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race ovine d'Islande De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le mouton islandais, officiellement francisé au Canada sous le nom de mouton icelandic[1] (islandais : íslenska sauðkindin), est une race de mouton d'Europe du Nord à queue courte. Il est trapu, de taille moyenne et possède des pattes courtes. Sa tête et ses pattes sont dépourvues de laine. Sa toison peut être blanche, brune, grise ou noire. Il peut être acère ou à cornes tant chez le mâle que la femelle.
Les moutons islandais proviennent de la lignée des Spælsau norvégiens. Ils ont été amenés en Islande par les premiers colons et sont élevés depuis plus d'un millénaire dans un environnement très rude.
Lorsque les Vikings se sont établis en Islande, entre l'an 870 et 930, ils ont amené avec eux leurs moutons, appartenant au groupe des moutons d'Europe du Nord à queue courte. Rapidement après leur installation, ils ont interdit l'importation de nouveaux moutons sur l'île[2].
Les béliers peuvent se reproduire dès l'âge de cinq mois, mais la pleine maturité ne sera pas atteinte avant l'âge de 3 ans. Les brebis peuvent également s'accoupler dès cinq à sept mois, mais de nombreux fermiers préfèrent attendre le second hiver de la brebis avant de lui permettre la reproduction.
La plupart des brebis débutent leurs chaleurs à la fin du mois d'octobre[3]. La saison de reproduction peut durer jusqu'à quatre mois, les brebis continuant à ovuler jusqu'au printemps si non portantes[3]. Les brebis agnèlent jusqu'à 12 ou 14 ans[3].
Les naissances multiples sont très courantes chez les brebis islandaises, bien que la prolificité se situe en moyenne entre 180 et 200%. La présence du gène Þoka, spécifique à cette race, favorise les naissances de triplés et la double présence du gêne celle de quadruplés, quintuplés et même parfois sextuplés chez les brebis qui le portent.
Les moutons sont près de 800'000 en Islande[4].
En Islande, la race est aujourd'hui presque exclusivement élevée pour sa viande[5]. Les agneaux peuvent être abattus à partir de quatre ou cinq mois, quand ils pèsent 30 à 40 kilos.
Les moutons islandais ont très peu d'instinct de troupeau et s'éparpillent sur les pâturages[3]. Les éleveurs islandais les laissent pâturer librement durant tout l'été[6]dans la montagne et les font descendre dans la plaine pour les garder dans les étables. Cette opération - qui dure de quelques jours à une semaine et s'appelle rettir en islandais - a lieu en septembre et requiert patience et travail d'équipe car les moutons ont un caractère très indépendant[7],[4].
Le mouton islandais produit chaque année une toison d'1.8 à 3.2 kg[2].
Comme chez les autres races de mouton à queue courte d'Europe du nord, sa toison est double. Le manteau externe est appelé tog et le sous-manteau, plus fin, est le þel. Quand ils sont séparés, ils servent à fabriquer des produits différents. Le tog est une laine moyenne de 27 à 31 micromètres de diamètre[2], bonne pour le tissage et les produits durables. Le þel est une laine fine de 19 à 22 micromètres de diamètre[2], utilisée pour des vêtements en contact avec la peau. La tête et les pattes sont dépourvus de toison[3].
Quand ils sont mélangés, les deux types de laine servent à produire du lopi, une laine à tricoter particulière qui provient exclusivement des moutons islandais.
La laine du mouton islandais est relativement faible en lanoline et suint[2].
La viande de mouton islandais est au cœur de la tradition culinaire islandaise[8],[9]. Elle représente par ailleurs 80% du revenu tiré de l'élevage ovin en Islande[9].
Historiquement, les éleveurs islandais élevaient les moutons davantage pour leur lait que pour leur viande[10]. Au courant du dix-neuvième siècle cependant, la pratique de la traite des brebis a quasiment disparu car les éleveurs se sont tournés vers la production de viande d'agneau, devenue plus rentable. La traite des brebis impliquait de les rassembler deux fois par jour. Or le pâturage extensif permet lui d'obtenir une meilleure qualité de viande[10].
Les brebis produisent du lait durant une période de huit semaines. Les agneaux sont enlevés à leur mère après deux semaines, puis allaités quotidiennement. La plupart des brebis fournissent un litre de lait par jour, certaines 2 à 3 litres, pour une production totale d'environ 150 litres. Le lait était traditionnellement utilisé pour faire du beurre, du fromage, du yaourt ou cette variante islandaise du yaourt qu'est le skyr. Les brebis ne sont plus traites aujourd'hui en Islande et les agneaux peuvent continuer à téter.
La couleur des moutons islandais se transmet de la même manière que chez les autres moutons, mais leur toison offre plus de variété de teintes et de patrons que la plupart des autres races. Chaque mouton possède trois gènes qui affectent la couleur de la toison, chacun pouvant présenter un allèle dominant ou récessif[11],[12].
La couleur de base de tous les moutons islandais est noire ou brun, dit moorit (un mot scots). Chacune peut se présenter dans une variété de nuances et de tons. L'allèle dominant est le noir. La couleur de base est ensuite altérée par des patrons et des panachures.
Il y a six possibilités d'allèles agoutis chez les moutons islandais. Le plus dominant est :
Ensuite, trois autres allèles – "gris", "blaireau", "mouflon" – sont d'une dominance équivalente et intermédiaire (ils sont codominants).
Chez un mouton porteur de deux allèles parmi ces trois, les deux caractères s'expriment simultanément. Ainsi, un mouton peut avoir un patron gris blaireau, gris mouflon ou blaireau mouflon.
Enfin, l'allèle le moins dominant est :
Ce gène produit une ou des marques blanches sur une ou plusieurs partie du corps. Les zones marquées de blanc, une fois rasées, auront tendance à être maquées de picots correspondants au Locus B tel un dalmatien. Les zones non marquées sont d'une couleur définie par les gènes de base et agouti, précédemment décrits. Il présente deux allèles : avec ou sans panachures. L'allèle "sans panachures" est dominant. Un mouton à marques blanches porte donc obligatoirement deux allèles récessifs "avec panachures".
Le mouton Icelandic fut introduit en Amérique du Nord, en 1985 par le couple Stefania Sveinbjarnardóttir[13]- Dignum et Ray Dignum, Stefania étant une Canadienne d’origine islandaise. Ils ont à nouveau importé des moutons de cette race en 1990 et depuis lors, tous les moutons islandais présents en Amérique du Nord proviennent de ces deux premiers troupeaux[2].
En Amérique, le mouton est enregistré auprès de la Société canadienne d'enregistrement des animaux et doit répondre aux standards suivants :
- Apparence générale :
- Tête :
- Cou :
- Épaules :
- Poitrine et côtes :
- Dos, reins et croupe :
- Pieds et jambes :
- Toison :
- Peau :
- Queue :
- Défauts sérieux :
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