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organisation politique palestinienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’Organisation de libération de la Palestine (arabe : مُنَظَمَة ٱلتّحْرِير ٱلْفِلَسْطِينِيَّة, Munaẓamaẗ ʾal-ttaḥrīr ʾal-filasṭīniyya, OLP, anglais : Palestine Liberation Organization, PLO) est une organisation palestinienne politique et militaire, créée le à Jérusalem[1],[2]. L'OLP est composée de plusieurs organisations palestiniennes, dont le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP). Elle a été dirigée par Yasser Arafat à partir de 1969.
Depuis sa création, l'OLP, qui comporte des institutions politiques, s'est présentée comme un mouvement de résistance armée représentant les Palestiniens. Le , l’Assemblée générale des Nations unies, lui accorde le statut d’observateur[3]. L'OLP est signataire des accords d'Oslo en 1993.
Au début des années 1960, les conséquences de la défaite des Palestiniens en 1949 pèsent sur le projet d'établissement d'une Palestine indépendante : des centaines de milliers de réfugiés (Nakba), l’annexion par Israël d’une partie des territoires prévus par les Nations unies pour l’État palestinien, l’annexion de la Cisjordanie par le roi Hussein de Jordanie. Seule la bande de Gaza, sous contrôle égyptien, garde son autonomie. Le Haut Comité arabe (HCA), qui a dirigé les luttes nationales palestiniennes dans les années 1930 et 1940, est considérablement affaibli[4].
L'Organisation de libération de la Palestine est imaginée en 1964, avec à sa tête Ahmed Choukairy, comme un mouvement nationaliste arabe par les membres de la Ligue arabe, en particulier le président égyptien Gamal Abdel Nasser, dans le but de mettre sur pied des institutions qui représenteraient les Palestiniens. Le 28 mai 1964, le 1er Congrès national palestinien rassemble 350 délégués palestiniens et les représentants de la Ligue arabe[4].
La débâcle des armées arabes pendant la guerre des Six Jours de 1967 a changé le mouvement en organisation de guérilla palestinienne à l'arrivée de Yasser Arafat qui la dirigea de 1969 à sa mort, le . Sur le plan politique, le Fatah devient la faction palestinienne majoritaire et oriente l'OLP vers un projet nationaliste palestinien, au détriment de l'unité du monde arabe souhaitée au départ par Nasser[4]. L'Armée de libération de la Palestine, aile militaire de l'OLP, est construite en s'inspirant de l'exemple algérien.
L'OLP est admise aux Nations unies en 1974 comme membre observateur et reconnue comme « seul et légitime représentant du peuple palestinien[5]. » Le 13 novembre de la même année, Yasser Arafat prononce un discours marquant devant l’Assemblée générale des Nations unies au cours duquel il exprime clairement le but de l’OLP : la création en Palestine d'un État démocratique où chrétiens, juifs et musulmans pourront vivre dans la justice, l'égalité et la fraternité. Grâce au soutien des pays du Tiers monde (la plupart des États occidentaux s’abstiennent, tandis qu’Israël et les Etats-Unis s'y opposent), l'ONU reconnaît le droit du peuple palestinien à la « souveraineté et à l'indépendance nationale »[5].
En septembre 1970, l'OLP subit un revers majeur, déplorant la mort de milliers de Palestiniens, lors de l'assaut des armées jordaniennes contre ses groupes armés, qui déloge les groupes palestiniens de la Jordanie[6],[7].
L'OLP s'établit au Liban, où vivent de nombreux réfugiés palestiniens, à la fin des années 1960. Elle y construit des institutions sociales, caritatives, militaires et artistiques en exil, mobilisant la population des camps de réfugiés et nouant des liens avec la gauche libanaise comme le Parti communiste (PCL). Elle est aussi rejointe par des volontaires internationaux, en particulier libanais et arabes, mais aussi parfois des militants venus du Bangladesh, du Japon ou d'Amérique latine[8]. Ses membres sont régulièrement visés par des actions israéliennes. Kamal Nasser, Kamal Adwan et Muhammad Youssef Al-Najjar sont tous trois exécutés par le Mossad le 9 avril 1973 dans un immeuble de Beyrouth, tandis Ali Hassan Salameh est assassiné lors de l'explosion d'une voiture piégée le 22 janvier 1979[8].
