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commune française du département du Cher De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Morogues est une commune française située dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire.
Morogues | |||||
La façade du château de Maupas vue depuis la cour principale. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Cher | ||||
Arrondissement | Bourges | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Terres du Haut Berry | ||||
Maire Mandat |
Gérard Clavier 2020-2026 |
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Code postal | 18220 | ||||
Code commune | 18156 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Moroguois | ||||
Population municipale |
427 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 14 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 14′ 30″ nord, 2° 35′ 55″ est | ||||
Altitude | Min. 200 m Max. 427 m |
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Superficie | 30,53 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Bourges (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Germain-du-Puy | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Cher
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Liens | |||||
Site web | Site officiel | ||||
modifier |
Henrichemont | La Chapelotte | |||
Parassy | N | Humbligny | ||
O Morogues E | ||||
S | ||||
Aubinges | Saint-Céols |
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 864 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Étréchy à 13 km à vol d'oiseau[3], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 794,9 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Au , Morogues est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[7]. Elle est située hors unité urbaine[8]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bourges, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[8]. Cette aire, qui regroupe 111 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (37,2 %), forêts (33,1 %), terres arables (23,4 %), cultures permanentes (3,8 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (1,1 %)[11].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Morogues est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[12]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[13].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[14]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 97,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 334 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 324 sont en aléa moyen ou fort, soit 97 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[15],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[12].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[16].
Du bas latin Muroga. Nom de femme d'origine germanique, dont la déclinaison imparisyllabique franque a-anae aboutit à -ogue ; ou plus probablement du gaulois margâ = marais, d'où frontière - le village est en lisière du territoire antique des Biturîges, et comprend le hameau de La Borne, du gaulois bodnâ = borne frontalière.
Le s final, qui apparait dès le XIIIe siècle, serait parasite et muet.
Formes attestées : Muroga, 1145 (Archives départementales du Cher-13 H, abbaye de Saint-Satur) ; Moruegues, 1228 (Bibliothèque nationale de France-Ms Latin, Nouvelles acquisitions, no 1274, Cartulaire du chapitre de Saint-Étienne de Bourges) ; Parrochia de Moresgues, 1237 (Bibliothèque nationale de France-Ms Latin, Nouvelles acquisitions, n° 1274, Cartulaire du chapitre Saint-Étienne de Bourges) ; Parrochia de Morogiis, 1255 (Archives départementales du Cher-13 H, abbaye de Saint-Satur) ; Moroga, XIIIe s. (Bibliothèque nationale de France-Ms Latin, Nouvelles acquisitions, n° 1274, Cartulaire du chapitre Saint-Étienne de Bourges) ; Morogiis, 1281 (Archives départementales du Cher-15 H 24) ; Parrochia de Morogues, 1283, 1285 (Archives départementales du Cher-15 H 24) ; Morogiis, 1298 (A.D. 18-15 H 24) ;
Apud Morojias, 1345 (Bibliothèque nationale de France-Ms Latin, Nouvelles acquisitions, n° 1274, Cartulaire du chapitre Saint-Étienne de Bourges) ; Morogiis, 1394 (Archives départementales du Cher-15 H 24) ;
Moronges, 1425 (Archives départementales du Cher-15 H 24) ; La ville de Morogues, 1457 (Archives départementales du Cher -E, seigneurie de Maupas) ; La paroisse de Morogues en Berry, 1457 (-E, seigneurie de Maupas) ; Morogues, (Archives nationales-JJ 216, n° 192, fol. 141) ; Morogues, 1489 (Archives départementales du Cher-15 H 24) ; Le bourg de Morogues, (Archives nationales-JJ 226A, n° 149, fol. 88 v° ; n° 159, fol. 96) ;
Morogues, 1567 (Nicolas de Nicolaÿ, Description générale de Berry, p. 59) ; La parroisse de Morogues soubs les Aix, 1610 (Archives départementales du Cher-E, seigneurie des Aix-d’Angillon) ; Le sieur d’une pièce de pré assiz à Morogues, 1635 (Archives départementales du Cher-B 1064, art. 198, fol. 17 r°) ; Morogues, (Archives départementales du Cher-C 1109, Élection de Bourges) ; Morogues, XVIIIe s. (carte de Cassini).
Délimitation réalisée de Morogues d'avec Aubinges par Ordonnance royale du (A.N.-F 2 II Cher 1).
Dans son important travail de recensement sur l’histoire du département du Cher et de ses communes, Alphonse Buhot de Kersers, décédé en 1897, évoque la commune de Morogues et s’appuie sur ce qu’il voit dans les années 1860, sur ce qu’il entend de la part des Moroguoises et des Moroguois mais aussi sur les écrits d’historiens comme Gaspard Thaumas de la Thaumassière ou bien encore sur les archives du Cher de l’époque. C’est par la traduction de Léopold-Albert Constans du récit de guerre de César lors de sa conquête de la Gaule, que nous savons, qu'en 52 av. J.-C., lors du siège d’Avaricum (Bourges-Avaricum correspond au chef-lieu de la cité gauloise des Bituriges Cubi, qui correspond globalement aux départements actuels du Cher et de l’Indre), le premier camp de Vercingétorix dans sa guerre contre les troupes romaines se situerait à seize mille pas d’Avaricum, probablement entre Morogues et Humbligny.
Nous bénéficions aujourd'hui du travail de chercheurs comme Albert Dauzat et Charles Rostaing qui ont publié en 1963, un dictionnaire étymologique des noms de lieux en France: ils y reprennent le travail d'Hippolyte Boyer et évoquent la première mention trouvée de notre village sous le nom de "Muroga" en 1145, puis de "Moruegues" en 1228. Dans ce domaine, nous avons également à notre disposition les recherches de Jacques Lérale avec son dictionnaire des noms des communes du Cher qui, après avoir cité "Moresques" en 1237 et "Parrochia de Morogiis" en 1255, nous indique que "faute de trouver mieux, on peut oser "Muroga" qui veut dire "villa" ou bien "la terre de Morungus" qui serait le nom d'un seigneur germanique".
L'expression "faute de trouver mieux" peut être relevée; tout est dit dans cette formulation: les chercheurs travaillent, explorent et nul doute que de nombreux indices restent à trouver ainsi que des traductions de textes anciens qui enrichiront nos connaissances en bousculant parfois nos savoirs d'hier et d'aujourd'hui.
De récentes recherches montrent que le nom de Morogues viendrait du latin "Muroga" qui serait le nom d'une femme germanique, dont la déclinaison franque aboutit à une terminaison en -ogue; ou bien encore du gaulois "mârga" signifiant "marais", ce qui indiquerait la présence d'une frontière naturelle. Certaines tournures de phrases peuvent paraître singulières; cela vient de la syntaxe du XIXe siècle qui diffère de celle de nos jours.
En préambule de son propos sur Morogues, Buhot de Kersers évoque les hypothétiques origines celtiques de Morogues. Il nous indique également qu'en 1860, ont été découverts des vestiges gallo-romains dans un champ du Chautuay, près de la limite de la commune, à quelques centaines de mètres au pied des collines d'Humbligny. On y a mis au jour des carrelages et des hypocaustes (système de chauffage par le sol utilisé durant l'Antiquité, notamment dans les thermes), ainsi que les fragments d'un aqueduc qui amenait les eaux d'une source voisine. Ce sont ici les vestiges d'une villa romaine.
Alphonse Buhot de Kersers indique qu'en 1866, on trouva au sud du chevet de l'église des squelettes tenant dans leurs mains des pièces de monnaie et que cinq pierres plates étaient disposées autour des corps. Hippolyte Boyer, archiviste et historien du Cher, a examiné ces sépultures et les attribue "aux époques carolingiennes", autrement dit, entre le VIIIe et le Xe siècle.
Surtout, Buhot de Kersers nous dit que Morogues aurait été entourée d'une enceinte fortifiée dont il dessine le plan; mais il en ignore l'origine. Il a pu en reconnaître le tracé grâce à un escarpement encore visible à l'époque, de 1 à 2 mètres. Cette enceinte couronnait au sud et à l'est le sommet du coteau, longeait au nord la rivière du Colin et remontait le chemin du Gard, longeait la grange David et passait à l'ouest vers l'extrémité du vieux cimetière situé sur la place des Tilleuls. Sur ce dernier point, Buhot de Kersers précise qu'autrefois les inhumations n'avaient lieu que près des églises et il est probable qu'il y eut là, jadis, une église ou une chapelle.
Selon Buhot de Kersers, "cette enceinte aux avait quatre portes et Morogues posséda aux XVe et XVIe siècles des maisons en pierre d'une certaine richesse. Il existe encore, notamment celle qu'on nomme "chezal" (le mot "chezal" ou "chezeau" -"chezeaux" au pluriel- signifie en vieux français "maison" ou "demeure". Un exemple est le lieu-dit du Chézal-Masseron, qui signifie donc "la demeure de Masseron") et qui pourrait bien avoir été l'ancienne maison seigneuriale du fief"
En outre, l'historien pense que l'enceinte a connu un agrandissement au sud-est qui apparaît en pointillé sur son plan.
Alphonse Buhot de Kersers signale qu'en 1296, le château de Maupas appartenait à la Maison de Seuly. Il s'appelait Malo-passu, « le mauvais passage ». Maupas va connaître jusqu'à nos jours une succession de propriétaires ainsi que d'importantes transformations architecturales.
En 1296, il est donc la propriété de Jeanne de Seuly, puis passe à Agnès de Seuly (deux femmes). Cette dernière épouse Thomas de la Bruière qui en fit aveu en 1318 (un aveu est une déclaration de propriété entre le seigneur et son vassal). Le château passe ensuite à Thibaud de Mathefelon de la famille de Rochechouart, puis à Jean du Mesnil-Simon. Celui-ci était bailli du Berry (un bailli est un représentant de l'autorité royale sur un territoire -le bailliage-, chargé des affaires judiciaires et administratives). Nous sommes alors en 1440. Cette famille possède le château jusqu'en 1682, soit presque 250 ans. À cette date, Antoine Agard, originaire de Vailly-sur-Sauldre, fils de Clément Agard, maire de Bourges élu en 1672, et anobli à cette occasion, lui-même appartenant à une ancienne famille patricienne du Berry, en fait l'acquisition.
Les terres de Maupas, Morogues et Paracy (aujourd'hui Parassy) sont érigées en marquisat au mois de mars 1725 sous Louis XV en faveur de Pierre-Antoine Agard qui avait été colonel d'un régiment d'infanterie, pour son domaine de Maupas. À la Révolution, le château de Maupas est vendu comme bien national, et la famille de Maupas émigre en Autriche, nation favorable à la monarchie, où se trouvaient ses pairs. Le château est racheté ensuite par un descendant de Pierre-Antoine Agard, Jérôme Agard de Maupas. La famille de Maupas le possède encore aujourd'hui, soit douze générations (350 ans) après l'acquisition d'Antoine Agard, ascendant du marquis actuel.
C'est au XVe siècle (après 1440) que fut construit le château actuel ainsi que la chapelle, par Jean du Mesnil-Simon et Philippe de Rochechouart. Le bâtiment ayant existé avant 1440 était un donjon de pierre comprenant l'aire centrale de l'actuel château, le donjon ayant un but militaire et défensif plus prononcé qu'après 1440. Toutefois, il ne reste de cette reconstruction du château et de la chapelle qu'une tranche du grand corps de logis avec une tour à l'est et un escalier octogonal à l'ouest.
