Mela (Corse-du-Sud)
commune française du département de la Corse-du-Sud De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Mela est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. On la nomme fréquemment Mela-di-Tallano. Situé dans la vallée du Fiumicicoli, le village appartient à la piève de Tallano, en Alta Rocca.
Mela | |
Vue de Mela-di-Tallano | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Corse-du-Sud |
Arrondissement | Sartène |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Alta Rocca |
Maire Mandat |
Albert Mondoloni 2020-2026 |
Code postal | 20112 |
Code commune | 2A158 |
Démographie | |
Gentilé | Mélais |
Population municipale |
31 hab. (2021 ) |
Densité | 6,7 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 41′ 48″ nord, 9° 05′ 41″ est |
Altitude | 663 m Min. 137 m Max. 908 m |
Superficie | 4,63 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Sartenais-Valinco |
Localisation | |
modifier |
Mela, commune de moyenne montagne au climat méditerranéen comportant des étés tempérés, se situe dans la région de l'Alta Rocca, entre le col de Bavella et la Rocca (région de Sartène, traditionnellement dénommée la Plaine), à 39 km au sud-est d'Ajaccio. Elle est historiquement rattachée au canton de Tallano, dont tous les autres villages dominent la moyenne vallée du Rizzanese, de l'autre côté du col Saint-Roch et sa chapelle. Son territoire, d'une superficie de 462 hectares, est bordé, d'ouest en est et du nord au sud, par ceux des communes de Sainte-Lucie-de-Tallano, Altagène et Levie. Bâti sur une éminence à 663 mètres d'altitude[1], en contrebas de la route départementale 268, le village de Mela étale ses maisons anciennes de granit surplombant la vallée du Fiumicicoli et jouxte la piève de Carbini (Levie, Zonza). Il est séparé de son hameau Foce-di-Mela, aux constructions étagées sises à une altitude n'excédant pas 300 mètres, par le Fiumicicoli qui les éloigne de 4 kilomètres à vol d'oiseau et de 18 kilomètres par la route.
La commune est traversée par la rivière du Fiumicicoli, ainsi que par les ruisseaux de San Polu, de Mezzane, de Petra grossa, de Casavecchia et de Culumbella.
Si Mela n'a pas la chance de compter sur son territoire la merveilleuse curiosité qu'est la diorite orbiculaire, roche qui est, au niveau insulaire voire européen, l'apanage de la seule commune limitrophe de Sainte-Lucie-de-Tallano, sa minéralogie ne manque cependant pas d'intérêt. La nature de son terrain est granitique, entrecoupé de masses de grünstein, et l'ingénieur des mines Emile Gueymard y observe, dès 1820, la présence de granit syénitique à longs cristaux d'amphibole noir, pierre qui sert à l'érection des tombeaux et mausolées[2].
Composée de petites montagnes boisées de chênes verts et de maquis, la vallée offre un bel environnement verdoyant de pâturages et de cultures en terrasses.
L'Inventaire National du Patrimoine Naturel[3] recense dans la commune les espèces suivantes :
Nom valide | Nom vernaculaire | Dernière observation | Statut |
---|---|---|---|
Anguilla anguilla (Linnaeus, 1758) | Anguille européenne | 1985 | Présent |
Salmo trutta fario (Linnaeus, 1758) | Truite de rivière | 1985 | Présent |
Sus scrofa (Linnaeus, 1758) | Sanglier | 1985 | Présent |
Mela et son hameau de Foce-di-Mela, séparés par la vallée du Fiumicicoli, sont reliés entre eux et au reste de l'île par les voies suivantes.
