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affaire criminelle ayant eu lieu dans l'Indiana en novembre 1978 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les meurtres de Burger Chef ont eu lieu dans un bois du comté de Johnson dans l'Indiana (États-Unis) dans la nuit du 17 au 18 novembre 1978 pendant laquelle quatre jeunes employés s'étaient volatilisés lors de la fermeture d'un restaurant Burger Chef (en) - une chaîne américaine de fast-food aujourd'hui disparue - à Speedway. Ce qui était initialement considéré comme un petit larcin dans les caisses et le coffre-fort du restaurant s'orienta rapidement vers un vol suivi d'un enlèvement et le dimanche, lorsque leurs corps furent découverts, vers un quadruple meurtre.
Le soir du vendredi 17 novembre 1978, au restaurant Burger Chef du 5725 Crawfordsville Road à Speedway, dans la banlieue d'Indianapolis, quatre employés embauchés à temps partiel étaient présents :
Selon plusieurs témoignages, les quatre adolescents se trouvaient encore dans l'établissement à 23 h 00, heure de fermeture habituelle. À 23 h 45, Brian Kring, un autre jeune employé qui n'était pas de service ce soir là, raccompagnait chez elle en auto son amie Ginger Anderson. En remontant la Crawfordsville Road, il aperçut de la lumière dans le bâtiment mais poursuivit son trajet afin de déposer son amie[1].
Sur le chemin du retour aux environs de minuit, Kring remarqua que le bâtiment était encore éclairé. Il décida donc d'aller à la rencontre de ses collègues pour les aider à fermer. Mais en pénétrant dans le restaurant par la porte arrière restée entrouverte, il ne constata pas la moindre présence humaine. Les caisses enregistreuses, posées sur le carrelage, étaient vides, tandis que le coffre-fort du bureau de la direction était grand ouvert, ne contenant plus que des rouleaux de pièces (100 $ environ). À proximité de celui-ci se trouvait deux sacs de devises, vides eux aussi, ainsi qu'un rouleau de ruban adhésif entièrement utilisé. Kring sortit de l'établissement et ne vit aucune trace de ses collègues dans les parages, d'autant qu'il remarqua que la voiture de Jayne n'était pas sur le parking. Inquiet de ce qui avait pu advenir d'eux, il appela le directeur du restaurant Robert Gilyeat qui le conseilla aussitôt de contacter la police et d'attendre sur place, ce qu'il fit.
Les policiers de Speedway arrivèrent sur les lieux dans la nuit, rejoints par Gilyeat. Ensemble, ils constatèrent le vol : 581 $ avaient été dérobés (soit l'équivalent de 2 350 $ de 2020). Les sacs à main des deux jeunes femmes ainsi que les vestes de tous les employés avaient été laissés sur place (dont celle appartenant à Ruth jetée au sol), fait étrange lorsqu'on sait que les nuits sont particulièrement fraîches en novembre dans l'Indiana. Néanmoins, la police ne remarqua pas la moindre trace de lutte.
Dans un premier temps, celle-ci ne s'inquiéta pas plus que cela. Il s'agissait selon elle au mieux d'une plaisanterie au pire d'un vol mineur perpétré par quatre adolescents partis en virée nocturne, mais qui dans les deux cas se terminerait par leur retour. Une hypothèse que Gilyeat rejeta en bloc tant il se portait garant du sérieux de ses employés dont il s'était assuré avant de les embaucher qu'ils n'avaient pas le moindre antécédent judiciaire. Les policiers se résolurent alors à contacter les parents en pleine nuit afin de savoir si parmi les jeunes gens certains d'entre eux étaient rentrés à la maison et le cas échéant, de leur demander de les prévenir si ce devait être le cas. Mais aucun n'était retourné au domicile familial. La plupart des parents, encore éveillés lorsqu'on leur téléphona, manifestaient déjà une vive inquiétude. Dans les heures qui suivirent, ils se déplacèrent jusqu'au commissariat afin de savoir ce qui avait bien pu se passer.
À 4 h 30 du matin, les policiers de Speedway découvrirent la Chevrolet Vega 1974 blanche à deux portes de Jayne Friedt au bloc 5500 de la W 15e rue, à deux pâtés de maisons de leur commissariat principal. Apparemment abandonné en vitesse, le véhicule était seulement verrouillé côté conducteur tandis que les clés ne se trouvaient pas à l'intérieur. La police commença dès lors à privilégier la piste de l'enlèvement, envisageant que le rapt avait sans doute eu lieu au moment où les employés sortaient les poubelles par la porte arrière du restaurant. La Chevrolet avait dû servir aux ravisseurs, en plus de leur propre véhicule. Mais le mystère demeurait entier sur le déroulement exact des événements.
Ainsi, après une journée seulement, l'affaire passa d'un simple vol à un enlèvement.