Au XVIIIe siècle fut construite l'aile sud, de style Louis XV avec trois étages et un sous-sol où se situent les cuisines avec un bel escalier droit.
À l'extrémité sud, sur les soubassements de l'ancienne tour, on éleva une petite chapelle, ou oratoire, en briques. C'est probablement à la même époque, que fut détruite l'ancienne enceinte fortifiée et que l'on rasa ses tours.
En 1860, il y a environ 150 ans, fut construite l'aile nord : c'est le château tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Buhot de Kersers nous indique qu'à Morogues se trouve un château sur le territoire appelé Loya en 1334. Précédemment, en 1207, ce lieu-dit était certainement nommé L'Ouye, mot qui serait d'origine germanique et qui signifierait « prairie », selon le dictionnaire Dauzat et Rostaing.
Buhot de Kersers indique que cet ancien château relevait directement du donjon royal de Bourges, appelé couramment « Grosse Tour ». La famille Fradet en est le propriétaire au XIVe siècle, avant de le céder à la famille Gibieuf. L'historien affirme également que ce château existait encore en 1711, avec ses défenses, mais qu'il a été détruit et remplacé par une habitation cours du XVIIIe siècle. Il ne reste donc au XIXe siècle qu'une partie profonde des fossés, au nord, et quelques vestiges des défenses au nord-ouest. Il note également la présence en Loye au XVIIe siècle, d'une chapelle dédiée à saint Antoine, qui n'existait plus au XIXe siècle.
En 1838, les relevés des conseils municipaux précisent qu'un instituteur, Vincent Riffault, est nommé à Morogues. Il loge et enseigne dans la maison de Blaise Dupuis, dans la Grande Rue : malheureusement, l'emplacement exact de cette maison n'est plus connu.
Il y a donc alors une école publique de garçons dans le village, sans que l'on en connaisse le nombre d'élèves. L'école n'est ni gratuite ni obligatoire encore. La création de cette école répond à la loi Guizot de 1833 qui dit que dans chaque commune, il doit y avoir une école primaire.
Cette école ne va bientôt plus être satisfaisante puisque, douze ans plus tard, en juillet 1850, le conseil municipal décide l'acquisition définitive de la maison de Jean Charlot pour en faire une maison d'école, avec logement de l'instituteur. Le conseil vote également le budget des travaux nécessaires, soit un total de 5165 francs. On construit en 1868 une cave sous cette école, pour l'assainissement, et à l'usage de l'instituteur.
Ainsi en 1851, place de l'église, pour ce qui sera plus tard la Poste, une école de garçons est ouverte. C'est une école publique mais elle n'est toujours pas gratuite car on lit dans le compte-rendu de conseil municipal de 1867 : « on décide à Morogues de garder l'école de garçons et qu'il n'y aura pas de gratuité absolue ». Le maître est rétribué, une partie par la commune, une partie par les parents. Est-ce signe que l'intérêt grandit dans le famille pour l'école ? On peut le penser car, en 1851, Ursin Charlot demande l'autorisation d'ouvrir une école libre, ce qui est refusé par le recteur.
Durant toute cette période, on retrouve régulièrement dans les délibérations un budget pour l'enseignement primaire, preuve que l'école, à défaut d'être obligatoire, devient une préoccupation importante de la municipalité. C'est ainsi qu'en 1866, on vote même une indemnité à l'instituteur qui a ouvert un cours du soir pour adultes.
En juillet 1867, on délibère à propos d'une nouvelle loi sur l'école : le ministre Duruy demande qu'on ouvre des écoles de filles dans les communes, qu'on crée des cours pour adultes et qu'on introduise dans les programmes, outre le français et le calcul jusqu'alors enseignés, des rudiments d'histoire et de géographie. Ainsi, à Morogues, on décide de garder l'école de garçons place de l'église, mais on n'ouvre pas d'école de filles: pourquoi faudrait-il ouvrir une école de filles puisque Dame Millot, dite sœur Aurèle, ouvre en septembre 1867 une école dans un bâtiment appartenant au marquis de Maupas, un couvent de moniales (l'actuelle salle des fêtes) ? Ce sera donc une école privée, financée par la Fondation Langres, gratuite.
Le dépouillement des recensements municipaux et 1861 et 1866 donne d'abord quelques renseignements sur la taille de la population, placée sous la tutelle du maire Jean-Baptiste Bedu, maire de la commune de Morogues de 1849 à 1870. Ainsi, on compte 1401 âmes en 1861 et 1416 en 1866, pas très loin du maximum connu dix ans plus tôt en 1851, avec 1499 habitants. À l'inverse, on est ici très éloigné des années les plus basses, comme en 1982, où la commune ne comptait que 376 habitants.
En 1861, le plus jeune Moroguois a 2 mois alors que le plus âgé a 81 ans. La population est assez jeune puisqu'en 1861, l'âge moyen de la population est de 29 ans et demi (29,2 ans pour les hommes ; 29,7 pour les femmes).
Le bourg seul représente 452 habitants, soit le tiers de la population. Les hameaux les plus peuplés sont ensuite ceux de Loye, des Godons, des Pellés, de Viard, des Ardouins, de la Borne ou des Boudets. Le château de Maupas et ses dépendances comptaient 15 habitants, le marquis et sa famille, ainsi que le personnel domestique. En moyenne, une maison abrite 4 à 5 personnes, mais cela peut fluctuer énormément : ainsi en 1861, si on ne compte que 2 à 3 habitants par maison à La Fontaine au Glut, aux Diais ou aux Petits Rousseaux, on recense 10 personnes ou plus par maison au Chautué, à la Robinerie, à l'Étang, à Crèchepot, aux Vannereaux, aux Terreux, ou à Maupas.
Entre 1861 et 1866, deux années trop proches pour voir une évolution forte, on voit tout de même des hameaux qui régressent fortement en perdant plus de 13 habitants, comme les Bruyères ou les Nadeaux ; à l'inverse, certains hameaux croissent et voient leur population augmenter de plus de 9 habitants, comme Les Pellés, Viard, La Borne, Les Boudets, les Pézards, Lauroy et Maupas.
Ces deux années donnent aussi des indications sur les métiers en vigueur. Ils illustrent ainsi une époque où les moyens de locomotion étaient limités, où le rapport à la distance et à la circulation des hommes et des femmes était problématique et où tous les besoins devaient être satisfaits localement.
On retrouve alors une grande diversité de métiers, permettant de subvenir aux besoins locaux. En raisonnant tous ces métiers et en les regroupant parfois par grands thèmes, les plus renseignés sont ceux liés au travail de la terre, de la vigne, ceux des domestiques, ceux des journaliers et ceux des gardiens et gardiennes de bétail. On le voit, beaucoup de ces métiers ne sont pas spécifiques, comme les journaliers qui louaient leurs bras à la journée pour réaliser des tâches diverses.
Ces métiers montrent aussi une géographie des professions sur le territoire la commune. Au nord, à la Borne ou dans les bois de la Borne, se concentrent les potiers et les bûcherons alimentant les premiers en bois pour les fours ; au sud, dans les grandes vallées ouvertes ou sur les coteaux exposés au sud et à l'ouest, on trouve une prédominance de vignerons (avec des travaux de la terre également); enfin, en partie centrale, on va retrouver les cultivateurs et laboureurs exploitant les terres lourdes et fertiles des hauteurs et des prairies bocagères.
Enfin, au travers de cette liste de métiers, on rencontre quelques curiosités : on ne compte ainsi que deux boulangers dans le bourg alors qu'il existe jusqu'à 10 meuniers, preuve que la confection du pain est l'affaire de tous dans les hameaux ; on compte également un huilier (fabricant d'huile), un chanvrier (producteur de chanvre), une ravaudeuse (couturière/repriseuse), un coquetier (marchand d'œufs et de volailles les récupérant dans les hameaux pour les vendre ensuite), un rémouleur (affûteur d'ustensiles), ou un chantre (chanteur lors des cérémonies religieuses) ; on compte aussi un cabaretier aux Boudets, alors que tous les autres sont concentrés dans le bourg ; et en 1861, on ne compte pas de curé ! Le maire est Jean-Baptiste Bedu, l'instituteur est Laurent Favereau et, en 1866, le curé est Vincent Girault.
Les familles les plus fréquentes à l'époque sont les Roblet, Paulin, Leduc, Dupuis, Deschamps, Mallet, Millet, Turpin. De même, on peut parfois voir des prénoms du temps jadis, comme Papyrus Thomas, Fleuran, Urbain, Ursin, Athanasie ou Athanase, Médard, Marie-Montaine ou Modeste.
La graphie des prénoms est également parfois différente : Sylvain s'écrit sans Y alors que Valérye en prend un ; Madelaine s'écrit aine.
Enfin, quelques observations sont parfois annotées, faisant état de problèmes de santé, de handicap, de grande pauvreté ou d'enfant trouvé : en 1861, on retrouve ainsi des mentions d'un boiteux, d'un ankylosé, d'un idiot (personne atteinte du syndrome de trisomie 21), d'un crétin (personne atteinte du syndrome de Down), d'une personne portant un doigt de manque et maladive, d'une sourde muette, de nombreux enfants de l'hospice (au moins 13, ayant de 4 à 13 ans, recueillies au couvent de Morogues) et de personnes âgées et seules secourues par la bureau de bienfaisance du village. Cinq ans plus tard, ce sont probablement les mêmes que l'on recense : on retrouve ainsi toujours un boiteux, un rhumatisme, un rachitique, un idiot, trois sourds, 2 sourds-muets, 1 borgne, 1 aveugle et au moins 7 indigents (3 dans le bourg et 4 dans les hameaux) et 13 enfants de l'hospice (de 3 mois à 19 ans, souvent employés comme ouvrier, vacher/vachère, bergère ou servante).
En 1850, à Morogues, les morts étaient enterrés dans le cimetière près de l'église. Il s'étendait au nord et à l'est de l'édifice mais la découverte d'ossements aux alentours laisse à penser, qu'auparavant, il devait être beaucoup plus vaste.
Au conseil municipal du 18 mai 1857, présidé par le maire Jean-Baptiste Bedu, une commission de quatre membres est créée pour "chercher un terrain convenable pour transporter le cimetière dans un endroit sain et mieux situé". Cette commission était chargée "de traiter provisoirement avec les propriétaires et aussi (de) faire faire des sondages pour examiner la nature du terrain". Telle est donc la raison évoquée pour déplacer le cimetière. Y en avait-il d'autres, (risques sanitaires ou saturation du cimetière)? Les textes consultés ne permettent pas de l'affirmer, du moins ne l'expriment-ils pas de prime abord.
Au conseil du 10 février 1861 (presque 4 ans après sa création), la commission révèle le résultat de ses recherches : "La vigne appartenant à Jean Talbot, potier à Achères, située au terroir du Passoir, pourrait très bien convenir pour faire le nouveau cimetière, elle contient 19 ares, donc suffisante en grandeur".
