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indicateur de la dispersion d'une variable aléatoire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En théorie des probabilités et en statistique, les moments d’une variable aléatoire réelle sont des indicateurs de la dispersion de cette variable. Le premier moment ordinaire, appelé moment d'ordre 1 est l'espérance (la moyenne) de cette variable. Le deuxième moment centré d'ordre 2 est la variance. Le moment d'ordre 3 est l'asymétrie. Le moment d'ordre 4 est le kurtosis.
Le moment dit « ordinaire » d’ordre de la variable aléatoire réelle est défini, s’il existe, par l'espérance de [réf. nécessaire] :
De manière analogue, on définira d’autres moments, étudiés ou évoqués dans la suite de l’article.
La notion de moment en mathématiques, notamment en théorie des probabilités, a pour origine la notion de moment en physique[réf. nécessaire].
Soit une fonction f : I → ℝ continue sur un intervalle I (non réduit à un point) de ℝ.
Étant donné un entier naturel r, le moment d’ordre r de f est défini, sous réserve d’existence, par[réf. nécessaire] :
Ce moment d’ordre r est considéré comme existant si et seulement si xr f(x) est intégrable, c’est-à-dire si et seulement si ∫x∈I |xr f(x)| dx converge. Ainsi, même si le moment est une intégrale impropre convergente[1], ce moment est tout de même considéré comme non existant.
De cette manière, si un moment n’existe pas à un ordre donné, alors tous les moments d’ordre supérieur n’existent pas non plus. Réciproquement, si un moment existe à un ordre donné, alors tous les moments d’ordre inférieur existent également.
Pour un entier naturel r donné, l’ensemble des fonctions continues sur I dont le moment d’ordre r existe est un espace vectoriel réel, et l’application mr : f ↦ mr(f) est une forme linéaire sur cet espace vectoriel.
Soit X une variable aléatoire réelle définie sur I, de fonction de répartition FX et de loi de probabilité p.
Le moment (ou moment ordinaire, ou moment en 0) d’ordre r ∈ ℕ de X est défini, s’il existe, par :
On a donc, d’après le théorème de transfert :
Cette intégrale de Stieltjes peut se réécrire :
D’après le deuxième axiome des probabilités, on a alors m0 = 1.
On notera que, p étant positive ou nulle sur I (premier axiome des probabilités), le critère d’existence du moment d’ordre r est la convergence de ∑k∈I |k|r pk ou de ∫x∈I |x|r p(x) dx selon le cas.
Le moment centré d’ordre r ∈ ℕ de X est défini, s’il existe, par :
On a donc, d’après le théorème de transfert :
Cette intégrale de Stieltjes peut se réécrire :
Par construction, on a alors μ0 = 1 et μ1 = 0.
D’après le théorème de transfert, on peut également écrire μr(X) = mr(X - 𝔼(X)).
En posant μ = m1 et σ = √μ2, le moment centré réduit d’ordre r ∈ ⟦2;+∞⟦ de X est défini, s’il existe, par :
On a donc βr = μr⁄σr et, par construction, β0 = 1.
Les moments spectraux permettent l'étude des vibrations aléatoires dans le domaine fréquentiel. En considérant la densité spectrale de puissance Φ d'une vibration aléatoire, le moment spectral d'ordre i, noté , peut s'écrire:
Certains moments, utilisés couramment pour caractériser une variable aléatoire réelle X, sont connus sous un nom particulier :
La fonction génératrice des moments MX d’une variable aléatoire réelle X est la série génératrice exponentielle associée à la suite (mr)r ∈ ℕ des moments de X, définie au voisinage de 0 et sous réserve d’existence de tous les moments :
Elle peut également s’écrire, au voisinage de 0 et sous réserve d’existence de l’espérance :
Les dérivées itérées en 0 de cette série génératrice exponentielle valent :
Soit [X] la dimension de la variable aléatoire réelle X.
Les moments ordinaire et centré d’ordre r, s’ils existent, ont pour dimension [X]r.
Le moment centré réduit d’ordre r, s’il existe, est une grandeur sans dimension.
Le moment ordinaire d’ordre 1, s’il existe, est linéaire :
Le moment ordinaire d’ordre r > 1 de θ X + λ, s’il existe, ne s’exprime pas uniquement en fonction du moment d’ordre r de X :
On retrouve ainsi la linéarité de m1 et la constance de m0.
Le moment centré d’ordre r, s’il existe, est invariant par translation et homogène de degré r :
Par transformation affine de coefficient directeur non nul (afin que σ soit non nul), le moment centré réduit d’ordre r, s’il existe, est simplement multiplié par le signe du coefficient directeur élevé à la puissance r :
La valeur absolue d’un moment centré réduit est donc invariante par transformation affine de pente non nulle.
En distinguant selon le signe de θ et la parité de r, on peut donc écrire :
Soient X et Y deux variables aléatoires réelles, on a alors :
Si X et Y sont indépendantes, on a en outre :
Cette propriété d’additivité n’existe que pour les trois moments particuliers cités[3]. Les mesures de risque vérifiant cette propriété sont appelés les cumulants.
Le moment centré d’ordre r, s’il existe, s’écrit :
En rappelant que m0 = 1, les premiers moments centrés s’expriment donc, en fonction des moments ordinaires :
Réciproquement, en posant μ = 𝔼(X), le moment ordinaire d’ordre r, s’il existe, s’écrit :
En rappelant que μ0 = 1 et μ1 = 0, les premiers moments ordinaires s’expriment donc, en fonction des moments centrés et de μ :
À partir d’un échantillon {X1, X2, …, Xn} de la variable aléatoire réelle X, on peut utiliser comme estimateur sans biais du moment ordinaire d’ordre r, s’il existe, l’estimateur suivant :
Tandis que le calcul des moments consiste à déterminer les moments mr d’une loi de probabilité p donnée, le problème des moments consiste inversement à étudier l’existence et l’unicité d’une loi de probabilité p dont les moments mr sont donnés.
Sur le modèle des moments 𝔼(Xr), d’autres moments peuvent être définis :
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