Remove ads
musée de Paris, France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le musée du Quai Branly - Jacques Chirac, plus communément appelé musée du Quai Branly, anciennement musée des Arts et Civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques avant 2016, est un musée ethnographique situé dans le 7e arrondissement de Paris, le long du quai de la Seine qui lui donne son nom et au pied de la tour Eiffel, sur le quai Jacques-Chirac. Le projet, porté par Jacques Chirac et réalisé par Jean Nouvel, est inauguré le . La fréquentation se situe à près de 1 500 000 visiteurs en 2009 et franchit en 2022 le cap des 20 millions depuis son ouverture, ce qui le place parmi les plus fréquentés au monde dans sa catégorie.
Nom local |
Musée du quai Branly - Jacques Chirac |
---|---|
Type |
Musée national |
Ouverture | |
Gestionnaire | |
Dirigeant |
Emmanuel Kasarhérou (président)[1],[2] Jérôme Bastianelli (Directeur général) Anne-Solène Rolland (directrice du département du patrimoine et des collections)[3] |
Surface |
40 600 m2 12 000 m2 d'exposition |
Visiteurs par an | |
Site web |
Collections | |
---|---|
Genre | |
Époque | |
Nombre d'objets |
1 407 204 (mi-2023) dont : 304 334 objets d'art (3 500 exposées) 700 000 photographies 321 900 documents (dont 7 030 électroniques) 88 000 archives |
Label |
Construction |
- |
---|---|
Architecte | |
Protection |
Pays | |
---|---|
Région | |
Commune | |
Adresse |
37, quai Branly |
Coordonnées |
Le , dix ans après son inauguration, le musée prend le nom de l'ancien président Jacques Chirac, à l'initiative du projet[5]. Son emblème est une statuette Chupicuaro.
Le site accueille en 1852 le Garde meuble national, puis le Centre des métiers durant l'Exposition universelle de 1937. Alors qu'un parc devait ensuite y être créé, le ministère de l'Équipement installe après la Seconde Guerre mondiale des bâtiments provisoires sur son vaste terrain, qui demeure cependant grevé d'une servitude d'espace vert, reprise pour 7 500 m2 au POS de Paris[6]. Les riverains et la mairie de Paris s'opposent ainsi au Centre de conférences internationales destiné à remplacer celui de l'avenue Kléber, le dernier des grands projets de François Mitterrand, dont le concours est remporté en 1990 par Francis Soler, au point que le gouvernement envisagera d'utiliser la procédure exceptionnelle du projet d'intérêt général pour en imposer la réalisation à la municipalité. La crise immobilière de 1993 et la cohabitation ont cependant raison du projet, qui est abandonné par le gouvernement d'Édouard Balladur en [7].
Jacques Kerchache, marchand d'art et spécialiste en art africain, essaie dès le début des années 1990 de faire entrer les « arts premiers » au musée du Louvre. En 1990, il signe dans le journal Libération un article sur ce sujet et rencontre ensuite Jacques Chirac, alors maire de Paris. Ce dernier, réputé pour être passionné par les « arts premiers », qui visitait fréquemment le musée Guimet[8], est élu président de la République en 1995. Dès son arrivée à la tête de l'État, il demande l'ouverture d'un département des arts premiers au musée du Louvre. Un an plus tard, il annonce le projet de création d'un nouveau musée, qui rencontre rapidement une opposition interne, suivie en 1999 d'une grève des agents du musée de l'Homme, qui contestent le démantèlement de ses collections et critiquent la primauté du choix esthétique au détriment des considérations scientifiques. En effet, les collections du musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie (MAAO), fermé en 2003, sont également destinées à y être transférées depuis le palais de la Porte-Dorée.
Un nouveau concours international d'architecture est lancé en 1999, désignant Jean Nouvel comme lauréat[9], lequel choisit notamment de plus que doubler la surface d'espace vert initialement prévue, en la portant à 17 500 m2, par le biais d'un bâtiment-pont édifié sur pilotis. Le permis de construire initial est délivré le , sur la base du POS de Paris révisé en et son second modificatif en , alors que la construction est confiée à la société Joseph Paris. L'établissement est ensuite doté de ses statuts par le décret no 2004-1350 du 9 décembre 2004, relatif au statut de l'Établissement public du musée du Quai Branly[10].
