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femme politique romaine du Xe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marozie, née Maria, et également connue sous le nom de Mariuccia, Mariozza ou Marousie de Tusculum (vers 890-932/937), fille de Théophylacte et Théodora Ire l'Ancienne, était une noble romaine qui fut la maîtresse du pape Serge III et à qui le pape Jean X donna les titres de senatrix (« sénatrice ») et de patricienne de Rome, ce qui ne s'était jamais vu auparavant.
Comtesse | |
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Reine | |
Senatrix (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Marozia |
Activité |
Reine régnante |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie |
Théodora II de Tusculum (d) |
Conjoints |
Albéric Ier (de à ) Guy de Toscane (de à ) Hugues d'Arles () |
Enfants |
Selon Liutprand de Crémone et d'autres chroniqueurs pro-formosiens, elle eut de Serge III un fils qui devint le pape Jean XI (906-936).
Elle illustra la période dite de la "pornocratie pontificale".
Marozie naquit vers 890. Elle était la fille du consul romain Théophylacte, comte de Tusculum, et de Théodora, qui détenait à Rome le pouvoir réel ; Liutprand de Crémone parle d'elle comme d'une « prostituée éhontée... [qui] a exercé le pouvoir comme un homme sur l'ensemble des citoyens romains ».
À l'âge de quinze ans, elle devint la maîtresse de Serge III, cousin de Théophylacte, dont elle avait fait la connaissance quand il était évêque de Porto. Tous les deux eurent un fils, Jean (le futur pape Jean XI). C'est du moins ce que l'on trouve dans deux sources contemporaines, le Liber Pontificalis (commencé en 500, il comporte des biographies jusqu'à Pie II, décédé en 1464) et les Antapodosis sive Res per Europam gestae (958-962) de Liutprand de Crémone (c. 920-972). Mais une troisième source contemporaine, l'annaliste Flodoard (c. 894-966), donne Jean XI comme le frère d'Albéric II, qui était le fils de Marozie et de son mari Albéric Ier. Par conséquent Jean XI peut lui aussi avoir été leur fils.
En tout état de cause, Marozie épousa Albéric Ier, duc de Spolète, en 909, et leur fils Albéric II naquit en 911 ou 912. Finalement, Albéric Ier fut tué à Orte en 924 et les grands propriétaires romains avaient ainsi remporté une victoire complète sur la bureaucratie traditionnelle représentée par la curie papale. Rome était pratiquement sous contrôle laïque, c'était historiquement le nadir de la papauté.
Marozie, afin de contrer l'influence du pape Jean X (dont l'hostilité du chroniqueur Liutprand de Crémone en fait l'amant de sa mère), épousa ensuite l'adversaire du pontife, Guy de Toscane, qui aimait sa jolie femme autant qu'il aimait le pouvoir. Ensemble, ils attaquèrent Rome, se saisirent de Jean X au Latran et l'emprisonnèrent au château Saint-Ange. Il se peut que Guy l'ait étouffé avec un oreiller en 928 ou tout simplement qu'il soit mort de privations ou de mauvais traitement. Après ce coup d'État, Marozie prit le pouvoir à Rome. Les papes qui suivirent, Léon VI et Étienne VII qui mourut assassiné, ne furent l'un et l'autre que ses marionnettes. En 931, elle réussit même à imposer son fils comme pape, sous le nom de Jean XI, alors qu'il n'avait que vingt et un ans. Marozie gouvernait à la place de son fils, et pourrait être à l'origine de la légende de la Papesse Jeanne[1],[2].
Son deuxième mari étant mort en 929, Marozie négocia un mariage avec le demi-frère de celui-ci, Hugues d'Arles, qui avait été élu roi d'Italie. Hugues avait déjà une femme, mais ce mariage fut annulé, afin que Hugues et Marozie pussent convoler. Mais Albéric II, le propre fils de Marozie, prit la tête de l'opposition aux deux nouveaux maîtres. En 932, il fit un coup de force, au moment même des cérémonies du mariage, et emprisonna sa mère jusqu'à sa mort. Hugues réussit à s'échapper de la ville.
Marozie mourut en prison, entre 932 et 937. Elle avait eu le grand malheur d'avoir contre elle des détracteurs éloquents. Le Liber Pontificalis et la chronique de Liutprand de Crémone sont les principales sources pour les détails de sa vie.
Albéric II devint à son tour père d'Octavien, le futur Jean XII, qui fut élu pape en 955. Les papes Benoît VIII, Jean XIX, et Benoît IX, de la famille des Tusculani, furent aussi des descendants de Marozie. De Guy de Toscane, elle avait eu une fille nommée Berta Théodora, qui resta célibataire.
Edward Gibbon a écrit que « Le crédit qu’eurent alors deux sœurs prostituées, Marozia et Théodora[note 1], était fondé sur leurs richesses et sur leur beauté, sur leurs intrigues amoureuses ou politiques : la mitre romaine était la récompense des plus infatigables de leurs amants, et leur règne a pu faire naître, dans les siècles d’ignorance, la fable d’une papesse. Un bâtard de Marozia, un de ses petits-fils et un de ses arrière-petits-fils, descendant du bâtard (singulière généalogie), montèrent sur le trône de saint Pierre ; et ce fut à l’âge de dix-neuf ans que le second d’entre eux devint le chef de l’Église latine[3]. » À partir de cette description, le terme de « pornocratie pontificale » a été associé à la domination effective à Rome de Théodora et de sa fille Marozie par l'intermédiaire des hommes qui n'étaient que leurs jouets.
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