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sociologue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Grossetti, né le à Toulouse, est un sociologue français, directeur de recherche émérite au CNRS et directeur d'études à l'EHESS. Il est également membre du Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST) à l'université Toulouse-Jean-Jaurès[1].
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Université de Toulouse (habilitation à diriger des recherches) (jusqu'au ) |
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Ses travaux portent sur l'innovation, la géographie des activités scientifiques, les réseaux sociaux et la théorie sociologique.
Effectuant en parallèle des études de mathématiques et de sociologie, Michel Grossetti a obtenu des diplômes d'études approfondies dans ces deux disciplines, en 1981 pour les mathématiques et 1982 pour la sociologie. Il a enseigné les mathématiques au Lycée Régnault de Tanger entre 1981 et 1983 dans le cadre du service militaire comme Volontaire du Service National Actif, tout en travaillant à sa thèse de 3e cycle de sociologie ("L'intérieur de la parenthèse. Le mode de vie des enseignants français en coopération dans l'ancienne zone coloniale de la France"), soutenue en 1985. Il a travaillé entre 1983 et 1988, d'abord dans le "Centre d'application de la statistique" (une structure dépendant d'un laboratoire) puis au Centre interuniversitaire de calcul de Toulouse (un service de l'Université Paul Sabatier) comme ingénieur effectuant des analyses statistiques pour les chercheurs du site toulousain de toutes les disciplines. Recruté au CNRS à la session de 1987, il a pris ses fonctions dans cet organisme en 1988. Il a été élu directeur d'études cumulant à l'EHESS en 2014. Il reçoit en 2023 la Médaille d'argent du CNRS[1].
Dans ses recherches sur les systèmes industriels locaux (que l'on appelle souvent des "clusters"), il a défendu l'idée qu'il est nécessaire de dissocier les logiques de constitution historique de ces systèmes et leurs logiques de fonctionnement pour une période donnée. Selon lui, plusieurs types de processus historiques peuvent conduire à la formation de systèmes industriels équivalents. Il défend aussi une explication des effets de proximité dans les relations entre entreprises (ou entre entreprises et organisations scientifiques) qui met en avant la dépendance des organisations relativement aux réseaux de relations interpersonnelles, phénomène que l'on désigne en général par la notion d'encastrement. Il a également travaillé dans le cadre d'un programme européen à une recherche sur la "classe créative" dont les résultats contredisent la thèse d'une grande mobilité des personnes travaillant dans les secteurs d'activité que l'on associe en général à cette notion. Leur faible mobilité durable (le fait que peu changent souvent de lieu de vie), malgré une forte mobilité temporaire (courts séjours), explique le peu d'efficacité des politiques visant à attirer dans certaines villes des "créatifs" de divers types. Il a aussi développé avec l'économiste Olivier Bouba-Olga une conceptualisation spécifique des types de proximité à l'œuvre dans les processus économiques.
Ses travaux sur l'histoire des institutions scientifiques (universités, laboratoires, disciplines, etc.) ont porté en particulier sur l'ingénierie. Il a montré que le développement en France après la seconde guerre mondiale des enseignements et des recherches en informatique (article avec Pierre-Éric Mounier-Kuhn), automatique, sciences de la parole (article avec Louis-Jean Boë) ou génie chimique (article avec Claude Detrez) s'est appuyé sur les formations universitaires d'ingénieurs créées à la fin du XIXe siècle.
En géographie des activités scientifiques, il défend l'hypothèse d'une tendance à la déconcentration géographique (des pays anciennement hégémoniques vers les pays "émergents" et des grandes métropoles mondiales vers d'autres villes) sous l'effet de l'accroissement des effectifs de la recherche académique, accroissement lié dans de nombreux pays aux évolutions de l'organisation spatiale de l'enseignement supérieur.
Ses travaux sur les réseaux sociaux associent des études classiques sur les "réseaux personnels" et le développement d'une méthode plus originale centrée sur les chaînes relationnelles. Sur les réseaux personnels, il a en particulier transposé en France une méthode utilisée dans une étude menée dans les années 1970 en Californie, ce qui lui a permis d'opérer des comparaisons, dont les résultats sont intégrés à l'ouvrage "La vie en réseau" coécrit avec Claire Bidart et Alain Degenne. Sur les chaînes relationnelles, il a mis au point une méthode (les "narrations quantifiées") permettant de reconstruire des processus de mise en relation de personnes, de repérer les cas où ces mises en relations impliquent la mobilisation de relations interpersonnelles, et dans ce cas d'identifier les chaînes de relations mobilisées. En 2020, Michel Grossetti s’est vu décerner conjointement avec Claire Bidart et Alain Degenne le prix Simmel de l’International Network for Social Network Analysis[2].
Sur le plan de la théorie sociologique, il a cherché à construire un cadre d'analyse susceptible de traiter des processus sociaux comportant une part variable d'imprévisibilité. Il a pour cela défini une ontologie qu'il présente comme "robuste" et la plus compatible possible avec plusieurs théories existantes[3], une conception des "échelles d'analyse" qui se déploie sur trois dimensions[4] et il a repris au sociologue américain Harrison White les notions d'encastrement et de découplage pour rendre compte de l'émergence ou de la dissolution des formes sociales (relations, réseaux, collectifs). Ce cadre d'analyse est présenté dans l'ouvrage "Sociologie de l'imprévisible" et dans divers articles postérieurs. Il a aussi collaboré à la rédaction avec Harrison White de la deuxième édition de l'ouvrage "Identity and Control"; version qu'il a traduite en français avec Frédéric Godart. Il contribué avec Claire Bidart, Marc Bessin, et divers autres chercheurs à une réflexion sur la notion de bifurcation en sciences sociales (ouvrage Bifurcations). Il s'est également engagé dans un travail collectif de réflexion sur les sciences sociales, à travers le séminaire "L'espace des sciences sociales" organisé à Toulouse depuis 2008.Il a publié en 2022 un ouvrage sur les catégories d'analyse des phénomènes sociaux (Matière Sociale. Esquisse d'une ontologie pour les sciences sociales, Hermann)
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