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système musical général et ses applications particulières De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le maqâm (arabe : مقام) — en turc makam, en azéri mugham — est à la fois un système musical général et ses applications particulières.
Maqâm iraquien *
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Pays * | Irak |
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Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2008 |
Année de proclamation | 2003 |
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Le mot maqâm signifiait le lieu où se jouait la musique ; par la suite, il désigna la modalité au Machrek. Maqâm signifie littéralement « station », d'une échelle mélodique en l'occurrence. Il a aussi le sens de « rang élevé » et désigne un modèle transcendant[1].
Avant l'adoption du terme maqâm, on utilisait dans les régions arabophones diverses appellations : saout (صوت) qui veut dire voix ou son, naghma (نغمة) qui veut dire mélodie ou tab'e (طبع) qui veut dire "nature" dans le sens de caractère.
Comme pour les râgas dans la musique indienne, les maqâmât sont associés aux 4 éléments, au jour et à la nuit et avaient chacun un caractère.
Il s'agit d'une organisation des échelles mélodiques. Il en existe théoriquement une quasi-infinité, toutefois usuellement seuls vingt ou trente de ces modes sont joués ; ils sont appelés maqamat (pluriel de maqâm). Le terme et le concept sont communs aux musiques persane, arabe et turque.
Dans la musique persane, le maqâm ou dastgâh est caractérisé par trois notes : la note témoin (châhed) base de la progression mélodique, la note variable (moteqayyer) dont la hauteur varie au cours du mouvement et la note d'arrêt sur laquelle se fonde toute interruption de la musique. La note d'arrêt final est suivie d'un motif (foroud) servant à revenir à l'intonation initiale.
À la différence du système des « gammes » (majeures, mineures...) telles qu'on les conçoit et les utilise en Occident, le maqâm est plus qu'un système d'intervalles ; il organise les intervalles entre chaque note ainsi que les cheminements à l'intérieur de cette « échelle » modale, et ce sur plusieurs octaves, généralement deux. Sur ce point, le maqâm se rapproche beaucoup du système des râgas dans la musique classique indienne.
S'il est virtuellement possible d'imaginer une infinité de déclinaisons sur ce principe, notamment en combinant les maqâmât entre eux pour créer des « sous-maqâmât », quelques dizaines seulement sont couramment utilisées et ont acquis une véritable légitimité. Il s'agit là du deuxième sens du maqâm, qui correspond à la définition d'intervalles et de parcours mélodiques singuliers, obéissant à des règles mathématiques et esthétiques.
Nous pouvons alors désigner chaque système d'intervalles et de parcours par un nom qui lui est propre et s'y réfère : Hijaz, Husseinî, Bayati...
De nombreux maqâms possèdent des intervalles avoisinant le 3/4 de ton, à la différence des échelles occidentales « tempérées » (où les divisions sont également espacées sur la base de 12 intervalles par octave). Concrètement, cela reviendrait à définir un intervalle supplémentaire entre le si et le do par exemple, en plaçant une nouvelle note : le si ouj. Nous pourrions alors jouer cet intervalle (et cette note) et obtenir une « couleur » particulière correspondant à l'une de grandes « familles » de maqâm.
L'origine diverses des maqâms et l'utilisation de systèmes non tempérés (en musique arabe on a adopté en 1932 au 1er Congrès de la musique arabe[2] le système ¼ de ton) fait que certains maqâms ont des noms différents parce que leurs toniques sont différentes, alors qu'ils ont la même structure.
Chaque maqâm possède une couleur, un sentiment particulier, une nature. Les compositions basées sur ces maqâms constituent la base de la musique savante, urbaine. On retrouve les principaux modes du maqâm dans la musique populaire, mais de façon généralement moins élaborée. Ce système modal complexe se décline ainsi du Maghreb à la Chine, et constitue un corpus théorique d'une grande richesse, celui de la musique savante ou « classique ».
Issues d'un tronc musical commun remontant au XIVe siècle, plusieurs branches représentent aujourd'hui les principales déclinaisons de ce système modal qu'est le maqâm : le maqâm arabe, le makam ottoman (Turquie), le maqâm cachemiri, le maqôm ouzbek, le mouqâm ouïghour, le dastgâh persan (Iran), et le mougham azéri.
Toutefois, le maqâm arabo-turc est devenu extrêmement modulant, changeant de tonalité toutes les cinq ou dix mesures parfois, alors que le dastgâh iranien est resté parfaitement tonal comme le râga indien.
Le maqâm est composé de plusieurs sous-ensembles de 3, 4 ou 5 notes (trichorde (en), tétracorde ou pentacorde (en)) appelés « genres » (ajnas) ou « nœuds » (oqoud : ce dernier terme étant réservé aux pentacordes).
Ces genres sont des types variables de groupes de notes portant des noms bien référencés, formant les familles de maqâms.
C'est le 1er genre d'un maqâm qui détermine sa famille. Ainsi les maqâms commençant par le genre Bayati appartiennent à la famille Bayati, même s'ils modulent ensuite dans d'autres genres, en changeant de tétracordes.
