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sociologue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel Agier est un ethnologue et anthropologue français, Directeur de recherche émérite à l'Institut de recherche pour le développement[1] et Directeur d'Études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Ses recherches portent sur les relations entre la mondialisation humaine, les conditions et lieux de l'exil, et la formation de nouveaux contextes urbains.
Biographie et questions de recherche
Michel Agier, formé à l’anthropologie des mondes contemporains et aux études africaines à l’EHESS sous la direction de Marc Augé, a d’abord mené des recherches d’ethnographie urbaine à Lomé (Togo) dans le quartier des étrangers et commerçants haoussas, le Zongo. Le monde haoussa l’a amené à pratiquer une enquête multi-située (entre Lomé et plusieurs villes du Togo, le Ghana et le Burkina Faso), et à s’initier à l’analyse des réseaux, de l’hospitalité et du statut d’étranger. Un séjour et de nouvelles enquêtes à Douala au sud du Cameroun puis à nouveau à Lomé l’ont conduit vers les questions relatives à l’ethnicité et à « l’ethnicisation » dans les contextes urbains et de mobilité sociale. Puis il a développé l’étude des relations ethniques et raciales au Brésil où il a vécu sept ans (1986-1993) et travaillé dans le cadre de l'Universidade federal da Bahia (UFBA) et en Colombie à l'Univalle de Cali (1997-1999). Ses terrains l’ont conduit à s’interroger sur les nouveaux imaginaires africains mis en scène dans les rituels de carnaval. Il a analysé la culture afro globale comme une performance et une image de soi dans des contextes de racisme structurel et idéologique, en mettant l'accent sur la prégnance des passés coloniaux et/ou esclavagistes dans les sociétés contemporaines.
En Colombie, dans la région Pacifique et à Cali où il a séjourné à la fin des années 1990, il a d’abord enquêté sur d’autres performances culturelles, puis s’est trouvé face à la réalité de la guerre interne et des déplacements forcés. C’est ce qui l’a conduit, depuis les années 2000, à enquêter et à coordonner des recherches collectives sur ce thème ailleurs dans le monde. Revenant en Afrique, puis en Europe, ses recherches ont porté sur les réfugiés et les migrants dans les marges urbaines et les camps. Une suite d'ethnographies des camps de réfugiés réalisées entre 2000 et 2007 en Afrique subsaharienne et au Proche-Orient ont fait l'objet d'un ouvrage majeur (Gérer les indésirables. Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire, Flammarion, 2008)[2]. Il a également conçu et dirigé plusieurs projets collectifs sur ces thèmes, notamment le projet « Paysage global de camps » (soutenu par l'Agence nationale de la recherche, ANR) qui a donné lieu à l’ouvrage collectif (sous sa direction, avec Clara Lecadet) Un Monde de camps (La Découverte, 2014), et le projet « Babels » (Borders Analysis and Borders Ethnographies in Liminal Situations), regroupant une quarantaine de chercheur-es et le même nombre de personnes engagées dans le monde associatif, qui a donné lieu à sept petits livres d’enquête regroupés dans l’ouvrage collectif (sous sa direction, avec Stefan Le Courant) Babels. Enquêtes sur la condition migrante (Seuil, Points poche, 2022). A partir de ces terrains, il a construit une théorie critique du gouvernement humanitaire des indésirables, de l’encampement et du cosmopolitisme ordinaire.
Dans divers enseignements, conférences, interviews et dans ses écrits, Michel Agier revisite les concepts de frontière, d’étranger, ou encore de décentrement. Il mène une réflexion depuis plusieurs années sur les effets de l'implication ethnographique et sur l'engagement des sciences sociales[3]. Il défend une anthropologie publique (voir La Sagesse de l’ethnologue[4] et la revue Monde Commun).
Michel Agier est élu au conseil d'administration de l'association MSF (Médecins sans frontières, section France) de 2004 à 2010. Il a été membre du Comité scientifique du Contrôle général des lieux de privation de liberté de 2016 à 2022, et du Conseil scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes (2016-2022). Il est membre depuis 2003 du réseau Migreurop (regroupement de 43 associations et plus de 40 membres individuels dans 16 pays du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Europe), et à ce titre il a notamment collaboré à l'Atlas Migreurop.Il est membre depuis 2023 du Conseil d’orientation scientifique du MUCEM (Musée des civilisations européennes et méditerranéennes) à Marseille.
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