Le musée est inauguré le par Jacques Chirac, en présence notamment de Kofi Annan, Rigoberta Menchú, Paul Okalik, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin et Claude Lévi-Strauss. Il a le statut d'établissement public administratif, placé sous la double tutelle du ministère de la Culture et de la Communication et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Il ouvre au public le avec une première exposition consacrée aux Mnong Gar, une ethnie des montagnes du Viêt Nam méridional étudiée par Georges Condominas, intitulée « Nous avons mangé la forêt : Georges Condominas au Viêt Nam », qui est présentée du au [11], puis reprise en 2007 à Hanoï avec un catalogue spécifique bilingue.
En , le musée s'est associé avec trois autres musées proches pour former la Colline des musées.
En 2016, le musée est labellisé Architecture contemporaine remarquable[12].
Un point sur la fréquentation du musée est établi régulièrement et permet de mesurer l'évolution du nombre de visiteurs[13]. Après le premier mois d'ouverture, qui a compté 151 000 visiteurs, la moyenne de fréquentation depuis son ouverture s'est établie autour de 125 000 visiteurs par mois et 1 350 000 par an[14]. En 2013, année du 10 millionième visiteur, la fréquentation annuelle s'est située autour de 1 307 325 visiteurs[15] et à près de 1 500 000 en 2009 et 2014[16].
L'exposition Tatoueurs, tatoués, qui a eu lieu entre 2014 et 2015, a attiré 702 138 visiteurs en 18 mois d'ouverture[17].
Pour les festivités marquant son dixième anniversaire, le musée enregistre une fréquentation record de 34 586 visiteurs à l'été 2016[18].
Fréquentation cumulée du musée depuis son ouverture :
Date | Entrées gratuites | Entrées payantes | Total annuel | Fréquentation cumulée |
---|---|---|---|---|
Inauguration | ||||
8 757 | ||||
151 000 | ||||
350 000 | ||||
800 000 | ||||
366 759 | 585 311 | 952 070 | 952 070 | |
1 000 000 franchi | ||||
2 000 000 franchi | ||||
2 175 000 | ||||
531 554 | 920 886 | 1 452 440 | 2 404 510 | |
622 360 | 767 130 | 1 389 490 | 3 794 000 | |
4 000 000 franchi | ||||
4 654 642 | ||||
698 946 | 797 493 | 1 496 439 | 5 290 439 | |
5 693 002 | ||||
690 504 | 635 650 | 1 326 154 | 6 616 593 | |
676 142 | 780 886 | 1 457 028 | 8 073 621 | |
[15] | 702 835 | 607 313 | 1 310 148 | 9 383 769 |
[15] | 735 042 | 572 283 | 1 307 325 | 10 691 094 |
765 194 | 730 623 | 1 495 817 | 12 186 911 | |
716 938 | 584 339 | 1 301 277 | 13 488 188 | |
626 119 | 525 803 | 1 151 922 | 14 640 110 | |
627 296 | 546 416 | 1 173 712 | 15 813 822 | |
NC | NC | 1 261 817 | 17 075 639 | |
NC | NC | 1 112 423 | 18 188 062 | |
NC | NC : 01/01-14/03 et 09/06-29/10 | 438 813 | 18 626 875 | |
NC | NC : 19/05-31/12 | 615 795 | 19 242 670 | |
NC | NC | 1 005 357 | 20 248 027 | |
NC | NC | 1 410 641 | 21 658 668 | |
Le musée du Quai Branly, conçu par Jean Nouvel pour près de 233 millions d'euros, comporte quatre bâtiments d'une surface totale de 40 600 m2.
Le plus grand bâtiment du musée, recouvert de façades vitrées sérigraphiées et partiellement habillé de bois, abrite principalement les expositions permanente et temporaires. L'architecte ayant voulu faire en partie référence à la tour Eiffel toute proche, sa structure est un pont métallique de 3 200 tonnes fixé par 500 000 boulons, qui est soutenu à 10 m de hauteur par les deux piliers Est et Ouest et 26 pilotis intermédiaires en acier, afin de respecter la servitude d'espace vert du POS de Paris. Sur ce pont sont arrimées trente et une cellules multimédias ou techniques exprimées en façade nord par une succession de « boîtes » colorées en porte-à-faux.
