Nicolas Cordier (Nicolo Cordieri da Lorena ou Nicola Cordigheri en Italien), dit Il Franciosino, né dans le duché de Lorraine en 1567 et mort à Rome le , est un sculpteurlorrain actif en Italie.
Originaire de Lorraine, d'où les surnoms (Il Loreno, Lorenese, Niccolo Lorina ou della Lorena) qui lui ont été donnés en Italie. Cependant, "il franciosino" veut dire le petit français, diminutif du mot archaïque "francisé" que l'on trouve chez l'Arioste ou chez Machiavel. Nicolas Cordier serait né à Saint-Mihiel, patrie de Ligier Richier. Il n'existe pas de lien direct avec un sculpteur homonyme (Nicolaus Cordier quondam Mengyndi loco sancti Myel Verdunensis diocesis sculptor) mentionné dans un document datant de 1649, soit 37 ans après la mort du Franciosino[1]. Nicolas Cordier aurait ainsi été l'élève de Gérard Richier, fils de Ligier[2].
Après un passage à la cour nancéienne du duc Charles III, c'est sous la protection de ce dernier que Nicolas Cordier s'installe à Rome dès 1592[3], où il dirige dès avant 1604 un atelier situé Via de' Pontefici[2], et où il se marie en 1607 avec Cleria Quarta, fille de l'architecte Muzio Quarta[4] et filleule de l'architecte Domenico Fontana[5]. Stefano Maderno a été son élève. Parmi les mécènes et commanditaires du sculpteur figurent les papes Clément VIII et Paul V ainsi que les cardinaux Cesare Baronio, Paolo Emilio Sfondrati, Pietro Aldobrandini, neveu de Clément VIII, Alexandre de Médicis (futur Léon XI)[3], Maffeo Barberini (futur Urbain VIII)[5], et Scipion Borghèse, cousin de Paul V. Le cardinal Borghèse lui fait notamment restaurer le groupe antique des Trois Grâces et lui confie la réalisation de sculptures profanes polychromes à partir de fragments d'autres statues de l'Antiquité. En 1606, les chanoines du Latran le choisissent pour immortaliser le roi de France Henri IV[6].
Paul V, bronze, Rimini, place Cavour, avant 1612 (mais érigée en 1614)[12].
Maure «Borghèse», assemblage d'éléments anciens et modernes en marbre et albâtre, ancienne collection Borghèse, Paris, musée du Louvre, vers 1611-1612[13].
Attributions discutées ou incertaines
Tombeau de Virginie Pucci, basilique de la Minerve[8] (daté de 1568 et attribuée à un sculpteur toscan par Steven F. Ostrow[14]).
Panneaux en relief de part et d'autre de la statue de Pie V, basilique Sainte-Marie-Majeure (attribués par Georges Sobotka et Paul Fiel à Nicolo Pippi d'Arras et Egidio della Riviera)[8], 1588-1589.
Bas-reliefs représentant la tête de Saint Paul, église de Saint-Paul-aux-trois-fontaines[10].
La Louve allaitant Romulus et Rémus, ancienne collection Borghèse, Paris, Musée du Louvre.
Buste de l'empereur Vitellius, marbre et bronze doré, marché de l'art, localisation actuelle inconnue.
«The Counter-Reformation and the end of the century», in Marcia B. Hall, Rome, Cambridge University Press, 2005, p. 255.
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Bibliographie
Paul Fiel, «Un sculpteur lorrain à Rome, Nicolas Cordier», Le Pays lorrain, 25eannée, vol. 2, Nancy, 1933, p.97-111.
Sylvia Pressouyre, «Un Lorrain à Rome au début du XVIIe siècle: Nicolas Cordier, sculpteur du pape», Les Fondations nationales dans la Rome Pontificale, actes du colloque de Rome (16-), Publications de l'École française de Rome, 1981, p.567-581.
Sylvia Pressouyre, Nicolas Cordier. Recherches sur la sculpture à Rome autour de 1600, Rome, École française de Rome, 1984, 2 vols.