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philosophe belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marc Richir, né le à Couillet en Belgique et mort le à Avignon en France, est un philosophe belge, ayant vécu la majeure partie de sa vie dans le sud de la France.
Naissance | |
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Décès |
(à 72 ans) Avignon |
Nationalité | |
Formation | |
École/tradition |
Phénoménologie, philosophie transcendantale, philosophie européenne |
Œuvres principales |
Au-delà du renversement copernicien, Phénoménologie et institution symbolique, Du sublime en politique, Méditations phénoménologiques, La naissance des dieux, Phénoménologie en esquisses, Variations sur le sublime et le soi, Propositions buissonnières |
Issu de la physique, initié à la pensée philosophique à travers Kant, Descartes, et d'autres comme Max Loreau, il se spécialise en phénoménologie et devient enseignant-chercheur. Il travaille également pour les éditions Jérôme Millon.
Son œuvre, abondante — vingt-quatre ouvrages et plus de deux cents articles[1] —, se situe à la croisée de multiples champs de recherche, de l'anthropologie politique à la pensée mathématique en passant par l'esthétique et les psychopathologies. Il se considère comme un héritier d'Edmund Husserl. Mais s’il demeure attaché à l’esprit de la phénoménologie husserlienne, il n’en reprend pas la lettre[2][source secondaire nécessaire].
Défiant vis-à-vis du tournant heideggerien[3], il refuse de "se mettre à la page" philosophique[réf. nécessaire]. Son œuvre reçoit un accueil pour le moins mitigé. Quand d'autres déjà prétendaient accomplir la phénoménologie en la dépassant, la résorber dans son dehors ou son fondement présumé (que ce soit en faveur d'une métaphysique de la nature, de la donation ou de la Vie majuscule, d'une pensée théologique ou résolument cosmologique)[4], Richir lui, faisait le vœu d'exhumer le statut du ''phénoménologique'' en tant que tel. Il s'intéresse ainsi au "contenu" du phénoménologique, sa teneur (les phénomènes comme rien-que-phénomènes, en amont des vécus intentionnels émergeant de leur déformation) autant que sa méthode (en tant que voie d'accès au registre d'expérience le plus archaïque), et sans rien négliger de ces "territoires" que Husserl, et à sa suite Eugen Fink ou Maurice Merleau-Ponty, auraient laissé en friche. Refonte plutôt que re-fondation[5], la phénoménologie richirienne paraissait vouée à demeurer "en marge" des grandes orientations fixées par ses contemporains[6].
Il est aujourd'hui considéré comme l'un des phénoménologues les plus importants de sa génération[7].
Géologue amateur, physicien diplômé, puis enfin philosophe, le parcours intellectuel de Richir semble jalonné de bifurcations.
Après un mémoire de maîtrise consacré à Edmund Husserl en 1968[8], il soutient sa thèse en 1973, consacrée à Johann Gottlieb Fichte et Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling[9].
En 1976, il déménage en Provence, dans le Vaucluse, avec sa famille.
Il occupe les fonctions de chercheur qualifié au Fonds de la recherche scientifique (Belgique), professeur à l’Université libre de Bruxelles, chargé de cours à l’ENS de Fontenay.
Durant sa première période d'activité philosophique, Marc Richir participe à la création de la revue Textures, avec, entre autres, Max Loreau, Cornelius Castoriadis, Robert Legros, Claude Lefort, Marcel Gauchet et Miguel Abensour. D'autres revues suivront : Epokhè (six numéros) puis les Annales de phénoménologie (toujours en cours de parution), dont il est l'un des membres fondateurs.[réf. nécessaire]
Il commence par publier aux éditions Ousia, avec Le Rien et son apparence. Néanmoins, sa rencontre avec les Éditions Jérôme Millon s'avère déterminante pour le reste de sa carrière[12]. À la fin des années 1980, il devient directeur de sa collection Krisis. Il publie alors un grand nombre de classiques de la philosophie et de la tradition phénoménologique, tels que le Livre des XXIV philosophes, Les Disputes métaphysiques XXVIII et XXIX de Francisco Suárez ou Les monades d'Étienne Bonnot de Condillac, ainsi que deux ouvrages de Gilbert Simondon et trois de Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, mais aussi d'importants textes de Edmund Husserl, Eugen Fink, Ludwig Binswanger, Jan Patočka, Henri Maldiney, Kimura Bin et Erwin Straus. Il publie en outre des études historiques et commentaires, comme ceux de Jacques Taminiaux, Franck Pierobon (dont il dirige la thèse), Jean Greisch ou Stanislas Breton, etc[13].
Richir à également publié plusieurs traductions, aussi bien des inédits d'Edmund Husserl (Hua XXIII, Hua XXXIV, Hua XXXIII, Hua XXXV, Hua XXXIII) que les Recherches philosophiques sur l’essence de la liberté humaine, de Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling (coll. critique de la Politique, Payot, Paris, 1977).
Il apporte enfin sa contribution à de nombreux ouvrages, tels que Le Vide : Univers du Tout et du Rien, Revue de l’Université de Bruxelles. Éditions Complexe, 1998, sous la direction d'Edgard Gunzig et Simon Diner ; L’être et le phénomène, Vrin, 2009, édité par Jean-Christophe Goddard et Alexander Schnell, ou encore Utopia 3 - La question de l'art au 3e millénaire, Germs, 2012, sous la direction de Ciro Giordano Bruni.
Selon Antonino Mazzù, il est possible de distinguer au moins « deux générations d’interprètes : les lecteurs de longue date qui ont publié des travaux de référence (ceux de Robert Alexander, de Sacha Carlson, d’Alexander Schnell, de Florian Forestier, de Pablo Posada Varela, de Joëlle Mesnil) et les lecteurs d’une nouvelle génération qui tantôt s’intéressent et étudient l’œuvre pour elle-même (dans ses grandes dimensions ou sur tel point spécifique), tantôt nourrissent leurs propres recherches (par exemple et notamment en psychopathologie phénoménologique ou en philosophie politique) de l’étude attentive de Richir »[14].
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