Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, eut la fantaisie de créer le un ordre dit «ordre de la Mouche à miel», parodie des grands ordres de chevalerie[1].
L’abeille était son symbole, accompagnée de la devise: «Piccola si, ma fa pur gravi le ferite» («Elle est petite, mais fait de graves blessures»)[2]. Cette «ingénieuse plaisanterie», que la duchesse avait adoptée pour devise lors de son mariage, lui donna l’idée de la création de l'ordre. Elle trouve sa source dans l'Aminte du Tasse. La petite taille de la duchesse la faisait comparer à une mouche à miel (c’est-à-dire une abeille), ainsi que son caractère emporté.
L’ordre était ouvert aux femmes et aux hommes, au nombre d’une quarantaine[1].
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Médaille d’OR, suspendue à un ruban jaune citron ou jaune-orangé, frappée le . On ne connait pas d'insigne qui soit vraiment d’époque. (La médaille présentée est une refrappe en argent du XXe siècle.)
On trouve des refrappes en bronze doré, avec ou sans poinçon («corne br», de la Monnaie de Paris; ou en argent, sans savoir vraiment pourquoi elles existent, puisque tous les témoignages d’époque sur l’ordre rapportent que la médaille était d’or (ce qui implique qu’elle était au minimun dorée)... Au vu du petit nombre de membres de cet ordre, certainement moins de 100 pièces furent frappées. Il est donc possible que cette petite médaille (d’un diamètre de 29,2 mm, semble-t-il, pour un poids de 11,9 grammes) eût été frappée en or, étant donné la fortune de Louise-Bénédicte. Mais il se peut aussi bien, en poussant la plaisanterie, qu’elle ne le fût qu’en bronze ou en cuivre bien doré... Pour le savoir, il faudrait posséder une «Mouche à miel» d’époque. Or, on ne connaît jusqu’à ce jour que des refrappes postérieures.
Au droit figure le portrait de la duchesse du Maine, entouré de la légende: «L.BAR. D. SC. D. P. D. L. O. D. L. M. A. M.» pour «Ludovise baronne de Sceaux, dictatrice perpétuelle de l’ordre de la Mouche à miel».
Au revers figure une abeille volant vers une ruche entourée de la devise: «Piccola si, ma fa pur gravi le ferite» («Petite, mais elle fait de profondes blessures»).
Il n’était pas recommandé de perdre cette médaille. Cette mésaventure arriva à Mlle de Moras qui dut la récupérer, cachée par Malézieu à l’intérieur d’un pâté, en chantant des louanges en vers à la duchesse.
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Chevalier. Il y en eut 39. Soit 40 membres, avec la Dictatrice perpétuelle. Comme à l’Académie Française, dont elle riait.
C’est au cours d’une cérémonie solennelle que le récipiendaire prononçait le serment suivant: «Je jure par les abeilles du Mont Hymette fidélité et obéissance à la dictatrice perpétuelle de l’ordre, de porter toute ma vie la médaille de la Mouche et d’accomplir, tant que je vivrai, les statuts de l’ordre; et si je fausse mon serment, je consens que le miel se change pour moi en fiel, la cire en suif, les fleurs en orties et que les guêpes et les frelons me percent de leurs aiguillons».
Statuts et ordonnances
Le port de la médaille était obligatoire à la cour de Sceaux.
Article 2: «Vous jurez de vous trouver dans le palais enchanté de Sceaux […] sans même que vous puissiez vous excuser sous prétexte de quelque incommodité légère comme goutte, excès de pituite ou gale de Bourgogne.»[1]
Article 3: «Vous jurez […] de ne point quitter la danse si cela vous est ainsi ordonné que vos habits ne soient percés de sueur et que l’écume ne vous en vienne à la bouche.»[1]
La loi imposée était sévère et la dictatrice ne permettait pas qu’on la quittât sans son autorisation qu’elle n’accordait pas toujours. Elle distribuait volontiers des punitions[1].
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Robert de Visée, (ca.1650-1665- apr 1732), musicien guitariste, théorbiste, luthiste et compositeur baroque.
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Le Prince de Cathay, divertissement de Malézieu créée en , pour la fête de Châtenay. La scène 7 de la pièce étant une parodie d’une réception dans l’ordre.
Adolphe Julien, La Comédie à la Cour, s.d., p.15-137. Dinaux, Sociétés badines, 1867, t. II, p. 77-87.
Source
Brochure éditée par le musée de l’Île-de-France à l’occasion du 250eanniversaire de la mort de la duchesse du Maine (1676-1753), .
Bibliographie
Almanach de la Mouche à miel, année 1721, manuscrit conservé au musée de l’Île-de-France à Sceaux, ensemble des événements de la Cour de Sceaux pour l'année écoulée.
Nicolas de Malézieu, Divertissement de Sceaux, Trevoux, in-12, Guillaume Amfrye de Chaulieu, 1712.
Abbé Charles-Claude Genest, Divertissements de Sceaux, recueil de pièces en vers et en prose par N. de Malézieu, les abbés Charles Claude Genest, Guillaume Amfrye de Chaulieu, etc. Publié par C. C. Genest, Trévous, Paris, E. Ganeau, in-12 pièces limin, 476. p., 1712
Dossier documentaire, Domaine, Ordre de la Mouche à miel, réf. Sceaux 12, archives du musée de l'Île-de-France, à Sceaux.
Marianne de Meyenbourg, “Almanach de 1721 et emblème de la Mouche à Miel”, la duchesse du Maine, une mécène à la croisé des arts et des siècles, Éd. Université de Bruxelles, Bruxelles, 2003, p.161-175.
David Beaurain, Recueil de textes autour de la duchesse du Maine, [S.I], [s.n.], 2003, 156 p.