Dans l'après-midi du dimanche 19 novembre, un couple de promeneurs découvrit dans une propriété privée boisée du comté voisin de Johnson situé à une trentaine de kilomètres au sud-est du lieu de la disparition, les corps sans vie des quatre employés encore vêtus de leur uniforme de travail.
Ruth Shelton et Daniel Davis étaient allongés côte à côte tout près d'un chemin de gravier, face contre terre sur un parterre de feuilles mortes. Tous deux avaient été abattus de plusieurs balles de calibre .38 dans la tête et la nuque. Jayne Friedt gisait à une cinquantaine de mètres de là, poignardée à deux reprises dans la poitrine avec une telle violence que le couteau en avait été brisé (la lame était restée fichée dans son sternum mais le manche demeurait introuvable). La police émit l'hypothèse que la malheureuse avait essayé de profiter de l'obscurité pour s'enfuir avant d'être poursuivie et tuée. Mark Flemmonds était le plus éloigné des autres, allongé sur le dos à proximité d'un ruisseau ainsi que de la route principale sur laquelle donnait le chemin. Comme le déduira l'autopsie menée par le Dr. Harley Palmer, il avait été battu à mort - peut-être avec une chaîne - et s'était asphyxié avec son propre sang. Alors qu'il tentait de fuir lui aussi, il aurait foncé la tête la première dans un arbre, perdant connaissance.
Le décès des quatre adolescents remontait à vendredi soir ou tôt samedi matin, mais aucun indice concluant ne fut relevé aux alentours. La police trouva seulement de la menue monnaie dans leurs poches cependant que leurs cadavres portaient encore montres, bagues et autres bijoux.
Après autopsie des corps, les familles des victimes s'étaient rapidement vues délivrées un permis d'inhumer puisque le 22 novembre, les funérailles de Jayne Friedt, Daniel Davis et Ruth Shelton eurent lieu séparément. Plusieurs centaines de personnes furent présentes. Le père de Ruth, John Shelton, qui avait été harcelé d'appels téléphoniques dans la nuit du 20 au 21 (à 19 h 00, à 3 h 00 puis à 8 h 00) reçut une carte de condoléances anonyme le soir même, après qu'un inconnu ait sonné à sa porte. La police n'exclut pas que les appels et la carte pouvait provenir d'un des meurtriers[1].
Le 24, Mark Flemmonds fut enterré à son tour, ses parents ayant préféré attendre que les célébrations de Thanksgiving soient passées.
Du propre aveu de Buddy Ellwanger, un officier de police de Speedway qui avait participé aux investigations, l'enquête avait été "fichue en l'air depuis le début". En effet, les policiers avaient quitté les lieux sans prendre aucune photographie ni effectuer le moindre relevé d'empreintes digitales, de poils ou de fibres alors qu'ils y étaient restés plusieurs heures. De plus, le restaurant fut rangé, nettoyé et ouvert à la clientèle par une nouvelle équipe d'employés après leur départ. La police démentit ne pas avoir photographié la scène mais il s'avéra plus tard que les clichés qu'elle détenait étaient faux. N'ayant pas préservé la scène initiale, plusieurs des premiers enquêteurs avaient essayé de rattraper leur bévue en la réorganisant de mémoire a posteriori. Mais les photos contenaient des erreurs grossières : les clichés avaient été pris de jour alors que les constatations avaient été faites de nuit tandis que l'emplacement de divers objets présentait des différences notables. Ce travail de police sans égard à l'éthique professionnelle nuira d'ailleurs plus tard à la bonne marche de l'enquête.
La gestion de la scène de crime fut tout aussi calamiteuse selon l'avis de Julie Young. Celle-ci déclare dans son livre de 2019 The Burger Chef Murders in Indiana :
"Alors que divers services convergeaient vers le site, certains traversaient des zones qui auraient dû être bouclées. Il y avait des rumeurs selon lesquelles l'un des corps avait été déplacé avant que le coroner ou le technicien des preuves n'arrive sur les lieux."
Elle cite également l'exemple d'un des enquêteurs qui serait allé jusqu'à emporter à son domicile une pièce d'identité trouvée sur l'un des corps, ne s'en rendant compte qu'au bout de plusieurs semaines.
Cependant, la police de Speedway ne manqua pas d'effectifs. En quelques jours seulement, la police d'État de l'Indiana, le département du shérif du comté de Marion, la police d'Indianapolis et le FBI lui prêtèrent main-forte.
Selon un article de presse du 21 novembre 1978 du Kokomo Tribune, ces mêmes enquêteurs avaient rencontré des détectives de l'Oklahoma pour vérifier s'il existait un lien avec un massacre non résolu de six personnes dans un steakhouse d'Oklahoma City en juillet mais rien de substantiel n'en ressortit.
Au printemps 1979, la presse révéla également qu'ils avaient mené une enquête discrète sur un possible trafic de stupéfiants au sein du Burger Chef de la Crawfordsville Road, une piste qui n'avait en fin de compte pu permettre de faire le lien avec le quadruple meurtre.
