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(ensembles d') objets et de biens du patrimoine africain emportés hors de leurs lieux d'origine et de fabrication De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les objets et biens culturels emportés d'Afrique sont des (ensembles d') œuvres et objets du patrimoine africain qui ont été emportés hors de leurs lieux de fabrication.
Ces déplacements, résultats d'achats, de dons, de legs, de trocs, de commandes auprès d'artistes et artisans, mais surtout de spoliations, pillages, vols et butins de guerre, ont résulté en une accumulation d'objets du patrimoine africain dans les collections occidentales, principalement colonisatrices : à Paris, à Londres, à Berlin, etc.
Un travail d'identification, de description et des initiatives de restitution est en place concernant ces objets. Ce travail évolue au gré des changements des cadres juridiques entourant les déplacements des éléments des patrimoines. Les volontés politiques, les pressions des opinions et les consciences populaires - sur le décalage entre l'Afrique productrice des objets et l'Occident propriétaire de fait et usufruitier de ces collections - poussent de plus en plus vers des partages de propriétés, des restitutions temporaires voire définitives.
La majorité des œuvres conservées dans les musées et collections ethnographiques en Europe ont été emportées des colonies[Sarr/Savoy 1].
« La situation des pays africains, notamment au sud du Sahara, (...). Il y a un constat de déperdition massive, quantitative et qualitative. Statistiquement, je pense qu’on peut dire en faisant la somme des inventaires des musées nationaux africains, qui tournent autour de 3 ou 5 000 quand c’est des grosses collections, que 90 à 95 % du patrimoine africain sont à l’extérieur du continent dans les grands musées[Sarr/Savoy 2]. »
— Alain Godonou[1], conservateur, allocution au « Forum de l'UNESCO sur la mémoire et l'universalité », 5 février 2007.
Les œuvres (poteries, céramiques, textiles...) des Tellem et Dogon.
Une répartition simplifiée des aires culturelles du Cameroun divise le pays en 4 grands ensembles spatiaux culturels. Ces aires culturelles enjambent chaque fois les frontières nationales héritées du découpage arbitraire de la colonisation. Elles sont :
De nombreux masques, statues, objets du quotidien et objets sacrés observés dans les collections occidentales et originaires de cette zone géographique sont essentiellement issus des peuples des montagnes. En effet, les grasfields ont - avant l'arrivée des colons et l'essor des musées européens - développé une production abondante d'objets sculptés sur bois[a], métaux, fibres et textiles. Foumban, dans le pays Bamoun est ainsi la capitale culturelle du Cameroun. Les musées et collections allemandes et françaises (puissances d'occupation) contiennent beaucoup de pièces originales « des céramistes, des sculpteurs et des fondeurs de la "prairie" »[Perrois/Notué 2],[4] et du grassfield de l'ouest camerounais.
Dans le grand nord s'est développé une maîtrise des techniques artistiques et architecturales qu'on retrouve dans les maisons obus et l'habitat typique.
Les restes humains africains dans les collections européennes (ossements et restes corporels provenant de personnes originaires d'Afrique), sont conservés dans des musées, des institutions académiques et des collections privées à travers l'Europe. Cette pratique découle directement de l'histoire coloniale de l'Europe en Afrique, caractérisée par des actes de collecte, de pillage, des expéditions scientifiques, des missions anthropologiques et des campagnes militaires qui ont abouti à la collecte et à l'exportation de restes humains vers l'Europe. Ces pratiques étaient souvent accompagnées d'une déshumanisation des populations indigènes et d'une utilisation abusive des ressources culturelles[5].
Les restes humains ont été obtenus sans le consentement des individus ou de leurs communautés, remettant en question le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux. Les communautés africaines revendiquent le droit à la reconnaissance et à la réconciliation, arguant que la restitution des restes humains est essentielle pour guérir les traumatismes historiques et restaurer la dignité des peuples concernés.
En décembre 2023, le Parlement français s'apprête à adopter une loi fixant un cadre pour restituer à des États des « restes humains » présents dans les collections publiques françaises. Cette initiative vise à « apaiser et réconcilier les mémoires » concernant des vestiges « parfois entrés dans nos collections après avoir été acquis de manière illégitime voire violente », notamment lors de conquêtes coloniales, selon la ministre de la Culture Rima Abdul Malak[6].