Au conseil 22 décembre 1861, un évènement nouveau va conditionner l'acquisition du terrain du Passoir par la Commune : il s'agit d'une lettre du marquis de Maupas demandant à la commune de lui céder un emplacement, jouxtant l'église, pour y établir à ses frais, une chapelle donnant dans le chœur de l'édifice avec une porte privée. Il précise qu'il y fera établir un banc pour lui et sa famille, à perpétuité ou tout au moins tant que sa famille habitera la paroisse de Morogues. La réponse des élus municipaux est la suivante: "Le conseil après en avoir délibéré et attendu que Monsieur de Maupas est bienfaisant pour la Commune et qu'il est dans la pensée que ses bienfaits ne s'arrêteront pas là, accordent à Monsieur le Comte de Maupas l'objet de sa demande". Les dimensions sont ainsi précisées et même le cas où l'église viendrait à être déplacée est prévu ! Par contre, ayant appris par ailleurs que le terrain du Passoir était devenu la propriété de la famille de Maupas, la Commune lui demande, en échange, la donation de ce terrain pour y installer le nouveau cimetière.
Au conseil du 20 juillet 1862, la maire de Morogues donne communication au conseil de la Fabrique qui accepte la création d'une chapelle à perpétuité à côté de l'église, au frais de Monsieur de Maupas pour y siéger, lui et sa famille, aux conditions exprimées dans l'acte constitutif de Madame de Maupas, annexée à ladite délibération. Rappelons que la Fabrique était l'organisme qui gérait les biens de l'église. Elle était chargée de l'entretien des édifices, du mobilier et des objets de culte. Supprimées à la Révolution, les conseils de fabrique sont réintroduites sous Napoléon Bonaparte qui y introduit des civils. Le maire est membre de droit. Le conseil de fabrique dépendait de l'Archevêque. En principe, toute transformation dans l'église devait avoir son aval. Dans cet acte de la marquise, il est bien précisé que la marquise souhaite faire construire une chapelle à ses frais et que le terrain nécessaire (4,40 m2) sera échangé avec la vigne du Passoir pour y faire un nouveau cimetière. Sont précisées également différentes interventions financières de la famille de Maupas. Après en avoir délibéré, le conseil municipal décide qu'il ne peut disposer aussi légèrement des biens de la Commune et que céder une chapelle à perpétuité, ce serait aller trop loin et dépasser le pouvoir qu'il tient à ses habitants. Il consent seulement à ce que Monsieur de Maupas puisse construire, à ses frais, une chapelle dans l'emplacement de l'ancien banc, mais à condition que cette chapelle reste la propriété de la Commune et qu'il n'y ait pas création d'une porte privée extérieure; le tout aux conditions financières promises par la Marquise.
Au conseil du 12 novembre 1863, le Maire explique à nouveau que la question du cimetière est en suspens, que c'est pourtant une affaire urgente et que l'état du cimetière ne permet plus d'attendre. Il donne alors lecture d'une lettre du Préfet en date du 1er août 1863 concernant la promesse de donation faite pare Madame la Marquise, douairière de Maupas, et par le Marquis de Maupas, son fils. Il donne également lecture d'un rapport de Monsieur Bussière, architecte du Département, concluant à l'acceptation de la vigne dite du Passoir offerte par la famille de Maupas. Il invite donc le conseil à se prononcer sur l'acceptation de cet emplacement pour y placer le nouveau cimetière. Le Conseil, après en avoir mûrement délibéré, accepte l'emplacement offert, ce qui sous-entend également l'acceptation de la chapelle telle que la demande la marquise. Il demande enfin au Préfet de prendre immédiatement possession du terrain du Passoir, vu l'urgence, et de le faire clôturer en attendant que les actes définitifs soient établis.
L'intervention directe du Préfet dans ce dossier a eu le mérite de faire avancer les choses. La commune possède ainsi un terrain pour son nouveau cimetière.
Au conseil du , le maire demande qu'une partie du cimetière autour de l'église soit supprimée pour faire une place publique, le nouveau cimetière devant être prêt dans le courant de l'année. À ce même conseil, il est décidé d'abattre deux peupliers du champ de foire pour faire la clôture du nouveau cimetière.
L'ancien cimetière est finalement interdit en septembre 1870 et devient donc une place publique telle que nous la connaissons actuellement.
Buhot de Kersers donne une idée du paysage de Morogues dans les années 1860 avec un plan à main levée du bourg, traçant l'hypothétique enceinte fortifiée avec ses voies d'accès, en précisant que cette fortification avait quatre portes qui allaient vers Les Aix-d'Angillon, vers le chemin de Lauroy, vers le chemin du Gard, vers la route de Sancerre.
La plupart des cours d'eau sont alors traversés à gué et l'ensemble du réseau viaire apparaît alors comme insuffisant et en piteux état. Ainsi, tout au long du XIXe siècle, le conseil municipal va acquérir des lopins de terre pour redresser les chemins et les sentiers existants, pour ouvrir de nouveaux accès, pour construire des ponts et, surtout, pour faire classer les chemins dans le but d'obtenir des subventions.
Quelques exemples :
Le 6 février 1853, le maire Jean-Baptiste Bedu donne connaissance au conseil d'une proposition de la commune d'Henrichemont de refaire le chemin de Morogues à Henrichemont dans le bois de l'hospice pour faire passer ce chemin directement à la route des Aix, ce qui n'est pas du goût de la commune de Morogues qui indique que « les voitures de Morogues font le tour par cette allée pour aller à la Borne et vice-versa, que bannir cette sortie, ce serait porter de graves préjudices aux intérêts de la commune de Morogues ».
Le 12 août 1855, le maire expose que « Morogues, commune de 1500 âmes, n'a encore aucune route classée, qu'elle a été absolument délaissée jusqu'à ce moment et qu'il serait urgent d'appeler l'attention de Monsieur le Préfet sur cet objet ». C'est pourquoi "les membres du conseil décident à l'unanimité qu'ils verraient avec un grand plaisir que Monsieur le Préfet voulut bien prendre considération le classement comme chemin de moyenne communication: 1° Le chemin des Aix à la Chapelotte passant par Ruelle, Morogues, La Borne village de 800 âmes et les Talbots de la commune d'Henrichemont. 2° Un chemin du bourg de Morogues à la route départementale n°2 de Sancerre" (aujourd'hui route de Sancerre)
La traversée du Colin vers les Aix d'Angillon par Redan et Ruelle avait une grande importance. Nous savons qu'un pont en bois permettait alors la traversée de la rivière. Vers 1865, les communes de Morogues, Aubinges et les Aix demandent le classement de ce chemin : il est ainsi rappelé que "le conseil municipal a toujours favorisé (ce tracé) par des réparations annuelles avec un cantonnier communal, que la commune a consacré toutes ses ressources depuis longtemps sur ce chemin et pour construire un pont de 8 mètres, la commune des Aix entretient la partie à sa charge et la commune d'Aubinges l'a toujours favorisé pour l'entretien et a même construit un ponceau au lieu-dit "coup de gorge".
Or, pour établir ce classement, l'administration doit d'une part donner satisfaction au village de Ruelle avec ses 250 habitants, et ayant deux auberges et deux commerçants, d'autre part valider un tracé qui desserve les usines au moulin du Pont de Pierre, de Redan, de Lusson, le moulin de Coulanges ainsi que les accès aux château de Lusson et de Loye et qu’il traverse les vignobles de Bapeaume.
Pour être sûr d’être bien compris, le conseil déclare même qu’il n’entretient absolument pas le chemin de Morogues à Aubinges qui n’est même pas classé chemin vicinal pour la raison qu’il ne dessert aucune usine si ce n’est celle du moulin de Briou qui est à proximité des deux chemins en question.
En 1871, Jacques-Henri Jossant, le nouveau maire de Morogues, donne lecture d’une lettre de Charles de Chabannes, propriétaire à Loye, qui propose de faire empierrer à ses frais le chemin communal du château de Loye. Monsieur le maire demande, au cas où il y aurait des excédents, d’empierrer du côté des deux vignes et que soient employés pour ses travaux autant que possible les habitants nécessiteux de Morogues afin de les occuper pendant l’hiver.
L’accès au nouveau cimetière devient un problème : le 5 juin 1872, Monsieur Jossant réunit en son conseil municipal et donne connaissance des plans, devis et cahier des charges relatifs à la construction d’un pont sur le Colin pour le chemin qui va de Morogues aux Pellets (l’orthographe du lieu-dit ayant changé depuis l’époque où celui-ci s’écrivait les Pellés) : « Ces travaux consistent en un grand pont de 6 mètres sur le ruisseau le Colin et un ponton de 1,50 mètre sur le ruisseau du bief de Louis Dupuis ». Rappelons que Louis Dupuis était meunier.
Il faut signaler que les chemins d’accès à la Borne passaient d’un côté par les Boudets, les Godons et les Pellets et que l’autre accès longeait la ferme de l’Étang, montait par les Trous à terre, les Berthelets, traversait à gué le ruisseau au moulin du Faucillard, passait par la ferme de la Turée et montait enfin jusqu’à la Borne.
En 1877, le conseil propose dans ses travaux d’adjudication un accès aux Godons, pour éviter une pente inaccessible, avec un chemin de 150 mètres pour je cite « faire sortir les habitants des villages des Boudets, des Pézards et des Bruyères (anciennement les Bruières) sans faire de pont sur le ruisseau du Sordon ».
Puisque les vieilles pierres et le bois parlent, puisque les artisans qui sont intervenus durant cette restauration ont su transmettre leurs connaissances et faire part de leurs découvertes et puisque nous avons pu faire quelques observations et interroger plusieurs sources (observations de maçonneries et de la charpente ; archives documentaires et mémoires locales), voici donc une histoire architecturale reconstituée de l’église de Morogues. Celle-ci étant incomplète et parfois fragile, de futures recherches permettront de la clarifier et de la préciser.
Cette église est-elle l’édifice primitif ? C’est probable mais un doute demeure, puisqu’un cimetière plus ancien (forcément associé à un édifice de culte) a existé sur l’actuelle place des Tilleuls.
Telle qu’elle apparaît aujourd’hui, l’église Saint-Symphorien, correspond à une histoire cumulée, avec plusieurs grands temps.
L’église paraît avoir été construite durant la seconde moitié du XIIIe siècle. Elle est bâtie principalement en utilisant des grès ferrugineux, appelé ici « pierre de bure ».
Elle correspond alors à un édifice d’une seule nef, sans chapelle latérales, sans la tour-clocher. Son chevet est probablement légèrement différent, peut-être plat et assurément non-couverte par une voûte maçonnée. La charpente actuelle qui couvre la nef est d’origine et les bois les plus anciens sont issus d’une campagne d’abattage datée de l’automne-hiver 1266/1267 ou du printemps 1267 : ces bois ont été ainsi mis en œuvre dès 1267 ou peu de temps après. En outre, les modes d’assemblage observés évoquent clairement des techniques de construction reconnues sur la cathédrale de Bourges où la charpente a été levée en 1257 soit une décennie plus tôt : il existe donc une première parenté de construction entre les deux édifices vraisemblablement bâties par de mêmes équipes sur ces deux chantiers.
