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ethnographe et exploratrice britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Mary Henrietta Kingsley, née le à Londres et morte le à Simon's Town, dans la Colonie du Cap, est une exploratrice et une ethnographe britannique qui s'est fait connaître par ses publications et ses conférences rapportant ses voyages en Afrique occidentale et équatoriale, elle est également la première personne européenne à pénétrer dans certaines parties reculées du Gabon. Ses récits ethnographiques ont contribué à l'amélioration de la connaissance scientifique de la culture des peuples de l'Afrique subsaharienne. S'intéressant aussi à la faune, elle récolte plusieurs nouveaux taxons de poissons, de reptiles et d'insectes.
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
Domiciles |
Sierra Leone (à partir de ), Ghana (à partir de ), Afrique du Sud |
Activités |
Exploratrice, collectionneuse de plantes, écrivaine, anthropologue, infirmière, suffragiste |
Père |
Henry Kingsley (en) |
Distinction | |
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Archives conservées par |
Mary Henrietta Kingsley naît le à Islington, dans la banlieue de Londres, fille de George Kingsley (en), médecin est aussi écrivain de récit de voyage, et de Marie Bailey, ancienne gouvernante[2] Elle est la nièce de l'écrivain Charles Kingsley et du romancier et voyageur Henry Kingsley (en)[2]. La famille s'installe à Highgate. Son père s'absente régulièrement pour accompagner en tant que médecin particulier des familles de l'aristocratie, dans des voyages, et met à profit ses voyages pour recueillir du matériel ethnographique[2]. La famille de Mary mène une vie isolée et Mary est une enfant silencieuse qui recherche peu la société. Elle participe aux travaux de la maison et au recherches anthropologiques de son père. Elle n'est pas scolarisée, mais lit beaucoup, puisant des ouvrages d'histoire naturelle et de sciences dans la bibliothèque paternelle[2].
En 1879, la famille s'installe à Bexleyheath, dans le Kent, puis à Cambridge en 1886. Son frère Charles est étudiant à Christ's College et Mary est en contact avec le monde universitaire. Elle se lie notamment avec Francis Burkitt et Agnes Smith Lewis, et elle peut développer ses propres compétences académiques. Elle fait son premier voyage à l'étranger en 1888, lorsqu'elle passe une semaine à Paris avec une amie de la famille[2]. Elle consacre les quatre années suivantes à ses parents dont la santé s'est nettement détériorée, en effet, son père meurt en et sa mère en avril de la même année. Elle prend des vacances aux Canaries, en et peut enfin investir pleinement les domaines auxquels elle s'est depuis longtemps intéressée, notamment l'Afrique, sa population et ses richesses.
Le navire fait escale à Freetown, en Sierra Leone, le , puis continue sa route vers le Luanda[2]. En , elle atteint Cabinda où elle passe deux semaines dans le comptoir de Richard Dennett et prend des notes qui formeront la préface de l'ouvrage de ce dernier, Notes on te Folklore of the Fjort — French Congo[3].
Mary Kingsley, quitte l'enclave de Cabinda pour se rendre à l'État indépendant du Congo[4], propriété privée placée sous l'autorité arbitraire du roi des Belges, Léopold II. Elle y constate les sévices commis contre la population autochtone : travail forcé et autres atrocités. Méfaits que Joseph Conrad dénoncera ultérieurement dans son livre Heart of Darkness (Au cœur des ténèbres). Elle découvre également les ravages causés par le climat équatorial particulièrement débilitant et la maladie du sommeil. Le climat est également source de mélancolie et même de suicides. Elle recueille les explications animistes pour lesquelles tout a une cause naturelle[5]. Mary Kingsley remonte le fleuve Congo pour rejoindre le Lagos. Le cargo qui mouillait dans l'embouchure du fleuve lève l'ancre pour atteindre le port de Matadi qui est à une distance de 140 miles de l’océan. À Matadi, Mary Kingsley emprunte le train dont la ligne a été construite pour convoyer l'ivoire et le caoutchouc venus de l'arrière-pays. De retour, elle et le capitaine John Murray décident de quitter un pays où règnent la violence et l'insécurité pour naviguer vers le Congo français[6].
Au cours de la seconde guerre des Boers, Mary Kingsley se porte volontaire comme infirmière et s'embarque pour l'Afrique du Sud. Elle meurt de la typhoïde dans la ville de Simon, où elle soignait des prisonniers Boers. Selon ses dernières volontés, son cercueil, recouvert du drapeau britannique pour marquer le caractère officiel de ses funérailles, est jeté à la mer au large des côtes africaines[7].
Mary Kingsley a rapporté de ses voyages 65 spécimens de poissons et 18 reptiles. Parmi ceux-ci figurent plusieurs nouveaux taxons, dont une espèce et seize sous-espèces de poissons[8], un serpent et huit insectes. Trois de ces poissons seront nommés en son honneur : Ctenopoma kingsleyae, Mormyrus kingsleyae (es) et Alestes kingsleyae. D'autres espèces étaient connues ou avaient déjà été décrites, mais sont accueillies avec reconnaissance par le musée d'histoire naturelle de Londres, qui n'en possédait pas de spécimen[8].
Dans son deuxième livre, West African Studies (1899), elle propose une nouvelle organisation politique pour l'Afrique de l'ouest. Soutenant fortement l'impérialisme britannique, elle pense toutefois que la méthode proposée, un renforcement des structures d'État, n'est pas la bonne, et qu'il vaudrait mieux s'appuyer sur le commerce pour asseoir l'hégémonie de la Couronne. Par contre, elle s'oppose à la vision continentale des peuples africains, manifestant un grand respect pour ce qu'elle voit comme des différences, mais pas une infériorité[9].
En Angleterre, elle se montre hostile au droit de vote des femmes et aux féministes victoriennes, selon Jean Sévry, « On aurait pu s’attendre, de sa part, à beaucoup de sympathie [envers les suffragettes]. Mais c’est le contraire qui se produit. Elle est foncièrement hostile à toute cette agitation sociale qu’elle trouve passablement ridicule[10]. »
Pour Anne Hugon, ces prises de position viennent du fait que « pour mieux se faire accepter, elle prend grand soin de ne pas se déclarer féministe et professe un conservatisme pour des rôles sociaux de sexe qu'elle a personnellement bafoués avec application »[11].
La Royal African Society est fondée en 1901, en mémoire de Mary Kingsley et afin de « favoriser une meilleure compréhension de l'Afrique au Royaume-Uni »[13].
En 1903, à l'initiative de John Holt, la Liverpool School of Tropical Medicine (en) (LSTM) crée la médaille Mary Kingsley décernée annuellement à des personnes qui ont contribué à la prévention des maladies tropicales[14]. Le premier récipiendaire est en 1905 Patrick Manson, un des pionniers de la médecine tropicale.
Une série télévisée, diffusée en 2007 par la ZDF, Tropenfieber, évoque les expéditions africaines de Mary Kingsley[15].
Les archives de Mary Kingsley sont déposées et consultables auprès des bibliothèques de l'Université Yale, dans la section archives et manuscrits[16] et de l'université de Liverpool, dans la section collections spéciales et archives[17].
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