Sur le plan historique, le réseau routier de l'île était, jusqu'au milieu du XIXe siècle, peu développé ou, en tout cas, guère carrossable. Les rapports et délibérations du conseil général de la Corse permettent cependant de constater que, curieusement, celui qui menait à Mela fut en relatif bon état avant beaucoup d'autres. Il est ainsi noté, en 1862, que dans l’arrondissement d’Ajaccio, il n’y a pas un seul chemin praticable de bout en bout pour les voitures et que dans l’arrondissement de Sartène, il n’y a que les chemins d’intérêt commun no 55 d’Olmiccia à Poggio, d'une longueur de 1 370 mètres et no 54 de Mela à Altagene, d'une longueur de 2 450 mètres qui soient ouverts sur une largeur de 4,50 m et qui ne nécessitent que des dépenses d’entretien. Ces deux chemins sont fusionnés en 1864 pour devenir le chemin d'intérêt commun no 44 d'Olmiccia à Mela, ancêtre de la portion de la route départementale no 268 qui relie toujours Mela au reste du canton. Son tracé commence sur la route forestière no 4 borne 58,870 km, passe par Olmiccia, Poggio-di-Tallano, où il rencontre à 700 mètres de Poggio le chemin de grande communication no 6 qu’il emprunte jusqu’à Sainte-Lucie-de-Tallano. Il emprunte ensuite la route forestière no 4 entre les bornes 57,550 km et 56,100 km, passe par Saint-André-de-Tallano et se termine à Altagène. L’embranchement de Mela qui commence sur la route forestière no 4 et se termine à Mela fait partie de ce chemin. En 1866, le descriptif relatif à cette voie se fait légèrement moins enthousiaste que quatre ans auparavant puisqu'il est constaté que le chemin no 44 est ouvert sur une longueur de 3 kilomètres et en lacune sur un kilomètre. Le Conseil général, qui se montre étonné qu’une ligne de 4 kilomètres de parcours seulement ne soit pas encore ouverte bien que classée depuis longtemps, explique néanmoins ce retard par le fait que les propriétaires demandent à être indemnisés préalablement à l’occupation des terrains. Il faut attendre le rapport présenté à l'assemblée délibérante en 1880 par le service vicinal pour se réjouir enfin de l’achèvement des travaux qui a complété l’ouverture du chemin no 44, désormais livré à la circulation sur toute sa longueur.
Les voies devancières des actuelles routes départementales no 548 et no 248 furent percées plus tardivement que celle qui menait à Mela et il est à considérer que de simples chemins pédestres permettaient de rejoindre Foce-di-Mela avant la fin du XIXe siècle. En effet, ce n'est que lors de la séance du Conseil général du que M. Giacomoni, représentant du canton de Sainte-Lucie-de-Tallano, dépose le dossier relatif à la construction d’un chemin de grande communication partant des bains de Sainte-Lucie (Caldane) et passant par les hameaux de Foce-di-Mela, Tirolo, Pantano, par la commune de Carbini et aboutissant à la route forestière de Marghese, chemin dont le début des travaux d’ouverture n'est pas attesté avant le . En ce qui concerne l'actuelle route départementale no 248, ce n'est que lors de la séance du que le conseiller général Orsatti émet le vœu que l’administration des chemins vicinaux mette à l’étude le tracé d’un chemin destiné à desservir les hameaux de Casabianca, Matra, Orio, Chialza, Campoli et Bisè, avec prolongement sur Foce-di-Mela et le classement de ce chemin comme embranchement du chemin d’intérêt communal no 28 et qu'il est spécifié que ces hameaux, dont plusieurs constituent à l'époque des agglomérations importantes, sont dépourvus de toute voie de communication.
Mela et son hameau de Foce-di-Mela sont reliés par un sentier muletier qui franchit le Fiumicicoli à la passerelle de Cutulla. Cette dernière a été détruite par deux fois dans l'Histoire. La première destruction fait suite à ce que les contemporains ont qualifié d'ouragan, qui a occasionné une crue du Fiumicicoli le . Les rapports et délibérations du conseil général de la Corse nous montrent que sa reconstruction fut de longue haleine. En dépit d'une première subvention de 250 francs accordée en 1893 par le Département et de la réunion d'une somme de 200 francs prélevée dans le budget de la commune de Mela et de 150 francs dans celui de la commune de Sainte-Lucie de Tallano, dont le hameau de Bisè est desservi par cette passerelle, l'argent manque pour restaurer l'ouvrage. Il faut dire que les devis établis par le service vicinal prévoient une dépense de 3 100 francs dans le cas d'une passerelle en maçonnerie et de 2 100 francs dans celui d'une passerelle en simple charpente. La commune de Mela, qui n'est pas en mesure d'obérer davantage son budget, cherche à se tourner, en vain, vers les établissements de crédit. Par quatre fois, en 1896, 1897, 1901 et 1902, le conseiller général Arrii émet le vœu que l'État ou la collectivité locale vienne en aide à la commune. Les archives ne permettent malheureusement pas de préciser à quelle date exacte le problème a pu enfin trouver une solution. Ce qui est sûr est que la passerelle a bien été reconstruite au XXe siècle puisqu'elle a été une seconde fois emportée par la crue centennale du Fiumicicoli qui a eu lieu du au . L'équipe municipale, alors conduite par Gisèle Chiaverini, semble néanmoins avoir connu moins de déboires que ses prédécesseurs de la Belle Époque pour réunir les financements utiles à une nouvelle reconstruction, la passerelle étant de nouveau empruntable depuis lors.
