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historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Pigenet, né en 1948, est un historien français. Professeur émérite d'histoire contemporaine, ses travaux portent sur l'histoire du travail et des mouvements sociaux.
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Rolande Trempé (), Maurice Agulhon () |
Après des études de géographie à Toulouse et l'obtention de l’agrégation (1971), Michel Pigenet enseigne aux lycées de Vierzon et Louis-le-Grand[1], période pendant laquelle il entreprend des recherches en histoire. En 1983, il soutient à Toulouse une thèse de 3e cycle, menée sous la direction de Rolande Trempé et consacrée aux Bûcherons du Cher (fin XIXe siècle-1914 : des luttes à l’organisation, activité saisonnière et conscience sociale[2], puis un doctorat d’État, sous la direction de Maurice Agulhon à Paris 1 en 1987, intitulé Les ouvriers du Cher, fin XVIIIe siècle-1914 : travail, espace et conscience sociale[3].
Maître de conférences à l’Université de Grenoble II en 1989, il est élu professeur à l’Université de Rouen (1992), puis à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne (1999), dont il est membre du Conseil scientifique (2012-2016) et où il dirige le Centre d'histoire sociale du XXe siècle, actuel Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (UMR CNRS 8058).
Ses deux thèses, publiées[4], ont contribué au renouvellement de l’histoire du travail abordée comme activité, matrice de rapports sociaux, source de valeurs et d’identités. Elles furent aussi le point de départ d’une approche, précisée par la suite, des « politiques ouvrières »[5]. En rupture avec l’histoire classique des organisations ouvrières, elles esquissaient une relecture socio-anthropologique de la manière dont les groupes populaires s’approprient les ressources de la politique institutionnelle et lui opposent, sur ses marges comme à la faveur de crises politiques, des pratiques alternatives.
En histoire du travail, ses recherches traitent des modes de rémunération[6], de la construction et des usages du droit[7]. Elles ont aussi porté sur différentes activités et professions, notamment celles aux marges du salariat ordinaire, à l’exemple des ouvriers agricoles, des téléopérateurs[8] ou des dockers[9], dont il a impulsé la connaissance historique en France. Elles ont encore été pionnières dans l'analyse des masculinités ouvrières. Ses études s’intéressent, enfin, à la croisée des précédents domaines, aux mobilisations collectives populaires[10].
Auteur de plusieurs ouvrages à titre individuel, il a dirigé de nombreux ouvrages collectifs, ainsi que des numéros spéciaux de revues scientifiques d’histoire. Il participe au comité éditorial du Mouvement social et codirige depuis 2021 la collection Archives du travail aux Éditions Classiques Garnier.
Organisateur de colloques, de journées d’étude et de séminaires, Michel Pigenet est membre fondateur de l’Association française pour l’histoire des mondes du travail, créée en 2013, dont il a exercé la présidence jusqu’en 2016[11]. Il a également participé à la formation, à Amsterdam, en 2013, du Réseau européen d’histoire du travail. Il se réclame d’une histoire d’intervention, soucieuse de valoriser les résultats de la recherche, mais aussi de dresser des passerelles, dans le respect des spécificités des uns et autres, entre les chercheurs et les acteurs sociaux. Cette préoccupation est ancienne. Ainsi l’ouvrage tiré de sa thèse d’État, fut-il édité en 1990 par l'Institut CGT d'histoire sociale, préfacée par Maurice Agulhon, avec un avant-propos de Georges Séguy. Depuis, il a notamment dirigé et codirigé des projets de recherche, animé des stages de formation à l’histoire syndicale avec la CFDT, la CGT, la CGT-FO, la FSU et le SNJ. Contributeur du Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social[12], il est membre du jury du Prix Maitron.
Membre du conseil scientifique du Comité d’histoire des administrations chargées du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, il est également modérateur du comité scientifique de l’Institut CGT d’histoire sociale. Son expertise reconnue l’amène à collaborer avec des dizaines de médias en quête d’un éclairage historique sur les questions d’actualité sociale et politique. Sous forme d’entretiens ou d’articles, ses analyses sont ainsi régulièrement sollicitées par des agences – AFP, Associated Press, Afrique Press – les magazines et journaux - Le Monde diplomatique[13], Le Nouvel Obs[14], L'Humanité[15], L'Humanité Dimanche, Mediapart, Huffington Post[16], Le Figaro[17], Le Parisien, –, les chaînes de radio et de télévision – BBC News, France Info (radio et TV), France Culture, France Inter, Europe 1, Radio France internationale, Radio télévision suisse, Radio-Canada, BFM TV, Canal+, FR3, LCI, Paris Première, etc.
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