À l'intérieur, une longue rampe sinueuse de faible pente parcourue par une installation d'art vidéo de Charles Sandison (fi), The River composée de mots en mouvements, conduit les visiteurs du hall d'entrée du rez-de-chaussée jusqu'au plateau des collections permanentes, situé au premier étage du bâtiment-pont, en offrant des points de vue sur les salles en contrebas. La galerie d'exposition permanente longue de 200 mètres, est plongée dans la pénombre par des façades vitrées sérigraphiées, afin de protéger de la lumière du soleil les pigments des objets exposés les plus fragiles, constitués de matières organiques végétales ou animales (fibres, peaux, plumes, etc.). Ceux-ci sont alors éclairés par des spots dans une scénographie à l'esthétique affirmée voulue par l'architecte, tirant sur les tons d'ocre, de rouge et de noir, qui vise à évoquer pour certains d'entre eux leur charge spirituelle originelle. La galerie est un immense espace non cloisonné de 5 300 m2, traversé par un couloir longitudinal gainé de cuir où de petites cellules multimédias permettent de consulter certains des 150 programmes vidéos du parcours muséographique, et s'ouvre au nord sur près de trente salles thématiques correspondant aux « boîtes » colorées visibles à l'extérieur.
La galerie est surplombée de trois mezzanines. La mezzanine centrale de l'atelier Martine Aublet accueille depuis juin 2012, sur 170 m2, des installations pour comprendre la recherche en anthropologie avec le soutien de la fondation Martine Aublet fondée en 2011. Les deux autres mezzanines sont dédiées aux expositions temporaires du plateau des collections. Celle de l'Ouest, de 750 m2, accueille une grande exposition thématique pour 18 mois et la collection Ladreit de Lacharrière, celle de l'Est, de 700 m2, plusieurs expositions par an.
Au rez-de-chaussée, une galerie modulable de 2 000 m2 est destinée aux grandes expositions temporaires et contraste par ses murs et plafonds blancs avec la galerie supérieure. Dans l'entrée, qui présente quelques œuvres monumentales, la collection de près de 10 000 instruments de musique, classés par familles, est visible à travers les parois vitrées d'une tour de réserves circulaire de 700 m2 et 16 mètres de diamètre traversant tous les niveaux. Un escalier hélicoïdal qui s'enroule autour de celle-ci mène au niveau inférieur du rez-de-jardin, qui comporte un auditorium de 490 places ouvrant sur un amphithéâtre extérieur végétalisé, une salle de cinéma de 100 places, 6 salles de cours et de recherche et un snack-bar.
Un restaurant, « Les Ombres », accessible par le pilier Est du bâtiment-pont, est également aménagé sur le toit-terrasse, le plus grand de Paris ouvert au public, qui offre une vue dégagée sur la Seine, le Trocadero et la tour Eiffel. Le rez-de-chaussée de ce pilier est occupé par le « Café Branly ». Fin 2021, les chefs Alain Ducasse et Albert Adria créent aux Ombres le projet gastronomique éphémère ADMO : durant 100 jours y est proposé un menu en cinq ou sept temps créés à partir de légumes de saison, de céréales, de poissons et de fruits de mer[21].
Le bâtiment-pont est encadré de trois autres immeubles :
Il doit son nom à la rue de l'Université qui longe le musée sur le côté sud. Ce bâtiment y a son entrée principale et abrite une librairie décorée de peintures aborigènes réalisées dans le cadre du 1 % artistique, des bureaux et des ateliers.
Le bâtiment de cinq étages, qui abrite l'administration du musée, donne sur le quai Branly et la Seine. Sa façade principale est recouverte d'un mur végétalisé de 800 m2, le plus grand du monde à l'époque de sa réalisation. Ce dernier, conçu par Patrick Blanc[22], et qui le fera connaître du grand public, supporte 15 000 plantes cultivées de 150 espèces différentes et assure une continuité verticale au jardin de Gilles Clément en se répandant sur les façades de la ville. Le projet permit ainsi de réunir en un seul lieu l'œuvre complémentaire de deux importants paysagistes français, tout en offrant un écrin végétalisé au bâtiment de Jean Nouvel.
Adossé, comme les trois autres, aux héberges des immeubles haussmanniens contigus, ce bâtiment, qui est situé entre les bâtiments du pont-musée et Branly, comprend la médiathèque et les réserves de 6 000 m2 sur 11 km de linéaires.