À la suite de cette série de fiascos, la municipalité de Speedway décida de limoger son chef de la police, Robert Copeland. L'enquête fut alors confiée à la police d'État de l'Indiana qui semblait déterminée à résoudre cette affaire. En effet, celle-ci avait spécialement mit en place un numéro de téléphone pour recueillir des informations quatre jours seulement après la découverte des corps. Malheureusement, hormis quelques dons, elle ne reçut aucun témoignage convaincant[1].
Un témoin âgé de 16 ans du nom de George Nichols se manifesta auprès des policiers du comté de Marion. L'adolescent s'était rendu à pied à 23 h 00 dans le Dunkin' Donuts de la Crawfordsville Road. Un quart d'heure plus tard, il en était sorti pour aller se procurer des allumettes au Burger Chef voisin. Au début, George n'avait remarqué personne avant que quelqu'un ne sorte par l'arrière, se retire un instant et revienne vers lui avec des allumettes. Cette personne serait Daniel Davis, le benjamin des employés du Burger Chef. George était ensuite retourné au Dunkin' Donuts (où sa petite amie travaillait), affirmant aux policiers que la porte était restée ouverte après son départ car de la lumière provenait de l'intérieur.
À 23 h 30, George et sa petite amie s'étaient rendus derrière le Dunkin' Donuts pour griller une cigarette. De là où ils se trouvaient, ils voyaient le Burger Chef et son parking, tous deux séparés du Dunkin' Donuts par une voie ferrée. Leur attention avait été attirée par deux hommes rôdant sur le parking. Selon la description faite par Nichols, ils étaient blancs et âgés d'une bonne trentaine d'années, l'un brun et barbu et l'autre rasé de près avec les cheveux clairs. Ses souvenirs étaient précis car les deux hommes avaient traversé la voie ferrée pour les approcher et se présenter comme des agents des forces de l'ordre, vérifiant l'identité des adolescents. Le barbu les avaient ensuite sommé de déguerpir sous prétexte qu'il y avait eu suffisamment d'actes de vandalisme dans le coin. Ne voulant pas s'attirer de problèmes, le couple s'était donc exécuté en retournant à l'intérieur du Dunkin' Donuts. Mais l'aspect négligé de leurs vêtements ainsi que leur allure avaient éveillés les soupçons de Nichols et de sa petite amie. Sur la base de leurs descriptions faites sous hypnose - une première dans une enquête criminelle - la police réalisa des bustes en argile des deux hommes et diffusa leur portrait-robot au public dans l'espoir que quelqu'un les identifient[1].
Le premier homme était décrit comme de type caucasien, âgé de 35 ans et mesurant 1,75 m pour 91 kg. D'assez forte corpulence et de teint légèrement mat, il avait une barbe pleine et la chevelure brun-roux séparée par une raie au milieu du crâne, bouclée et longue jusqu'au cou.
Le second homme était également de type caucasien, âgé de 29-30 ans. Haut de 1,88 m, sa silhouette était élancée et son teint pâle. Il avait les cheveux noirs avec une raie sur le côté gauche mais peignés vers la droite.
Un ami de Mark Flemmonds, Kirk Thompson, fit également une déposition auprès de la police. Aux environs de minuit, il avait quitté un établissement nommé The Galaxy situé en face du Burger Chef afin de proposer à son ami de rentrer ensemble à pied jusque chez eux. Il avait noté la présence de quelques voitures sur le parking du restaurant et que la porte à l'arrière était ouverte. Mais ne voyant ni entendant personne, il avait finalement décidé de rentrer seul chez lui.
La société Burger Chef proposa une récompense de 25.000 $ pour toute information menant à une arrestation. Un particulier offrit 10.000 $ de manière anonyme. La chaîne Steak n 'Shake ajouta à son tour plusieurs milliers de dollars à la récompense mais personne ne disposant d'informations fiables ne se manifesta.
De son côté, le maire d'Indianapolis William Hudnut exhorta ses citoyens à témoigner au cas où l'un d'entre eux avait vu quelque chose de suspect aux environs de la Crawfordsville Road à Speedway dans la nuit du 17 au 18 novembre. À la suite de cet appel, Michael Grider, ancien militaire de la marine devenu technicien de laboratoire dans une entreprise de photographie aérienne, se souvint que cette nuit-là, alors qu'il s'était arrêté à un feu rouge sur la N Lynnhurst Drive au niveau de la 16e rue, à deux kilomètres du Burger Chef, il avait aperçu un homme barbu dans une petite voiture avec les vitres embuées, ce qui lui avait paru étrange. Il contacta la police qui recueillit son témoignage mais celle-ci ne jugea toutefois pas utile d'y donner suite.
