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Série de romans de Roger Zelazny De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le cycle des Princes d'Ambre (titre original : The Chronicles of Amber) est une saga de fantasy écrite à partir de 1970 par l'écrivain américain Roger Zelazny et composée de deux séries de cinq romans. Après la mort de l'auteur, la saga est poursuivie par quatre romans, à la demande de ses héritiers[N 1].
Cycle des Princes d'Ambre | |
Auteur | Roger Zelazny |
---|---|
Pays | États-Unis |
Genre | Fantasy |
Version originale | |
Langue | Anglais américain |
Titre | The Chronicles of Amber |
Éditeur | Doubleday |
Lieu de parution | New York |
Date de parution | 1970 – 2004 |
Version française | |
Traducteur | Roland Delouya |
Éditeur | Denoël |
Collection | Présence du futur |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1975 – 2005 |
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La première série, connue sous le nom de cycle de Corwin, relate les aventures du prince Corwin d'Ambre, qui est aussi le narrateur de l'histoire. Elle est constituée des cinq livres suivants :
La deuxième série, connue sous le nom de cycle de Merlin, relate les aventures de Merlin, magicien émérite et informaticien, seigneur du Chaos appartenant également à la maison d'Ambre par son père le prince Corwin d'Ambre. Elle est composée des cinq livres suivants :
Roger Zelazny a écrit plusieurs nouvelles autour du cycle de Merlin :
Enfin, une nouvelle parue dans la revue britannique New Worlds (no 158, ), et titrée « Love is an Imaginary Number » (« L’amour est un nombre imaginaire », trad. J. Bailhache, in Le livre d’or de la science-fiction : Roger Zelazny, Presses-Pocket, 1983, p. 353-360), montre un personnage contemporain — mais qui est peut-être le Titan Prométhée —, fuyant ses ennemis, d’univers en univers, de la même manière que les princes d’Ambre circulent d’Ombre en Ombre. Selon Marcel Thaon, l'anthologiste[1], ce récit « […] est la graine dont poussera toute la série des princes d'Ambre. C’est ici que l’on trouve pour la première fois [sous la plume de Zelazny] une version du thème des mondes ombres à travers lesquels les princes voyagent […]. Le monde idéal platonicien d’où procèdent toutes les Ombres n’est pas défini mais le passage de version en version du monde est très richement décrit, plus peut-être que dans les romans. »
Il s'agit d'une trilogie commandée par les ayants droit de l'écrivain défunt à John Gregory Betancourt. En 2002 est sorti le premier tome de ce prélude des Chroniques d'Ambre, dont l'action se déroule des siècles avant Les Neuf Princes d'Ambre et raconte la création d'Ambre. Son auteur s'est inspiré de notes écrites par Zelazny pour retracer l'ascension d'Obéron.
Les trois tomes qui composent la première trilogie Prélude aux Neuf Princes d'Ambre sont :
Une deuxième trilogie n'a connu qu'un seul tome, Shadows of Amber (non encore traduit) publié en 2005. Le second tome, Sword of Chaos, a été annulé à la suite du décès de l'éditeur Byron Preiss.
Le monde dans lequel se déroulent les romans est centré sur la cité d'Ambre. Ambre a été créé par un seigneur renégat des « Cours du Chaos », Dworkin Barimen.
Les descendants (légitimes ou non) d'Obéron, fils de Dworkin et monarque qui règne sur cette cité, ont le pouvoir de voyager à travers les « Ombres » c’est-à-dire de se projeter, au cours de leurs déplacements, dans une trame d'univers qui correspond, d'une certaine façon, à un monde qu'ils se représentent mentalement de sorte qu'il leur est possible d'accéder à tout lieu qu'ils imaginent. En agissant ainsi ils peuvent accéder aux mondes qu'ils sont en mesure de se représenter et qui, de ce fait, appartiennent à différents univers. Des univers où les lois physiques ne sont d'ailleurs pas forcément identiques à celle qui régissent l'univers d'Ambre et qui peuvent soit contrecarrer soit faciliter leurs entreprises. L'accès aux Ombres n'est pas immédiat, il peut prendre des heures voire plus: il faut modifier peu à peu les caractéristiques de l'endroit (Ombre, Ambre ou Cours du Chaos) où l'on est.