Au , Mela est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (81 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (85,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (81 %), zones agricoles hétérogènes (9,6 %), prairies (9,4 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de Mela se réfère, dans les langues italo-romanes auxquelles appartient le corse et notamment le dialecte oltramontano parlé dans l'ensemble méridional de l'île, à la pomme, dont l'arbre producteur pousse sur le territoire de la commune. Une autre hypothèse, formulée par l'archiviste du département de la Corse dans les années 1960, Pierre Lamotte, envisage que le terme se rapporterait à un toponyme des anciens Ligures qui signifierait une « éminence ». Ce mot se trouve surtout dans les langues plus anciennes, comme l'akkadien, pour désigner une « hauteur », une « éminence » « melu », comme le prouve la colline devant les maisons de ce village, une forme parfaite rappelant les tumulus étrusques qui dans les temps anciens provoquaient des réactions à caractère religieux. En Corse, on peut citer plusieurs lieux qui portent ce nom, comme le lac de Melu, où il y a peu de chance d'y voir pousser des pommiers, ainsi qu'au col de Mela vers l'Ospidale, au-dessus de Mela di Portivecchju.
Les habitants de Mela sont dénommés, en français les Mélais et en corse les Milesi.
Située non loin du site torréen de Cucuruzzu qui date de l'Âge du Bronze, Mela voit sa fondation se perdre dans les brumes médiévales. L'Histoire de l'île, en cette période qui succède à la chute de l'Empire romain d'Occident est particulièrement mal connue, en raison d'une cruelle absence de sources fiables. Tout au plus sait-on que la Corse devient une terre d'évangélisation sous le pontificat de Grégoire le Grand (590-604), qui y fixe les six diocèses d'Aléria, Mariana, Ajaccio, Nebbio, Sagone et Accia[14]. C'est encore la papauté qui, après les incursions des Maures qui, durant les IXe et Xe siècles, avaient capturé une grande partie de la population pour la mener en esclavage outre-Méditerranée et contraint au retrait dans les montagnes de l'Alta Rocca et d'ailleurs celle qui demeurait en faible nombre sur l'île, tente comme elle le peut d'arbitrer les conflits qui naissent pour la possession de la Corse entre Pisans, Génois et Aragonais du XIe au XVe siècle. Le pape Innocent II partage ainsi, en 1133, l'investiture des évêchés de Corse entre l'archevêque de Pise (pour les évêchés d'Ajaccio, Aléria et Sagone) et l'archevêque de Gênes (pour ceux de Nebbio, Mariana et Accia). Cette politique de bascule est pleinement suivie par les seigneurs locaux, notamment les Cinarchesi du pays de l'Au-Delà-des-Monts (sud de l'île), dont les allégeances aux états extérieurs qui se disputent la souveraineté insulaire oscillent en fonction de leurs intérêts politico-financiers du moment et des réussites guerrières de chacune des puissances maritimes. C'est d'ailleurs au service du dernier de ces tumultueux seigneurs, Rinuccio Della Rocca, qu'un enfant du village, le prêtre Polino da Mela, s'illustrera à la fin du XVe siècle, à une époque où Gênes s'assure définitivement le contrôle de l'île.
L'existence de Mela est attestée dès le XVe siècle puisqu'elle figure sur la plus ancienne carte terrestre de la Corse, qui est datée de 1449 et conservée au musée Correr de Venise. Comme chaque village de la période génoise, Mela est incluse dans le traditionnel système administrativo-religieux des pievi, qui sont au nombre de 70 dans la Corse du milieu du XVe siècle. La pieve, qui est l'équivalent territorial d'une actuelle micro-région et dont l'étymologie dérive du latin plebs (= peuple), regroupe une communauté à la fois dirigée, sur un plan religieux, par un abbé piévan, assisté de vicaires qui officient en qualité de curés dans les parrochie (= paroisses), qui célèbre dans l'église piévane les cérémonies principales du district, et sur un plan fiscal et judiciaire par un podestà, les deux fonctions étant souvent cumulées. Mela appartient sans conteste à la pieve de Tallano, qui dépend de l'évêché d'Ajaccio, même si, comme l'indique Antoine-Marie Graziani, monseigneur Agostino Giustiniani (1470-1536) oublie de mentionner ce rattachement dans sa Description de la Corse[15]. La paroisse constitue elle-même une subdivision communale où les affaires communes sont soumises, en principe, à une assemblée populaire (veduta ou consulta). Il convient cependant de ne pas exagérer un égalitarisme communal qui, comme dans les systèmes observables en Italie continentale ou même dans la France de langue d'oc, est largement atténué par un exercice hiérarchique du pouvoir, si limité que puisse être ce dernier en milieu rural, tant dans son ampleur que dans l'éventail de ses compétences. Le podestà, chargé de l'ordre public et juge de paix, ainsi que le père du commun, administrateur des biens communaux, procèdent de l'élection[16]. Ces fonctions entrent cependant souvent dans un système de quasi hérédité, les élections étant fréquemment contrôlées, sur l'île et même si dans une bien moindre mesure sur le périmètre de l'ancienne Terra dei Signori, par les caporali, notables qui concentrent à leur profit des terres qui, de communes à l'origine, deviennent de plus en plus privées avec le temps.
