Nuku Hiva
plus grande île de l'archipel des Marquises, Polynésie française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Nuku Hiva, également dénommée Nuka Hiva ou île Marchand, est une île située dans l’archipel des Marquises en Polynésie française. L'île est le chef-lieu des Marquises ainsi que celui de la commune de Nuku-Hiva.
Nuku Hiva | ||||
Vue satellite. | ||||
Géographie | ||||
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Pays | France | |||
Archipel | Îles Marquises | |||
Localisation | Océan Pacifique | |||
Coordonnées | 8° 52′ S, 140° 06′ O | |||
Superficie | 387 km2 | |||
Point culminant | Mont Tekao (1 224 m) | |||
Administration | ||||
Collectivité d'outre-mer | Polynésie française | |||
Démographie | ||||
Population | 3 120 hab. (2017[1]) | |||
Densité | 8,06 hab./km2 | |||
Plus grande ville | Taiohae | |||
Autres informations | ||||
Fuseau horaire | UTC-9:30 | |||
Géolocalisation sur la carte : îles Marquises
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
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Île en France | ||||
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Nuku Hiva est la plus grande île de l'archipel des Marquises tant par sa superficie de 387 km2 que par sa population de 3 120 habitants en 2017. Tout comme le reste de l'archipel, Nuku Hiva est une île volcanique formée par la crête émergée de volcans éteints depuis deux millions d'années. Son relief est constitué de pics de basalte hauts d'une centaine de mètres. Son point culminant est le mont Tekao s'élevant à 1 224 m.
Le principal village de l'île est Taiohae, situé au fond de la baie homonyme, au sein de la province traditionnelle de Te I'i. Dans la baie du Contrôleur se trouve le village de Taipivai (en), principal village de la province traditionnelle de Tai Pi.
D'après la tradition orale, Hotu Matu'a, premier roi de l'île de Pâques, serait venu de Nuku Hiva (ou d'Hiva Oa), après avoir d'abord envoyé sept Praos en éclaireurs dans tous les azimuts, pour trouver de nouvelles terres[2].
Le premier occidental à avoir découvert Nuku Hiva est l'Américain Joseph Ingraham, le , suivi deux mois plus tard par le Français Étienne Marchand[3] et en 1792 par Richard Hergest qui la nomme îles Sir Henry Martin[4].
En 1813, lors de la guerre anglo-américaine de 1812, l'Américain David Porter s’établit à Nuku Hiva. Il nomme l’île « Madison Island », en l’honneur du président américain James Madison et construit un fort. Il tente de prendre possession de l’île au nom des États-Unis, mais se heurte à la résistance de la tribu des Taïpi. Malgré plusieurs villages incendiés et des luttes tribales, il ne peut y parvenir. Il quitte l’île le avec ses prises de guerre, en direction du port neutre de Valparaíso.
En , l'aventurier français Charles de Thierry, qui vient de se proclamer roi de Nouvelle-Zélande, est de passage aux Marquises. Il annexe l'île de Nuku Hiva pour son royaume. Il y donne un drapeau azur et cramoisi, des armoiries et se déclare le roi Charles Ier. Il continue ensuite son voyage vers Tahiti, puis la Nouvelle-Zélande. En 1843, Charles de Thierry, lors de l'annexion des Marquises par la France, tente de faire valoir ses droits et demande sans succès une indemnité.
La loi du sur la déportation politique choisit Nuka Hiva comme lieu de « déportation simple », qui est appliqué dans « les cas prévus par les articles 86, 96 et 97 du Code pénal de 1810 », qui concernent :
Le pénitencier de Taiohae y a reçu certains opposants républicains à Napoléon III : les chefs du complot de Lyon (1850) (Alphonse Gent (1813-1894), Albert Ode (1811-1868)[6],[7] et Louis Langomazino (1820-1885)) y sont les premiers déportés politiques français.
Nuku Hiva est l'île la plus peuplée de l’archipel. En 2012, elle comptait 2 966 habitants[8], dont 2 132 dans la commune associée de Taiohae, 464 dans celle de Taipivai (es) et 370 dans celle de Hatiheu (es).
Les habitants parlent la langue marquisienne du nord et le français.
L'activité économique principale de l'île est liée au tourisme qui s'est développé avec la création de l'aérodrome de Nuku Hiva.
L'aterrage du câble sous-marin Natitua et sa mise en service en permet à Nuku Hiva d'être relié à Tahiti et à l'internet mondial à haut-débit[9].
Nuku Hiva a été visité par de nombreux artistes, notamment des écrivains, qui ont fait mention de leur expérience sur cette île.
En , Joseph Kabris, matelot bordelais, débarque dans l'ile, se fait adopter par les indigènes et tatouer sur tout le corps pour marquer son appartenance à la tribu. Embarqué sur un bateau russe de passage dans l'ile, il est ensuite présenté dans les cours d'Europe comme objet de curiosité.
En , le capitaine Johann Adam von Krusenstern, qui effectue un voyage autour du monde, débarque dans l'ile. Il y rencontre l'anglais Roberts (aussi nommé Robarts) et le français Kabris (nommé Cabri) qui lui servent de guides et d’interprètes. C'est Krusenstern et le naturaliste de l'expédition, Georg Heinrich von Langsdorff, qui décrivent leur séjour et ramènent Kabris en Europe.
L'écrivain américain Herman Melville, s'enrôle à la fin de à Fairhaven à bord du baleinier Acushnet qui appareille pour le Pacifique. En , alors que le bateau fait relâche à Nuku Hiva, il déserte le navire avec un compagnon, Richard Tobbias Greene, Ils séjournent chez les Taïpis. Trois semaines plus tard, ayant regagné la côte, Melville s'engage sur le baleinier australien Lucy Ann partant pour Tahiti. À la fin de 1844, poussé par sa sœur Augusta, Herman Melville écrit le récit de ses aventures sur l'île dans son roman autobiographique Taïpi paru en 1846[10].
L'ethnologue français Edmond Ginoux de la Coche, né en 1811, a publié dans la revue de la comtesse Marie de Solms Les Matinées d'Aix[11] le récit intitulé Le Collier d'Anao[12] qui se passe aux Marquises, dans l'Île de « Noukou-Hiva » vers 1848. « Une très jeune « kanaque », qui, par amour pour un officier français, a marché sur un lieu tabou, doit boire un poison mortel. À l'époque, on ne connaît aucun antidote ! »
Jules Verne en fait mention dans Vingt mille lieues sous les mers (sous l'orthographe Nouka-Hiva) lors du voyage du professeur Aronnax à bord du Nautilus[13].
Pierre Loti, dans son ouvrage Le Mariage de Loti (1878) y fait séjourner son personnage Loti.
Nuku Hiva, et en particulier son annexion par les Français au milieu du XIXe siècle, est le sujet du roman La Part du requin de Serge Legrand-Vall.
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