Il existe divers manuscrits contemporains qui expliquent les planches des Caprichos. Celui qui se trouve au Musée du Prado est considéré comme un autographe de Goya, mais semble plutôt chercher à dissimuler et à trouver un sens moralisateur qui masque le sens plus risqué pour l'auteur. Deux autres, celui qui appartient à Ayala et celui qui se trouve à la Bibliothèque nationale, soulignent la signification plus décapante des planches[2].
Explication de cette gravure dans le manuscrit du Musée du Prado: La estampa indica que estos son dos brujos de conbeniencias y autori.d q.e han salido à hacer un poco de exercicio à caballo. (L'estampe indique que ce sont deux sorciers ayant des biens et de l'autorité, sont sortis faire un peu d'exercice à cheval)[3].
Manuscrit de Ayala: Dos personajes bestiales hacen ejercicio a caballo. El uno célebre por lo devoto y el otro por lo ladrón. (Deux personnages bestiaux font de l'exercice à cheval. un passe pour être dévot et l'autre pour être un voleur)[3].
Manuscrit de la Bibliothèque nationale: No se ven en el mundo más que monstruosidades: dos fieras monstruosas llevan a cuesta a dos personas: el uno da por ser valiente, pero ladrón; el otro por fanático, pero salvaje. Tales son los Reyes y Principales magistrados de los pueblos; y con todo esto los llaman de lejos; les aclaman y les confían el gobierno. (On ne voit dans le monde que des monstruosités: deux bêtes monstrueuses portent sur leur dos deux personnes: un passe pour être courageux mais voleur; l'autre pour être fanatique mais est un sauvage. Tels sont les Rois et les Principaux magistrats des villages; et avec cela, on les réclament de loin, on les acclame et on leur confie le gouvernement)[3].
Deux ours à tête d'âne portent sur leur dos deux monstres mi-hommes, mi-animaux. L'un paraît courageux mais voleur, l'autre fanatique mais sauvage, comme les gouvernants qui dirigent le peuple qui pourtant les acclame.
L'estampe mesure 212 × 162 mm sur une feuille de papier de 306 × 201 mm.
Goya a utilisé l'eau-forte, l'aquatinte et la pointe sèche.
Le dessin préparatoire est intitulé: «Sueño 8. Los Zanganos de las Brujas». Il est à l'encre de noix de galle avec des traces de crayon noir. Dans la marge supérieure à droite, au crayon: “8”. Dans la marge inférieure, au crayon: «“Sueño / Los Zanganos de las Brujas”». Dans la marge inférieure gauche, au crayon: “112”. Dans la marge inférieure droite, au crayon: “112”. Le dessin préparatoire mesure 229 × 165 mm.
Numéro de catalogue G02151 de l'estampe au Musée du Prado.
Numéro de catalogue D04203 du dessin préparatoire au Musée du Prado.
Grave: « Persona de autoridad » et « Circunspecto, que tiene entereza y causa respeto y veneración »; mais aussi, « altivo, entonado, vano » (Academia Española, Diccionario de la lengua castellana, Madrid, 1791. Grave: «Personne ayant de l'autorité» et «Circonspect, qui est intègre et inspire respect et vénération»; mais aussi, «altivo, entonado, vano» «hautain, arrogant, vain»).
(es) José Camon Aznar, Francisco de Goya, t.III, Saragosse, Caja de Ahorros de Zaragoza, Aragón y Rioja. Instituto Camon Aznar, , 371p. (ISBN978-84-500-5016-5).
(es) Juan Carrete Parrondo, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Madrid, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN84-604-9323-7), «Francisco de Goya. Los Caprichos».
(es) Rafael Casariego, Francisco de Goya, Los Caprichos, Madrid, Ediciones de arte y bibliofilia, (ISBN84-86630-11-8).
(es) Gabinete de Estudios de la Calcografía., Clemente Barrena, Javier Blas, José Manuel Matilla, José Luís Villar et Elvira Villena, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN84-604-9323-7), «Dibujos y Estampas».