L'armée israélienne envahit le Liban du Sud en 1978 pour y déloger les combattants de l'OLP[9]. En juin 1982, le premier ministre Menahem Begin et son ministre de la défense, Ariel Sharon, lancent une invasion du Liban, cette fois de grande ampleur, en « représailles » aux attaques de l'OLP. Après plusieurs semaines de siège de Beyrouth, un accord conduit à l’évacuation des combattants palestiniens. La guerre fait 20 000 morts Libanais et Palestiniens[10], y compris de nombreux civils[11], et quelques centaines de morts dans les rangs de l'armée israélienne[9]. Ce conflit a été marqué notamment par le massacre de Sabra et Chatila commis par les milices chrétiennes alliées à Tel-Aviv lors de l'occupation de Beyrouth, qui fit entre 2 000 et 3 500 victimes.
La direction de l'OLP s'établit alors en Tunisie. En 1985, le premier ministre israélien Shimon Peres fait organiser un attentat contre le siège de l'OLP à Tunis ; 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tués[12].
La fin des années 1980 et l'ouverture de discussions avec Israël marqueront un tournant pour cette organisation. En 1988, l'OLP accepte les résolutions 242 et 338 de l’ONU comme base pour une conférence internationale qui permettrait à la Palestine d'obtenir l'autodétermination : rejet du terrorisme comme moyen d'action et reconnaissance de l'État d'Israël[13]. L'OLP avait implicitement accepté dès 1973 l'existence de l’État d’Israël[14] et modifiera officiellement en avril 1996 sa charte au profit de la solution à deux États[15],[16],[8].
Ayant proclamé en 1988 à Alger un « État de Palestine » reconnu par 89 États (en )[17], l'OLP siège à l'ONU en tant qu'observateur permanent, sous le nom de « Palestine », et entretient des relations diplomatiques ou quasi diplomatiques avec de nombreux États. Le 15 décembre 1988, l'Assemblée générale des Nations unies prend acte de la déclaration d'indépendance et reconnaît au peuple palestinien son droit à exercer la souveraineté sur son territoire. Cependant, Israël réagit très négativement à la proclamation de l’État palestinien[13].
L'OLP négocie les accords d'Oslo, signés en 1993, avec le gouvernement de Yitzhak Rabin. La reconnaissance de la légitimité de l'OLP par Israël est un fait marquant. Naturellement, elle entretient des liens étroits avec l’Autorité palestinienne qui est née des accords d'Oslo. Les accords d’Oslo étaient cependant très asymétriques et ne correspondaient pas aux attentes des Palestiniens, ce qui a affaibli le prestige de l'OLP et favorisé l’essor de nouvelles organisations[18]. Ces accords ont divisé la Cisjordanie en zone A, B et C, dans le but de créer un État Palestinien, mais la construction par le gouvernement israélien en 2002 d'une barrière de séparation ne respectant pas les accords a enterré, à ce stade, la possibilité de construction d'un État palestinien. D'autre part, les accords n'évoquaient pas le droit au retour des réfugiés palestiniens et le statut de Jérusalem-Est[18].
Ainsi, de nombreuses voix au sein du mouvement national palestinien s’élèvent contre une OLP jugée trop modérée. Le Hamas, proche des Frères musulmans, est fondé en 1987 dans le sillage de la première intifada[5]. Les autorités israéliennes favorisent dans un premier temps le développement de l'organisation islamiste afin d'affaiblir l'OLP[9].
Le soulèvement des Palestiniens des territoires occupés contre l'Autorité israélienne, entre 1987 et 1993, provoque des émeutes et des attentats contre les colons et les militaires israéliens ainsi que des conflits entre factions palestiniennes et conduit à une vague de répression dans les territoires palestiniens occupés[19],[20].