Cette proposition de loi, initiée par les sénateurs Catherine Morin-Desailly, Pierre Ouzoulias et Max Brisson, crée une dérogation au principe d'inaliénabilité des collections. Elle permettra par décret en Conseil d'État de faire sortir des collections des restes humains « de personnes mortes après l'an 1500 », afin de les restituer à leur pays d'origine. Cette mesure vise à faciliter les démarches de restitution, alignant la France sur les efforts internationaux en matière de justice historique et culturelle. La loi-cadre permettra la restitution prochaine de restes humains, comme le squelette du fils d'un chef amérindien de la communauté Liempichún, réclamé par l'Argentine et sa communauté Mapuche, ainsi que des crânes Sakalaves de Madagascar, tous conservés au musée de l'Homme à Paris.
Une enquête du New York Times publiée le 28 novembre 2022 a mis en lumière un aspect des collections coloniales du musée de l’Homme à Paris : la détention de 18 000 crânes d’Africains, d’Australiens et d’Indiens d’Amérique, conservés au sous-sol, place du Trocadéro. Cet article a provoqué un silence, illustrant un tabou persistant autour du néo-colonialisme[7].
Les raids militaires et les expéditions punitives de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe permettent aux puissances coloniales de réaliser des prises conséquentes d'objets et de biens du patrimoine culturel africain[Sarr/Savoy 3].
Du temps de l'État indépendant du Congo, certains objets sont acquis par pillage, prise d’otages ou profanation[8], des méthodes reconnues aujourd'hui comme illégales[8].
Le pillage des œuvres d'art du royaume d'Abomey a été flagrant[9]. Il a été effectué par le colonel français Alfred Amédée Dodds en 1892[Sarr/Savoy 4]. L'incendie et le sac de la ville de Hickory Town — aujourd'hui Bonabéri, sur la rive droite du Wouri — à Douala au Cameroun, a donné lieu au pillage des biens culturels de la communauté Bell chez les Sawa[10]. En effet, le , à bord du bateau de guerre « Olga », pour anéantir les chef des Bonabéri qui lui est insoumis, Max Buchner lance des grenades sur Hickory Town (Bonabéri)[11]. Après des manœuvres à terre, le palais de Lock Priso (Kum’a Mbape) est mis à sac et incendié. Avant l'incendie, Max Buchner demande à ses soldats de le laisser inspecter les maisons du palais à la recherche de curiosités ethnographiques. Le Tangué de Lock Priso Bell est son butin le plus précieux. Cette grande sculpture, proue princière de la pirogue de Lock Priso, est envoyé à Munich[12]. Le prince Kuma Dumbè milite pour la restitution à travers l'association AfricAvenir[13]. Le chute de Magdala le en Éthiopie devant les forces britanniques donne lieu au pillage d'objets et biens patrimoniaux.
Le masque de Makonbe exposé au musée suisse avait été volé en Tanzanie en 1984[14],[15]. Il appartient depuis à un collectionneur parisien[réf. nécessaire].
Une bible et un fouet ayant appartenu à Hendrik Witbooi, héros du peuple nama, ont été volés par des Allemands en 1893, à l'époque coloniale[16].
Des ethnologues ont aussi collecté des objets vendus ou achetés et le prétexte de l'étude a été abondamment utilisé pour prélever des objets[17].
Deux collectionneurs européens ont possédé des œuvres considérées comme volées depuis environ 130 ans, trente-sept récades[b] anciennes, des sabres et six objets royaux et de culte fon[18],[19]. Il s'agit d'Alfred Testard de Marans (1860-1890), chargé de la direction du service administratif lors de l’organisation de l’expédition du Dahomey en 1890, ainsi que l’abbé Le Gardinier, missionnaire colonial[20], curé de Tastot, qui s’était vu léguer un petit ensemble par un officier ayant participé[21]. Un collectif de galéristes les a acquis lors d'une vente aux enchères à Nantes[18]. Restitués au Bénin, ils constituent aujourd'hui un des fonds du Petit Musée de la Récade à Cotonou.
Émile Pierre Joseph Storms a rapporté de nombreux objets et artefacts en Belgique, y compris des restes humains, comme le crâne du chef Lusinga quand il est revenu de la quatrième expédition de l'Association internationale africaine, créée sous l'impulsion de Léopold II pour explorer et conquérir le territoire qui deviendra en 1885 l'État indépendant du Congo[22].
