Aucun axiome n'est imposé. La loi de composition peut être notée additivement, multiplicativement, mais aussi sans aucun signe, par simple juxtaposition.
un monoïde s'il vérifie les deux propriétés (associativité et existence d'un élément neutre)[1].
Si et sont des magmas, un morphisme de magmas, ou homomorphisme de magmas, de dans est par définition[2] une application f de M dans N telle que, pour tous éléments x, y de M, on ait
Si, de plus, f est une bijection, la réciproque de f est un morphisme de magmas de dans et on dit que f est un isomorphisme de magmas. La réciproque d'un isomorphisme de magmas est un isomorphisme de magmas.
Si le contexte est assez clair, on dit «morphisme» tout court plutôt que «morphisme de magmas», mais il y a des cas où cela pourrait prêter à confusion. Par exemple, un morphisme de magmas entre monoïdes n'est pas forcément un morphisme de monoïdes.
Le magma vide est l'unique magma sur l'ensemble vide.
est également un monoïde commutatif, mais 0 n'est pas régulier.
est un magma non associatif et non commutatif. Il n'est même pas unifère mais seulement unifère à droite car, s'il admet un (unique, ce qui n'est pas automatique) élément neutre à droite (0), il n'en admet pas à gauche. En revanche, ce magma est permutatif et régulier.
On appelle magma opposé au magma le magma où pour tous .
Murskiǐ a montré en 1965 que le magma à trois éléments muni de la loi interne ci-dessous ne possède pas d'axiomatisation équationnelle (ou base équationnelle) finie[3].
Pour tout ensemble , il est possible de construire un ensemble qui contient et qui est un magma pour la loi définie par: . Cet ensemble doit nécessairement contenir
les éléments de
les couples d'éléments de
les couples formés d'un couple et d'un élément de
les couples
peut être décrit comme l'ensemble des mots parenthésés construits à partir des éléments de , l'opération étant une concaténation non associative.
Bourbaki décrit cet ensemble[4] comme l'union des ensembles de mots de longueur pour appartenant à . Il définit par récurrence l'ensemble des mots de longueur , comme l'ensemble somme des ensembles pour : un mot de longueur n est la concaténation d'un mot de longueur et d'un mot de longueur .
Cet ensemble s'appelle le magma libre construit sur .
Ce magma libre construit sur possède la propriété universelle suivante: si est une application de vers un magma , il existe une unique extension de , , qui soit un morphisme de magma de vers .
Le terme magma a été introduit pour la première fois dans le contexte de l'algèbre générale par Nicolas Bourbaki.
L'ancienne appellation «groupoïde de Ore», introduite par Bernard Hausmann et Øystein Ore en 1937[5] et parfois utilisée jusque dans les années 1960[6], est aujourd'hui à éviter [7],[8],[9], l'usage du terme groupoïde étant aujourd'hui réservé à la théorie des catégories, où il signifie autre chose.
(en) V. L. Murskiǐ, «The existence in three-valued logic of a closed class with finite basis, not having a finite complete system of identities», Soviet Math. Dokl., vol. 6, 1965, p.1020-1021.
Dov Tamari, «Problèmes d'associativité des monoïdes et problèmes des mots pour les groupes», Séminaire Dubreil, vol.16, no1, 1962-63 (lire en ligne), exposé no7, p.1-29.
(en) Massimo Nespolo, «Does mathematical crystallography still have a role in the XXI century?», Acta Crystallographica, section A, vol.64, , p.97 (DOI10.1107/S0108767307044625).
(en) L. Beklemishev, M. Pentus et N. Vereshchagin, Provability, Complexity, Grammars, coll.«AMS Translations – Series 2» (no192), , 172p. (traduction anglaise de trois thèses de doctorat en russe, dont la première: [(ru)lire en ligne], 1992).