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écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Zévaco, né le à Ajaccio et mort le à Eaubonne, est un journaliste anarchiste et écrivain français, auteur de romans populaires, notamment de la série de cape et d'épée Les Pardaillan.
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Xavier Zevaco (neveu) |
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Sous-lieutenant (d) |
Genres artistiques |
Né en Corse, Michel Zévaco passe son adolescence en internat au lycée Saint-Louis et obtient son baccalauréat en 1878. Après une courte expérience de professeur à 20 ans, il entre dans l'armée où il reste quatre ans comme sous-lieutenant de dragons. Libéré de toute obligation militaire en , il s’installe à Paris.
Attiré par les lettres et la politique, Michel Zévaco devient journaliste, puis secrétaire de rédaction à L'Égalité que dirige alors le socialiste révolutionnaire Jules Roques.
Il se présente aux élections législatives de 1889 et mène une campagne « anti-cadettiste, anti-possibiliste et anti-boulangiste ». C'est-à-dire opposée à la fois à la franc-maçonnerie (le siège du Grand Orient de France est rue Cadet, à Paris 9e), au parti socialiste dit « possibiliste » dirigé par Paul Brousse, et aux partisans du général Boulanger[1].
À cette époque, il rencontre Louise Michel, Aristide Bruant, Séverine, Sébastien Faure, Émile Pouget, Charles Malato, Emmanuel Chauvière, etc.
Michel Zévaco tâtera à plusieurs reprises de la prison politique à Sainte-Pélagie. Par exemple, il est condamné à quatre mois de détention en avril 1890 pour « provocation au meurtre » en raison d'un éditorial visant le ministre de l'Intérieur Ernest Constans[2]. Libéré fin août, il est à nouveau arrêté, toujours pour « provocation au meurtre », à la suite d'un éditorial de L’Égalité où il incitait les soldats à faire justice eux-mêmes auprès de leurs officiers[3]. Il est également condamné le par la cour d'assises de la Seine pour avoir déclaré dans une réunion publique à Paris : « Les bourgeois nous tuent par la faim ; volons, tuons, dynamitons, tous les moyens sont bons pour nous débarrasser de cette pourriture. »[4]
Durant l'un de ses séjours en prison, en 1891, il rencontre le marquis de Morès. Ce boulangiste, devenu l'un des leaders de la Ligue antisémitique, nourrit l'idée de cofonder un journal associant anarchistes et antisémites. Zévaco en serait une des plumes, avec les anarchistes Constant Martin, Émile Pouget et Charles Malato. Cette offre est repoussé avec dégoût par les intéressés[5].
En 1898, lors de l'affaire Dreyfus, à la suite de Bernard Lazare, Zévaco s'engage dans la cause dreyfusarde, dénonçant dans l'une de ses dernières publications politiques « le complot des jésuites » contre Dreyfus et les juifs[6]. En 1899, il fonde une feuille hebdomadaire Les Hommes de la Révolution, consacrée à des biographies de personnages politiques. Il publie 7 numéros avant de cesser en 1900[7].
En 1900, Michel Zévaco abandonne le journalisme politique pour se consacrer à l'écriture de romans-feuilletons. Il débute dans cette nouvelle carrière avec le roman feuilleton Borgia !, publié dans le journal de Jean Jaurès La Petite République socialiste. Il transpose, sans la plagier, l'histoire du comte de Monte-Cristo dans la Venise des doges du début du XVIe siècle -entre 1509 et 1518- avec Le Pont des Soupirs et Les Amants de Venise. Roland Candiano, le héros évadé du Pont des Soupirs après six ans de détention (et non de quatorze comme dans le comte de Monte-Cristo), assumait sa vengeance sous sa propre identité et gagne son combat sans fortune ni trésor, mais grâce à l'aide active d'un codétenu évadé avec lui Scalabrino, à sa popularité à Venise et à la protection secrète du père de son ancienne fiancée Léonore Dandolo. Laquelle réalisa un mariage blanc avec le rival envieux, Altieri, sans lui faire d'enfant. Les deux ouvrages sont par ailleurs marqués par l'anticléricalisme des années 1900. Ainsi l'autre dénonciateur envieux de Roland, Bembo, inspiré d'un homme d'église homonyme, était un religieux satyrique très éloigné" de l'abbé Faria qui poussait, de par une tentative de viol, au sucide une jeune fille, Juanita. Seul grand point commun avec le comte de Monte-Cristo, le suicide final d'Altieri, le Fernand Mondégo des deux romans de Zévaco. Après le succès de ces deux feuilletons, Michel Zévaco crée pour le même journal le personnage du chevalier Jean de Pardaillan.
En 1905, Michel Zévaco passe au journal Le Matin, dont il devient le feuilletoniste attitré avec Gaston Leroux. Entre 1905 et 1918, Le Matin publie neuf feuilletons dont Le Capitan et la série des Pardaillan, lus avec passion par Jean-Paul Sartre enfant qui y percevait « le roman de cape et d'épée républicain »[8]. L'un d'entre eux, L'Héroïne, féminise ce républicanisme en introduisant une jeune bretteuse, Annaïs de Lespars, née dix-huit ans plus tôt du viol de sa mère par Henri IV. Annaïs était déterminée à se venger en 1626 de son ancien complice le Cardinal de Richelieu qui venait de faire assassiner sa mère quand celle-ci menaça de révéler l'agression sexuelle. Ces feuilletons sont édités en parallèle par Fayard dans sa collection Le livre populaire. Il n'oublia peut-être pas complètement le journalisme. Son nom figure dans les encadrés listant les collaborateurs littéraires des anciennes unes de L'Humanité.
Durant la Première Guerre mondiale, Michel Zévaco quitte Pierrefonds où il vivait depuis la fin du siècle pour s'installer à l'abri à Eaubonne, dans le Val-d'Oise. C'est dans cette ville qu'il meurt le et que son enterrement a lieu deux jours plus tard, « avec le convoi des pauvres, sans fleurs ni couronnes » selon ses volontés[9], dans l'ancien cimetière (5e division)[10].
Il est l'oncle du peintre Xavier Zevaco.
Autres œuvres
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