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Maison de Montesquiou

famille noble française De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Maison de Montesquiou
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La maison de Montesquiou est une famille subsistante de la noblesse française, d'extraction féodale, originaire de Gascogne. Elle a formé de nombreuses branches, dont la branche de Marsan fut titrée duc en 1821 et s'éteignit en 1913, et dont seule subsiste aujourd'hui la branche d'Artagnan, titrée comte de l'Empire en 1810.

Faits en bref Blasonnement, Devise ...
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Cette famille a donné trois maréchaux de France (dont deux dans la famille de Lasseran de Massencome de Montluc, dont le rattachement est contesté par certains auteurs[1]), un amiral, un cardinal, deux évêques, plusieurs officiers généraux, un ministre, des députés et sénateurs, et deux membres de l'Académie française.

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Origine

Résumé
Contexte

La maison de Montesquiou dont la filiation suivie remonte selon les auteurs à 1050[2] ou 1148[3] ou 1190[4], a été reconnue en 1777 comme issue des anciens comtes de Fezensac, par Raymond-Aymeric, premier baron de Montesquiou au début du XIe siècle (son décès date de 1070), présenté comme le fils cadet d’Aymeric, comte de Fezensac. Bernard Chérin indique que cette filiation est établie à partir d'une notice d'une écriture du XIVe siècle insérée à la fin du Cartulaire noir de l'église Sainte Marie d'Auch[5],[6].

Après avoir fait examiner les titres par lesquels les Montesquiou revendiquaient leur filiation, le Grand Conseil a reconnu cette ascendance en 1777[3], et le roi Louis XVI permit ainsi à tous les membres de la maison de Montesquiou de joindre à leur nom celui de Fezensac et à l'aîné de se faire appeler le comte de Fezensac[3]. Un arrêt du parlement de Paris de 1783 confirma la reconnaissance de cette adjonction[7],[8].

En 1784 le comte de Montesquiou fit rédiger la généalogie de sa famille par Bernard Chérin et l'abbé Jean Thècle de Vergès[9], puis la fit imprimer en un volume[10].

La maison de Montesquiou tient son nom de la terre de Montesquiou, dans le Gers. Ce nom, attesté sous la forme Montesquivo au XVe siècle, Monteschivum (1162), de l'ancien occitan esquiu, signifie sauvage, hostile, d'où « mont sauvage »[11]. Esquieu ou Esquiou est aussi un sobriquet devenu un nom de famille bien attesté, qui a pu désigner le possesseur primitif de ce lieu : « mont d'Esquiou »[12].

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Branches

La famille de Montesquiou a formé plusieurs branches[13],[3] :

  • la branche des barons de Montesquiou et d'Anglès (éteinte au XVIe siècle)[3].
  • la famille de Lasseran de Massencome ; les Mon(t)luc sont peut-être une de leurs branches, dite de Lasseran Massencôme de Monluc, éteinte en 1646[3], mais ce rattachement est contesté[N 1][1], et si on doit le rejeter, les Lasseran Massencomme s'éteignent alors dès la 2e moitié du XVe siècle,
  • de Marsac (éteinte au XVIe siècle)[3].
  • de Devèze (éteinte au XVIe siècle)[14].
  • de Préchac (éteinte en 1715)[3].
  • de Pouylebon (éteinte au XVIIIe siècle)[3].
  • de Sainte-Colombe (éteinte au XVIIIe siècle)[3].
  • du Faget (éteinte au XVIIIe siècle)[3].
  • de Xaintrailles (1575, éteinte en 1696)[3].
  • de la Serres et de Marsan (éteinte en 1913)[3].
  • de Salles et d'Artagnan (subsistante)[15],[16],[3].
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Histoire

Résumé
Contexte

Les premiers barons de Montesquiou, du XIIe au XIVe siècle, sont des vassaux des comtes de Fezensac puis d'Armagnac. Ils participent aux divers conflits féodaux de Gascogne, et se joignent à la 3e croisade de Philippe Auguste et à la croisade des Albigeois[réf. nécessaire].

Lors de la destruction des Armagnacs par Louis XI, la famille de Montesquiou hésite entre la suzeraineté du roi de France et celle du roi de Navarre, les Albret, la branche ainée passant du côté français, les cadets du côté navarrais.

Cette division persiste à travers les guerres de Religion, l'aîné étant capitaine des gardes du corps du duc d'Anjou, futur Henri III, lors de la bataille de Jarnac (où il assassine Henri Ier de Bourbon-Condé, protestant), tandis que la plupart des branches cadettes soutiennent Henri de Navarre, le futur Henri IV, bien que la branche de Sainte-Colombe se trouve exterminée par les troupes protestantes.

