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composé chimique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le naphtalène ou naphtaline ou camphre de goudron est un hydrocarbure aromatique polycyclique, plus précisément un alcène à deux cycles, de formule brute C10H8. Son odeur caractéristique est perceptible par l'odorat humain à partir de 0,04 ppm[18]. Il a été couramment utilisé comme antimites. On a constaté par le suivi des maladies des travailleurs de l'industrie chimique qu'il était possiblement cancérigène[19],[20].
Naphtalène | |
Structure du naphtalène. |
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Identification | |
---|---|
Nom UICPA | naphtalène |
Nom systématique | bicyclo[4.4.0]déca-1,3,5,7,9-pentène |
Synonymes |
naphtaline |
No CAS | |
No ECHA | 100.001.863 |
No CE | 202-049-5 |
PubChem | 931 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | Cristaux incolores rhomboédriques sous forme d'écailles. |
Propriétés chimiques | |
Formule | C10H8 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 128,170 5 ± 0,008 6 g/mol C 93,71 %, H 6,29 %, |
Susceptibilité magnétique | 91,9×10-6 cm3·mol-1[2] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 80,2 °C [3] |
T° ébullition | 217,96 °C [4] |
Solubilité | 32 mg·l-1 eau à 20 °C. Sol dans éthanol, éther, benzène, chloroforme, acide acétique, acide chlorhydrique, et dans les huiles |
Paramètre de solubilité δ | 20,3 MPa1/2 (25 °C)[5] |
Masse volumique | 1,162 g·cm-3 (20 °C)[3]
|
T° d'auto-inflammation | 567 °C[7] |
Point d’éclair | 79 °C[7] |
Limites d’explosivité dans l’air | 0,9–5,9 %vol[7] |
Pression de vapeur saturante | à 25 °C : 11 Pa[7]
|
Point critique | 475,2 °C [4],
40,0 atm[3] |
Point triple | 80,28 °C, 999,6 Pa[8] |
Thermochimie | |
Cp | |
PCS | 5 156,3 kJ·mol-1 (25 °C, solide)[10] |
Cristallographie | |
Système cristallin | monoclinique[11] |
Classe cristalline ou groupe d’espace | [11] |
Paramètres de maille | a = 8,24 Å b = 6,00 Å |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1,582 2 [12] |
Précautions | |
SGH[13],[14] | |
H302, H351, H410, P273, P281 et P501 |
|
SIMDUT[15] | |
B4, D2A, |
|
NFPA 704 | |
Transport | |
Classification du CIRC | |
Groupe 2B : Peut-être cancérogène pour l'homme[16] | |
Écotoxicologie | |
LogP | 3,3[7] |
Seuil de l’odorat | bas : 0,009 5 ppm haut : 0,64 ppm[17] |
Composés apparentés | |
Isomère(s) | Azulène |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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Le naphtalène a été isolé en 1820 par Garden[21] (1784-1866). Sa représentation actuelle sous la forme de deux noyaux aromatiques est proposée par Erlenmeyer en 1868.
En Allemagne, la matière première utilisée pour la production de naphtalène est le goudron de houille, qui en contient environ 10 %. La production de coke étant en régression, on utilise de plus en plus des produits dérivés du pétrole (essence de pyrolyse, huiles résiduelles de pyrolyse) ; fabrication par distillation fractionnée.
La teneur en naphtalène dans le produit technique est 95 % au moins, le reste étant constitué d'impuretés telles que les benzo(b)thiophènes (thionaphtènes) et, pour les naphtalènes issus du pétrole, exclusivement de méthylindènes.
Le naphtalène était autrefois surtout utilisé comme répulsif contre les mites (on a aussi utilisé le paradichlorobenzène pour cet usage). Aujourd'hui, 60 % du naphtalène produit est vendu comme produit chimique intermédiaire dans la fabrication d'anhydride phtalique, selon l'INERIS. Cet anhydride phtalique sert à synthétiser les phtalates et divers agents plastifiants, résines, teintures, insecticides ou répulsifs, etc. Il est aussi employé comme agent de tannage du cuir et dans certains tensioactifs (sulfonates de naphtalène et dérivés ayant fonction d'agents dispersants ou mouillants en peinture, teinture, formulation de papier d'emballage, dans la fabrication du béton et de plaques de plâtre).
Le napalm, notablement utilisé lors de la guerre du Viêt Nam, était initialement obtenu à partir de naphtalène (d'où le « na ») et d'acide palmitique (d'où le « palm »). Le naphtalène est d'ailleurs utilisé pour obtenir des effets pyrotechniques, l'explosion produisant une fumée très noire.