Ce n'est que quelques semaines plus tard (sans doute pendant l'hiver 1978-79) que l'attention des policiers fut attirée par plusieurs clients d'un bar de Greenwood qui avaient vu et entendu un habitué des lieux ressemblant à l'un des deux portraits-robots se vanter d'avoir prit part au quadruple meurtre. Fier-à-bras éméché ou possible suspect, les enquêteurs ne désiraient rien laisser au hasard ; le détective Virgil Vandagriff se rendit dans ce bar afin de l'observer puis de l'approcher. Le policier en couverture "sympathisa" avec ce dernier jusqu'à lui proposer une partie de billard pendant laquelle l'homme se vanta de façon démonstrative d'avoir volé et tué les employés de Burger Chef : selon Vandagriff, l'homme avait brisé sa queue de billard sur son genou pour "illustrer" comment il avait supprimé l'une de ses victimes.
L'homme fut immédiatement arrêté et emmené pour être auditionné. Mais devant ses dénégations, la police le fit passer au détecteur de mensonges. Le suspect maintint qu'il n'y était pour rien mais révéla le nom de personnes qui selon lui formaient une bande de braqueurs de fast-foods originaires de Franklin susceptibles d'être les hommes qu'elle recherchait. Les policiers furent très attentifs aux déclarations de l'individu car ces noms ne leur étaient pas inconnus. À dire vrai, ils portaient leurs soupçons sur eux depuis un moment. Ayant réussi le test du polygraphe avec succès, l'homme fut relâché et la police poursuivit son enquête à Franklin, toujours dans l'Indiana.
Sur place, les agents repérèrent l'individu ressemblant au portrait-robot de l'« homme barbu ». Il s'avéra que ce dernier n'avait pas d'alibi pour la nuit des meurtres. De plus, lorsqu'il fut convoqué pour une parade d'identification, il se rasa sa barbe de cinq ans, ce qui parut non seulement suspect aux enquêteurs mais qui empêcha le jeune George Nichols et sa petite amie de le reconnaître formellement (NB : le nom du suspect n'a pas été donné dans les documents rendus publics.)
L'enquête remonta également jusqu'au voisin de ce suspect (grâce au vantard du bar de Greenwood qui l'avait aussi dénoncé) ainsi qu'à un autre homme correspondant au portrait-robot de l'« homme aux cheveux clairs ». Mais sans aveux de leur part ni aucune preuve physique directe de leur implication dans les meurtres, les policiers furent contraints de les relâcher. Ils seront plus tard arrêtés et condamnés pour attaque à main armée d'établissements de restauration rapide.
Le 5 mars 1981, un agent de la DEA (la police anti-drogue américaine) et un policier infiltré d'Indianapolis arrêtèrent le frère de l'une des victimes, James Friedt, 30 ans, ainsi que deux de ses connaissances : Rodger Pearson et Daniel Ray[1]. Leur arrestation pour la vente de 30 grammes de cocaïne suscita de nouvelles spéculations parmi les forces de l'ordre et la presse selon lesquelles Jayne avait été la cible des meurtres, le motif ayant été celui de représailles à l'encontre de son frère. James nia être impliqué dans le meurtre de sa sœur et des autres employés du Burger Chef. Faute de preuves, il fut blanchi dans cette affaire. Il décéda en 2013.
Cette même année 1981, la police eut écho d'une altercation en prison entre James Friedt et un autre détenu nommé Allen Pruitt. Pruitt aurait raillé le frère de Jayne avec ces mots : « Désolé pour votre sœur », sous-entendant qu'il détenait une part de la vérité sur le meurtre de Jayne et des trois autres employés. Il fut dès lors entendu par les policiers et l'affaire des meurtres de Burger Chef ne tarda pas à être corrélée avec la disparition d'un couple de jeunes gens à Clayton : Timothy Lee Willoughby, 25 ans et Mary Ann Higginbotham, 22 ans.