Si le souvenir précis des titulaires du pouvoir civil dans la commune, à la période génoise, s'est perdu, sur un plan religieux, Mela s'enorgueillit, le , d'une visite apostolique effectuée par Monseigneur Nicolo Mascardi, évêque d'Aléria et délégué du Pape, qui visite l'église paroissiale qu'est alors Santa Maria Assunta. Cent ans plus tard, le , dans le cadre de la visite apostolique effectuée en Corse par Monseigneur Giovanni Battista Spinola, évêque de Luni et Sarzana, l'abbé piévan d'Orezza, Giuseppe Pietri, qui remplit la fonction de visiteur subdélégué, se rend à l'église paroissiale Santo Pietro qui, située au cœur du village et ayant succédé dans l'intervalle à celle de Santa Maria Assunta, n'en souffre pas moins d'un état délabré, que le visiteur justifie par l'état de grande pauvreté d'une communauté qui est, par ailleurs, notée comme majoritairement constituée de gardiens de troupeaux qui demeurent en dehors du village et permettant tout juste, à Pâques, la communion de vingt-cinq personnes[17]. . Au XVIIIe siècle, c'est un cortège royal qui peut être admiré des villageois. Profitant des troubles persistants sur l'île depuis la révolte fiscale de 1729, l'aventurier Théodore de Neuhoff a, en effet, ceint une couronne de chêne et de laurier et été proclamé, sous le nom de Théodore Ier, éphémère Roi de Corse, le . Durant l'été de la même année, cherchant à consolider un pouvoir personnel bien évanescent, il entreprend d'aller à la rencontre des populations du Delà des Monts. Partant de Porto-Vecchio, il souhaite se rendre à Sartène, où il sera d'ailleurs acclamé par la foule à son arrivée[18]. Le chemin qu'il emprunte pour rallier sa destination le fait passer par l'Ospedale. Bloqué deux jours par l'orage à Zonza, il poursuit par Quenza, silencieusement observé par les habitants restés fidèles au parti de Gênes, avant d'être accueilli, le , avec des cris d'allégresse par le village de Mela qui, selon un témoin de l'époque, supplée le faible nombre de ses habitants par des clameurs redoublées[Note 1].
Le traité de Versailles du , qui transfère de Gênes à la France la souveraineté de la Corse, n'opère pas, durant tout le gouvernement royal, de bouleversement majeur dans l'organisation administrative et la vie quotidienne des communautés rurales auxquelles Mela appartient. Cette dernière était d'ailleurs administrée, en 1788, par le Podestà Rocco Mattei et par le Père du commun Susino Chiaverini. Il faut attendre la Révolution pour assister à la volonté de mailler le pays par des structures uniformes sur tout le territoire national. Les lois des , et remplacent les anciennes communautés par des départements, divisés en districts, cantons et communes.
Si le découpage administratif de la période révolutionnaire est avant tout affaire de géographes, l'intermède du Royaume anglo-corse de 1794-1796 connaît une opposition frontale entre villageois de Mela et de Levie pour le rattachement de certaines parcelles à leurs communautés respectives. Les archives en conservent le savoureux récit, par le biais d'une supplique adressée par les officiers municipaux et le Conseil municipal de Mela au Vice-Roi. Il semble que l'affaire se soit principalement soldée par une réponse dilatoire de l'administration vice-royale, leur enjoignant de présenter leur requête dans les formes prescrites. La brièveté du gouvernement anglais n'a sans doute pas permis de pousser plus avant la résolution de cet épineux conflit territorial[Note 2].
