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comédienne syrienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
May Skaf (en arabe مي سكاف), parfois écrit May Scaff ou Mai Skaf, est une actrice syrienne, née le à Damas et morte le à Dourdan (Essonne, France).
Vedette de la télévision dans son pays, elle est devenue un symbole de la révolte syrienne de 2011.
May Skaf naît à Damas le [1],[2] d'une mère chrétienne et d'un père musulman[3]. Elle est influencée par le dramaturge syrien Saadallah Wannous, qu'elle considère comme un père spirituel[2]. Durant son adolescence, elle embrasse la cause palestinienne[2].
Elle suit des études de littérature française[4] à l'université de Damas[2]. Durant ses études, elle développe un intérêt pour le jeu et se produit dans plusieurs pièces jouées au théâtre de l'Institut culturel français[2]. Elle est repérée en 1991 par le réalisateur Maher Kaddo, qui lui offre un rôle dans son film Sahil al jihat, qui sort en 1993[5]. Entre-temps, elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1992 avec un rôle secondaire dans une série syrienne adaptée du roman policier La Dernière Énigme d'Agatha Christie[2].
Si sa carrière d'actrice n'est pas prolifique d'un point de vue quantitatif, elle marque les esprits pour les rôles souvent complexes qu'elle interprète[2]. Ainsi, elle incarne notamment une femme qui manifeste pour se rebeller contre son frère conservateur, une guerrière qui résiste à la torture, ou encore une mère qui élève seule sa fille et s'oppose aux abus de son mari[2].
En 2004, elle crée Teatro, un centre d'enseignement d'art dramatique qui propose des méthodes non traditionnelles qui contrastent avec la rigidité et les contraintes du principal institut d'art dramatique du pays[2].
Dans une tribune publiée dans plusieurs médias arabes en , elle soutient la révolte syrienne de 2011[6]. Elle participe ensuite à une manifestation d'intellectuels à Damas[7]. Le , elle est arrêtée à Damas par les forces de sécurité, parmi trente écrivains, journalistes et artistes[8] ; tous sont libérés quelques jours plus tard[9]. Elle devient alors un des symboles de la révolte[10] et est surnommée « Fleur de la révolution »[7]. Elle est à nouveau arrêtée en 2012, ce qui la conduit à envisager un exil[2]. Par ailleurs, par représailles, les autorités ferment son centre Teatro[2].
Malgré une interdiction de voyager, elle parvient à quitter son pays en 2013 pour la Jordanie et vit à Amman avec son fils jusqu'en 2015[2]. Ensuite, elle rejoint la France[7] et s'installe à Dourdan[1], dans l'Essonne. Elle bénéficie de l'aide de l'association L'Atelier des artistes en exil[1]. Elle envisage également de reconstituer son centre Teatro pour en faire « un lieu d'espoir et de créativité pour les réfugiés syriens »[2]. À distance, elle continue à s'opposer au régime de Bachar el-Assad, en participant à des manifestations à Paris ou en publiant des messages sur les réseaux sociaux[7].
Le , elle meurt à Dourdan[11],[12], sans doute des suites d'un arrêt cardiaque[13] ou d'un anévrisme[14]. Une enquête est engagée pour préciser les circonstances de sa mort[7]. De nombreuses personnalités lui rendent hommage[7].
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