Pruitt dit aux officiers que le 17 novembre 1978, depuis le Dunkin' Donuts voisin où il se trouvait, il avait vu deux hommes embarquer Friedt, Shelton, Flemmonds et Davis dans un van orange ainsi que dans la Chevrolet Vega de Jayne. Ces deux hommes, ils les avaient reconnus : il s'agissait de Tim Willoughby et Jeff Reed, deux petits délinquants connus pour vols de voitures et usage de stupéfiants. Sur le moment, il avait cru que les deux groupes se connaissaient et partaient ensemble à une soirée, jusqu'à ce qu'il n'aperçoive Reed malmener Mark Flemmonds dans la camionnette. En outre, Pruitt affirma aux policiers avoir été approché par Willoughby et Reed à Avon près de Speedway le lendemain des meurtres tandis qu'il jouait au frisbee - bien qu'il s'agissait selon la police d'une fugue à ce moment-là. Les deux hommes lui avait proposé une balade dans leur van avec en prime un joint de marijuana. En grimpant à l'arrière de la camionnette, il reconnut Mary Ann Higginbotham, la petite amie de Willoughby et tous les quatre quittèrent d'Indianapolis pour se diriger vers la campagne du comté de Putnam. En chemin, Willoughby et Reed (qui était au volant) firent comprendre à Pruitt qu'ils savaient qu'il avait assisté à la scène de l'enlèvement des quatre adolescents. Higginbotham lui chuchota la façon dont son petit ami et Reed avaient assassiné le personnel du Burger Chef, et qu'ils iraient jusqu'à la tuer elle et lui pour garder le silence. Mais Pruitt dénia et leur répondit qu'il n'était même pas au courant de leur disparition. Le van s'arrêta sur une route isolée connue sous le nom de Devil's Backbone. Là, tous descendirent et Mary Ann somma Pruitt de courir, ce qu'il fit. Il escalada à toutes jambes un talus et trébucha dans un ruisseau pendant qu'un seul coup de feu claquait dans sa direction ou bien celle de Mary Ann étant donné que jamais il ne se retourna. Il parvint néanmoins à s'enfuir et à regagner sain et sauf une route par laquelle il regagna son domicile.
Le 5 juin 1979, soit plus de six mois plus tard, les restes de Mary Ann Higginbotham furent découverts à l'intérieur d'un baril à White Lick Creek à Mooresville (la victime avait reçu une balle à l'arrière de la tête) et aucune trace de Willoughby n'a jamais été retrouvée depuis. Pour les policiers, l'histoire de Pruitt semblait crédible.
Mais dans les décennies qui ont suivi, Pruitt a changé son témoignage à de nombreuses reprises. Plus récemment, dans un entretien avec Insider, il a dit avoir vu une camionnette la nuit des enlèvements - mais pas les victimes, ni Willoughby ou Reed. Sa présence lors de l'exécution de Mary Ann au Devil's Backbone aurait elle aussi été inventée de son propre aveu :
"J'ai menti aux flics (...) parce qu'ils m'ont vraiment saoûlé, a déclaré Pruitt. Ils ont juste commencé à me harceler, à me pousser, à me pousser et à me pousser. J'en suis arrivé là, j'ai finalement commencé à leur dire tout ce qu'ils voulaient entendre."
La police a nié ces allégations de harcèlement.
"Si je savais qui les a tués, ne pensez pas que je les balanceraient pas, a ajouté Pruitt, parce que je le ferais."
La crédibilité de Pruitt avait de quoi être remise en question ; il est aujourd'hui avéré que la disparition de Mary Ann Higginbotham et de son petit ami, Timothy Willoughby, était nettement antérieure à la rencontre supposée de Pruitt avec le couple. Elle remontait exactement au 6 juin 1978, soit plus de cinq mois pendant lesquels Mary Ann et Tim se seraient évaporés avant de réapparaître une dernière fois ensemble dans un van le lendemain des meurtres de Burger Chef à Avon. La police pense plus sérieusement depuis que Mary Ann a été assassinée à leur domicile de Clayton le jour même de sa disparition avant d'être déposée dans un baril à White Lick Creek. Tim Willoughby n'a jamais été retrouvé mais la police pense qu'il est décédé le même jour que sa compagne. Le mystère reste également entier dans cette affaire bien que les journaux locaux ont longtemps spéculé sur un règlement de comptes tournant autour d'un trafic de voitures volées, mais n'a jamais établi le moindre lien avec l'affaire des meurtres de Burger Chef comme l'avait fait Pruitt.
L'enquête sur le quadruple meurtre des jeunes employés piétina d'ailleurs pendant six ans. Le manque de témoins et de preuves (l'arme à feu, le manche du couteau et la supposée chaîne ne furent jamais retrouvés) avait toujours limité le champ d'action de la police qui craignait au fil des ans ne jamais devoir élucider cette affaire. Elle continua malgré tout à investiguer sur de possibles suspects dans une zone couvrant la partie orientale du Midwest (Ohio, Wisconsin, Illinois), allant même jusqu'au Texas. En vain.
Entre temps, l'homme du bar de Greenwood s'était donné la mort tandis que le suspect barbu avait succombé à une crise cardiaque. Le fils de ce dernier déclara après coup aux enquêteurs qu'il lui avait confié peu de temps avant son décès avoir participé à l'enlèvement et aux meurtres des quatre adolescents. Quelles que fussent les motivations du fils qui pouvaient être sujet à bien des interrogations (volonté d'aider à faire la lumière sur cette affaire ou volonté de salir la mémoire de son père pour des raisons personnelles), la police ne pouvait se baser uniquement sur un hypothétique aveu fait en privé. Aussi cessa t-elle de creuser la piste du suspect barbu décédé. Ken York, l'un des enquêteurs, trouva cependant étrange que la mort des deux hommes avait eu lieu après la libération du braqueur aux cheveux clairs, doutant ainsi du suicide et de l'infarctus de l'un et l'autre suspect.