Les fermes de cette charpente sont numérotées mais les huit premières, celles qui devaient se trouver sur le chœur, sont manquantes, preuve que le chœur a été repris par la suite.
Une flèche puis un beffroi ont pris successivement place à l’est de la nef, à proximité du chœur. Dans son second état, ce clocher est étayé par des poutres massives encore visibles, elles-mêmes servant de support à une construction dont émergent deux clefs pendantes sculptées, datant de 1331 : l’une correspond à une mystérieuse chimère, l’autre à un bouton floral.
La nef est percée de plusieurs baies dont les deux à l’est ont été révélées lors de la construction. Plus larges, elles apportaient de la lumière au chœur et comportaient des vitraux. Quant à la forme de la voûte de la nef, rien ne permet de dire si elle est déjà lambrissée à l’origine. La tour-porche n’existe donc pas encore et l’église se termine à l’ouest par un portail, disparu.
C’est probablement en raison d’un mouvement de terrain à l’est, sous l’effet conjugué du poids de la flèche primitive et du dénivelé à l’aplomb du chevet, que d’importantes modifications interviennent durant le XVe ou le XVIe siècle. La construction de la tour-porche correspond alors à une triple réponse architecturale : élancée et probablement terminée par une flèche, elle accueille les cloches ; massive, elle sert de contrefort imposant à l’édifice ; enfin, elle apporte un nouvel espace, une avant-nef à l’entrée de l’église. Deux éléments peints (Saint-Christophe et inscription) y prennent place et guident le pèlerin ou le croyant dans cet édifice.
Probablement en même temps, d’importantes modifications sont effectuées à l’est. En premier lieu, deux chapelles latérales sont créées et forment un transept s’appuyant sur les contreforts massifs de la flèche initiale. Les deux chapelles sont décorées.
Avec ces deux ouvertures en arc brisé et des voûtes maçonnées, les larges baies en partie haute sont alors condamnées et bouchées. Un espace est toutefois ménagé au travers d’un registre des vitraux pour accéder au-dessus de la voûte et à la charpente des chapelles.
À cette époque, les baies et la voûte du chœur sont refaites en pierre calcaires (comme les chapelles et la tour-porche). Une sculpture discrète prend alors place sur un chapiteau du chœur, en réception d’une nervure de la voûte : sont ainsi représentées deux têtes couronnées dont l’identification nous échappe.
Peu d'ajouts interviennent aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le plus flagrant correspond à la pose du lambris de la voûte lambrissée à base de merrains de chêne. Cette pose est effective en 1716 comme l’attestent deux inscriptions. La première inscription porte également le nom des artisans (« Faict par moy Jean Letoille / MM et moi J Besianco »). D’autres inscriptions sont présentes sur ces lattes (« Fait et posé par Nicolas Lebourgis » ; rosace, différents graffitis,… )
Au XIXe siècle, les réfections sont principalement le fait de la Fabrique, organisme qui gère alors les biens de l’église. Ainsi, c’est probablement durant la seconde moitié du XIXe siècle qu’une tribune est construite en fond de nef, ainsi qu’un avant-chœur formant un faux plafond : ces deux éléments ont été démontés durant la récente restauration.
De même, à une date inconnue, les murs de l’église sont piquetés (ce qui détruira partiellement les enduits anciens) et, comme la voûte lambrissée en 1843, ils sont plâtrés et recouverts d’un faux appareil par Messieurs Louis Lacord et Jacques Thibault.
Jusqu’en 1863, la tour était précédée d’un porche en bois ; quant à la grande porte, c’est une reprise des années 1860/1870. Enfin, à la même période, la chapelle dite « de Maupas » est percée au nord du chevet, empiétant sur l’ancien cimetière.
La restauration de ces dernières années (2016-2017) constitue la dernière évolution architecturale de l’église. On l’a dit, certains éléments comme la tribune ou l’avant-chœur ont été détruits. D’autres ont été remis au jour. D’autres enfin ont été créés, comme cette poutre de gloire sur lequel trône désormais le Christ en Croix, visible des deux côtés tel qu’il devait être dans la Sainte-Chapelle de Bourges.
Ainsi, au terme de ces travaux, l’édifice nous est désormais mieux connu. Son architecture singulière, restaurée, met encore plus en valeur des éléments mobiliers et de décoration non moins exceptionnels.
À Morogues, comme dans chaque village, il y avait un organisme qui s’appelait le conseil de fabrique dont les membres étaient les marguilliers. La fabrique était chargée de la gestion de l’église et de ses biens. L’origine de la fabrique et des marguillers date de 1311, règne de Philippe IV le Bel. Ainsi donc, avant 1789, l’Église possédait des biens que la fabrique gérait. Ces biens ont été vendus à la Révolution ; pour Morogues, on peut citer les vignes de la Cure, vendues 305 francs, les 22 boisselées de terrain vendues 685 francs, un terrain près de la cure vendu 1525 francs.
Les acheteurs avaient alors 12 ans pour s’acquitter de leurs dettes, constituant ainsi une rente pour la fabrique. La fabrique est supprimée à la Révolution, puis rétablie vers 1800 en établissement civil sous le règne du Premier Consul (futur Napoléon). Les membres de la fabrique sont nommés pour 6 ans : 3 sont nommés par l’Archevêque, 2 sont nommés par la Préfet, le curé et le maire y siègent de droit.
Le maire et le curé devront souvent gérer ensemble des situations. Les recettes de la fabrique provenaient de la location de ses biens, de la vente de noyers et de noix, ainsi que de la redevance des bancs de l’Église. À Morogues, 233 places sont attribuées ; lors des cérémonies de culte, les tarifs sont fixés par la Fabrique, qui profite également de dons, de quêtes et d’offrandes.
Les dépenses courantes sont les salaires du bedeau, du chantre, du sacristain, d’un enfant de chœur, du balayeur des bougies, mais aussi de l’entretien du linge (ainsi, en 1837, François Boulet, marguillier reçoit 30 francs pour l’année). En 1905, lors de la séparation de l’Église et de l’État, la Fabrique disparaît ainsi que les marguilliers.
À partir de 1910, dans les archives de la cure de Morogues, on trouve des budgets du Conseil curial. En 1912, par exemple, les administrateurs sont Émile Fouchard, de Maupas, Charles Gatinais, Vincent Auchère et Alexandre Riffault.
Les comptes de la fabrique ayant été examinés plus attentivement concernant l’année 1872, on peut observer qu’en plus des dépenses courantes, dans le budget de cette année-là, on trouve l’achat de la statue de la Vierge et celle de Saint-Joseph pour un montant de 440 francs à M. Grasset à Bourges.
Le 28 juillet 1872, un orage de grêle a provoqué de gros dégâts à Morogues sur les récoltes, les maisons et l’église : « La toiture est très abîmée, les pluies ont provoqué des dégradations à la voûte, la nef, la chapelle et la sacristie ». Un devis d’Henri Picard, des Aix d’Angillon est demandé et s’élève à 1085,08 francs. Toutefois, « la Fabrique et la Commune étant sans ressources, il a fallu attendre un secours du Gouvernement » (gouvernement d’Adolphe Thiers). Le curé de Morogues, François Monchaussé (en place depuis le 1er janvier 1871) en profite alors pour demander d’autres travaux : « Le carrelage de la nef et de la chapelle sont usés malgré de petits travaux de réparation, il faut le refaire ». Un devis est dressé « par un homme de l’art ; il s’appelle le Sieur Sylvain Gatinais, Maçon à Morogues » : il s’élève à 1544,42 francs. Ce curé en profite pour demander une chaire en urgence : « la chaire tombe en lambeaux laissant prévoir dans un délai prochain, la chute partielle, sinon totale de cette chaire ». Le devis par un menuisier des Aix d’Angillon s’élève à 1200 francs. Le conseil de la Fabrique fera les comptes : puisqu’il manque 2848 francs, les membres sollicitent le conseil municipal et surtout le gouvernement de Thiers. À cette occasion, le conseil de la Fabrique rappelle « qu’aucune demande d’aide n’a été sollicitée depuis 25 ans ; pourtant de nombreux travaux ont été réalisés à l’église : le Jubé, l’harmonium, les clochers, le plafond, la reconstruction de la Sacristie, les vitraux, les vases sacrés ornementaux, le recrépissage de l’église et de la tour du clocher, le dégagement de l’église, soit plus de 15000 francs ». La lecture de ces documents concernant la Fabrique nous apporte d’autres informations sur la vie du village de Morogues.
Les ressources de la Fabrique prennent appui sur quelques biens fonciers dont voici le détail :
Il s’agit des noix des deux cimetières, « celui situé en un haut de bourg », dit le vieux cimetière, sur l’actuelle place des Tilleuls, et celui attenant à l’église, dit le petit cimetière. Ces noix sont adjugées à la criée chaque année. Ainsi, le 28 septembre 1816 : « … ont été adjugées à la porte de l’église, après trois criées faites pendant trois dimanches à l’issu (sans e à l’époque) de la messe, les noix des deux cimetières à Jacques Baille, cabaretier dans le bourg, pour la somme de 34 francs ». La somme est payable à la Saint-Martin.
Le 6 novembre 1833, apparaît un différend entre la fabrique et la commune de Morogues au sujet des noix du vieux cimetière. En effet, l’administration municipale prétend tout à coup disposer du revenu provenant de la vente des noix dans ce terrain alors qu’il dépend, depuis des temps immémoriaux, de la Fabrique. Celle-ci a procédé, comme chaque année, en bonne et due forme, à l’adjudication des noix et c’est Jean Charrette, par ailleurs membre du conseil de la commune, qui a été désigné pour en assurer l’exploitation. Et puis voilà que deux Moroguois, Jean Deschamps, maréchal-ferrant et Pierre Riffaud, meunier, viennent lui abattre les noix sous le nez, se disant autorisés par une adjudication du maire M. Ruelle.
Un très violent contentieux s’ensuit qui aboutit à un jugement du Tribunal de Paix du canton des Aix-d'Angillon en date du 3 février 1834 maintenant la fabrique dans ses possessions contre les prétentions et voies de fait entrepris par le maire de la commune.
Le conseil de fabrique rappellera à cette occasion, dans la délibération du 16 mars 1834 (que refusera de signer le maire, qui perdra aux élections municipales la même année et laissera place à M. Auger, de l’opposition), « son unique souci de jouir du terrain du haut cimetière du haut du bourg en exploitant les arbres et leurs produits, mais sans rien y cultiver d’autre, par respect pour les cendres des morts très anciennement enterrés dans ce lieu »
Le 17 septembre 1843, il est procédé à la vente aux enchères des gros noyers du grand cimetière, avant sans doute d’en replanter d’autres. En 1890, la mairie proposera à la Fabrique, dans des conditions qualifiées d’avantageuses par le Préfet, l’acquisition du cimetière, terrain curieusement dénommé pour l’occasion « place publique de bourg », moyennant un capital de 800 francs permettant à la fabrique de conserver, par placement, un revenu annuel équivalent à la ressource procurée par les noix.
Elle est d’une surface d’une demi-boisselée (une boisselée est une surface de terre pouvant être ensemencée avec un boisseau de grains, soit environ 430m2), donc pas très grande. Elle était destinée à la culture du chanvre, d’où son nom et située au village des Pellets. La toponymie du lieu fait référence plus précisément aux cotonneries de la Fondation de Louise Pison !
