enlumineur tourangeau du XVIe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Maître de Claude de France est un maître anonymeenlumineur actif en France entre 1508 et 1520. Il doit son nom à plusieurs manuscrits qu'il a enluminés pour la reine Claude de France.
Faits en bref Période d'activité, Nom de naissance ...
Son nom de convention a été créé par l'historien de l'art Charles Sterling. Après avoir examiné deux tout petits manuscrits enluminés, un livre d'heures et un livre de prières, acquis par le marchand d'art Hans P. Kraus(en), il donne un nom à l'enlumineur resté anonyme en lien avec le commanditaire probable des deux micro-ouvrages. Les armes de Claude de France (1499-1524), duchesse de Bretagne et reine de France sont en effet présentes dans ces deux manuscrits et sont datés vers 1517, l'année où elle a été couronnée reine de France[1].
Le maître a été actif au cours du premier quart du XVIesiècle à Tours. Il a probablement été l'élève de Jean Bourdichon qui marque profondément son style et qui lui a sans doute transmis des modèles qu'il reprend dans plusieurs de ses miniatures. Il pourrait aussi avoir été actif dans l'atelier de Jean Poyer et a été influencé par un troisième artiste tourangeau: Jacques Ravaud. Enfin, sa collaboration avec Giovanni Todeschino aux Heures de Frédéric d'Aragon lui a fait permis de sa familiariser avec le style italien notamment dans les encadrements faits de candélabres. Il a travaillé à plusieurs reprises pour des personnes de la cour de Louis XII et de François Ier, dont un livre d'heures pour la sœur cadette de Claude Renée de France, ainsi que pour Anne de Beaujeu et pour des prélats tourangeau dont Antoine de Bar[1].
Ses œuvres sont généralement de petit format, mais de grande précisions. Son style se caractérise par l'usage d'encadrements architecturaux répétitifs, faits de colonnes, ainsi que l'usage fréquent de cordelières. Il utilise fréquemment les couleurs lilas, mauve et rose en compagnie du bleu roi et de la Chartreuse, par petites touches presque invisibles[2],[3].
Pierre-Gilles Girault a proposé de l'identifier au peintre Eloy Tassart. Il est plusieurs fois mentionné dans les archives tourangelles entre 1517 et 1528 et signalé comme enlumineur de la reine Claude de France en 1521 et 1523[4]. Cependant, cette attribution pose encore question vis-à-vis du corpus d'œuvres qui lui est attribué car aucun trace d'activité n'est donné par les documents avant 1517 et une œuvre lui est attribuée en collaboration avec un atelier parisien vers 1520, alors que Tessart semble encore présent à Tours à cette même période[1].
Une quarantaine de manuscrits lui sont attribués[5],[6], parmi lesquels:
Heures de Louis XII, vers 1498-1499, participation aux décorations des marges sous la direction de Bourdichon, manuscrit dispersé.
8 Feuillets d'un Livre d'heures dispersés représentant des saints: saint Antoine de Padoue, sainte Geneviève, École nationale supérieure des beaux-arts, 8° 547 F 74 (n°53 et 54), Les Apôtres autour de saint Etienne, et Une assemblée de Franciscains, passées en vente à la galerie Les Enluminures, l'Evangéliste Marc et l'Evangéliste Luc, ancienne collection Paul Durrieu, actuellement coll. part., Sainte Anne, vente Rossini à Paris du 19 juin 2014 (lot 1)[11], Saint Claude, vente Maison Bergé à Paris du 1er juin 2017 (lot 50)[12]
Livre d'heures à l'usage de Rome. London, British Library, Add.35315.
Livre d'heures à l'usage de Tours, avec 11 miniatures d'un suiveur de Bourdichon et 3 encadrements fleuris par le Maître, passé en vente chez Pandolfini à Florence le 1er octobre 2015 (lot 10)[14]
1 feuillet d'un livre d'heures aux bordures de fleurs, passé en vente chez Christie's le 7 juillet 1998 (lot 2)[16]
4 miniatures de fleurs découpées d'un livre d'heures (marguerite, sanguinaire, épurge, pervenche), vers 1515-1520, Musée d'art Nelson-Atkins, 81-30/109-112[17]
3 miniatures de fleurs découpées d'un livre d'heures (germandrée, jonquille, chicorée), vers 1515-1520, Morgan Library and Museum, MS M.1051.1-3[18]
Livre d'heures, avec 3 miniatures du maître et 20 autres par le Maître de Spencer 6, Tyntesfield(en), National Trust, Somerset
Livre de prières dit du Saint-Suaire de Von Erlach, 4 miniatures du maître collées dans un autre ouvrage daté vers 1520, passé en vente chez Christie's, le 13 juillet 2016 (lot 120)[19]
Pontifical et livre de prières d'Antoine de la Barre, 2 grandes miniatures et décorations florales, vers 1527-1530, passé en vente chez Thierry de Maigret le 20 novembre 2018 (lot 211)[20]
Pontifical aux armes de la famille Planelli de Lyon, 3 bordures fleuries, BNF, Lat.9480-9482[21]
Bibliographie
(en) Charles Sterling, The Master of of Claude, Queen of France. A Newly Defined Miniaturist, Kraus, New York NY 1975, 41 p.
(en) Rogier S. Wieck, Miracles in Miniature: The Art of the Master of Claude de France, New York, Morgan Library, , 91p. (ISBN9780875981673)
François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439p. (ISBN978-2-08-012176-9), p.319-323
Béatrice de Chancel-Bardelot, Pascale Charron, Pierre-Gilles Girault et Jean-Marie Guillouët, Tours 1500. Capitale des Arts, Tours/Paris, Musée des Beaux-Arts, Tours / Somogy éditions d'Art, , 344p. (ISBN978-2-7572-0515-0), p.263-267 (notice de Maxence Hermant)
Pascale Charron et Pierre-Gilles Girault, «Le Maître de Claude de France», Dossier de l'Art, no193, , p.70-71
Rogier S. Wieck, «Maître de Claude de France: additions et révélations», dans Frédéric Elsig, Peindre à Angers et Tours aux XVe – XVIesiècles, Silvana Editoriale, coll.«Biblioteca d'Arte», , 343p. (ISBN9788836650781), p.225-235
Pierre-Gilles Girault, «Peintres et artistes royaux à Tours vers 1500» in Ouvriers tous excelens et parfaicts. Les artistes au service des Valois., Journée d’étude le 11 mai 2011, non publié
(en) Rogier S. Wieck, The prayer book of Claude de France: MS M.1166, the Pierpont Morgan library, New York [Facsimile+commentary], Luzern: Quaternio Verlag, 2010, p.284-288