Notons également que la rumeur courait à Speedway que les meurtres de Burger Chef étaient liés à d'autres crimes qui avaient naguère secoué la ville, comme le meurtre de Julia Scyphers en juillet 1978 dans son garage et les attentats du Speedway en septembre de la même année. Or, à l'époque, Brett C. Kimberlin, l'auteur des attentats, était toujours en fuite et ressemblait nettement au portrait-robot de l'« homme aux cheveux clairs ». Toutefois, s'il fut découvert plus tard que le meurtre de Julia Scyphers et les attentats à la bombe étaient liés, les meurtres de Burger Chef n'avaient aucun rapport avec ces affaires.
En 1984, le détective Mel Willsey du bureau du shérif du comté de Marion reçut par téléphone les premiers aveux d'un détenu du centre correctionnel de Pendleton. L'appel parut crédible au détective car le prisonnier, Donald Ray Forrester, était un criminel notoire ayant résidé à Speedway à la période des meurtres. Forrester présentait un lourd passif de violeur multirécidiviste : il était passé au travers des mailles du filet pour le viol d'une adolescente de quatorze ans en 1969 mais avait été condamné à cinq ans de prison pour un autre en 1973. Libéré en octobre 1978, il avait de nouveau été arrêté et purgeait une condamnation à vie pour avoir harcelé, enlevé et violé une femme à Castleton en 1979, cette fois en compagnie de son cousin, Dale Dawson Forrester. Leur victime s'était échappée in extremis en sautant de leur voiture. Plus troublant que le modus operandi de l'enlèvement sensiblement assez proche de celui des employés de Burger Chef, Dale Forrester, travaillait à l'époque dans un McDonald's et logeait dans un American Inn tous deux situés sur la Crawfordsville Road.
Lors de sa première audition, Donald avoua d'emblée son implication dans les meurtres, affirmant avoir lui-même abattu Daniel Davis et Ruth Shelton. Afin de pousser plus loin ses investigations sur la base de ces aveux, Willsey demanda et obtint une ordonnance du tribunal pour amener le suspect dans le comté de Marion. Avec un sens de l'orientation remarquable, Donald Forrester guida les policiers dans les bois du comté de Johnson et décrivit en détails l'emplacement et la position des cadavres tels qu'ils avaient été retrouvés. Il mentionna également le manche cassé du couteau sans pouvoir en revanche le localiser. Ces révélations concordaient tant avec les constatations de la police de Speedway faites à l'époque (pourtant restées confidentielles) qu'elles troublèrent à nouveau Willsey.
En outre, Forrester expliqua le mobile des meurtres ; James Friedt lui devait de l'argent pour un deal de stupéfiants. Il était donc venu au Burger Chef accompagné de trois comparses afin d'intimider sa sœur Jayne à la sortie de l'établissement, la menaçant de lui faire du mal si elle ne sommait pas son frère de venir sur le champ éponger ses dettes. Mais lorsque Mark Flemmonds s'est interposé pour protéger sa responsable, une rixe a éclaté au cours de laquelle le jeune afro-américain est tombé, se cognant la tête contre un pare-chocs de voiture. Croyant Flemmonds mort, Forrester et ses complices avaient décidé d'enlever tous les employés en utilisant leur véhicule en plus de celui de Jayne dans l'optique de les tuer à l'abri des regards, ce afin d'éviter qu'ils ne témoignent contre eux. Revenus en centre-ville, ils avaient largué la Chevrolet Vega de Jayne avant de sauter dans leur voiture pour prendre la fuite.
Forrester donna les noms de trois hommes qui selon lui étaient les auteurs des meurtres de Mark Flemmonds et de Jayne Friedt. Il mena ensuite la police jusqu'à un ruisseau où il aurait jeté l'arme de son double homicide. Cependant, malgré une fouille approfondie du cours d'eau, aucune arme ne fut retrouvée. Willsey interrogea alors l'ex-femme de Forrester. Celle-ci déclara que Donald l'avait conduite quelques jours seulement après le drame vers une zone boisée du côté de Greenwood (nommée aujourd'hui Timber Heights), un endroit connu des riverains pour être le lieu d'ébats amoureux. Puis elle l'avait attendu dans la voiture tandis qu'il était sorti récupérer des douilles d'arme à feu qu'il avait laissées dans le ruisseau en question. Plus tard dans la journée, de retour chez lui, Forrester avait jeté les douilles dans les toilettes. Le détective Willsey obtint alors un mandat pour fouiller la fosse septique de l'ancienne maison de Forrester située en banlieue d'Indianapolis dans le quartier de Maywood, et qui appartenait désormais à un nouveau propriétaire. En août 1985, il y découvrit trois douilles de calibre .38 censées être restées en place pendant huit ans.