La Seconde intifada désigne une période de violences israélo-palestiniennes, entre et 2003 voire 2005, selon les observateurs[21]. Les événements sont décrits par Israël comme une campagne de terrorisme palestinien, et par les Palestiniens comme une révolte contre l'occupation et la colonisation[22].
Depuis la mort de Yasser Arafat, son ancien Premier ministre Mahmoud Abbas est devenu son successeur à la tête de l'OLP et de l'Autorité palestinienne ; en 2005, et a poursuivi le dialogue avec Israël. Il a obtenu un cessez-le-feu mais son autorité est mise à mal par les tirs fréquents de roquettes revendiquées par le Hamas ou le Jihad islamique palestinien.
Le plan de désengagement de la bande de Gaza, adopté et appliqué unilatéralement par le gouvernement israélien d'Ariel Sharon sans concertation avec l'Autorité palestinienne permet au Hamas de présenter le retrait des colons et de l'armée israélienne réalisé en comme une victoire de sa « résistance islamique » et de conforter sa popularité. Il remporte les élections législatives de 2006 et prend le contrôle de la bande de Gaza en 2007[9].
Après la mort en 2020 de Saeb Erekat, négociateur en chef des Palestiniens, et la démission d'Hanan Ashrawi, son porte-parole, l'OLP appelle à rajeunir le leadership palestinien[23]. En effet, depuis les accords d'Oslo, le président Mahmoud Abbas poursuit son mandat qui devait s'achever en 2009. Aussi, l'ensemble des institutions palestiniennes vieillissantes sont décriées pour leur manque de légitimité comme de représentativité mais les nombreuses divisions au sein de l'OLP ne parviennent pas à trouver un accord politique[23].
L'OLP est contestée par une nouvelle génération de militants qui l'accuse de corruption et de collaboration avec Israël au détriment de la lutte pour la libération nationale. Elle apparait particulièrement impuissante lors de la guerre à Gaza de 2023-2024. Les organisations de la gauche de l'OLP, comme le Parti du peuple palestinien et le Front démocratique de libération de la Palestine, ainsi que les partisans de Marwan Barghouti au sein du Fatah, militent pour une unité nationale incluant le Hamas et le Jihad islamique palestinien[24],[13].
Le , l'OLP en formation tente de faire exploser le conduit national d'eau d'Israël pour son premier attentat. Durant les trois années suivantes, l'organisation établit un réseau international de cellules de guérilla. Elle amasse clandestinement des armes et des explosifs. Les objectifs sont de rendre la cause palestinienne connue internationalement, perturber le trafic aérien et maritime d'Israël, perturber le tourisme et l'économie israélienne et blesser son image de pays fort et gagnant[25].
Les années qui suivent la fondation de l'OLP sont celles d'une intensification des actions de guérilla en Cisjordanie occupée. De 97 en 1967, elles passent à 916 en 1968, 2 432 en 1969 et 1 887 jusqu’à . Lors de la bataille de Karameh, le , les Palestiniens résistent pendant toute une journée à une incursion blindée israélienne en Jordanie destinée à détruire une de leurs bases. Les Israéliens perdent plusieurs dizaines de soldats et de nombreux blindés. Les Palestiniens sont ensuite très durement touchés par le Septembre noir, en 1970, lorsque le roi de Jordanie Hussein, allié des États-Unis, fait écraser par surprise les camps de l'OLP en Jordanie. L'année suivante, seules 45 actions de guérilla sont réalisées[7]
De 1969 à 1985, les groupes de l'OLP auraient commis, selon un rapport du Ministère des Affaires Étrangères israélien visant à discréditer l'OLP en tant que participant possible aux pourparlers de paix au Proche-Orient, 8 000 attaques terroristes (dont 435 en dehors d'Israël) qui totalisent 650 morts israéliens, principalement des civils[26]. Une stratégie perçue comme efficace par l'organisation, en partie pour faire connaître internationalement la question palestinienne[27].
Après avoir reçu le statut de membre observateur aux Nations unies en 1974, l'OLP commence à mettre de coté l’action militaire pour privilégier la diplomatie et la politique[13],
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