Ce n'est cependant qu'à la suite de la grande loi du 28 pluviôse an VIII () que Mela est définitivement érigée en commune, rattachée au canton de Tallano, dénommé canton de Santa Lucia di Tallano en 1828 et devenu, par fusion, depuis 1973 canton de Tallano-Scopamène. La paroisse, quant à elle, continue de dépendre de l'évêché d'Ajaccio qui, à partir du Concordat du , demeure l'unique siège épiscopal de Corse. L'administration de la commune est assurée par ses habitants, selon la législation qui se met en place à partir du Consulat. Ainsi, de 1800 à 1831, le maire et les conseillers municipaux sont nommés par le préfet, à partir d'une liste de confiance. La loi du permet l'élection au suffrage censitaire des conseillers municipaux, parmi lesquels le maire continue d'être désigné par le préfet. Le conseil municipal de Mela se voit néanmoins accorder, grâce à la loi adoptée sous la monarchie de Juillet le , le droit de prendre des décisions exécutoires, renforçant par là même la participation de ses citoyens élus à la vie de la commune. La IIe République consolide cette caractéristique en établissant, entre 1848 et 1851, le suffrage universel masculin pour l'élection du conseil municipal qui désigne, en son sein, le maire. La nomination du maire par le préfet est cependant restaurée sous le Second Empire, avant que la loi votée le sous le régime de la IIIe République n'instaure définitivement l'élection du maire par le conseil municipal. La séparation de l’Église et de l’État, qui intervient en 1905, ne semble pas modifier l'attachement des habitants à son clergé, dans la mesure où Bernardin Chiaverini, curé de Talasani, originaire de la paroisse, réussit à être élu conseiller municipal aux élections du .
Durant le XIXe siècle, certains habitants de la commune enrichissent, de temps à autre, la pratique de la vendetta et illustrent la réputation de caractère ombrageux et sanguin des insulaires, caractéristiques auxquelles la vision romantique de Prosper Mérimée confère, au milieu du siècle, leurs lettres de noblesse.
Le premier siècle de présence française ne modifie pas fondamentalement les us et coutumes, tant paisibles que parfois belliqueuses, de la population locale qui continue, pour tous les aspects de la vie, à s'exprimer en corse ou en toscan. C'est la raison pour laquelle, en dépit du décret du 19 ventôse an XIII () qui impose pour la Corse la rédaction en français de l'ensemble des actes publics ainsi que le recrutement de seuls officiers publics qui soient de langue française, les registres d'état civil de Mela, à l'instar de ceux de la plupart des autres communes de l'île, continuent d'être rédigés en italien jusqu'en 1850.
Il faut attendre les conflits qui viennent souder la Nation, en faisant se côtoyer sous un même uniforme des citoyens français qui demeurent, jusqu'à la IIIe République, majoritairement ruraux et patoisants, pour que la francisation et une relative uniformisation des habitudes quotidiennes ne triomphent. Mela a, en effet, activement participé aux guerres que la France a menées contre ses ennemis[Note 10], contribuant pleinement à « l'impôt du sang » acquitté par l'île sur les différents théâtres d'opération, comme l'attestent les noms des « enfants » de la commune tués au combat. Dès la guerre de 1870-1871, onze hommes du village sont incorporés dans les troupes et l'un d'entre eux, Antoine Dominique Chiaverini, meurt en captivité à Rastadt, dans le Grand-Duché de Bade. La Grande Guerre fauche six combattants mélais que sont Dominique Antoine Chiaverini, Antoine Padoue Mattei, Charles Peroni, Jacques Peroni, Paul Peroni et Philippe Traversari[Note 11]. L'Entre-Deux-Guerres voit grandir le sentiment patriotique qui, face aux revendications irrédentistes du régime mussolinien, mène les insulaires au Serment de Bastia pour la défense de la Corse française. Pris dans cette ferveur nationaliste, le Conseil municipal n'hésite pas à voter une résolution qui demande au Gouvernement de mettre en œuvre une politique nataliste, afin d'opposer à l'Italie populeuse d'alors une démographie suffisamment vaillante[23]. Durant la Seconde Guerre mondiale, le territoire de la commune voit, le , une attaque qui est menée par les Résistants à l'encontre d'un convoi allemand, sur la route qui mène de Mela à Levie. Le conflit n'a pas permis le retour dans leurs foyers d'Ange Toussaint Chiaverini, Antoine Marie Chiaverini, Antoine Pasquin Marcellesi, et Antoine Peroni[Note 12].
Après 1945, Mela est frappée de plein fouet par le phénomène de la désertification rurale, qui abaisse drastiquement le nombre de ses résidents permanents et diminue les cultures et exploitations d'élevage qui constituent son activité économique depuis sa fondation. Le village, depuis lors, se repeuple essentiellement à la période estivale. Une foule particulièrement nombreuse s'est néanmoins réunie, le , lors de la visite pastorale de monseigneur André Lacrampe, évêque de Corse, durant laquelle l'église s'est retrouvée trop étroite pour accueillir l'ensemble des fidèles venus participer à la messe, qui fut pour le coup célébrée sur la place du village.
La municipalité, composée d'un maire et de deux adjoints, assistés de quatre conseillers municipaux, est issue des élections du .