« Nous vous approuvons de consacrer vos loisirs à la formation de collections d’histoire naturelle. Ne vous pressez pas d’expédier en Europe vos échantillons. (…) Ne manquez pas non plus de recueillir quelques crânes de nègres indigènes si vous le pouvez sans froisser les sentiments superstitieux de vos gens. Choisissez autant que possible les crânes d’individus appartenant à une race bien tranchée, et dont le caractère n’a pas subi de modifications physiques par suite de croisements. Notez soigneusement le lieu d’origine des sujets, ainsi que leur âge quand cela est possible. »
— Maximilien Strauch, proche conseiller de Léopold II, écrit le 20 juillet 1883 à Émile Pierre Joseph Storms
Ces crânes, ramenés en Belgique par le lieutenant en 1884, avec des dizaines d’autres objets dont des statuettes en bois et après un épisode sanglant de la conquête coloniale dans la région du lac Tanganika, sont ceux de trois chefs de village[Lesquels ?] décapités et exhibés pour terroriser les résistants. Storms conserve ces restes qu’il ramene ensuite.
Ces restes ont été donnés à l’anthropologue Émile Houzé, qui a écrit un traité sur le sujet dans lequel il a vu la « dégénérescence » dans le crâne[23]. Cette collection, conservée aux musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren et Muséum des sciences naturelles, est depuis lors sur la liste des objets pouvant être restitués. En 2018, une enquête journalistique dénonçait la présence de ces objets ramenés dans le cadre de conquêtes violentes et de pillages[24]. Cette enquête cite l'ordre donné au militaire concernant la constitution d'une collection de butins anthropologique.
Les collections publiques françaises comptent au moins 90 000 objets provenant de l'Afrique noire[Sarr/Savoy 5]. Le musée du Quai Branly à Paris dispose de la plus grande collection d'arts premiers[9] avec 70 000 pièces. En France, il est la référence en matière ethnographique[25]. Près de 20 000 autres objets sont dans les autres musées français[Sarr/Savoy 5].
Outre les musées, les bibliothèques sont les autres grands bénéficiaires des partitions des ensembles culturels quelques fois originaires des mêmes lieux. Tandis que les objets allaient aux musées, les livres, manuscrits, archives, et autres documents sonores, photo, cinématographiques réalisés du temps des colonies se sont retrouvés dans des bibliothèques[Sarr/Savoy 5].
Le Forum Humboldt de Berlin possède 75 000 pièces d'origine africaine[25] et le British Museum 69 000 pièces[25].
D'importantes collections d'Afrique constituent le fond de l'AfricaMuseum à Bruxelles (anciennement MRAC)[25], qui contiendrait 120 000 objets ethnographiques estimés expropriés[26].
En 2020, le MRAC [c] se lance dans un inventaire et la mise en ligne de toutes ses collections ethnographiques et archives. Ces collections comprennent, avec celles du musée du quai Branly, des dizaines de milliers d'œuvres considérées comme expropriées[8].
Selon Le Monde, la collection de crânes du musée de l'Homme s'élève à 18 000 spécimens conservés dans des cartons[28].
« Les têtes coupées – trophées de guerre ou « éléments scientifiques » – récoltées dans les « colonies » peuplent les musées européens.
Conservé dans les collections du Musée de l’homme, à Paris, le crâne du cheikh Bouziane fait partie des vingt-quatre restes mortuaires que la France restitue, ce vendredi 3 juillet [2020], à l’Algérie »
Il est difficile de sourcer l'évolution du questionnement sur la restitution des objets et biens culturels africains pillés[29]. Les actions d'éclat[pas clair], les allusions dans les films comme Black Panther et autres initiatives médiatisées démocratisent les interrogations sur le sort des biens culturels africains parsemés dans les musées à l'étranger[29]. En Allemagne et au Canada, les musées sont déjà avancés dans les réflexions sur l'avenir[pas clair] des biens pillés. Au Royaume-Uni, en France et en Belgique, il y a procrastination sur le sujet[style à revoir][29].