Plante textile par excellence, le chanvre produisait du XVIe au XIXe siècle la filasse utilisée pour le linge de maison et le sac à graines. Une activité exisatit à Morogues : il existe ainsi des témoignages sur l’existence d’un trou à chanvre près de l’actuel lavoir ; le 18 mars 1816 « … a été adjugé à la porte de l’église, à l’issue de la messe, à Etienne Deschamps, marguillier, 56 livres de fil après 3 criées à raison de 8 sols la livre ». Y avait-il une activité de métayage ? Impossible de savoir cela à nos jours.
Régulièrement, la fabrique met également à la criée la tonture (l’exploitation du bois) des aubiers situés dans les cimetières.
Legs et acquisitions vont générer, au fil du siècle des rentes pour la fabrique. En voici quelques exemples :
Le 27 septembre 1812, Anne Foussard, veuve Beaufrère, fait acte de donation en faveur de la Fabrique, devant Maître Naudin, notaire aux Aix, d’une pièce de vigne sise clos Bouchards, d’une contenance de seize journées (une journée de vigne = 5 ares), à charge de la Fabrique de lui faire dire « une grande messe après son décès et 2 messes basses, 5 salvé à son intention dans la chapelle de la Sainte-Vierge, tous les jours de la fête de la Sainte-Vierge. L’usufruit en sera donnée aux desservants successifs ».
Le 4 juillet 1869, les héritiers de Pierre Bouret cèdent à la Fabrique la parcelle de Fonte Bœuf.
Le 7 avril 1872, la fabrique accepte un legs de l’abbé Girault d’un montant de 425 francs et décide d’utiliser cette somme à l’achat d’un pré. Une grande messe et six basses messes seront dites en remerciement.
Le 7 janvier 1844, la Fabrique fixe le prix des bancs de l’église : les bancs de la nef : 3 francs ; banc neuf : 4 francs ; stalle du chœur, 3 francs ; bancelle, 2 francs ; chapelle de la Sainte-Vierge, 3 francs ; chapelle Saint-Cloud, 3 francs, excepté les deux numéros entre l’autel et le banc de M. le marquis de Maupas, 1,50 francs. Le marquis de Maupas et Louis Pierre Ruelle Duchêne, probablement seigneur de Loye, paieront 15 francs. Le prix prohibitif de 15 francs destiné au marquis de Maupas sera sans doute un motif de volonté pour construire sa propre chapelle, qu’il souhaite qui lui appartiendra…
En outre, « toutes les personnes étrangères à la paroisse auxquelles il plaira de prendre des places dans notre église la paieront 3 francs quelle que place que ce soit »
Diverses personnalités ont marqué l’histoire de la fabrique au XIXe siècle.
L’abbé Sylvain Vincent Marie Girault administra, plus de 30 ans durant, « l’importante et difficile paroisse de Morogues » telle que la qualifiait le curé de Rians dans son article nécrologie faisant suite au décès du desservant en 1870.
Outre le fait qu’il rédigeait régulièrement le compte-rendu des séances de travail de la fabrique, qu’il en assurait à l’occasion la présidence et qu’il en fut un moment le trésorier, l’abbé Girault était une force de propositions extrêmement écoutée. Le 12 avril 1863, il développe un long argumentaire pour la démolition du porche de l'église : « au point de vue de l’architecture, ce porche ravit à notre église toute la beauté de son frontispice et pour cette seule raison, il doit disparaître.[...] Au point de vue du culte, il est tout à fait nuisible car il attire à tout heure et tout au long de l’année une troupe d’enfants qui, par leurs jeux bruyants, troublent le prêtre dans l’exercice de sa fonction et de recueillement des personnes qui viennent prier à l’église. [...] il sert d’abri et d’atelier aux savetiers, au chaudronniers et gagne petits et quelquefois même le jour du dimanche ». Il sera missionné par la fabrique pour être négociateur dans ce dossier auprès du conseil municipal et obtenir son approbation… Et chargé d’employer à cet effet « tout moyen en son pouvoir pour arriver au résultat ». Il sera encore négociateur dans le cadre du dégagement de la partie sud de l’église (23 avril 1865) sur la base de ses propres propositions (techniques et argumentées) visant à supprimer un bâtiment qui nuit à la salubrité de la sacristie il fait craindre pour la sécurité de l’église du fait de la couverture en paille dudit bâtiment. Le curé se fait aussi en cette occasion aménageur en considérant ce dégagement, outre comme une opportunité de mieux mettre en valeur les processions et d’une manière plus générale l’exercice du culte, comme le moyen d’ouvrir du côté des Aix, une avenue permettant d’arriver directement en place de l’église sans avoir à contourner au cimetière. Cet élément pose question quant aux capacités juridique de la Fabrique, celle-ci demandant au curé d’employer les moyens en son pouvoir pour négocier les acquisitions foncières nécessaires, même l’expropriation pour cause d’utilité publique, outils juridiques a priori réservé aux collectivités locales et à l’État.
L’abbé Girault mourra en février 1870 et tardera être remplacé, ce qui conduira le maire, Jean-Baptiste Bedu, le 20 mars 1870, à exposer que « par suite de la vacance où nous sommes d’un prêtre pour décharger notre paroisse, il serait peut-être nécessaire d’adresser une requête à Monseigneur l’Archevêque pour le presser de faire ses cesser cette vacance le plus tôt possible, et de dire à Messieurs les Grands Vicaires que notre commune, par son étendue, sa population disséminée dans 32 hameaux au milieu de ravins et de montagnes, a besoin, pour la desserte de cette paroisse, d’un prêtre d’un âge encore vert et d’une bonne constitution ».
Le vœu fut entendu et l’abbé Vacher fut mis en place le 20 avril 1870, à l’âge de 52 ans. en janvier de l’année suivante, huit mois plus tard, il était retrouvé mort dans le champ du Moulin Luquet par un gamin des Camus qui passé par là, alors qu’il venait de donner les derniers sacrements un pauvre malade des Pellets. Il avait succombé à la rupture d’un anévrisme au cœur.
Métier difficile que celui de curé de Morogues. Heureusement, la surface de la paroisse avait été réduite en 1836 par la distraction de l’église de Parassy, érigée en succursale, au motif d’un trop grand éloignement et de chemins difficilement praticables en hiver rendant complexes toute communications.
Eux aussi présideront la structure de nombreuses années et leur rôle sera parfois compliqué sinon ambigu. L’affaire des noix nous l’a montré précédemment, avec un espace déjà clairement à vocation publique et pourtant propriété de la Fabrique. Celle de la porte de Loye en constitue un autre exemple : le 22 juin 1871, le conseil municipal de la Commune de Morogues a pris une délibération pour la réouverture de cette porte de l’église, murée quelques années auparavant sur décision du conseil de Fabrique. Le 9 juillet, ledit conseil de Fabrique prend de son côté une décision a l’unanimité protestant contre l’empiètement du conseil municipal sur ses propres attributions et demande au Préfet d’annuler la délibération municipale. Parmi les signataires, le maire de Morogues ! Mais aussi le Marquis de Maupas : son autorité dépassait-t-elle celle du maire ? Malgré les besoins financiers réguliers de la Fabrique auprès de la commune (construction de la nouvelle cure, réparation des très important dégâts faisant suite à l’ouragan de juillet 1872…), l’ établissements publics de culte gardera avec constance ses prérogatives auprès de la collectivité locale jusqu’à conditionné son partenariat financier, comme la décision du 5 janvier 1845 : « Le Conseil, considérant qu’il est a la veille de verser les 1000 Fr. dont il a fait une offre à la commune de Morogues pour lui venir en aide dans l’acquisition de la maison de feu Guillaume Guibert, s’oppose à ce que Monsieur le Trésorier de ladite fabrique de Morogues verse les susdits 1000 Fr. avant que Monsieur Le Conseiller de Morogues ait donné à la fabrique l’assurance de ne troubler jamais le curé actuel et son successeur à perpétuité dans la jouissance de la maison Guibert toute entière ».
Qualifié de propriétaire à Morogues, il sera le quasi inamovible président de la fabrique de Morogues de 1804 à 1841. En 1807, il fait placer un banc pour lui et sa famille dans la chapelle de la Sainte-Vierge. À son décès, le banc sera cédé par la fabrique au Marquis de Maupas. C’est aussi à cette occasion que la fabrique installe, en application du décret impérial du 30 décembre 1809, son banc d’œuvre destiné à accueillir ses sept représentants, dans l’ ancien banc du marquis de Maupas. Entre-temps, Guillaume Guibert sera maire de Morogues et sa maison sera acquise pour en faire la nouvelle cure de Morogues.
Instituteur installé en 1837, remarquable pour sa signature ! Entré au conseil de fabrique en 1849, il en assurera notamment le secrétariat et le rôle de trésorier. Sa mission n’était pas terminée en 1881. Dans le cadre du dégagement de la partie sud de l’église, en 1865, la Fabrique le chargera «… de dresser les plans des lieux et le tableau parcellaire d’estimation ». un homme extrêmement utile.
Sa présence dans ce siècle d’archives est relativement discrète. On le voit en 1858 donner un chemin de croix à l'église. En 1860, la fabrique lui concède à perpétuité ainsi qu'à sa famille, un banc seigneurial à droite du chœur. En 1862, par l’intermédiaire de la marquise de Maupas il demande à bâtir et entretenir à ses frais une chapelle du côté droit du chœur de l'église. À cette occasion, un échange interviendra avec la commune pour céder une partie du cimetière attenant année à l'église au Marquis en contrepartie du terrain de 29 ares lui appartenant situé au lieu-dit du Passoir. Le 4 avril 1869, le Marquis sera élu au conseil de Fabrique et désigné président. Après juillet 1871, on ne le verra plus siéger. Le 20 avril 1873, lors du renouvellement des membres, il est précisé que le marquis de Maupas a depuis longtemps donné sa démission.
Au XVe siècle, ont été construites deux chapelles dédiées l'une à saint Joseph, l’autre à Sainte-Marie. Cette dernière chapelle fut, en principe, réservée au seigneur de Loye. Dans le passé, cette église possédait deux portes ouvertes, l’une au nord, l'autre au sud de la nef. De ces deux ouvertures, seule, celle du Nord est restée. Celle de la façade sud fut fermée et murée en 1867. Elle donnait accès au premier presbytère détruit par le feu et situé à proximité de l’école actuelle. Le 9 février 1868, la fermeture de la porte de Loye est maintenue, malgré l’opposition de Monsieur de Chabannes, seigneur de Loye. Le 22 juin 1871, un débat a lieu au sein du conseil municipal concernant la réouverture de cette porte, mais celle-ci restera définitivement fermée par décision à l’unanimité des conseillers et du maire le 9 juillet 1871.
Ce banc est une œuvre majeure de l'église. Les historiens du XIXe siècle supposaient qu'il appartenait au mobilier de la Sainte-Chapelle de Bourges. Cette origine a été confirmée lors de la récente restauration, menée par les ateliers de la chapelle, qui a permis de découvrir sous un des clochetons, le monogramme de Jean de Berry, les lettres E et V entrelacées. La datation dendrochronologique réalisée sur le bois ne contredit pas cette hypothèse (première moitié du XVe siècle).