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1800 | 1807 | Paolo Sant'Andrea | ||
1808 | 1815 | Rocco Francesco Mattei | ||
1815 | 1837 | Anton Battista Chiaverini | ||
1837 | 1860 | Paul Nicolas Mattei | ||
1860 | 1878 | Dominique Noël Peroni | ||
1878 | 1881 | Roch Mattei | ||
1881 | 1881 | Antoine Baptiste Chiaverini | ||
1881 | 1888 | Don Jean Peroni | ||
1888 | 1888 | Paul Marie Chiaverini | ||
1889 | 1892 | Antoine Louis Galli | ||
1892 | 1896 | Don Jean Peroni | ||
1896 | 1908 | Antoine Louis Galli | ||
1908 | 1921 | Dominique Peroni | ||
1921 | 1943 | Don Jacques Mattei | ||
1943 | 1948 | Jean Galli | ||
1948 | 1959 | Simon Casanova | ||
1959 | 1965 | Henri Casanova | ||
1965 | 1977 | Pierre Debene | ||
1977 | 1990 | Roch Mattei | ||
1990 | 2001 | Gisèle Chiaverini | ||
2001 | 2008 | Ivan Chiaverini | ||
2008 | 2014 | Antoine Peroni[24] | ||
2014 | En cours | Albert Mondoloni | DVG | Retraité Fonction publique |
De nombreux recours contre les élections municipales ont émaillé l'histoire de la commune depuis le XIXe siècle et ont permis d'enrichir la jurisprudence du Conseil d'État.
Contrairement à sa population de résidents permanents, Mela connaît, depuis 2002, une légère augmentation du nombre des électeurs inscrits sur ses listes électorales.
2002 | 2004 | 2005 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2012 | 2014 | 2015 | 2017 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
64 | 62 | 65 | 60 | 64 | 69 | 68 | 70 | 79 | 78 | 77 |
Mela ne semble pas remplir, jusqu'à présent, les critères pour être éligible à la Marianne d'or du civisme, créée en 2007 par la Fédération nationale des associations d'anciens maires et adjoints de France (FAMAF) en collaboration avec l'Association des maires de France (AMF) pour récompenser les hauts taux de participation des électeurs aux élections nationales. En comparaison avec les moyennes nationales de participation aux différents scrutins organisés depuis 2002, les taux observés dans la commune[33], à quelques exception près, s'avèrent globalement inférieurs pour les consultations nationales et supérieurs pour celles locales, manifestant ainsi la plus grande préoccupation des électeurs pour les enjeux de proximité.
Élection | Nombre de votants à Mela | Taux participation à Mela | Taux de participation nationale | Nombre d'abstentions à Mela | Taux d'abstention à Mela | Taux d'abstention nationale |
---|---|---|---|---|---|---|
Élection présidentielle 2002 1er tour 21/04/2002 | 33 | 51,56 % | 71,60 % | 31 | 48,44 % | 28,40 % |
Élection présidentielle 2002 2e tour 05/05/2002 | 33 | 51,56 % | 79,71 % | 31 | 48,44 % | 20,29 % |
Élections législatives 2002 1er tour 09/06/2002 | 34 | 53,97 % | 64,40 % | 29 | 46,03 % | 35,60 % |
Élections législatives 2002 2e tour 16/06/2002 | 35 | 55,56 % | 60,30 % | 28 | 44,44 % | 39,70 % |
Élections territoriales (régionales reste de la France) 2004 1er tour 21/03/2004 | 41 | 66,13 % | 60,84 % | 21 | 33,87 % | 39,16 % |
Élections territoriales (régionales reste de la France) 2004 2e tour 28/03/2004 | 42 | 67,74 % | 65,66 % | 20 | 32,26 % | 34,34 % |
Élections européennes 13/06/2004 | 21 | 32,81 % | 42,79 % | 43 | 67,19 % | 57,21 % |
Référendum sur le Traité constitutionnel européen 29/05/2005 | 43 | 66,15 % | 69,40 % | 22 | 33,85 % | 30,60 % |
Élection présidentielle 2007 1er tour 22/04/2007 | 42 | 70,00 % | 83,78 % | 18 | 30,00 % | 16,22 % |
Élection présidentielle 2007 2e tour 06/05/2007 | 50 | 83,33 % | 83,97 % | 10 | 16,67 % | 16,03 % |
Élections législatives 2007 1er tour 10/06/2007 | 40 | 66,67 % | 60,40 % | 20 | 33,33 % | 39,60 % |
Élections législatives 2007 2e tour 17/06/2007 | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 60,00 % | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 40,00 % |
Élections cantonales 2008 1er tour 09/03/2008 | 60 | 93,75 % | 64,89 % | 4 | 6,25 % | 35,11 % |
