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sociologue franco-brésilien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michael Löwy, né le à São Paulo au Brésil, est un sociologue, philosophe marxiste et écosocialiste franco-brésilien. Il a été nommé en 2003 directeur de recherche émérite au CNRS[1] et enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Auteur d’ouvrages sur Marx, Lukács, Walter Benjamin et Franz Kafka, il a reçu en 1994 la médaille d'argent du CNRS et en 2020 le prix européen Walter Benjamin.
Directeur de recherche au CNRS |
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Naissance | |
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École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (jusqu'en ) Université Paris-Descartes (doctorat) (jusqu'en ) Université de São Paulo |
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Descendant d'immigrés juifs de Vienne, Löwy grandit dans le turbulent Brésil de la Deuxième République, devenant à 16 ans (1954) un socialiste convaincu. Il étudia à l’université de São Paulo, où il eut comme enseignants Fernando Henrique Cardoso, Florestan Fernandes et António Cândido ; il obtint la licence en sciences sociales en 1960 et enseigna la sociologie pendant une année à l’université de São José do Rio Preto (État de Sao Paulo).
En 1961, il reçut une bourse d'études pour préparer un doctorat de 3e cycle à Paris. Il fut élève du philosophe et sociologue de la culture et marxiste hétérodoxe Lucien Goldmann, qui eut une influence considérable sur lui. Ce fut le directeur de sa thèse La Théorie de la Révolution chez le jeune Marx, soutenue à l’EHESS en 1964 et reçue avec la plus haute mention.
Par la suite, Löwy entreprit un pèlerinage académique à travers divers pays. Il vécut plusieurs années en Israël — où sa famille avait émigré après 1962 — apprenant l’hébreu et enseignant l’histoire des idées politiques à l’université de Tel-Aviv. Invité par l’université de Manchester, il fut assistant du sociologue anglais Peter Worsley au cours de l’année 1968-1969.
En 1969, il revint à Paris pour travailler avec Nicos Poulantzas à l’université de Paris 8 (Vincennes) et s'établit définitivement en France. Au début des années 1970, il commença, sous la direction de Louis-Vincent Thomas, un doctorat d’État sur György Lukács qu'il présenta en 1975 à l’Université de Paris V ; il reçut la mention « très honorable » avec les félicitations du jury à l’unanimité.
Löwy enseigna la sociologie à l’université de Paris 8 jusqu’en 1978 lorsqu'il fut admis comme chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
En 1981, il commence à enseigner à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris. Quatre années plus tard il reçoit la médaille d'argent du CNRS. Il est directeur de recherche (première classe) émérite du CNRS et enseigne à l’EHESS. Par ailleurs, il fait partie du comité de rédaction des revues Archives de sciences sociales des religions, Actuel Marx, ContreTemps, Écologie et Politique et EcoRev' ; il est également conférencier régulier à l’Institut international pour la recherche et la formation à Amsterdam.
Jusqu'en 1975 la grande majorité des travaux de Löwy était consacrée à l'étude sociologique et historique de la pensée marxiste. Cela vaut aussi bien pour sa thèse de troisième cycle (sur le jeune Karl Marx) que pour son doctorat de lettres (sur Lukács), ainsi que pour la plupart des articles qu’il avait publiés, dont quelques-uns ont été réunis dans des recueils, et, finalement, pour les deux anthologies thématiques, sur la question nationale et sur le marxisme en Amérique latine.
L'orientation méthodologique de ces travaux était inspirée par les écrits de Lucien Goldmann (notamment Le Dieu caché, 1955), dont la démarche, combinant la sociologie et l'histoire, une variante hétérodoxe du marxisme et certains acquis de la sociologie moderne, l'analyse interne des œuvres culturelles et leur éclairage par les structures sociales, lui a servi de point de départ. Il ne s'agit donc pas d'histoire des idées mais plutôt d'une sociologie de la culture.