Le tombeau du duc Jean, placé au centre de la Sainte-Chapelle, était entouré de stalles en chêne sculpté, c’est-à-dire de sièges en bois, à dossier élevé, réservés au clergé, aux moines. Ce siège, sans doute à trois places d'inégales hauteurs, fut transformé, voire mutilé, au sein même de la Sainte-Chapelle, par les chanoines, puisque sur une maquette de cet édifice, le banc n’est plus un banc mais uniquement un dais placé au-dessus d’une porte ouverte comme couronnement de la porte du jubé. Une inscription peinte révélée lors de la restauration, indique que lors de la destruction de la Sainte-Chapelle en 1757, le meuble fut transporté par Martin Rorgues, menuisier dans l’église voisine de Saint-Jean-le-Vieil, qui fut elle-même détruite pendant la Révolution.
Pourquoi le banc d'œuvre vient-il ensuite en trouver refuge à Morogues ? Une hypothèse est que le maire de Bourges l'aurait échangé contre une statue de la Vierge de l'église de Morogues en 1795. Une autre possibilité, plus plausible, est que la commune l'ait achetée à la demande de la famille de Maupas dont l’un des membres, Louis Vincent Agard de Maupas, était archidiacre de la cathédrale de Bourges, responsable de la gestion des biens du diocèse.
Placé dans notre église, un relevé daté de 1860 et une photographie prise vers 1870/1880 montre le dais encadrant la porte d'entrée nord : ce fut sans doute sa première destination et son installation jusqu’à sa première restauration en 1880, où, d’après de nouvelles inscriptions peintes récemment découvertes, le charron moroguois André Mallet renforce sa structure. La même année, le banc redevient un banc après l'intervention d’un menuisier, Monsieur Gillet, qui ajoute une banquette et son dossier, une estrade et un appui-main. Enfin, après un décapage sauvage et inadapté intervenu en 1955, puis un encaustiquage, une restauration a lieu en 1975. Malgré ses interventions, il subsiste quelques traces bien cachées d’une polychromie d’origine. Mais à la suite du démontage, des transformations, des attaques d’insectes, le banc d'œuvre présente de nombreux manques d’ornements.
Il reste cependant remarquable par ce décès et son couronnement de style gothique flamboyant soutenu par quatre montants sculptés.
Dans l’église de Morogues, nous trouvons trois types de statues : quatre qui ont été reconnues comme exceptionnelles et ont été classées au titre des "monuments historiques" (au même titre que le banc d'œuvre) et 13 qui sont très communes.
Les statues classées au titre des « monuments historiques » sont : au nord, la chapelle de la Sainte Vierge : Vierge à l'Enfant (hauteur 1,20 m) et Saint Jean-Baptiste en berger (hauteur 1,12 m). Dans la chapelle sud : statut d’un homme de cours (dit « Saint-Symphorien », du fait de la plaque votive qui le jouxte ; hauteur 1,10 m). Au début de la nef, placé sur une poutre : Christ en croix du XVIe siècle.
Ces statues sont les plus anciennes. Elles ne sont pas signées et leur qualité d’exécution incite à croire qu’elles proviennent également de la Sainte-Chapelle de Bourges, démolie en 1757 après un incendie puis un ouragan. Nul document ne confirme cette origine. Pour rappel, le mobilier et la décoration intérieure de la Sainte-Chapelle, y compris les vitraux, furent d’abord transférés dans l’église de Saint-Jean-le-Vieil, puis dans la cathédrale, avant d’être pour la plupart dispersés sous la Révolution. La Vierge à l'Enfant, le Saint Jean-Baptiste et l'Homme de Cour, sont en pierre peinte, sans doute de la pierre de Charly utilisée dans la région. Leur coloration et plus tardive que leur taille. Le nom de leur sculpteur ne peut être actuellement qu’une hypothèse, par comparaison des styles avec des sculptures attribuées avec certitude, et par l'attestation de la présence à l’époque de tel ou tel sculpteur travaillant pour le duc Jean de Berry. La présence d'André Beauneveu (mort en 1400) et de Jean de Courtrai (mort en 1438) est attestée à Bourges. L’atelier de Jean de Courtrai pourrait donc être l’auteur de ses statues, cette hypothèse est acceptée par l’historienne Clémence Raynaud mais refusée par Stephen K. Scher qui considère que le style de ces sculptures ne peut lui être attribué.
Le Saint Jean-Baptiste et l'Homme de Cour ont de nombreux points communs dans l’exécution et peuvent être considérés comme ayant été créé par le même atelier dans la première moitié du XVe siècle. Le style de la Vierge à l'Enfant est différent, les traits sont plus délicats. Cette œuvre exceptionnelle a certainement été sculptée au début du XVe siècle. Les historiens n’ont pas trouvé de ressemblance avec aucune autre statue de la Vierge locale et contemporaine. Une hypothèse est qu’elle ait été réalisée au sein des ateliers travaillant pour Jean de Berry encore actifs quelque temps après la disparition du duc (1416).
Les mêmes acquisitions et incertitudes sur son origine se posent pour le Christ en croix, en bois polychrome et daté du XVIe siècle et avait déjà été restauré en 1974. Il est remarquable par la pureté et le raffinement de ses traits. Sculpté en ronde-bosse, il a retrouvé une place permettant de l’admirer de tous côtés, tel qu'il devait être visible dans la Sainte-Chapelle. Il a été remarqué que ce Christ porte une blessure à son flanc gauche alors que toutes les représentations du Christ en croix situent cette blessure sur le flanc droit.
Plusieurs fragments de statue en pierre, sans tête, sont également présents dans la chapelle sud ; mutilées et probablement enterrées lors de la Révolution, ces statues ont été restaurées récemment, sans que leur identité n'ait été révélée (évêque ?).
Elles se trouvaient essentiellement remisées avant les travaux dans la tribune du fond de la nef, parfois encore sur leur consoles contre les murs de la nef ; elles sont maintenant placées au sol dans les chapelles. Il s’agit de saint Joseph qui porte l'enfant Jésus (statue achetée par la Fabrique en 1875), de saint Augustin, sainte Marie-Madeleine, sainte Marthe et saint Lazare (acheté par la Fabrique en 1901, aux Ateliers Peaucelle-Coquet, à Paris). Elles avaient été placées dans le chœur après leur acquisition.
Toutes sont en plâtre et correspondent à des sculptures appelées « saint-sulpiciennes », le style saint-sulpicien est un terme inventé par Léon Bloy en 1897 pour qualifier des statues, des peintures ou des vitraux « au style quelque peu naïf et sans génie ». Ces sculptures en plâtre ont été éditées en de très nombreux exemplaires à partir de 1850 et jusque vers 1920 : du fait de leur grand nombre, elles sont donc considérées comme de peu de valeur et sans grand intérêt artistique. Un Sacré Coeur de Christ et une sainte Thérèse accompagnent ces quatre sculptures qui n’ont pas été restaurées.
Dans le même style, l’église possède d’autres sculptures de différentes tailles : dans la nef face à la chaire, Marie présentant l’enfant Jésus dans les bras ouverts dans un geste d’accueil de bénédiction, a été acheté par la Fabrique en même temps que le Saint-Joseph, commande daté de 1873. Dans la chapelle sud, les statues de saint Antoine de Padoue, de sainte Anne et l'enfant Jésus, de Notre-Dame de Lourdes, ont été offertes par la famille de Maupas. L'enfant Jésus miraculeux de Prague, à gauche de la chaire ; statue en plâtre repeint du XIXe siècle, offerte par Madame Ayet de Chabannes en 1903. Enfin dans le chœur : une Vierge à l'enfant Jésus, tenant un bouquet, en bois polychrome est datée du XVIIe siècle. Elle a été récemment restaurée.
L'église de Morogues recèle de nombreuses peintures murales, mais pas forcément de la même période. Lors de restaurations antérieures, toutes ces peintures ont été recouvertes d’une épaisse couche de plâtre moderne. Pour permettre l'adhérence de ce plâtre, les enduits anciens ont été piquetés, rendant l’état de conservation très médiocre.
Au cours de la dernière restauration, ces peintures ont été révélées : tout d’abord, la litre funéraire mise au jour dans la travée sous clocher, dans la neige ainsi que dans la chapelle sud. La litre funéraire, appelé également litre seigneuriale, était une bande noire posée à l’intérieur et parfois même à extérieur d’un édifice pour honorer un défunt. Elle était réalisée à l’occasion de funérailles d’une personnalité et pouvait s'agrémenter de représentation du défunt et le cas échéant de ses armoiries (ici présentes à deux endroits dans l’église). Le droit de litre faisant partie des prérogatives seigneuriales, il sera supprimé à la Révolution française.
Puis les croix de consécration. On appelle croix de consécration des motifs en forme de croix disposés lors d’une cérémonie de consécration, celle-ci consistant à faire passer du profane ou sacré, une personne, un objet ou un lieu. Ces croix peuvent être peintes, gravées ou sculptées. Elles n’ont pour but que de garder le souvenir de la cérémonie. Elles sont ordinairement au nombre de 12, symbole des 12 apôtres. Ici, elles sont peintes et il n’en subsiste que huit. Elles devaient être accompagnées de la représentation d'un apôtre : alors que l’on devine Saint-Pierre et sa clef dans le chœur, la figure d’un autre apôtre et une fausse niche apparaissent au-dessus de la porte du mur nord de la nef : elles peuvent être datées de la fin du XVIe siècle ou tout début du XVIIe siècle. Les rehauts à l'huile ont presque totalement disparu, ce qui met en évidence le dessin préparatoire au noir de fumée.
Une inscription a été découverte dans la travée sous le clocher et comportait au moins trois lignes dont deux ont pu être restaurées. L'écriture est fine, en minuscules gothiques et en latin. Il s’agit de vers largement diffusés au Moyen Âge et datant vraisemblablement de la fin du XVe siècle ou de la première moitié du XVIe siècle. Il faut lire et traduire : "Dès que tu rentres dans l’église [ ou dès ton entrée dans l’église ], Souviens-toi que tu es né homme. Par la loi, par le chant ou par le Christ, répands toi en prière" La traduction a été proposé par Estelle Ingrand-Varenne, ingénieure d’études au CNRS (université de Poitiers, centre d’études supérieures de la civilisation médiévale), que association « Morogues au fil du temps » n’a pas manqué de remercier.
La peinture de saint Christophe, révélée lors de la restauration du clocher, se situe à l'ancien emplacement du Christ en croix, lui-même déplacé à la suite de cette découverte. Il s’agit vraisemblablement de la représentation d’un géant nommé Réprouvé, devenu Saint Christophe (celui qui porte le Christ) après avoir aidé l'enfant Jésus à traverser la rivière sur son épaule.
Dans la chapelle sud, à gauche de l'autel, ont été mis au jour et restaurés une sainte martyre avec tenailles et un saint moine avec palme ainsi qu’un petit blason avec trois fleurs dans une fausse niche en conque. Dans cette même chapelle, cette fois-ci à droite de l’hôtel, une peinture fragmentaire avec, dans une fausse architecture avec conque, une figure de saint et une de saint moine.