L'opinion publique se mêle de plus en plus de la question de la présence des œuvres emportées d'Afrique et conservées dans les musées occidentaux. La restitution n'est plus une affaire réservée à quelques privilégiés. Internet favorisant la communication, des messages échangés sur des plates-formes de réseaux sociaux, des films, documentaires, chansons... abondent en Afrique et dans ses diasporas[Sarr/Savoy 6]. De l'autre côté, un lobby anti-restitution s'est mis en place pour maintenir la situation actuelle des collections inchangée[30].
Achille Mbembe estime dans Les nouvelles relations Afrique - France en octobre 2021 que :
« Les demandes en faveur d’un accès universel aux chefs-d’œuvre de l’humanité et du retour des biens culturels dans leur pays d’origine ne cesseront de se multiplier dans les années qui viennent. Ces demandes et revendications porteront sur les œuvres et objets dont l’acquisition s’est faite d’une manière qui, du point de vue éthique, n’est défendable ni hier, ni aujourd’hui. Leur dimension internationale ira croissante. Il n’est pas certain que sur le plan international, les mécanismes juridiques existants suffisent à les prendre en charge, encore moins à y apporter satisfaction ou à concilier les attentes contradictoires que suscitent ces demandes. »
Des initiatives telles celles du CRAN, de Alter Natives, de Kwame Opuku ou encore du prince Kuma Dumbè à travers l'association AfricAvenir[13], militent pour la restitution[Sarr/Savoy 7]. En 2017, la Documenta, grand rendez-vous de l'art contemporain à Cassel en Allemagne, a donné une place clé au thème de la restitution[Sarr/Savoy 8].
Sous la pression de l'opinion, des musées à Berlin ont reconnu qu'une partie de leurs collections provenait de pillages militaires[Sarr/Savoy 9][réf. souhaitée].
Au Bénin, la fondation de Marie-Cécile Zinsou se mobilise pour la restitution via les jeunes et les réseaux sociaux. À Berlin, l'association No Humboldt 21 fédère les personnes qui réclament la restitution des restes humains et biens culturels africains. À l'université de Cambridge, un groupe de jeunes s'engagent pour la restitution des œuvres faisant partie du patrimoine culturel africain[Sarr/Savoy 10]. La demande de restitution des biens pillés[Quand ?] à Magdala en Éthiopie a permis le retour[Quand ?] de 10 œuvres mais 468 autres objets sont encore réclamés par l'Afromet.
À l'inauguration de l'AfricaMuséum à Bruxelles[26], le , le président de la RDC déclare :
« C'est une chose de demander la restitution des objets, c'en est une autre de les conserver correctement. L'idée est donc là, mais il faut le faire progressivement. C'est un héritage congolais, donc un jour il faudra bien qu'il nous revienne, mais il faut que cela se fasse de manière organisée[26] »
Pour Boris Wastiau, la cause est d'ailleurs entendue :
« Dans les années qui viennent, se posera de plus en plus la question de la propriété des biens culturels. Par exemple, des représentants des peuples amérindiens viendront tôt ou tard nous demander de restituer certains objets issus des collections du Musée d'ethnographie de Genève et nous collaborerons ouvertement avec eux. Dans cette perspective, je considère les musées comme les détenteurs provisoires de leur collections[31]. »
— Boris Wastiau, directeur du Musée d'ethnographie de Genève.
Sur plusieurs médias, en réaction aux déclarations d'Emmanuel Macron, le président du musée du quai Branly souligne que :
« — [on ne] peut avoir un continent privé à ce point des témoignages de son passé et de son génie plastique
— [la situation] n’a pas vocation à durer
— le destin de ces pièces passera certainement par le retour d’une partie d’entre elles[32],[Sarr/Savoy 11]. »
— Stéphane Martin, président du musée du quai Branly
Des pays comme l'Éthiopie et le Nigeria réclament depuis le début du XXIe siècle le retour d'objets disparus pendant la colonisation. La plupart de ces réclamations sont passées sous silence en Occident[Sarr/Savoy 12].
Sur le plan juridique, les pays protègent les collections de leurs musées par les principes d'inaliénabilité de propriété[9] et d'appartenance au patrimoine national[25]. La décision de restitution ne pouvant dès lors être prise que par les gouvernements où les parlements[8]. En 2021, seules quelques lois ont apporté des dérogations à ce principe et ouvert la voie à des restitutions[9]. En Belgique, il n'existe aucun cadre juridique pour la restitution. Des initiatives ont été prises et une commission parlementaire consacrée au passé colonial a été mise en place pour élaborer des critères mais des suites concrètes restent attendues[8]. Des lois sont élaborés dans certains pays (Suisse[34], etc.) et encadrent la restitution des biens[35].