Le jardin[23] qui occupe 17 500 m2 sur les 27 700 m2 du terrain, a été conçu par l'architecte-paysagiste Gilles Clément, rendu célèbre en 1992 par sa réalisation du parc André-Citroën et son usage innovant et original des graminées et des fougères. Protégé de la rumeur des quais par une palissade de verre et planté de 169 arbres, 900 arbustes et 70 200 fougères et graminées, il est composé de sentiers, terrasses, petites collines, chemins dallés de pierres de torrent, de bassins propices à la méditation et à la rêverie et de hautes graminées ou poacées, refuges d'une petite faune urbaine et de passage. Une œuvre du plasticien lumière Yann Kersalé, « L'Ô », parsème le jardin de tubes LED, de couleur variable selon la météo, qui projettent des auréoles lumineuses sur la sous-face du musée.
La collection comportait 1 412 363 pièces, dont 1 203 437 numérisées dans son catalogue en ligne mi-2023[24],[25] :
En outre, le musée possède une médiathèque qui réunit 321 900 documents, dont 20 000 en accès libre, et qui inclut :
Mais aussi :
Un renouvellement régulier et progressif d'environ 500 objets par an présentés sur le plateau des collections permet de valoriser les dernières acquisitions et les dons récents, tout en donnant à voir la richesse des collections, et vise également à préserver les œuvres, pour certaines très fragiles, des dommages causés notamment par la lumière[4].
Le , Marc Ladreit de Lacharrière a annoncé le don de 36 œuvres africaines et océaniennes[26],[27]. Évaluée à 52 millions d'euros, cette collection est la plus importante donation d’œuvres d’art africaines et océaniennes depuis 1945 en France[28]. La collection est exposée à partir de 2021 dans un nouvel espace du musée imaginé par Jean Nouvel[29],[30].
Depuis le , un choix de 105 œuvres des collections du musée du Quai Branly est exposé au Pavillon des Sessions, au sein du musée du Louvre. Sélectionnées par Jacques Kerchache, ces œuvres avaient vocation à être une ambassade. D'abord temporaire, elle s'est vue devenir permanente après l'ouverture du musée du Quai Branly. L’architecture intérieure de 1 200 mètres carrés, conçue par Jean-Michel Wilmotte, offre un espace conséquent. L'ambition de Jacques Kerchache était de montrer au visiteur, qu'au même titre que le grand art classique européen, le spectateur pouvait s'émouvoir de la beauté formelle des arts extra-européens, hors de toute explication ethnologique. Pour Jacques Kerchache, « l’essentiel est la qualité plastique d’une œuvre quelle que soit son origine ou sa provenance. Ce qui me touche le plus c’est de percevoir par-delà une forme, le geste créatif d’un artiste »[31].
À partir de 2006, le musée réunit les anciennes collections d'ethnologie du musée de l'Homme (abrité par le palais de Chaillot) et celles du musée national des Arts d’Afrique et d'Océanie (installé à la Porte-Dorée). Environ 300 000 objets ont ainsi été transférés du musée de l'Homme ; 3 500 sont exposés sur le plateau des collections permanentes, vaste espace sans cloisons. Les œuvres sont réparties en grandes « zones » continentales : l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et les Amériques.
En complément du plateau des collections permanentes, environ dix expositions temporaires sont organisées par an, réparties entre les mezzanines du plateau des collections et la Grande galerie du rez-de-chaussée, qui accueille les grandes expositions de niveau international, ce qui permet de présenter des thématiques de fond, comme des expositions-dossiers, tout en donnant à voir la richesse des collections.
La bibliothèque du musée de l'Homme s'est transformée en médiathèque, regroupant dans une même structure trois pôles documentaires offrant 250 places au total sur 1 350 m2 et déclinant l'ensemble de la documentation scientifique mise à disposition des étudiants, des chercheurs et des conservateurs du musée :
Ils sont consultables dans quatre espaces spécialisés : la bibliothèque de recherche, le cabinet des fonds précieux, les archives et documentation et le salon de lecture Jacques Kerchache, outre une médiathèque en ligne.
Ces trois pôles sont non seulement réunis administrativement dans le département de la médiathèque du musée, mais intellectuellement par la possibilité d'effectuer une recherche fédérée sur les différents catalogues. L'accompagnement des collections d'objets par les archives les documentant et les collections de la bibliothèque est indispensable à la cohérence du musée.
« L'inscription de la fonction documentaire […] affirme le lien indéfectible entre l'œuvre et son histoire, faisant du futur établissement une « ruche culturelle » »[32].