Enfin dans la chapelle nord une niche avec décor à bandeaux verticaux rouge sur fond monochrome jaune. La signification de cette peinture n’est pas connue.
Les trois grandes croisées du fond de chœur représentent, au centre, la Sainte vierge, à gauche saint Symphorien, à droite saint Paul. Datées « Tours 1860 », elles ont été réalisées par la Maison Lobin à Tours ; leur pose est datée du 12 mars 1861.
Le 20 mars 1870, la fabrique commande à la Maison de Louis-Victor Gesta à Toulouse des vitraux représentant la vie de sainte Thérèse et de saint Étienne. Ils sont posés de part et d’autre des précédents. Sur le vitrail représentant saint Étienne, mais noms inscrits et Sanctus Stephanus. Saint Stéphane est traduit ou remplacé depuis le XIVe et le XVe siècle par saint Étienne. Les deux vitraux sont signés L. V. Gesta. Les vitraux sont construits sur le même modèle : un personnage en pied en grande dimension, et, dessous, un épisode de sa vie. Ainsi, la Sainte Vierge est accompagnée de la représentation de l’Annonciation ; saint Symphorien est montré au moment de sa décapitation ; saint Paul est représenté avec son épée, quand il tombe de cheval en chemin vers Damas, moment où il se convertit en ayant une vision du Christ ressuscité et en entendant sa voix ; pour sainte Thérèse, la scène inférieure est celle de la Transverbération ou Transfixion de son cœur; enfin, saint Étienne est au début de sa lapidation. Deux grandes verrières éclairent la chapelle. Elles semblent avoir été créées par le même atelier durant la seconde moitié du XIXe siècle, bien que sans date ni signature. Dans la chapelle sud, on retrouve une représentation d’un personnage en habit de cardinal, pourtant une auréole et tenant un crucifix. Le vitrail ne le nomme pas ; ce saint Charles ou saint Jérôme a été offert par Madame Ayet de Chabannes. Dans la chapelle Nord, la verrière porte l’inscription Sacré-Cœur de Marie.
Deux grisailles des verrières des fenêtres de la nef ont été commandées à la Maison Lobin en 1861. On peut voir la signature sur un fond jaune au bas du vitrail, à gauche «L. Lobin» et à droite«Tours 1861». 20 ans plus tard, le 23 juillet 1881, la Fabrique commande deux nouvelles grisailles à la maison Lobin, qui seront installées en 1882 dans la nef. Les compositions et les couleurs sont identiques à celles de 1861, mais les grisailles peintes sont différentes, plus complexes en 1861, plus simples en 1881. Les nuances de couleurs diffèrent également notamment parce que la Fabrique a refusé d’envoyer un élément modèle au vitrailliste. On peut voir la signature sur un fond bleu : à gauche «L. Lobin» avec deux L entremêlés, à droite «Tours 1881». Chaque verrière a été payée 200 Fr.. Quelques lettres du maître vitrailliste envoyées à la Fabrique font partie des archives. Tous les vitraux anciens datent donc de la seconde moitié du XIXe siècle. Les vitraillistes Gesta ou Lobin ont réalisé des vitraux pour des milliers d’églises en France.
Lors de la récente restauration, deux vitraux ont été commandés à Jean Mauret, artiste vitrailliste de Saint-Hilaire-en-Lignières (Cher). Ces nouveaux vitraux ont remplacé de simples verres blancs; ils se font face dans la tour-clocher. Dans le style géométrique de l'artiste, ils laissent passer un maximum de lumière ; les touches colorées sont discrètes. La composition est principalement graphique à dominante verticale, la dynamique est donnée par les obliques des plombs. La régularité du rythme linéaire, l’affirmation des verticales noires et blanches, et la reprise en abîme de l'arche accentue le ressenti de grandes dimensions et souligne aussi la monumentalité des vitraux.
La possession d’une relique était un pouvoir fort et pouvait asseoir une autorité. Aussi, au fil des siècles, le trafic de reliques a pris très rapidement un essor considérable. La vente et la revente de vraies reliques, mais aussi la substitution des vraies par des fausses, ont été monnaie courante. Ainsi on connaît deux têtes et 32 doigts de saint Pierre, huit bras de saint Blaise, 11 jambes de saint Matthieu ainsi que de très nombreux morceaux du cordon ombilical de Jésus-Christ, et bien sûr un nombre incalculable de morceaux de la vraie Croix ayant servi à la crucifixion.
Les reliques et reliquaires de Morogues furent offerts en 1771, à la paroisse de Morogues, par Louis Vincent Agard de Maupas, vicaire et archidiacre en l'église de Bourges, abbé de Loroy, vicaire général de Monseigneur Phélypeaux d'Herbault, archevêque de Bourges, en mémoire de son baptême reçu dans l’église de Morogues. Le curé Herpin, prêtre de Morogues à cette époque, indique que lors du transport, «les reliquaires n'ont éprouvé aucune altération, sinon deux espèces de palmes qui accompagnaient le monogramme Pro Christo qui est sur le devant, qu'on a pu faire réparation»
Ces reliquaires seront transportés au château de Maupas le 13 décembre 1906 lors de la séparation de l’Église et de l'État et plus précisément lors de la confiscation des biens de la fabrique.
Avant la dernière restauration de l’église, et plus précisément en octobre 2016, un inventaire a été réalisé par Anne-Isabelle Berchon (conservateur délégué des antiquités et d'objets d’art du Cher, DRAC–CRMH). Dans son rapport, elle évoque un reliquaire non vitré appelé «bras reliquaire en cuivre repoussé et argenté ou argent doré du XVIe siècle contenu dans une chasse rectangulaire et d’une seconde chasse-reliquaire semblable à la précédente avec des reliques à l’intérieur», sans autre précision au sujet de ces dernières.
Elle répertorie également deux reliquaires vitrés appelées «châsses-reliquaires en forme de tombeau. Ces reliquaires contiennent des reliques des saints martyrs Illuminé, Lucide, Vérécunde et Adocte pour l'un; Félix, Patient, Réparat et Prosper pour le second.». On y retrouve le "Sceau de Mgr Georges-Louis Phélypeaux d'Herbault. Monogramme Pro-Christo dans un médaillon surmonté d'un nœud, face antérieure. Volutes aux angles. Palme surmontant le couvercle".
Et enfin, on retrouve un reliquaire appelé "Croix-Reliquaire de la Vraie-Croix" en bronze argenté datant du XIXe siècle.
Pour lutter contre le trafic de reliques et enrayer ce marché, les reliques devaient être authentifiées par des documents appelés "les authentiques" délivrés par les hautes autorités ecclésiastiques. Nous avons deux authentiques concernant la relique de la Vraie Croix. Le premier, datant du 7 avril 1779, est délivré par Nicolas Angelus Maria Landini, dit le Florentin, de l'ordre des ermites de Saint-Augustin. Au dos de ce document, quelques annotations manuscrites sont présentes dont une nous renseigne sur le deuxième authentique du reliquaire dans lequel est conservé la relique de la Sainte-Croix. Il a été offert par Guillaume Aubin de Villèle, archevêque de Bourges, le 14 juillet 1829. Il s'agit vraisemblablement de La Croix-Reliquaire.
Nous avons également un procès-verbal datant du 21 mars 1771, sur l'installation des reliquaires en l'église de Morogues. Établi entre Louis Vincent Agard de Morogues et le sieur Sylvain Merle de la Brugière, prêtre de la paroisse et secrétaire de Monseigneur l'Archevêque de Bourges, ce document évoque l'ouverture de deux boîtes de reliques de saints. S'ensuit la description très précise de ces reliquaires: on y parle de clous, de coussins de velours cramoisi et des dimensions en pouces de tout le contenu de chaque reliquaire. "Sains et entiers et sans aucune altération, (...) ils contiennent les reliques telles qu'elles sont décrites par les authentiques de Rome". On y précise également que ces reliquaires avaient déjà été ouverts en août 1770 mais en cette année 1771, on y introduira "un écriteau portant le nom de chacun des saints et orné par le devant du monogramme Pro Christo placé en forme de médaillon".
Ce procès-verbal a été rédigé en plusieurs exemplaires dont un a été remis à la fabrique.
Sur l'un des vantaux de la grande porte d’entrée de l’église est cloué un fer de mule: voici deux versions d’une légende locale entourant cet objet.
C’était à l’époque où les guerres de province ensanglantaient la région. Un chef muletier qui avait été grièvement blessé et dont l’état était désespéré, fit le vœu, s'il guérissait, d’apposer sur l’un des vantaux de la grande porte de l’église, un fer à cheval. Le miracle se produisit et, de retour au pays, le chef muletier ne manque pas sa promesse et l'on peut encore voir de nos jours sur le portail, le vieux fer à cheval.
Selon Sylvain Berry, la légende dit, il y a bien longtemps de cela que des muletiers conduisant à dos de mulet du charbon pour une forge de la région passèrent par le bourg de Morogues et y firent une halte. Après une grande beuverie, une bagarre s'ensuivit obligeant plusieurs muletiers à rester sur place, dont le maître muletier, plus amoché que les autres. Ce dernier fit la promesse, s'il se rétablissait, de donner, aux églises de Morogues, Aubinges, Parassy est Humbligny, une somme d’argent égale à la valeur de sa maîtresse mule ainsi que les quatre fers de cette dernière pour être cloués sur la grande porte des églises précitées, en témoignage de sa promesse. Le maître muletier a dû se rétablir puisqu’un fer de mule est cloué sur la grande porte de notre église.
Le 25 juillet 1985, moment très émouvant de la commune de Morogues. Le vieux coq du clocher avait beaucoup souffert, il était en très mauvais état. Transpercé, il avait même «perdu la tête». En ce jeudi 25 juillet, il a été remplacé au sommet de la croix par un coq tout neuf, celui qui aujourd’hui encore, nous surveille du haut de son perchoir tout en nous indiquant la direction du vent.
Sur le registre de la Fabrique, en 1834, il a fait état d’un terrain planté de noyers, appeler le «Vieux cimetière», ou «cimetière au bout du bourg». Cet emplacement correspond de nos jours, à l’actuelle Place des Tilleuls. Ce cimetière entourait probablement une chapelle. En effet, il aurait été découvert en bordure de cette place, côté rue du Four, lors de la construction de maison encore existantes de nos jours, des sous-murage très épais pouvant appartenir à ceux du premier édifice de culte de Morogues. Plus récemment, vers 1965, il a été découvert, lors de travaux de terrassement en haut de cette place, des ossements humains. Nul ne sait quand le cimetière et la chapelle ont disparu.
En 1880, à Morogues, les morts étaient enterrés dans le cimetière près de l’église. Le 18 mai 1857, le conseil municipal présidé par le maire, Jean-Baptiste Bedu, met en place une commission de quatre membres pour chercher un terrain convenable pour transporter le cimetière dans un endroit plus sain est mieux situé. Cette commission avait également pour mission d’approcher les propriétaires et de faire exécuter des sondages afin d’ examiner la nature du terrain. Le 10 février 1861, presque quatre ans plus tard, la commission révèle résultat de ses recherches: un terrain de 29 ares pourrait convenir pour le nouveau cimetière. Il s’agit de la vigne appartenant à Jean Talbot, potier à Achères, située au terrain du Passoir. Le 22 décembre 1861, le marquis de Maupas demande à la commune de lui céder un emplacement, jouxtant l'église, pour y établir, à ses frais, une chapelle donnant dans le chœur de l'église, avec une porte privée. Il y fera établir un banc pour lui et sa famille, à perpétuité, ou tout au moins le temps que sa famille habitera la paroisse de Morogues.