La famille de Lasseran de Massencome de Montluc, donnée comme issue de la famille de Montesquiou, s'illustra lors des guerres d'Italie puis lors des guerres de Religions avec Blaise de Montluc, serviteur de cinq rois, élevé à la dignité de maréchal de France par Henri III en 1574 et dont les mémoires étaient décrites comme "la bible du soldat" par Henri IV, pourtant longtemps son ennemi. Son frère, l'archevêque de Montluc, prince de Chabannais, s'illustra comme émissaire auprès de Soliman le Magnifique et son fils légitimé, le maréchal de Balagny, prince de Cambrai, bénéficia des faveurs d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, dont il avait épousé la sœur aînée, Diane. Le dernier représentant, l'écrivain Adrien de Montesquiou-Montluc, fut emprisonné par Richelieu et cette branche s'éteignit par les mâles au XVIIe siècle[17].

Une branche cadette, les Montesquiou d’Artagnan, montent à Paris au service du Roi. Dix d'entre eux serviront comme comme mousquetaires puis militaires sous Louis XIII et ses descendants, dont le maréchal d'Artagnan, Joseph de Montesquiou d'Artagnan et Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac et ses fils, jusqu'à la dissolution des régiments de mousquetaires lors de la Révolution française[18]. Cette branche rallia ensuite Napoléon Ier, le Pierre de Montesquiou-Fezensac obtenant notamment la charge de Grand Chambellan de l'Empire en remplacement de Talleyrand.

À travers ses différentes branches, la famille de Montesquiou fut reçue 10 fois aux Honneurs de la Cour de 1758 à 1790[19]. Lors de la Révolution, elle est présente dans les Trois Ordres de États Généraux de 1789, l’abbé de Montesquiou siégeant sur les bancs du clergé tandis que le marquis de Montesquiou, député de la noblesse, ralliait le tiers état lors de la nuit du 4 août. Il présidera plusieurs fois l'Assemblée constituante et, en tant que général, annexa la Savoie à la France.

La branche de Marsan fut illustrée sous la Restauration avec l'abbé François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, ministre de l'Intérieur, titré de duc de Fezensac et pair de France en 1821. Cette branche s’éteignit en 1913 avec Philippe André de Montesquiou, troisième et dernier duc de Fezensac[1].

Il ne subsiste plus aujourd'hui que la branche d'Artagnan[20], issue de Manaud de Montesquiou, vivant en 1492[13],[3], seigneur de Salles en Lauragais, dont le fils Paulon de Montesquiou, écuyer du roi de Navarre, épousa en 1524 Jeanne d'Estaing, dame et héritière de la seigneurie d'Artagnan en Bigorre, qu'elle lui légua en 1541 avant son décès. Il n'eut pas d'enfant de son épouse, se remaria en 1545 à Claude de Tersac et fut l'auteur de la branche subsistante.

La famille délaissa progressivement le nom d'Artagnan au début du XIXe siècle, au profit de celui de Fezensac, jugé plus prestigieux puisque issu des anciens comte de Gascogne, qui furent longtemps considérés comme d'ascendance mérovingienne du fait de la fausse charte d'Alaon. Henri de Montesquiou-Fézensac fut le dernier à porter le titre de courtoisie de comte d'Artagnan. Son décès en 1844 coïncide avec la publication du roman des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas qui rendit soudain le nom célèbre, à la colère de la famille Montesquiou.

Par décret du , Aymeri de Montesquiou-Fezensac, Jean-Louis de Montesquiou-Fezensac et leurs enfants ont été autorisés à ajouter le nom « d'Artagnan » à leur patronyme devenant « de Montesquiou-Fezensac d'Artagnan. » Des membres d'une famille de Batz, revendiquant une parenté avec le célèbre d'Artagnan, s'opposèrent sans succès à cette demande de changement de nom[21]. En effet, le mousquetaire célèbre ne s'appelait pas « d'Artagnan » mais Charles de Batz de Castelmore. Il avait emprunté ce nom à la famille de sa mère, Françoise de Montesquiou d’Artagnan, lorsqu'il vint à la cour pour se mettre au service du roi, et c'est lui qui l'a rendu célèbre[22].

