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Venu du Mouvement social italien, Marco Tarchi mène une génération de militants et d'intellectuels (celle de la «Nouvelle Droite» italienne) vers une critique des thèmes traditionnellement associés à la droite, et de nouveaux horizons idéologiques[2], pour aboutir, à l'instar d'Alain de Benoist, à une mise en question de la droite sous toutes ses formes[3].
Sa démarche a consisté à ouvrir un dialogue avec des penseurs de gauche[4] pour dépasser les grandes idéologies de la modernité en vue d'une nouvelle culture post-moderne[5].
Très critique du libéralisme occidental en général et du gouvernement Berlusconi en particulier, le politologue fut fréquemment consulté par l'AFP à la faveur des élections italiennes de 2008[6].
Marco Tarchi est par ailleurs le directeur de la revue philosophique Diorama Letterario.
Partito unico e dinamica autoritaria. Naples: Akropolis, 1981
Italy: the Northern League, in L. de Winter e H. Türsan (a cura di), Regional Parties in Western Europe. Londres: Routledge, 1998
Estrema destra e neopopulismo in Europa, in Rivista Italiana di Scienza Politica, 2, 1998
Italy: Early Crisis and Collapse, in D. Berg-Schlosser e J. Mitchell (a cura di), Conditions of Democracy in Europe, 1918-1938. Londres: Macmillan, 2000
«On a commencé à parler en Italie de "nouvelle droite" en 1974, à l'occasion de la parution du premier numéro d'une revue politico-satirique, La Voce Della Fogna (La voix de l'égout), dont j'étais alors le directeur. L'étiquette a été inventée par la presse afin de souligner la nouveauté du style et du contenu de cette publication, comme des autres initiatives qui l'ont suivie: une nouveauté qui paraissait surprenante dans le contexte politique et intellectuel d'où elle émergeait - à savoir le MSI. On ne s'attendait pas à ce que des jeunes couramment définis comme «de droite» aient envie d'affronter des thèmes étrangers à la tradition de leur milieu d'origine, et encore moins qu'ils le fassent en utilisant un langage novateur. En réalité, il s'agissait là du premier signe de l'évolution d'un groupe assez vaste (quelques milliers de membres des organisations de jeunesse du MSI), qui éprouvait un malaise déclaré à se voir classer "à droite" et qui n'acceptait la dénomination nuova destra qu'avec de fortes réserves.» («Italie, Europe et Nouvelle Droite», Éléments, n°94, février 1999).
«En plus d'une occasion, lors d'entretiens avec des journalistes, j'ai expliqué à mes interlocuteurs que je me sentais également éloigné de toutes les droites et de toutes les gauches qui existent aujourd'hui en Italie, mais qu'en référence à une série de préoccupations communes ( justice sociale, rapport homme-nature, défense du droit des peuples à l'autodétermination, hostilité au mode de vie capitaliste, multiculturalisme, solidarisme, etc.), je me sentais plus proche d'une gauche possible que de toutes les droites ayant à ce jour existé. Curieusement, ce point de vue n'a jamais été repris par les journalistes auprès desquels je l'avais exprimé!» (Ibid.).
Cette démarche d'ouverture fut inaugurée en 1982 par un débat avec Massimo Cacciari, alors député communiste. L'initiative fit polémique et suscita une campagne de presse en Italie.
«Pour trouver quelques signes encourageants, il faut regarder, sans illusion ni enthousiasme facile, à gauche: c'est là que germent les ferments de quelques suggestions culturelles intéressantes. Ainsi, les penseurs anti-utilitaristes sont publiés par Bollati Boringhieri, les auteurs communautariens par Feltrinelli, les théoriciens de l'écologisme intégral par d'autres maisons de gauche. (...)
Je crois que toutes les grandes idéologies du XXesiècle, sans exclusion, ont fait faillite dans la tâche qu'elles s'étaient assignée de décliner un nouveau modèle de civilisation adapté aux exigences de notre temps et capable d'améliorer les conditions matérielles et spirituelles d'existence des peuples. Mais je pense aussi que dans le débat intellectuel se sont progressivement accumulées quelques idées positives, qu'il faut reprendre, mettre à jour et combiner entre elles selon un critère novateur. On retrouve certaines de ces idées à droite, d'autres à gauche, d'autres encore ailleurs: le problème est de savoir en tirer des synthèses à la hauteur de nos projets.» (Ibid.).