Pour la première fois depuis des années, il y eut enfin un espoir que les meurtres de Burger Chef soient résolus. Mais un policier du bureau du shérif fuita aux médias que Forrester coopérait avec son service et de nombreux détails parurent dans la presse. Par conséquent, le 14 novembre 1986, Donald Forrester revint sur ses aveux, affirmant qu'ils lui avaient été extorqués, ce que Willsey démentit. Ayant mit un terme à sa coopération avec la police et aucune preuve directe prouvant qu'il avait commis un seul de ces meurtres, Forrester ne fut jamais inculpé. Il retourna à la prison de Pendleton où il mourut d'un cancer en 2006 à l'âge de 55 ans.
Toutefois, tout ne semblait pas concorder dans les déclarations de Forrester qui avait échoué à deux reprises au détecteur de mensonges. Il s'était avéré par exemple que l'un de ses complices présumés se trouvait en réalité derrière les barreaux la nuit des meurtres. Depuis - hormis Willsey qui croit encore aujourd'hui fermement à son implication - la police a acquis la conviction que ses aveux n'étaient rien d'autre qu'un stratagème destiné à éviter son transfert vers la prison d'État de l'Indiana (Michigan City) réputée plus dure que celle de Pendleton où il purgeait sa peine.
Depuis les aveux rétractés de Forrester, aucune nouvelle piste ne s'est ouverte. Une empreinte palmaire recueillie en 1978 dans la voiture de Jayne Friedt avait matché en 2007 avec celle d'un ami du frère de Mark Flemmonds arrêté des années plus tard pour de simples délits routiers. Mais il s'est avéré que l'individu n'avait rien à voir avec les meurtres.
Malgré des milliers d'heures d'enquête, ainsi que la récompense promise par la chaîne Burger Chef, les coupables n'ont jamais été retrouvés. Aujourd'hui, l'affaire reste officiellement non résolue. Cependant, la police d'État de l'Indiana maintient l'enquête ouverte et fonde beaucoup d'espoir sur les progrès fulgurants en matière d'ADN.
Un enquêteur de la police d'État de l'Indiana, William "Stoney" Vann, l'assurait encore en 2017 : « Il y a toujours un détective affecté aux meurtres de Burger Chef ».
Les bustes en argile des deux suspects ont été conservés et appartiennent désormais à la police d'État de l'Indiana. Un graphiste du département d'art de l'Université Purdue a été embauché pour en créer des versions 3D. La prescription n'existant pas aux États-Unis contrairement à la France, les scellés ont été conservés : costumes de travail Burger Chef brun et orange tâchés de sang, échantillons de cheveux des victimes, empreintes digitales et palmaires, balles de calibre .38 récupérées dans les corps de Davis et Shelton, lame de couteau de chasse de 4.5 pouces ayant servi à tuer Jayne Friedt, jusqu'aux mégots de cigarettes recueillis dans le cendrier de sa Chevrolet Vega.
En 2017, Vann a pris sa retraite après 29 ans de bons et loyaux services. Un mois auparavant, il avait transmis l'affaire au détective Nicholas Alspach, 36 ans, vétéran de la guerre en Irak devenu policier en 2007. Un enfant du pays qui est né et a grandi dans le comté de Johnson ; son grand-père Sherrell était le technicien de scène de crime qui avait relevé l'empreinte palmaire dans la voiture de Jayne.
Le Premier sergent Bill Dalton a été promu commandant des enquêtes du district d'Indianapolis. En plus d'une multitude de tâches importantes telles que la supervision des opérations et l'examen des rapports de cas, il est également chargé de suivre les Cold cases. En 2018, il a annoncé qu'il envisageait d'utiliser une nouvelle technologie médico-légale pour tester les preuves dans l'affaire. Cette annonce fait suite à un plaidoyer public de la sœur de Ruth Shelton, Theresa Jefferies, pour que toute personne en possession d'informations se manifeste.
Toutes les éléments liés à l'affaire ont été regroupées dans deux douzaines de classeurs remplis de notes des enquêteurs, avec en annexe de nombreuses cassettes d'enregistrement d'interrogatoires.
Une page Facebook « Justice for The Speedway Burger Chef Murders » consacré à ce cold case a été créée en 2014 et compte 3 900 abonnés en 2023.
De par sa sauvagerie, la portée médiatique de cette tuerie aurait aisément pu dépasser les frontières de l'Indiana. Mais l'évènement fut sans doute éclipsé par le massacre de Jonestown au Guyana qui eut lieu le 18 novembre, le jour même où la disparition des quatre employés avait été constatée par la police. Plus de 900 ressortissants américains - hommes, femmes et enfants - avaient péri lors d'un suicide collectif orchestré par le révérend Jim Jones, lui-même originaire de l'Indiana. Néanmoins, le quadruple meurtre du Burger Chef avait fait la une des journaux locaux et la psychose s'était installée à Speedway. Aujourd'hui encore, les habitants de la région demeurent hantés par ce lointain et douloureux souvenir. Même les plus jeunes connaissent cette histoire que leur ont raconté parents et grands-parents. "Le crime résonne toujours, affirme à ce titre Connie Ziegler, une historienne d'Indianapolis, et ce pour différentes raisons : l'âge des victimes, la nature effroyable des meurtres et le nombre important de victimes."