Ils peuvent aussi emmener d'autres personnes (même des milliers) avec eux dans une autre Ombre.
Toutefois, tous ces mondes, parmi lesquels se trouve la Terre, ne sont que des reflets, des ombres du seul lieu stable, Ambre, qui est de ce fait l'objet de bien des convoitises. On notera que cette idée d'Ambre comme unique réalité projetant des Ombres, reprend une réflexion platonicienne selon laquelle le monde des idées, la seule réalité, projette le monde sensible, qui n'en est qu'une ombre (comme le met en scène l'Allégorie de la caverne).
Afin d'entrer en possession de leurs pouvoirs, les princes d'Ambre doivent effectuer un rite initiatique qui consiste à traverser la Marelle d'Ambre (The Pattern en version originale). Ce rite est une épreuve fatigante et dangereuse. Ils peuvent être amené à la retraverser: en effet une fois arrivé au bout de la Marelle, le prince peut se téléporter à n'importe quel endroit.
Ambre a pour emblème une Licorne et représente l'ordre, et la stabilité de l'univers.
Les Cours du Chaos constituent l'autre extrémité de l'univers. Elles sont opposées à Ambre.
Dans les Cours du Chaos, le voyage à travers Ombre se fait pratiquement involontairement[réf. nécessaire]. Alors que la cité d'Ambre est unique et stable, les Cours du Chaos sont en perpétuel bouleversement et sont constituées de nombreuses ombres juxtaposées. Les seigneurs du Chaos (et par héritage, Dworkin et Obéron) sont des êtres métamorphes.
Le Logrus est l'équivalent de la Marelle, sorte de labyrinthe mouvant dont le tracé se modifie sans cesse. Les seigneurs du Chaos ayant franchi le Logrus lors de l'initiation peuvent, en plus du pouvoir de se déplacer à travers Ombre, faire voyager les objets d'ombre jusqu'à eux. Ils peuvent aussi détruire une partie d'une Ombre.
Le Chaos a pour emblème un Serpent.
Dans son Cycle des Princes d'Ambre, Roger Zelazny exploite l’hypothèse d'existence d'univers multiples (aussi désignés par le vocable multivers) envisagée par le physicien Hugh Everett. Hugh Everett a été le premier à utiliser scientifiquement cette hypothèse pour les besoins de sa thèse de doctorat (passée en 1956 puis publiée en 1957) sous la direction de l'un des derniers collaborateurs d'Einstein, John Wheeler, qui adhéra d'ailleurs lui aussi, bien que plus tard, à cette idée. Le physicien Richard Feynman, pragmatique, ne s'est pas posé la question de l'existence ou non des univers multiples ; il les a utilisés comme si le concept allait de soi dans ce que l'on nomme l'intégrale de Feynman ou intégrale de chemin permettant d'effectuer l'intégration de tous les possibles et où tout ce qui ne s'annule pas se dégage en tant que « réalité ». Richard Feynman a été apparemment le premier à mentionner, en approfondissant ce point de vue, la possibilité de réaliser un ordinateur quantique, possibilité dont Merlin s’est inspiré pour bâtir sa « Roue spectrale ».
Roger Zelazny évoque d'ailleurs, par l'entremise de Corwin, deux pistes de réflexion à propos de l'existence d’une multitude d'univers [N 2] :
Il n'existe à ce jour aucune preuve tangible de l'existence ou de la non-existence du multivers (ou encore, si l'on considère notre univers comme un des constituants du multivers, de l'existence ou de la non-existence d'univers autres que celui dans lequel nous existons) ni, par conséquent, de réponses scientifiques à la question de Roger Zelazny.
Dans le cycle de Merlin, Roger Zelazny opte pour la première réponse qu'il exprime à travers la mission que Merlin confie à la Roue spectrale que de classifier et de répertorier les Ombres[réf. nécessaire].
