Le patronyme Morel, comme Moreau, est à l'origine un surnom donné à un homme brun de peau ou de cheveux, tel un Maure[1],[2]. Issu du latin populaire maurellus, «brun comme un Maure», lui-même dérivé du latin Maurus, le terme «morel» s'utilise aussi, en ancien français, pour désigner un cheval noir[3].
avec un suffixe génitif -s: Morels, Moreels, Mooreels, Morreels;
avec le -l- supprimé dans le -ls-: Moorees, Moorrees;
avec le -o- écrit comme -oe- ou -ou-: Moerel, Moereels, Moureels;
avec le -o- remplacé par un -a-: Marel, Mareel, Mareels, Marreel, Marelus;
avec le -o- remplacé par un -e-: Merreel, Marel, Marelus.
Moreau est une forme apparentée également très répandue, qui figure en France parmi les patronymes les plus courants.
En France
Morel est le 18e nom de famille le plus porté en France[4].
En 2000, dans ce pays, 72 150 personnes avaient pour patronyme Morel ou Maurel, avec des concentrations de Morel dans le Lyonnais et en Ille-et-Vilaine et une concentration de Maurel en Midi-Pyrénées[5].
Leur sens étymologique vaut à Morel et Maurel de compter au nombre des patronymes invoqués à l'appui du légendaire sarrasin qui imprègne certains imaginaires régionaux: ainsi figurent-ils en Ardèche, avec les Saladin, Sarrazin, Eldin, Maurras, Mourier, Biscarat ou autres Gazel, parmi les noms que les érudits locaux du XIXesiècle tenaient pour marques certaines d'une implantation sarrasine durable à Largentière et alentour; thèse qui n'est restée soutenue au XXesiècle que par quelques historiens régionaux et dans les guides touristiques, mais qui perdure dans les publications locales[6].
Au Québec
Le patronyme Morel était porté par quelque 3 100 Québécois en 2005. Le nom apparaît au 477erang sur les 1 000 premiers noms de famille, c'est-à-dire 0,041% du stock de tous les patronymes portés au Québec, standardisés selon l'orthographe la plus commune[7].
Olivier Morel de La Durantaye (1640-1716), militaire né en Bretagne, établi en Nouvelle-France, père de la lignée Morel/Duquet d'Amérique, seigneur de La Durantaye et de Kamouraska, conseiller au Conseil souverain de la Nouvelle-France.
Marie-Odile Mergnac (dir.), Les noms de famille de France, Histoire et anecdotes, Paris, 2000; cité dans Jean Cournoyer, «Maurel, Morel (étymologie)», La mémoire du Québec, lire en ligne.
Bernard Nougier, «Les Sarrasins à Largentière… Un mythe qui perdure», Mémoire d’Ardèche et Temps présent, no145 «Largentière, une ville « Histoire » », , p.2-5 (lire en ligne[PDF]).
Louis Duchesne, Les noms de famille au Québec: aspects statistiques et distribution spatiale, Québec, Institut de la statistique du Québec, 2006, 169 p.