Il peut être utilisé pour fabriquer certains plastiques (notamment en synthétisant des phtalates), des colorants... mais aussi pour d'autres applications, plus marginales : antiseptique, microbicide, diélectrique, parfums...
Une espèce de termite américain Coptotermes formosanus sécrète de petites quantités de naphtalène pour lutter contre des parasites et son principal prédateur, la fourmi Solenopsis invicta[22], mais l'essentiel du naphtalène présent dans la nature (89 % environ selon l'INERIS) vient de combustions incomplètes (pyrolyse) (chauffage domestique au bois) et de la sublimation du naphtalène utilisé comme insecticide. Environ 10 % des émissions dans l'air viendraient de la distillation du charbon. La fumée de tabac en contient de petites quantités.
Le naphtalène étant volatil (par sublimation) il s'y disperse rapidement. Le taux moyen dans l'air serait de 1 µg m−3, soit bien plus que dans l'eau de mer où il est peu soluble (10 ng l−1) et d'où il peut dégazer dans l'air (idem pour l'eau douce). Les sols (2 µg kg−1 en moyenne) le retiennent mal (dégazage, adsorption moyenne). Il est habituellement peu présent dans les sédiments (2 µg kg−1)[23]. Les essais d’adsorption/désorption répertoriés par l'INERIS donnent des Koc de 378 à 3 200 L kg−1[24],[25],[26]. La Commission européenne (CE, 1996) a retenu une valeur de 1 320 L kg−1.
Ses effets écotoxicologiques sont mal connus, mais il a été montré qu'il est bioaccumulable chez plusieurs espèces de poissons (ex : Cyprinus carpio, Pimephales promelas[27]), moules (Mytilus edulis) et huîtres (Ostrea edulis)[28].
Le naphtalène semble pouvoir être absorbé par les racines et feuilles des plantes, mais l'INERIS en 2005 n'a pas trouvé d'études sur ses effets ni sur d'éventuels facteurs de bioconcentration.
Compte tenu de sa structure chimique le naphtalène est réputé très stable.
Il semble très peu biodégradable en conditions normales. Un test standard[29] n'a montré que 2 % de dégradation après 28 jours, mais des tests (non normalisés) laissent penser qu'il peut être rapidement biodégradé en conditions aérobies et dénitrifiantes lorsque mis en contact avec certains micro-organismes qui le font quasiment disparaître en 8 à 12 jours dans les meilleurs cas[30],[31],[32].
La Commission européenne (CE, 1996) a retenu une demi-vie de 150 jours dans les eaux de surface. Quelques tests (non normalisés) de biodégradéation en condition anaérobie et notamment dans les sédiments, laissent penser qu'il est stable dans ces conditions[33].
Divers rapports de l'ATSDR (1995) et de l'Environmental Protection Agency aux États-Unis (1998) ont mis en avant plusieurs caractéristiques toxicologiques de ce produit (voir aussi le rapport INERIS « Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs) : Évaluation de la relation dose-réponse pour des effets cancérigènes - Approche substance par substance[34].
Ils estiment que le naphtalène peut être absorbé et dans certains cas provoquer un empoisonnement via les tractus respiratoire et digestif ainsi qu'au travers de la peau en contact avec des draps ou vêtements traités par un anti-mite, notamment chez le nouveau-né[35]. Par ailleurs, on a constaté qu'une exposition chronique peut provoquer des cataractes et des lésions de la rétine[36].
Dans l'organisme humain, on connait au moins deux métabolites stables du naphtalène ; le 1-naphtol et le 1,2-dihydro naphtalène diol[37]. Selon l'INERIS, le naphtalène peut être méthylé en 1-méthylnaphatlène (peut-être moins toxique que le naphtalène) ou en 2-méthylnaphatlène. Il est majoritairement peu à peu éliminé en métabolites via les urines.
Les enfants sont plus sensibles à cette molécule. Les individus d’origine africaine et asiatique y sont plus sensibles en raison d'une déficience plus fréquente de l’enzyme G6PD[38].
L'inhalation serait la première source d'exposition selon l'AFSSET qui notait en 2010 qu'on ne dispose que de rares données d'exposition (Ex : 7 % de 555 logements allemands étudiés de 2003 à 2006 avaient un taux de naphtalène dans l'air dépassant la limite de quantification (1 μg·m-3), sans toutefois dépasser 4,9 μg·m-3) [39].
Symptômes possibles ;
Selon l'AFSSET, avant 2010, il n'y avait pas de valeurs de références existantes (VG et VTR)
En France, la VGAI long terme a été fixée par l'AFSSET (valeur pour 2010, à la suite d'une auto-saisine de 2004[40] de 2010) à : 10 μg·m-3 pour une exposition supérieure à un an
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