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communiste néerlandais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marinus van der Lubbe, né le à Leyde[1] (Pays-Bas) et mort le à Leipzig (Allemagne), est un syndicaliste néerlandais, auteur présumé de l'incendie du Reichstag à Berlin dans la nuit du 27 au , quelques semaines après la nomination d'Adolf Hitler à la chancellerie. Condamné à la peine de mort pour haute trahison, il est exécuté le par décapitation. L'incendie du Reichstag servit de prétexte à Hitler pour établir la dictature qu'il prévoyait.
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Marinus (Rinus) van der Lubbe |
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Condamné pour |
Les parents de Van der Lubbe étaient séparés et sa mère est morte lorsqu'il avait douze ans. Il a grandi dans la famille de sa demi-sœur.
Marinus van der Lubbe a commencé à l'âge de 20 ans une formation de maçon. En raison de sa force physique, il était surnommé « Dempsey » par ses amis. À la suite d'un accident de travail en 1925 et à cause du handicap oculaire qui en a résulté, il n'a pas pu continuer à exercer cette profession. Au cours des années suivantes il adhère à un petit groupe d'ultra-gauche : l'Opposition ouvrière de gauche (LAO). Cette dernière est favorable aux actions minoritaires.
Après une altercation avec sa sœur, il déménage à Leyde en 1927 et y fonde la maison Lénine, un lieu de rencontres et de conférences politiques. À Leyde, Van der Lubbe a des démêlés avec la police : ainsi en 1930 il doit faire deux semaines de prison pour avoir cassé des vitres des bureaux de l'aide sociale.
Van der Lubbe s'éloigne toujours plus des communistes parlementaristes qu'il considère trop peu radicaux et trop peu combatifs. Il privilégie l'action directe.
Entre 1928 et 1932, Van der Lubbe voyage à travers l'Europe. Il ne peut réaliser son souhait de se rendre en Union soviétique, car l'entrée lui est refusée.
Il se radicalise ensuite et devient conseilliste. Malade, Marinus van der Lubbe est condamné à devenir aveugle d'après les médecins. En , il se rend à Berlin et tente d'incendier plusieurs bâtiments[2].
Immédiatement arrêté par la police au cours de l'incendie du Reichstag, Marinus van der Lubbe est de plus accusé par le Parti communiste d'Allemagne (KPD) d'avoir été manipulé par les nazis : cette propagande stalinienne le décrit comme un déséquilibré. Les conseillistes organisent sa défense et créent un Comité international Van der Lubbe qui est également soutenu par le mouvement anarchiste.
Le , le juge Wilhelm Bünger (en) représentant le tribunal du Reich condamne Marinus van der Lubbe à la peine de mort pour « incendie criminel couplé à une tentative de renverser le gouvernement ». Ses co-accusés communistes (Torgler (en), Dimitrov, Popov (en) et Tanev) sont relaxés faute de preuve, ce qui n'empêche pas le juge Bünger d'affirmer que c'est bien le KPD qui est derrière l'incendie du Reichstag[3].
Le , le procureur Karl August Werner (en) vient annoncer à van der Lubbe que le président Hindenburg a rejeté son recours en grâce. Le lendemain matin, à 7 h 30, il est guillotiné par le bourreau Alwin Engelhardt dans la cour du tribunal de district de Leipzig[4],[5].
Ce jugement est cassé le par un tribunal de Berlin qui, à titre posthume, condamne van der Lubbe à huit ans de prison pour « tentative d'incendie avec effraction ». Treize ans plus tard, Robert Kempner (un des procureurs américains des procès de Nuremberg) en obtient l'acquittement. Ce verdict est cassé un an plus tard en appel.
La condamnation est officiellement jugée « illégale » par les services du procureur fédéral allemand le [6], en application d'une loi de 1998[7]. Cette décision ne se prononce pas sur la culpabilité ou l'innocence de van der Lubbe, mais se fonde sur le fait que le verdict avait des motifs politiques[8] et reposait sur des « prescriptions injustes spécifiquement national-socialistes ».
Jean Le Bitoux, journaliste et militant, évoquait dans un article du journal français Libération paru en 1999 l'accusation d'homosexualité qui aurait été portée par les nazis contre van der Lubbe[9].
Depuis la fin de la période nazie, la thèse de l'homosexualité de van der Lubbe a été remise en question par plusieurs chercheurs et historiens. L'historien Anson Rabinbach a en fait montré que ces allégations ont été inventées par la propagande communiste : les communistes allemands se sont rapidement distanciés de van der Lubbe. Deux mois après l'incendie du Reichstag, le propagandiste Willi Münzenberg et les principaux membres du Parti communiste d'Allemagne publient le Livre brun traduit en 17 langues. Il traite des atrocités des nazis, mais contient également une campagne diffamatoire contre les communistes du Conseil néerlandais. Ainsi, il est mensongèrement affirmé que van der Lubbe a agi sur commande ou, tout au moins, après avoir consulté les nazis. De plus, ils l'accusent d'avoir été un « garçon de plaisir » (« Lustknabe »)[10].
Willem Elsschot, écrivain belge de langue néerlandaise, a écrit en 1934 un poème sur Marinus van der Lubbe, dans lequel il se montre peu optimiste quant à son sort et où il critique la barbarie de la peine capitale[11].
Dans La Résistible Ascension d'Arturo Ui, pièce allégorique de Bertolt Brecht sur l'ascension d'Hitler au pouvoir, Marinus van der Lubbe apparaît sous le nom de Fish. Brecht y défend la thèse selon laquelle Marinus van der Lubbe a été manipulé par les nazis, à qui l'incendie devait servir de prétexte pour prendre des mesures anti-communistes[12].
Stephen Spender, poète anglais, a écrit un poème Van der Lubbe.
Pour plus de détails quant aux différentes interprétations, voir : Incendie du Reichstag.
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