À partir de 1975, il s’intéresse aussi à la culture juive en Europe centrale, au romantisme anticapitaliste et aux rapports entre religion et politique. Ainsi, il a largement contribué à faire connaitre le courant de la Théologie de la libération, apparu dans les années 1960, en Amérique latine, montrant notamment la fécondité du dialogue entre ce qu'il nomme le "christianisme de la libération" et le marxisme. En 2003, il publiait "Les valeurs d’une nouvelle civilisation[2]", texte initial pour la conférence sur « Principes et valeurs » du Forum Forum Social Mondial, texte rédigé avec le théologien de la libération Frei Betto.
Löwy a publié en 2004 Avertissement d’incendie – Walter Benjamin. Une lecture des thèses « Sur le concept d’histoire », un travail qui est le couronnement de quinze années de recherches et d’études sur Walter Benjamin et Franz Kafka, rêveur insoumis (Paris, Éditions Stock, 2004) où il tente de trouver le fil rouge qui permet de relier, chez Kafka, la révolte contre le père, la religion de la liberté (d’inspiration juive hétérodoxe) et la protestation (d’inspiration libertaire) contre le pouvoir des appareils bureaucratiques ; l'anti-autoritarisme.
Malgré la diversité des thèmes et des sujets, la plupart des travaux de Michael Löwy, depuis sa thèse de 3e cycle sur Marx jusqu'aux derniers livres sur Walter Benjamin et Kafka, relèvent donc de la sociologie de la culture, et s'inspirent de l’approche « marxiste historiciste » de cette discipline, dont Lucien Goldmann était un des représentants les plus importants, mais qui s’inspire aussi de Ferdinand Tönnies, Max Weber, Georg Simmel et Karl Mannheim. Il s'agit, dans cette démarche, d'analyser, interpréter et expliquer les rapports entre phénomènes culturels – notamment religieux et politiques – en les situant dans des contextes sociaux et historiques précis.
Löwy est lié au courant marxiste révolutionnaire en France, et son livre sur Che Guevara a été rédigé en collaboration avec Olivier Besancenot, candidat présidentiel de la LCR. Il est membre de l’association ATTAC, de la Fondation Copernic et d'Espaces Marx. Il maintient aussi d’intenses contacts politiques au Brésil. Pendant des années il a coopéré avec les courants de gauche du Partido dos Trabalhadores (PT), mais au cours des dernières années son principal contact a été avec le Mouvement des sans-terre (MST), auxquels il a versé l’argent du prix “Sérgio Buarque de Holanda” qu’il avait reçu en 2000 pour son livre La guerre des dieux.
Löwy a participé depuis le début aux Forums sociaux mondiaux, où il a présenté différentes communications, dont une en collaboration avec le théologien de la libération brésilien Frei Betto. Plus récemment Löwy s’est engagé dans le combat pour l’écosocialisme ; coauteur du Manifeste écosocialiste international (avec Joel Kovel), il a été aussi un des organisateurs de la première Rencontre écosocialiste internationale, à Paris (2007).
Intéressé depuis sa jeunesse au Brésil par le surréalisme — il avait rencontré Benjamin Péret en 1958, lors d’une visite en France — Löwy adhéra en 1975 au groupe surréaliste de Paris, à l’invitation de Vincent Bounoure, son principal animateur depuis 1969. Deux de ses ouvrages sont consacrés au surréalisme, notamment dans sa dimension utopique et révolutionnaire. Outre son activité surréaliste à Paris, Löwy entretient des liens personnels étroits avec des surréalistes à Chicago (Pénélope et Franklin Rosemont), São Paulo (Sergio Lima), Buenos Aires (Silvia Guiard), Madrid, Prague et Londres.
Outre ces ouvrages, Löwy a publié deux anthologies thématiques - sur le marxisme et la question nationale, et sur le marxisme en Amérique latine - ainsi que deux cent dix articles ou chapitres d'ouvrages collectifs. Ces travaux sont parus en 29 langues : français, anglais, allemand, néerlandais, italien, espagnol (castillan), portugais, catalan, galicien, danois, suédois, grec, turc, hongrois, roumain, polonais, tchèque, russe, serbo-croate, yiddish, hébreu, arabe, persan, coréen, thaï, japonais, chinois, tamil, kurde.
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