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Les médias en Côte d'Ivoire sont régis, depuis 1991, par la loi[1],[2],[3]. Une commission nationale de la presse et un conseil national de la communication audiovisuelle (HACA) ont été créés. En 2017, la commission nationale de la presse a été remplacé par l'Autorité Nationale de la Presse. Des concessions de service public ont alors été signées entre l'État et des entreprises privées de radiodiffusion et de télévision.
Le groupe de télévision publique ivoirien est le Groupe RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne). Celui-ci diffuse trois chaînes publiques de télévision réunies au sein de l'entité : RTI 1, RTI 2 et La 3[4]. Elles proposent respectivement une moyenne de 10 à 13 heures et 6 à 8 heures de programmes quotidiens chacune. La RTI gère également deux radios : Radio Côte d'Ivoire et Fréquence 2.⚁
Dans leur grande majorité, les journaux ivoiriens soi-disant d’information générale sont le terrain d'invectives entre les différentes tendances politiques. L’usage du sensationnalisme, de la rumeur, de la diffamation et du chantage est monnaie courante[5]. Si bien qu’à mesure que les tensions politiques s’accentuent, les règles de bien-séance sont ouvertement bafouées et les appels à la haine sont nombreux et entretenus dans le temps. En , un observateur ivoirien rapporte : En Côte d’Ivoire, on dit souvent que le dimanche, il n’y a pas de crise, simplement parce qu’il n’y a pas de journaux ce jour-là[6].
Parmi les quotidiens privés, on peut citer Notre Voie, qui succède à La Voie en 1998, le Jour plus, Soir Info, le Libéral ou encore L'Inter. Dans ce paysage, le quotidien Le Jour plus, se dégageant des clivages partisans, a longtemps fait figure d’exception.
Le paysage médiatique ivoirien est caractérisé par le grand nombre de syndicats et d’associations professionnelles.
Le groupe RTI compte quatre syndicats :
Le Syndicat des agents de Fraternité Matin (Synafratmat) regroupe tous les travailleurs de Fraternité Matin. La presse privée a son syndicat depuis seulement 1999. La multiplicité des syndicats dans le paysage médiatique s’explique, pour une large part, par la grande différence des statuts : Fraternité Matin, média de service public, est pourtant régi par le droit privé du travail ; tandis que la RTI, elle, faisait encore partie de la Fonction publique jusqu’à son récent changement de statut qui en a fait, selon les textes, une société d’économie mixte de type particulier (RTI – SEMTP). Les grilles de salaires n’étant pas les mêmes, les conditions de travail et les outils de travail également, il était difficile de convenir d’une plate-forme syndicale. Les syndicats – maison étaient censés mieux connaître les spécificités de chacune des situations et être en mesure d’apporter des solutions adéquates aux problèmes rencontrés par le personnel des différents médias.
Les associations spécialisées sont apparues à partir des années 1990. À la suite d'un séminaire organisé par l’Union européenne en prélude à la première édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA), les journalistes culturels de 15 pays africains, du Canada et de la France ont décidé de créer le réseau des journalistes culturels africains francophones (Rejcaf). Depuis lors, d’autres associations spécialisées ont vu le jour :
Au-delà de ces associations spécialisées existe l'Union Nationale des Journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI) créée le et ayant à son actif la conception et l'adoption (en date du ) du code de déontologie régissant les journalistes de Côte d'Ivoire. L'UNJCI décerne, tous les deux ans, depuis 1993, le prix Noël X. Ebony aux meilleurs agents de la presse.
Accusant un déficit de près de 7 milliards de francs CFA (10,7 millions d'euros), l'entreprise publique RTI est depuis engagée dans une phase de restructuration. La privatisation de TV2 est prévue.
Canal+ Horizons est la seule chaîne de télévision privée à émettre sur le réseau hertzien d'Abidjan (depuis le ). La chaîne à péage en langue française à destination du continent africain est une filiale de Canal+. Canal+ Horizons suit le même concept de programmation que celui de Canal+ dont elle relaie intégralement le signal. Aucune production propre. Ni publicités, ni émissions locales.
Canal+ Horizons compte près de 40 000 foyers abonnés locaux.
TV5 Monde, la télévision internationale, est "offerte en +" aux abonnés de Canal+ Horizons mais peut-être reçue directement comme CFI-TV, autre chaîne satellitaire. Également disponible sur abonnement : Canal+ Vert.
Les chaînes de télévision du bouquet satellite francophone "Le Sat" (100 000 abonnés en Afrique), propriété de l'ex-Sofirad, sont reçues à Abidjan grâce à une antenne MMDS : TV5 Afrique, RTL9, Festival, TiJi, Mangas, MCM Africa (déclinaison de MCM), Euronews, Planète+, etc. Une offre audio permet l'accès gratuit à quelques programmes de radio - ils s'écoutent sur les haut-parleurs du téléviseur ou sur une chaîne hi-fi raccordée au terminal numérique : RFI, Média Tropical et Africa no 1. Un simple appui sur la touche "radio" de la télécommande donne accès aux stations diffusées.
Quelques promoteurs nationaux ont présenté divers projets de télés privées devant l'autorité de régulation (Conseil national de la communication audiovisuelle - CNCA). Exemple : Afric Channel, annoncée pour janvier 2002, n'a pas encore commencé sa diffusion. Cette chaîne satellitaire, à vocation commerciale, est détenue par un homme d'affaires ivoirien. Afric Channel, qui émettra depuis Milan (Italie), se veut pluridimensionnelle : elle vise à la fois le marché ouest-africain, celui de la Côte d'Ivoire en particulier, et les 8 215 000 Africains résidant en Europe.