Le théâtre Claude Lévi-Strauss, situé au niveau inférieur sous le hall d'accueil et accessible également depuis le jardin, a été conçu par Jean Nouvel avec la collaboration de dUCKS scéno pour la scénographie et Jean-Paul Lamoureux pour l'acoustique[33]. L'espace permet plusieurs configurations grâce à des rideaux acoustiques conçus par Issey Miyake. Le théâtre se compose d'une partie avec des gradins droits d'une capacité de 390 places, d'une scène de 15 m de large par 10 m de profondeur et d'un gradin courbe situé à l'arrière de la scène reproduisant des courbes de niveau. Le théâtre peut accueillir 483 spectateurs dans sa configuration bi-frontale. Le jardin vient prolonger l'auditorium apportant de la lumière naturelle au sein de l'équipement scénique. Le bar et le foyer public du théâtre peuvent être ouverts ou fermés grâce aux rideaux acoustiques.
Le niveau bas comporte également une salle de cinéma de 100 places en accès libre qui propose une programmation saisonnière de films et peut aussi servir aux colloques.
Le musée a été conçu pour accorder une large place aux expositions temporaires[34], qui bénéficient de 40 % de sa surface accessible[35] et dont le nombre s'est élevé à 86 en dix ans (2007-2016). La vaste galerie modulable du rez-de-chaussée contraste par sa clarté et sa luminosité avec le plateau des collections permanentes et autorise un renouvellement innovant et de qualité de sa muséographie.
Le musée publie depuis 2005 la revue d'anthropologie et de muséologie Gradhiva. Cette revue, fondée par Michel Leiris et Jean Jamin en 1986, est consacrée à la recherche contemporaine en ethnologie, à l'histoire de l'anthropologie, aux archives de grands ethnologues et aux esthétiques non-occidentales. De par sa destination, Gradhiva s'intéresse régulièrement aux collections du musée du Quai Branly.
Tandis que depuis 1992, le musée national de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa demande le retour de tous les restes de dépouilles māories dispersées de par le monde, Stéphane Martin, directeur du musée du Quai Branly à Paris, s'est opposé, pour des raisons scientifiques, à la destruction alors envisagée des têtes de guerriers Maoris conservées en France, dont 7 dans son musée[36]. Selon le directeur, « les crânes sont conservés à l’abri dans une pièce très spéciale et ne seront pas exposés au public[37] ». En effet, pour les partisans de la restitution, ces têtes étaient considérées comme des morceaux de corps humains devant être rendues au nom de la loi sur la bioéthique de 1994[38], position qui ne sera pas retenue par la jurisprudence, tandis que pour la ministre de la Culture de l'époque, Christine Albanel, en vertu de l'article 11 de la loi du sur les musées de France, il s'agissait, à raison, de pièces de collections publiques (en l'occurrence anthropologiques), qui à ce titre étaient inaliénables à défaut d'une procédure préalable de déclassement (ou d'une loi spéciale)[39]. En réponse à cette polémique initiée par la presse anglo-saxonne, la ministre chargea Stéphane Martin de l'organisation d'un « colloque international »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) sur la question, qui s'est tenu du 22 au et qui a abouti à la restitution des têtes le , par la loi spéciale no 2010-501 du 18 mai 2010, après vérification génétique, la ministre ne s'étant en réalité jamais opposée au principe même de cette restitution, mais uniquement à la procédure illégale suivie par les autorités rouennaises, avec la complicité du gouvernement néo-zélandais, pour restituer l'une des 21 têtes conservées en France[40].
Un autre sujet de controverse est le coût du musée, parfois jugé élevé[41], tant en ce qui concerne le budget de construction qu'en ce qui concerne les coûts d'exploitation.
Enfin, en juin 2020, a lieu une tentative de vol d'un poteau funéraire d'origine tchadienne, qui est dégradé. Les cinq coupables sont condamnés en octobre à des amendes de 250 à 1 000 euros chacun[42].
Le 14 avril 2021, le Conseil de Paris vote le renommage de la majeure partie du quai Branly (de la portion située devant le musée jusqu'à la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver) « quai Jacques-Chirac », en hommage à l'ancien président de la République française, notamment pour son rôle dans la création du musée[43].
À la suite d'une intervention de la tibétologue Katia Buffetrille qui remarque que le nom « Tibet » a été remplacé au profit de l’appellation chinoise « région autonome du Xizang », le musée du Quai Branly décide, en 2024, de supprimer ce dernier terme de son catalogue public et de ses cartels : « Le Tibet ne sera plus entre parenthèses et l’appellation Xizang, utilisée depuis plusieurs années, et avant la loi de 2023, sera retirée prochainement »[44].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.