à travers les communes et dans des réunions publiques, c’est-à-dire à gérer les échanges politiques sur cette base, avant de prendre part à l’élection des mandataires au suffrage universel. En effet, à défaut d’avoir le temps et l’envie de gérer directement les affaires de l’État, le peuple souverain agit à travers ses serviteurs responsables et révocables. Le mode de scrutin (système de Hare) choisi par Louis Blanc est un moyen d’optimiser la représentativité de l’Assemblée en fonction des divergences nationales et permet à celle-ci d’être le résumé vivant de la nation. L’Assemblée nationale se voit ainsi composée des personnes jugées par leurs semblables les plus aptes à les servir. C’est le concept d’État serviteur qui domine sa démonstration et non la vision d’un État maître comme chez Pierre Leroux[2] ou de l’État anarchique de Proudhon[3]. Notons de plus, comme le précise Francis Demier que « l’idée d’une révolution de classe, d’un scénario qui pousserait une avant-garde ouvrière à s’emparer du pouvoir pour transformer la société est complètement étrangère à la pensée de Louis Blanc »[4]. C’est du démos, dans son unité souveraine, dont il s’agit.
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/louis-blanc_mention-speciale-these-2008.asp#_ftn12
Pour une vision condensée de la pensée politique de Louis Blanc voir :
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