Bien qu'utilisant les mêmes maqâms (mêmes noms et mêmes intervalles selon le mode), les musiciens des différentes contrées n'utilisaient pas les mêmes tempéraments et fréquences pour une même note. Ceci a été mis en évidence lors du 1er Congrès de la musique arabe en 1932[3] Plus tard, des expériences menées par le musicien Salah El Mahdi en 1966[4] ont montré que des altérations étaient utilisées pour abaisser ou augmenter le ton de :
Au XXIe siècle, pour des raisons pratiques, les altérations sont « arrondies » au quart de ton le plus proche et on ne représente que deux ou trois altérations pour représenter les différents intervalles inférieur au demi-ton. Cependant, ces intervalles, bien qu'écrits à l'identique, sont joués différemment selon le maqâm dans lequel se trouvent les musiciens.
Il n'y a pas de consensus sur la façon de placer les altérations constitutives du maqâm sur l'armure et ceci pour deux raisons principales :
Enfin, les partitions deviendraient rapidement surchargées s'il fallait rendre compte de toute la palette des intervalles de certaines pièces.
Ci-dessous les différentes façons de faire — dans ce qui suit, les demi-bémols (resp. demi-dièses) observent le même ordre que les bémols (resp. dièses), on ne parlera donc que de bémols ou de dièses.
Exemple : Le Maqâm Hijaz dans les différentes notations :
Notation libre (aucune altération sur l'armure) |
Notation bémols et dièses mélangés |
Notation bémols seuls |
Ajam (terme qui désigne « ce qui n'est pas arabe ») : tricorde commençant avec si |
Bayati : tétracorde commençant avec ré |
Hijaz : tétracorde commençant avec ré (semblable au tétracorde harmonique) |
Kurd : tétracorde commençant avec Ré (semblable au tétracorde phrygien) |
Nahaouand (du nom d'une ville perse) : tétracorde commençant avec do et qui correspond au 1er tétracorde du do mineur (dorien) |
Nikriz : pentacorde commençant avec do |
Rast (en perse : principal) : tétracorde commençant avec do |
Saba : tétracorde commençant avec ré |
Sikah (du perse Se-gah qui veut dire 3e son) : tricorde commençant avec mi |
Voici les formes de compositions ornant un maqâm arabe :
Ayyoub 2/4 | Malfouf 2/4 | Ouahda Moukallafa 2/4 |
Maqsoum 4/4 | Masmoudi Saghir 4/4 | Ouahda 4/4 |
Sinkin Samai 6/4 | ||
Naouakht 7/4 | ||
Masmoudi Kabir 8/4 | ||
Nim Raouan 9/4 | ||
Moudaououar 12/4 | ||
Mourabbaa 13/4 | ||
Mouhajjar 14/4 | ||
Fikra 15/4 | ||
Aoufar 19/4 | ||
Fakhit 20/4 | ||
Tourrah 21/4 | ||
Hazaj 22/4 | ||
Frankajin 24/4 | Chanbar Halabi 24/4 | |
Daour Al Kabir 28/4 | ||
Moukhammas Turki 32/4 | Sittatou Achaar 32/4 | Ouarchan Arabi 32/4 |
Chanbar Kabir 48/4 | Chanbar Masri 48/4 | |
Samai Ta'er 3/8 | ||
Aaraj 5/8 | Aghar Aqsaq 5/8 | |
Yourouk Samai 6/8 | ||
Daour Hindi 7/8 | ||
Katakoufti 8/8 | ||
Aqsaq 9/8 | ||
Jourjina 10/8 | Samai Thaqil 10/8 | |
Aouis 11/8 | Nim Oyuun Havasi 11/8 | |
Dharafat 13/8 | ||
Moukhammas 16/8 | Naouakht Hindi 16/8 | Sadah Duuyek 16/8 |
Khouch Rank 17/8 | ||
Nim Daour 18/8 |
Voici les formes de compositions ornant un makam turc :
Les rythmes turcs (usul) sont l'héritage des rythmes ottomans eux-mêmes liés à ceux de l'Asie Centrale ; ils se subdivisent en :
Usuls mineurs (moins de 16 temps) : Aksak (9) - Aksak Semai (10) - Avfer (9) - Ayin Devr-i Revanı (Mevlevi Devr-i Revanı) (14) - Bektasi Devr-i Revanı (13) - Ceng-i Harbi (10) - Devr-i Hindi (7) - Devr-i Turan (7) - Frenkçin (12) - Düyek (8) - İkiz aksak (12) - Lenk Fahte (10) - Mürekkep Nim Sofyan (6) - Müsemmen (8) - Nim çember (12) - Nim Evsat (13) - Nim Sofyan (2) - Oynak (9) - Raks Aksağı (9) - Raksan (15) - Şarkı Devr-i Revanı (13) - Semai (3) - Sofyan (4) - Tek vurus (11) - Türk Aksağı (5) - Yürük Semai (6)
Usuls majeurs (plus de 16 temps) : Beste Devr-i Revani (26) - Çehar (124) - Çenber (24) - Çifte Düyek (16) - Darb-i Fetih (88) - Darb-i Hüner (38) - Devr-i Kebir (28) - Durak Evferi (21) - Evsat (26) - Fahte (20) - Fer' (16) - Frengi Fer (28) - Hafif Berefsan (32) - Havi (64) - Hezeç (22) - Muhammes (32) - Nim Berefsan (16) - Nim Devir (18) - Nim Hafif (16) - Nim Sakil (24) - Nim Zencir (60) - Remel (28) - Sakil (48) - Türki Darb (18) - Zencir (120)
Les maqâmat du Cachemire ont la particularité de s'être mélangés avec les râgas indiens et d'être exécutés avec des rythmes du système indiens, les tâlas.
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