En France, Emmanuel Macron va à l'encontre des décisions de ses prédécesseurs, quand il met en œuvre un programme de restituions suivant le rapport Sarr et Savoy[36],[17]. Dans les lettres de mission adressée à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy[Sarr/Savoy 13], Emmanuel Macron évoque des restitutions temporaires pour augmenter la circulation des œuvres, mais il mentionne aussi une modification pérenne des inventaires pour des restitutions définitives[37]. La lettre reprend le mot restitution 3 fois. Excluant ainsi les querelles, doutes et interprétations sur les possibilités désormais ouvertes de transfert de propriété[Sarr/Savoy 14].
Une convention de l'UNESCO sur « l’importation, l’exportation et le transfert illicites des biens culturels », adoptée en 1970, ouvre la voie à des restitutions d’objets mis récemment en circulation. Vers la fin des années 1970, l'UNESCO réalise un formulaire type de demandes de retour et de restitution[Sarr/Savoy 15].
Non rétroactive, ratifiée en 1997 par la France et 2009 par la Belgique, elle ne couvre pas les objets récoltés durant la période coloniale, pourtant ponctuée de nombreux épisodes violents. Les pièces maîtresses pillées durant les campagnes militaires restent donc intouchables.
Il y a alors deux options :
La restitution des biens culturels du Bénin par la France est un processus démarré par la demande officielle effectuée en par le président béninois Patrice Talon au sujet des biens saisis au Bénin lors du sac effectué par les soldats français à Abomey en 1892[f].
Initialement refusée par le gouvernement français sous la présidence de François Hollande[60], la demande est acceptée sous la présidence d'Emmanuel Macron sous la forme d'une loi qui reste limitée à 26 œuvres — ce que conteste le gouvernement béninois. Dans ce contexte, le Bénin aménage un musée pour accueillir ces 26 œuvres, qui lui sont restituées le 10 novembre 2021.En 7 jours, 15 000 personnes - plus qu'en un an - visitent la collection d'objets qui quittera la France pour être restituée[61].
Le , le conseil de direction de l'AfricaMuseum à Bruxelles communique sur le fait qu'il adopte une approche ouverte et constructive sur la restitution du patrimoine culturel africain[8]. Il affirme qu'« il n'est pas normal qu'une partie aussi importante du patrimoine culturel africain se trouve en Occident, alors que les pays d'origine en sont en fait les propriétaires moraux » et reconnaît que ces « collections ont été en partie acquises au cours de la période coloniale dans le contexte d’une politique d’inégalité légale : les gens étaient forcés ou mis sous pression pour abandonner des objets, ils étaient trop faibles pour négocier le prix quand ils voulaient vendre des objets »[8].
Lois de l'inaliénabilité des œuvres (le parlement français émet chaque année des dizaines)[9]. De nombreuses œuvres venant de collections privées prêtées pour expo au quai Branly sont protégées par ces lois.
Le droit[Où ?] ne prend en compte des prises de guerre qu'à partir de 1899 avec la première conférence de La Haye. Tout objet pillé avant cette date est considéré comme inaliénable[25].
Le musée des Civilisations noires au Sénégal est l'un des plus vastes, financé par la Chine, avec une capacité d'accueil de 18 000 pièces.
Le musée national de Kinshasa au Congo est récent et construit par une coopération sud-coréenne.
L'historien de l'art africain Bertrand Goy rappelle que l'extrême majorité des œuvres arrivées en Europe ne sont pas issues de pillage mais de commerce (à une époque où personne n'imaginait qu'elles auraient un jour une forte valeur marchande), alors que de nombreux conservateurs de musée rappellent que les vols artistiques ont aussi été internes à l'Afrique, sans provoquer les mêmes débats entre musées du continent. Les très mauvaises conditions de conservation dans certains musées africains sont enfin pointées du doigt, tout comme le précédent du musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren en Belgique, qui avait restitué 114 œuvres au Congo dans les années 1970-1980[62], dont il ne reste que 21 exemplaires en 2018, la plupart ayant été depuis volées ou revendues dans l'illégalité[63].
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