Élections cantonales 2008 2e tour 16/03/2008 | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 56,45 % | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 44,55 % |
Élections municipales 2008 1er tour 09/03/2008 | 60 | 93,75 % | 64,50 % | 4 | 6,25 % | 35,50 % |
Élections municipales 2008 2e tour 16/03/2008 | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 69,00 % | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 31,00 % |
Élection municipale partielle 15/02/2009 | ? | ? | Sans objet | ? | ? | Sans objet |
Élections européennes 07/06/2009 | 28 | 40,58 % | 40,63 % | 41 | 59,42 % | 59,37 % |
Élections territoriales (régionales reste de la France) 2010 1er tour 14/03/2010 | 39 | 57,35 % | 46,36 % | 29 | 42,65 % | 53,64 % |
Élections territoriales (régionales reste de la France) 2010 2e tour 21/03/2010 | 42 | 61,76 % | 50,50 % | 26 | 38,24 % | 49,50 % |
Élection présidentielle 2012 1er tour 22/04/2012 | 43 | 61,43 % | 79,48 % | 27 | 38,57 % | 20,52 % |
Élection présidentielle 2012 2e tour 06/05/2012 | 46 | 65,71 % | 80,34 % | 24 | 34,29 % | 19,66 % |
Élections législatives 2012 1er tour 10/06/2012 | 39 | 55,71 % | 57,22 % | 31 | 44,29 % | 42,78 % |
Élections législatives 2012 2e tour 17/06/2012 | 40 | 57,14 % | 55,41 % | 30 | 42,86 % | 44,59 % |
Élections municipales 2014 1er tour 23/03/2014 | 71 | 89,87 % | 63,55 % | 8 | 10,13 % | 36,45 % |
Élections municipales 2014 2e tour 30/03/2014 | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 62,13 % | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 37,87 % |
Élections européennes 25/05/2014 | 43 | 54,43 % | 42,43 % | 36 | 45,57 % | 57,57 % |
Élections départementales 2015 1er tour 22/03/2015 | 52 | 65,82 % | 50,17 % | 27 | 34,18 % | 49,83 % |
Élections départementales 2015 2e tour 29/03/2015 | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 49,98 % | Élection pourvue au 1er tour | Élection pourvue au 1er tour | 50,02 % |
Élections territoriales (régionales reste de la France) 2015 1er tour 06/12/2015 | 43 | 55,13 % | 49,91 % | 35 | 44,87 % | 50,09 % |
Élections territoriales (régionales reste de la France) 2015 2e tour 13/12/2015 | 48 | 61,54 % | 58,41 % | 30 | 38,46 % | 41,59 % |
Élection présidentielle 2017 1er tour 23/04/2017 | 48 | 62,34 % | 77,77 % | 29 | 37,66 % | 22,23 % |
Élection présidentielle 2017 2e tour 07/05/2017 | 44 | 57,14 % | 74,56 % | 33 | 42,86 % | 25,44 % |
Élections législatives 2017 1er tour 11/06/2017 | 44 | 57,14 % | 48,70 % | 33 | 42,86 % | 51,30 % |
Élections législatives 2017 2e tour 18/06/2017 | 42 | 54,55 % | 42,64 % | 35 | 45,45 % | 57,36 % |
Française depuis le traité de Versailles du , la Corse est soumise à l'application de l'ordonnance prise par le Roi Louis XV le prescrivant un recensement de l'ensemble des maisons du royaume, afin de faciliter le logement des troupes. Mela est comptabilisée, de façon commune avec Zoza avec laquelle elle paraît former un ensemble dans la pieve, dans le recensement Choiseul qui est effectué en 1769. L'ensemble des deux villages comprend alors 170 habitants, dont 36 hommes, 41 femmes, 58 garçons et 35 filles. Sous la Révolution, la loi du prévoit un recensement nominatif. Organisé tous les cinq ans à partir de 1801, bien que parfois retardé ou supprimé en raison des guerres, sa périodicité est allongée à partir de 1946 pour des raisons d'économie. La loi de démocratie de proximité du , qui introduit un système général de recensement permanent par sondage, conserve un recensement exhaustif tous les cinq ans pour les communes de moins de 10 000 habitants. La commune, dont la population, comptabilisée sans l'adjonction de Zoza à partir de 1801, a augmenté tout au long du XIXe siècle jusqu'à atteindre 269 habitants en 1886, a vu sa démographie stagner, au gré de quelques départs vers l'Empire colonial, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, avant de décliner depuis lors en raison d'un phénomène général et massif de désertification rurale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[35].