Dans ce multivers, Roger Zelazny traite de quelques concepts philosophiques intéressants sur la nature de l'existence, compare et oppose les idées d'Ordre et de Chaos, et joue avec les lois de la physique. Elles diffèrent d'ailleurs d'Ombre en Ombre. Par exemple la poudre ordinaire[2] ne s'enflamme pas en Ambre, c'est pourquoi les personnages utilisent des épées. D'autres ombres ont le ciel vert et les soleils bleus, les villes du verre, et les mondes de notre propre fiction peuvent venir à la vie.
Le temps s'écoule à une vitesse différente en Ambre, dans les Cours du Chaos et dans les Ombres: par exemple le temps s'écoule environ 3 fois plus vite en Ombre-Terre qu'en Ambre. Mais l'écoulement du temps demeure toujours unidirectionnel: on ne peut défaire ce qui a été fait[3]. Ce paramètre de temps relatif induit des intrigues et des situations complexes dans le fil conducteur de la série, par exemple les prétentions de chaque prince ou encore la détermination de l'ordre des naissances.
Compte tenu de l'intérêt académique que portait Roger Zelazny à la période médiévale de l'Europe, il est possible que les travaux de Henry Brooks Adams sur la construction de la cathédrale de Chartres et de l'aménagement du Mont-Saint-Michel l'aient influencé. Il y a dans la cathédrale de Chartres, à même le sol, un labyrinthe que les fidèles traversent dans un état de recueillement intense et en priant. Beaucoup de descriptions et de détails donnés de ces constructions ont donc pu l'inspirer.
La conclusion du premier livre, "Adieu et bonjour, comme toujours" est une référence au Poème 101 de Catulle. Dans ce poème, le locuteur s'adresse à son frère vers lequel il se rend pour une offrande mortuaire. C'est aussi le nom d'une cérémonie de passation en vigueur dans l'armée. Roger Zelazny a déjà utilisé cette phrase dans sa version d'origine (ave atque vale) dans un autre livre, L'Homme qui n'existait pas.
Obéron, roi d'Ambre, laisse lorsqu'il disparaît au début de la saga, neuf fils qui se déchirent pour le trône. Tous sont dotés d'une force largement surhumaine (ils sont par exemple capables de soulever à deux à mains nues une voiture embourbée), d'une très bonne constitution physique et doublée d'une capacité de régénération (par exemple toutes les blessures de Corwin lors d'un accident de voiture disparaissent au fil du temps; et après avoir eu les yeux brûlés, il retrouve la vue peu à peu). À moins d'être tués ou d'être victimes d'un accident, leur durée de vie est largement supérieure à celle d'un être humain. Cependant, dans son jeu d'écriture, Zelazny les place toujours dans des situations et les fait se comporter de façons bien humaines, et ils sont bien loin de se prendre pour des dieux. Chacun de ces (demi-)frères possède des caractéristiques qui lui sont propres :
Ces neuf princes ont quatre (demi-)sœurs :
Les Princes et princesses d'Ambre ne constituent pas une fratrie unie : des clans se forment et se battent pour le trône laissé vacant par Obéron. Jusqu'au quatrième tome de la série, ces histoires de succession constituent la trame principale. De manière régulière, la famille découvre de nouveaux bâtards d'Obéron dans les différentes « ombres ».
Certains princes ont à leur tour des descendants :
Certaines confusions existent quant à la généalogie des princes et princesses d'Ambre. Par exemple, dans le premier livre[6], l'auteur fait dire à Corwin : « Je découvris alors que nous avions les mêmes parents lui (Random) et moi, ce qui n'était pas le cas pour Eric, Flora, Caine, Bleys et Fiona ». Ce paragraphe n'est pas cohérent avec la trame de l'histoire, comme l'énoncé des droits légitimes d'accession au trône mentionné dans le troisième livre[7]. Des précisions généalogiques sont d'ailleurs apportées tout au long de la décalogie.
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