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La mode dite « éthique », aussi appelée mode « durable » est inspirée du modèle du commerce équitable et des principes de l'éthique, avec deux types de préoccupations : sociales et environnementales. Elle est ancrée dans une philosophie de la durabilité, et a pour objectif de créer une mode alternative à la fast fashion : plus respectueuse de l'humain et de l'environnement dans son processus de production.
La naissance du concept de mode éthique a lieu au début des années 1990, avec l'engagement des marques Esprit et Patagonia, qui introduisent la notion de durabilité au cœur de la mode, et qui choisissent leurs matières premières en prenant en compte ces préoccupations.
À la suite de l'effondrement du Rana Plaza, une usine textile au Bangladesh le qui a entrainé la mort de 1 135 personnes, et plus de 2 500 blessés, un regain de conscience autour de l'importance de rendre la mode éthique apparait auprès du grand public. Ce jour-là au Royaume-Uni, Carrie Sommers et Orsola de Castro, deux créatrices de mode éthique, lancent le hashtag - désormais célèbre - #whomademyclothes sur les réseaux sociaux, demandant aux citoyennes et citoyens d’apostropher les marques sur la traçabilité et la transparence de leur chaine d’approvisionnement.
Jean Stéphane, professeur de mode éthique à l’École supérieure de mode de Montréal, détaille 5 grandes tendances autour de la mode engagée[1] :
En 2018, l'agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie fait un constat: avec 100 milliards de vêtements vendus annuellement, la production entre 2000 et 2014 à doublé[4]. Or en 2012, 84 % des vêtements dont les consommateurs américains ne voulaient plus ont été jeté dans des décharges ou des incinérateurs, ce qui aggrave l'émission de gaz à effets de serre et la pollution des eaux et des sols[5]. En France, on estime qu'environ 240 000 tonnes de vêtements seraient jetés chaque année[6].
L'industrie de la mode, à l'heure de la fast fashion, émet environ 2 % de l'émission de gaz à effet de serre mondiale (soit 1.2 Milliard de tonnes de CO2)[7],[8] et utilise 4 % de l'eau potable disponible sur la planète[9] sans que celle-ci soit à 100 % purifiée avant d'être jetée dans les océans.
En 2018, la chaine YouTube Et tout le monde s'en fout, publie une vidéo intitulée « Les Vêtements » et qui fait plus de 500 000 vues en 2021. Deux ans auparavant, la mannequin Amma Aburam décrit pour Brut. son combat contre la fast fashion, exposant au public l'impact du « vêtement jetable » sur l'environnement[10]. Avec plus de seize mille vues sur Youtube, le sujet fait son chemin dans l'esprit des consommateurs[11].
Cependant, c'est lors de pandémie de Covid-19 que la population occidentale prend conscience du trop-plein de vêtements. D'un côté, les consommateurs se trouvent enfermés dans de petits logements encombrés[12]. D'un autre, l'industrie de la mode découvre la précarité de son système avec l'interruption des transports aux longues et courtes distances ; ainsi que la diminution du chiffre d'affaires car les consommateurs ne peuvent plus suivre le rythme effréné de la mode[13]. C'est à la suite de ce constat que la journaliste Magali Moulinet-Govoroff, Mode Manifeste: S’habiller Autrement, aborde de manière approfondie le sujet. L'écrivaine fait l'état des lieux de l'industrie du textile et de son impact sur l'environnement. Son document devient une référence de la mode écoresponsable, notamment auprès des sections Tendance de la presse[14],[15].
L'industrie de la mode étant l'une des plus polluantes de la planète, les acteurs de la mode écoresponsable proposent de nombreuses manières de remédier à cela. Le premier conseil est de simplement user ses vêtements jusqu'à l'épuisement de ceux-ci. Mais pour les personnes attachées au changement régulier de style, la mannequin Amma Aburam propose quelques lignes directrices[10] :
À cela, la journaliste Magali Moulinet-Govoroff, autrice de Mode Manifeste: s'habiller autrement, ajoute d'autres idées :
Dans le domaine environnemental, la mode éthique associe des créateurs qui cherchent à diminuer l'empreinte écologique de leur production, en utilisant des matières dites « écologiques », biologiques ou recyclées, et des processus de fabrication moins consommateurs d'eau, d'énergie et de transports, toujours dans l'optique de réduire l'impact environnemental du produit, tout au long de son cycle de vie.
Les aspects sociaux respectent les principes du commerce équitable tels qu'un salaire décent, le respect des droits des travailleurs et l'interdiction du travail des enfants, le respect des conventions internationales de l'OIT et l'application d'une charte minimum de droit social. Il peut s'agir de commerce équitable labellisé (dans le cas du coton), de filières vérifiées par des organismes de commerce équitable, ou encore de marques respectant les critères, moins contraignants, de la responsabilité sociale des entreprises.
La mode éthique est aussi parfois « ethnique », s'inspirant de modèles traditionnels pour des raisons esthétiques et/ou fonctionnelles (pagne, paréo, vêtements péruviens, etc.), en faisant produire les étoffes ou leurs décors dans les pays d'origine.
Une matière est considérée comme écologique dans la mesure où les cultures - dans leurs pays d'origine - n'ont pas contribué à dégrader les sols, détruire la forêt, drainer des zones humides, etc. Les Labels GOTS et Oeko-Tex sont considérés comme labels de référence pour s'assurer de l'aspect responsable des textiles.
Plusieurs créateurs de mode créent aujourd'hui leur marque de façon éthique et écoresponsable. Plusieurs mouvements les regroupent afin de faire connaître leurs actions et faire entendre leur voix.
Stella McCartney est une styliste anglaise. Fille de Paul McCartney, le bassiste des Beatles, elle commence sa carrière en 2004 et refuse l'usage de toute matière d'origine animale dans ses créations[17].
Dries Van Noten, né à Anvers, est un amateur de fausse fourrure. De son origine belge, il crée des manteaux pour l'hiver : par exemple, pendant la collection de l'hiver 2018, il fabriqua un manteau oversized, porté par des mannequins lors d'un défilé automne-hiver 2017-2018[18].
Julie Laurent est une femme qui produit une marque de vêtement à son nom. Elle aimerait rendre accessible des vêtements et des matières de qualité, tout en valorisant l’emploi en France. Elle utilise des fins de stocks de grandes marques comme des tissus Vuitton, Hermès, Chanel ou Dior. Ces derniers se retrouvent entre les mains de couturières, dans un petit atelier de Nantes, qui fabriquent uniquement en petites séries[19].
Pinatex, une marque de sac vegan qui utilise exclusivement du cuir d'ananas afin d'avoir un faible impact sur la planète.
La jeune blogueuse Glacier Girl utilise le bleu comme nouveau code écolo et redonne un nouveau souffle au mouvement. Elle utilise les réseaux pour parler écologie via son projet « Remember the Glaciers »[20].
La styliste Marine Serre a, elle aussi une démarche écoresponsable. Elle donne une seconde vie à des vêtements comme avec son projet « Regenerated », où elle réutilise différents types de jeans destinés à être jeté[21]. Elle utilise le processus de l'upcycling pour transformer de vieux vêtements en prêt-à-porter de luxe[22].
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