En 2021, la commune comptait 31 habitants[Note 13], en évolution de +6,9 % par rapport à 2015 (Corse-du-Sud : +6,69 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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31 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La fête de la commune, organisée par l'Association pour la Défense du Patrimoine de Mela, se déroule le , jour de l'Assomption. Elle consiste en un repas qui réunit sur la place du village les résidents permanents et les expatriés qui passent leurs vacances dans le lieu de leurs racines, ainsi que dans l'organisation de jeux destinés aux enfants.
Le prix Polino da Mela, créé en 2003, récompense une œuvre inédite à caractère littéraire, historique, sociologique ou autre, rédigée en français, en italien ou en corse, qui a un rapport avec l'Alta Rocca. Financé par le mécénat privé, il est attribué par un jury composé de personnalités locales. Il a successivement été décerné à :
Année d'attribution | Bénéficiaire | Œuvre | Éditeur | ISBN |
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2004 | Vannina Marchi-Van Cauwelaert | Rinuccio della Rocca (vers 1450-1511) Vie et mort d'un seigneur corse à l'époque de la construction de l'État moderne | Colonna Edition | (ISBN 2-915922-04-7) |
2010 | Francesca Weber-Zucconi | La Dormeuse de l'Alta Rocca (Nouvelles) | Colonna Edition | (ISBN 978-2915922479) |
2011 | Association Korsi Alta Rocca | Ascolta ascolta (Poèmes) | ? | ? |
Un enseignement primaire est dispensé à Mela, dès le premier tiers du XIXe siècle. Achevé en 1887, le bâtiment qui abrite la mairie et l'école primaire de Mela a vu la fermeture de cette dernière en 1962, lorsque la commune s'est mise à voir sa population diminuer de plus de la moitié. La présence d'un instituteur et d'un groupe scolaire à Foce-di-Mela, dont les dates exactes d'institution et de disparition ne sont pas connues, est même attestée par le conseiller Arrii, lors d'une discussion intervenue à la séance du du conseil général de la Corse[38]. Les élèves en âge d'être scolarisés le sont désormais à l'école maternelle et à l'école primaire de Levie, au collège Jacques-de-Rocca Serra-de-Levie et au lycée Georges-Clemenceau de Sartène. Les étudiants de la commune peuvent s'inscrire à l'Université Pascal-Paoli de Corte.
L'établissement de santé le plus proche est le centre hospitalier Antoine Benedetti de Sartène.
Mela, village de moyenne montagne, a développé au cours des siècles une économie fondée sur le pastoralisme et de certaines cultures en terrasses, autour notamment de l'olivier, du châtaignier, de la vigne et de quelques céréales, comme l'atteste le dénombrement royal de 1769. La commune abrite aujourd'hui une exploitation d'élevage de bovins et d'ovins.
L'artisanat et le commerce, attestés au XIXe siècle, qui s'articulaient autour d'ateliers de maçonnerie, de menuiserie, de cordonnerie, de ferronnerie, d'une épicerie et même d'une buvette, mentionnée explicitement en 1883, tenue par Matthieu Santoni, n'ont pas résisté à la désertification rurale d'Après-Guerre qui a privé le village de toute boutique.
Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[41].
L'héraldiste Demartini a composé, dans la seconde moitié du XXe siècle, le blason de la commune qui reprend les éléments traditionnels des armoiries des Cinarchesi, famille à laquelle se rattachaient les seigneurs della Rocca, à savoir le château et la balance, qui symbolisent respectivement la force militaire et le droit de rendre justice.
La reprise de ces éléments historiques rappelle l'appartenance de Mela à l'ancienne Terra dei Signori (Terre des Seigneurs) qu'était le Pumonte (Pays de l'Au-delà des Monts), dont, contrairement à la Terra del Comune du Nord de l'île, le fonctionnement seigneurial s'opposait à l'exercice d'un pouvoir trop direct par la république de Gênes, en dépit des alliances précaires qui étaient souvent conclues entre les Seigneurs du Sud, la Couronne d'Aragon ou bien la Superbe[42]. La trop grande autonomie que souhaitaient conserver sur leurs terres les Seigneurs Cinarchesi devait d'ailleurs conduire Gênes à les éradiquer entre la fin du XVe siècle et le tout début du XVIe siècle.
Par cet hommage rendu aux perdants magnifiques que furent les Cinarchesi, la commune de Mela renoue la chaîne des temps en honorant les structures politiques qui présidaient aux destinées de son territoire lors de l'époque probable de sa fondation. En termes héraldiques, le blason de Mela se définit comme étant : « Parti de sinople et d'argent, le premier à la tour d'argent, le second à la balance de sable ».
Blason | Parti: au 1er de sinople au clocher du lieu d'argent, mouvant de la pointe et ajouré du champ, au 2e d'argent à la balance de sable[46]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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