Le conseil accorde au marquis l'objet de sa demande. Les dimensions sont précisées et même le cas où l'église viendrait à être déplacée est prévu ! Par contre, le terrain du Passoir est devenu entre-temps propriété de la famille de Maupas. La commune demande donc en échange, la donation de ce terrain pour y installer le nouveau cimetière.
Le 20 juillet 1862, le conseil municipal prend connaissance de la délibération du conseil de la Fabrique et de l’acte constitutif de Madame la Marquise qui était joint. Il y est bien précisé qu’elle souhaite faire construire une chapelle à ses frais et que le terrain nécessaire à cette construction (4,40 × 2 m) sera échangé avec la vigne du Passoir.
Après en avoir délibéré, le conseil municipal décide que Monsieur de Maupas ne peut disposer aussi légèrement des biens de la commune et que céder une chapelle à perpétuité, c’était aller trop loin et dépasser le pouvoir qu'il tient de ses habitants. Il consent seulement à ce que le marquis puisse construire, à ses frais, une chapelle à l'emplacement de l’ancien banc mais à condition que ladite chapelle reste la propriété de la commune et qu’il n’y ait pas création d’une porte privée extérieure. Le tout aux conditions financières promises par Madame la Marquise dans l’acte constitutif avec donation du terrain du Passoir.
Au 12 novembre 1863, le maire expose l’état d’urgence du cimetière actuel. Il donne lecture d’une lettre du Préfet concernant la promesse de donation faite par la Marquise douairière de Maupas et par le Marquis de Maupas, son fils. Il donne également lecture d’un rapport de Monsieur Bussière, architecte du département, concluant à l'acceptation de la vigne du Passoir. Monsieur le Maire invite le Conseil à se prononcer sur l’acceptation de cet emplacement pour le nouveau cimetière. Le Conseil, après délibération, accepte mon emplacement ainsi que la chapelle. Il demande également au Préfet de prendre possession du terrain du Passoir immédiatement.
Le 1er février 1865, Monsieur le Maire demande qu'une partie du cimetière autour de l’église soit libérée pour faire une place publique. En septembre 1870, l’ancien cimetière est abandonné et devient place publique.
L'église de Morogues est placée sous la protection de Saint-Symphorien. Celui-ci est né dans une famille chrétienne à Autun, dans la cité des Éduens, territoire correspondant au département actuel de la Nièvre et de la Saône-et-Loire ainsi qu’au sud de la Côte-d’Or est à l'est de l'Allier. En l'an 180, alors qu’à cette époque les chrétiens sont persécutés par les Romains, le jeune Symphorien se moque d’un cortège promenant une statue de Cybèle, mère de tous les dieux romains. Il est aussitôt arrêté pour passer au tribunal où il déclare qu’il est un vrai chrétien, qui adore le Vrai-Dieu et non pas les statues du diable. Pour cela, Symphorien est arrêté, incarcéré, jugé, condamné à mort est décapité. Ce n’est que vers 450 qu’une basilique sera érigée sur le lieu du martyre de Saint-Symphorien.
L'église de Morogues dédiée à Saint-Symphorien était à la nomination du chapitre de Saint-Étienne de Bourges.
Les traditions religieuses autour de l'église sont:
Ainsi était rythmée la vie du village...
La restauration de l’église Saint-Symphorien fut longue: voici la chronologie des événements et décisions des 12 dernières années qui ont amené ce qui aujourd’hui est un résultat remarquable de rénovation de notre magnifique église Saint-Symphorien de Morogues.
Le maire de Morogues considère que la commune peut être fière du résultat.
En 1793, la convention institut les écoles primaires dans toutes les communes. En 1838, Vincent il faut, est nommé premier instituteur à Morogues. Image est enseigne dans la maison de Bresse Dupuis, Grande rue. Il est aujourd’hui impossible de la situer précisément. En 1008 cents 50, la commune fait l’acquisition d’une maison, Castanet grise, pour en faire une maison déconne. On n’y instant mais comme deux garçons (actuel maison).En 1008 cents 67, une école libre amoureux ouvre, réservé aux filles, personne par sœur horaires de la fondation de notre ex en stage dans un bâtiment appartenant au marquis de Maupas, couvent de Monial, actuel cinq défaites. En 1008 cents 83, Nicole deux garçons et transférer dans l’ancien presbytère, un emplacement de la mairie actuelle. En effet, la construction d’un nouveau presbytère derrière l’église a permis à la commune de récupérer l’ancien pour y installer cette école une école de Chine est un réinstaller dans l’ancienne école de garçon, classe grise. Place de l’église. En 1908, à la suite de la loi de séparation des Églises et de l’État (190 cinq), le « nouveau » presbytère est récupéré par la commune pour rien Staline et comme défi où se situe une école actuelle (derrière l’église). En 1924, n’est qu’un libre pour filles ferme. En 1939, et créer une classe enfantine mixte et une classe de garçon sur le site de l’école de garçon (mairie actuelle). La date est encore un certain. Une classe de filles est créé (un des livres des cours élémentaire À des fins d’études) en école de Filles, derrière l’église
En 1873, alors que la ligne de Saint-Germain-du-Puy à Cosne n'a pas encore fait l'objet d'une étude, il est proposé une ligne Henrichemont-La Guerche. Un projet est présenté, intitulé AD 5S-401. La ligne doit desservir les gares d'Henrichemont, Morogues, Aubinges, les Aix d'Angillon, Rians, Brécy, Villabon, Baugy, Villequiers, Mornay, Garigny, Menetou-Couture et la Guerche. Un embranchement parti des Aix d'Angillon devait rejoindre la ligne Bourges-Argent-sur-Sauldre entre Saint-Martin-d'Auxigny et Menetou-Salon, desservant au passage Soulangis. Le projet n'a jamais abouti.
Au cours des élections municipales de mai 2020, les électeurs moroguois ont eu droit à une distribution gratuite d'eau savonneuse à l'entrée de la mairie par les assesseurs du dépouillement, avant d'aller voter. Plusieurs cas positifs ont été déclarés et certains décès sont à déplorer. Depuis mars 2021, un centre de vaccination a été ouvert aux Aix-d'Angillon et à Henrichemont où les patients se verront administrer les vaccins britannique AstraZeneca, et américains Pfizer-BioNTech, réservé aux plus de 55 ans et Moderna.
1810 - ? M. Jean Symphorien Beaufrère
1825 M. Jean-Ursin Charlot
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1793 | 1807 | Jean Deschamps | ||
1807 | 1809 | Jean André | ||
1809 | 1813 | Pierre Dupuis | ||
1813 | 1825 | Guillaume Guibert | Propriétaire. Acquéreur et propriétaire du château de Maupas durant la Révolution entre 1789 jusqu'à l'amnistie de 1802. | |
1825 | 1834 | M. Ruelle | ||
1834 | 1843 | M. Auger | ||
1843 | 1849 | M. Dupuis | ||
1849 | 1870 | Jean-Baptiste Bedu | ||
1870 | 1904 | Jean Henri Jossant | ||
1904 | 1908 | François Dupuis | ||
1908 | 1929 | Théophile Paulin | ||
1929 | 1947 | Alexandre Dupuis | ||
1947 | 1957 | René Coquillay | ||
1957 | mars 1977 | Ernest Pelle | ||
mars 1977 | mars 1989 | Henry Pelle | ||
mars 1989 | juin 1995 | Éric Pelle | ||
juin 1995 | mars 2001 | Yvette Vilain | ||
mars 2001 | mars 2008 | Luc Doumas | PCF | |
mars 2008 | En cours (au 18 février 2020) |
Gérard Clavier[17],[18] | DVG | Ingénieur ou cadre technique d'entreprise,
Conseiller départemental du Canton de Saint-Germain-du-Puy depuis 2021 |
Source : De la Révolution à l'an 2000, le Mémorial des Maires du Cher
de Jessy Ruzé - Les Éditions du Terroir - 1999 (ISBN 2913790119)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].
En 2021, la commune comptait 427 habitants[Note 2], en évolution de −1,16 % par rapport à 2015 (Cher : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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427 | - | - | - | - | - | - | - | - |
En deux heures, le Cher Pas-à-Pas nous propose cet itinéraire afin de remonter le cours de l'histoire de Morogues et découvrir des sites préservés, en passant par son plus important monument.
Le territoire de Morogues fait partie de l'aire d'appellation d'origine contrôlée de Menetou-Salon. Omniprésente dans le paysage, la vigne est au centre des activités. Les soins à donner aux ceps et aux cuvées s'échelonnent sur toute l'année. De nombreux habitants travaillent dans le domaine viticole. Le vin est le prétexte de fêtes et réjouissances annuelles, souvent animées par le groupe folklorique local "les Viguenets".
La céramique a aussi sa place, car la commune loge de nombreux artistes venus travailler la terre à pots locale: c'est en lisière du territoire que se trouve le très célèbre village des potiers de la Borne, où la tradition du grès remonte à plusieurs millénaires.
Au sommet du coteau dominant le village de Morogues et la vallée du Colin se dresse l'imposant château de Maupas, icône historique dont le passé est intrinsèquement lié à celui du village. Celui-ci s'entoure d'un vaste parc boisé agrémenté d'un étang. Au XVIIIe siècle, la famille Agard est devenue propriétaire des lieux et a réuni sous sa coupe les terres de Maupas, Morogues et Paracy (aujourd'hui Parassy). La famille Agard s'appelle désormais Agard de Maupas. Celle-ci a obtenu que le roi Louis XV leur confère le titre de marquis de Maupas, titre que les descendants et titulaires actuels détiennent depuis plus de douze générations. Parmi les châteaux de la Route Jacques Cœur, Maupas est l'un des plus riches en souvenirs. La demeure est encore habitée de nos jours, mais il est possible de visiter le château. L'escalier d'honneur, couramment surnommé "l'escalier aux assiettes" présente une collection unique de 877 assiettes de faïence, en provenance des plus grandes manufactures françaises et européennes du XVIIIe siècle (Rouen, Delft, Moustiers, Nevers...). Ces assiettes sont issues d'époques diverses.
Dans un registre plus austère, l'église Saint-Symphorien de Morogues est remarquable par son clocher à étages polygonaux. Le matériau visible depuis le sommet des collines est un grès ferrugineux de teinte très foncée, d'où son nom de "pierre de bure". Typique des reliefs situés au nord de la côte du Cénomancien, dans les bocages dits "du Pays Fort", il est possible de contempler ses pierres sombres et son haut clocher s'élevant par-dessus le village. La nef abrite un banc à baldaquin du XIVe siècle, en bois sculpté, rescapé de l'ancienne Sainte-Chapelle de Bourges juste avant sa déplorable destruction, grâce à un membre de la famille de Maupas, archidiacre à la cathédrale Saint-Étienne de Bourges.
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