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Personnalités

Branche de Poyloubon

Famille de Montluc

Branche de Marsan

  • Barthélémy de Montesquiou (1405-1482), premier à être seigneur de Marsan, de Lussan, de Salles en Lauragais, chevalier de la compagnie de Jean Bonnay sénéchal de Toulouse (1427-1437), commandant d'une compagnie de 9 écuyers (en 1426). Marié en 1446 à Anne de Galard, fille de Jean, seigneur de L'Isle-Bouzon
  • Bertrand de Montesquiou, seigneur de Serres, marié en 1625 avec Charlotte de Savère, dame de Marsan, terre qu'elle tenait de sa grand-mère Jeanne de Montesquiou et qu'elle rapporte dans la famille.
  • Philippe de Montesquiou-Fézensac (1753-1833), général, commandant le sud de Saint-Domingue.
  • François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac (1757-1832), descendant du précédent, homme d'église et homme politique français, agent général du clergé (1785), député du clergé de Paris aux États généraux de 1789, deux fois président de l'Assemblée nationale (en 1790), ministre de l'Intérieur (1814-1815), ministre d'État, pair de France (1815), membre de l'Académie française (1816), créé comte de Montesquiou (1817) puis 1er duc de Fezensac en 1821.
  • Raymond Aimery de Montesquiou-Fezensac (1784-1867), neveu du précédent, général de division, ambassadeur de France, baron d'Empire (1809), 2e duc de Fezensac en 1832, pair de France, commandeur de l'ordre de Saint-Louis, grand-croix de la Légion d'honneur.
  • Philippe de Montesquiou-Fezensac (1843-1913), 3e et dernier duc de Fezensac, petit-fils du précédent. Sénateur du Gers, il possédait une écurie de course qu'il montait. Marié en 1865, il n'eut que deux filles et fut le dernier représentant de la branche de Marsan.

Branche d'Artagnan

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Portraits

Arbre généalogique

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Titres

Résumé
Contexte

Branche de Marsan

La branche éteinte de Marsan fut titrée :

  • baron de l'Empire en 1809[24],[25]
  • comte de Montesquiou en 1817[3],[26]
  • duc de Fezensac en 1821[27],[28], et 1832[29] (titre éteint en 1913 avec Philippe André, troisième duc de Fezensac. Sa fille unique épousa le comte de Maillé de la Tour-Landry[3],[26].

Branche de Salles et d'Artagnan

La branche subsistante d'Artagnan fut titrée :

« Duc de Fezensac » (titre irrégulier relevé en 1913)

Devenu chef de nom et d'armes en 1913, Joseph, comte de Montesquiou Fezensac (1875-1939), décida de relever proprio motu le titre de « duc de Fezensac »[40],[41].

Ce titre ducal est irrégulier puisque ses porteurs ne descendent d'aucun duc de Fezensac (l'ancêtre commun avec la branche de Marsan étant Barthélemy de Montesquiou, né vers 1405 et mort en 1482).

L'historien Joseph Valynseele écrivait à ce sujet au milieu du XXe siècle : « Le titre de marquis porté tout d’abord par Joseph de Montesquiou-Fezensac n’était lui-même au reste qu’un titre de courtoisie : quoi qu’on ait une usurpation vieille de plusieurs générations ne saurait en effet tenir lieu de bonnes lettres patentes. Le duc de Fezensac d’aujourd’hui, fils de Joseph, n’est de la sorte authentiquement que, tout à la fois, chevalier de l’empire, baron de l’empire, baron de 1824 et comte de l’empire, titres conférés à son arrière-arrière-grand-père, le fils ainé de la gouvernante du roi de Rome, pour les deux premiers, et au mari de cette dernière pour le troisième et le quatrième[41] ».

Famille de Lasseran de Montluc (rattachement contesté)

La famille de Lasseran de Massencome de Montluc (éteinte en 1642), rattachée à la famille de Montesquiou mais dont le rattachement est contesté par Borel d'Hauterive[1], porta les titres suivants :

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Châteaux et demeures

Les différents membres de la famille de Montesquiou ont possédé ou possèdent, entre autres, les châteaux de Montesquiou, d’Artagnan, de Marsan, de Montluc, d'Estillac, de Xaintrailles, de Mauperthuis, Courtanvaux, Longpont, des Hayes, du Fresne, de Bourron-Marlotte et Courson.

À Paris, ils ont fait bâtir l'hôtel de Montesquiou, boulevard des Invalides, et l'hôtel de Montesquiou-Fezensac, quai d'Orsay.

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Armes et devises

Figure Blasonnement
Thumb

D'or aux deux tourteaux de gueules, l'un sur l'autre.[43]

Thumb Branche de Monluc

Écartelé : au 1 et 4 d'azur, au loup ravissant d'or; au 2 et 3 d'or au tourteau de gueules.[44]

Thumb Branche de Montesquiou-Sainte-Colombe

Écartelé : au 1 et 4 de Montesquiou ; au 2 et 3 d'azur, à trois colombes d'argent, accompagnées en chef d'un croissant du même (Sainte-Colombe)

Thumb Branche de Montesquiou-Marsan

Parti : au 1 de gueules plein ; au 2 d'or à deux tourteaux de gueules, l'un sur l'autre.

Thumb Pierre de Montesquiou-Fezensac, grand chambellan de l'empire :

D'or à deux tourteaux de gueules, posés en pal, au canton des comtes membres de collège électoral brochant. L'écu posé sur les insignes de grand chambellan de l'Empire. Toque de comte de l'Empire, manteau des sénateurs de l'Empire.

Principales alliances

Branche de Marsan :

Branche d'Artagnan :

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Pour approfondir

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

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