Selon la définition du FBI, avec quatre décès ou plus "survenant au cours du même incident, sans période distincte entre les meurtres", les meurtres de Burger Chef peuvent être qualifiés de tuerie de masse.
Stoney Vann a travaillé sur l'affaire Burger Chef de 1998 à 2017. Il s'est intéressé à cinq hommes coupables de braquages de fast-foods à l'époque des meurtres, dont un Burger Chef d'Indianapolis qui fut une de leurs cibles au cours de l'été 1978. Le fait que les malfrats pénétraient systématiquement par la porte arrière à l'heure de la fermeture formait une étrange similitude avec l'assaut du Burger Chef de Speedway quelques mois plus tard.
Ces suspects avaient déjà été interrogés par le passé mais trois d'entre eux sont depuis décédés (le suspect barbu, l'homme du bar de Greenwood, ainsi qu'un autre homme mort assassiné selon les déclarations de Vann). Deux sont encore en vie en 2017 : Timothy P. et John D. Ils seraient restés dans la région, plus précisément dans le comté de Johnson, la juridiction où les corps avaient été découverts.
Mais la police n'a pas assez de preuves physiques pour obtenir une condamnation. "Si nous pouvions le prouver, nous l'aurions prouvé il y a longtemps" a déclaré Vann qui croit dur comme fer en leur implication.
Mel Willsey, 71 ans et toujours en service au bureau du shérif en 2017, rejoint Vann sur le fait qu'il s'agissait en premier lieu d'un vol mais que celui-ci a rapidement dérapé en quadruple meurtre après qu'un employé de Burger Chef ait pu reconnaître l'un des assaillants (si on s'appuie sur le fait que Mark Flemmonds ne devait pas travailler ce soir là, remplaçant au débotté une collègue du nom de Ginger Haggard qui avait pris son congé, ce que les malfrats n'avaient peut-être pas prévu). Il est donc fort probable que si un des employés avait identifié l'un d'entre eux, il y a de grandes chances pour que c'eut été Flemmonds. Mais Willsey ne partage pas pour autant le sentiment de Vann sur l'implication de la "bande des cinq". Pour lui, il s'agirait de l'acte d'un autre gang de criminels incluant à coup sûr Donald Forrester. Il en demeure d'ailleurs toujours persuadé : "Vous savez que quelqu'un a fait quelque chose, et vous ne pouvez pas le prouver. Dans le travail que fait la police, cela arrive tout le temps."
Quoi qu'il en soit, s'il ne fait pas l'ombre d'un doute au sein de l'opinion publique que la tuerie est l'œuvre d'une bande de malfrats, les avis sont partagés concernant le mobile. Certains arguent le règlement de comptes sur fond de trafic de drogue tandis que d'autres avancent qu'il s'agissait ni plus ni moins d'un braquage ayant tourné au massacre.
Mais en 2023, suite à une demande de Kevin Greenlee du podcast « Murder Sheet » en vertu de la Freedom of Information Act, le FBI a publié un dossier expurgé sur l'affaire qui tend à accréditer la première hypothèse[2].
Ce rapport inclut des enregistrements d'appels téléphoniques menaçants reçus par Jayne Friedt pendant des semaines avant son meurtre. Il souligne également que plusieurs employés ont été licenciés peu avant l'incident, probablement en raison de leur consommation de drogue. Un autre employé, en conflit avec Friedt, devait être licencié et ne s'était pas présenté au travail la nuit des meurtres. D'autres détails tels que les témoignages oculaires de deux hommes chez Burger Chef ce soir-là, concordent avec les détails du témoignage de Allen Pruitt, ce témoin oculaire qui avait identifié nommément deux jeunes hommes comme étant les meurtriers avant de revenir sur ses affirmations.
Le bâtiment du Burger Chef situé au 5725 de la Crawfordsville Road a finalement été démoli le 21 mars 2024[3] et malgré les efforts des enquêteurs à faire la lumière sur cette affaire, celle-ci demeure irrésolue.
Au cours de l'été 2018, les habitants de Speedway, ainsi que les proches des victimes, parents et amis, ont collecté des fonds pour planter quatre chênes rouges au Leonard Park afin d'honorer leur mémoire. Chaque arbre est orné d'une plaque avec une courte épitaphe personnalisée. Les donations ont été si importantes qu'elles ont pu permettre d'ajouter un banc en marbre. Le 10 novembre 2018, une semaine tout juste avant le quarantième anniversaire de la tragédie, une petite cérémonie d'inauguration pour les proches des quatre victimes a eu lieu sur le site commémoratif de Leonard Park.
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