Les paraboles et les chaînes cryptées, Canal+ Horizons et son bouquet, créent la concurrence par l’extérieur. Canal Horizon connaît un réel succès. Il existe des maisons de production, comme le Centre Ivoirien de production (CIP), Media Ox, Nikady’s ou encore Focale 13 fondée par le réalisateur Henri Duparc.
La première chaîne de télévision publique, RTI 1, diffuse sur tout le territoire national des émissions en semaine et ambitionnait, depuis peu, des programmes non stop les samedis et dimanches. RTI 1 joue, dans une certaine mesure, le même rôle que Fraternité Matin. Sans être la voix de son maître, elle porte les messages du gouvernement. Le contenu de ses programmes ne fait pas l’objet d’une censure systématique, mais elle connaît ses limites. La deuxième chaîne de télévision publique, RTI 2, émet dans un rayon de 100 kilomètres au-tour d’Abidjan. D’un style plus jeune que RTI 1, RTI 2 semble plus appréciée. Elle bénéficie de plus de souplesse dans le traitement de l’information institutionnelle. RTI 2 qui devrait être le complément agréable et divertissant de RTI 1 s’est bâti, au fil des ans, sa propre identité par son ton « indépendant »[réf. nécessaire].
La Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), société d’économie mixte de caractère particulier, est en ce moment en cours de restructuration. À l’issue d'un plan de restructuration, la RTI est divisée en trois entités autonomes pour que l’audiovisuel public soit apte à affronter la concurrence. Il y a désormais la radio, la télévision et une entité chargée de la diffusion.
Le paysage audiovisuel ivoirien s'est enrichi de nombreuses stations émettant en modulation de fréquence (FM). Huit catégories : les radios privées non commerciales, les radios rurales, les radios confessionnelles, les radios commerciales privées, les radios écoles, les radios étrangères, les radios institutionnelles et les radios d'état[7].
Les radios de proximité représentent un intérêt local et prennent en compte la vie d'une communauté sur le plan social, économique et culturel (située dans un rayon de 10 km). Depuis juin 1998, les radios ont commencé à émettre à la suite du décret du fixant leurs règles de fonctionnement.
L'on recense près de 52 radios de proximité (associatives). Elles ont toutes reçu un agrément (dont 26 licences aux communes et 26 aux personnes morales privées). Interdiction de diffuser des émissions à caractère politique et de la publicité de marque. Leur nombre s'est considérablement réduit, notamment à Abidjan.
Une dizaine de radios de proximité émettent encore dans la capitale :
Seules cinq radios privées sont autorisées à diffuser de la publicité :
Enfin, les trois radios étrangères captées sur la bande FM : RFI (Abidjan et Korhogo), Africa N°1 (Abidjan) et BBC (Abidjan) n'ont pas accès à la pub. La Voix de l'Amérique (Voice of America/VOA) a obtenu en une licence en vue d'émettre en FM à Abidjan.
Grandes ambitions et petits moyens Les deux chaînes de la radio nationale couvrent l’ensemble du territoire. Elles émettent en FM 24 heures sur 24, et synchronisent leurs programmes d’informationradiodiffusés jusqu’à 8 heures du matin. La station nationale est plus tournée vers l’information institutionnelle et prend aussi en compte les besoins d’information des auditeurs à travers des émissions grand public, des débats sur des thèmes d’actualité, de société, de politique, d’économie et de culture. Fréquence 2, la deuxième station, vise un public plus jeune qui veut se divertir. Son programme est fait pour l’essentiel de magazines et d’émissions musicales. Les deux chaînes de radio qui ambitionnent d’être les meilleures et les plus proches des auditeurs sont handicapées par le manque de moyens. Les journalistes et les animateurs se pla1ignent d’être mal payés. La RTIa adopté depuis plusieurs années des programmes d’information radio et télévisés en langues nationales auxquelles s’ajoute le moré, langue des Mossi, dont une communauté de 3 millions de personnes vit en Côte d'Ivoire.
L'histoire de la presse écrite en Côte d'Ivoire se divise en deux périodes : de l'indépendance (1960) au multipartisme (1990), puis de 1990 à nos jours[8].
De 1960 à 1990, la Côte d’Ivoire compte seulement quatre titres de presse constants : deux quotidiens, Fraternité Matin et Ivoir Soir, et deux magazines, Fraternité Hebdo et Ivoire Dimanche (hebdomadaire de la culture et des arts). Fraternité Hebdo est le journal officiel du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). Tous ces organes relaient avant tout la parole officielle et n'émettent aucune critique sur le régime[8].
En 1990, le retour au multipartisme ouvre la voie au pluralisme d’expression. Six ans plus tard, 187 titres au rythme de parution plus ou moins régulier sont recensés dans le pays. En 2001, une cinquantaine de titres continuent de paraître dont une vingtaine de quotidiens et une trentaine de périodiques et sur un marché où la concurrence est vive.
La presse écrite représente alors un marché florissant. Le chiffre d'affaires global de la presse (nationale et internationale) vendue en Côte d’Ivoire a atteint, au cours de l’exercice 94-95, 6,8 milliards de francs CFA, dont plus de 70 % pour la presse ivoirienne. Les quotidiens du groupe Fraternité Matin représentaient plus de la moitié de ce total.
En Côte d'Ivoire, la totalité des titres de presse d'information a choisi sans ambiguïté un camp politique et l'accompagne dans sa lutte[9]. Cette situation confère à la Côte d'Ivoire un des paysages médiatiques les plus politisés et les plus polarisés d'Afrique de l'Ouest[10].
A cet égard, on recense :
Plusieurs journaux sont dans le giron de l'État : Fraternité Matin, Ivoir'Soir, les magazines Femme d'Afrique, Spécial Auto et le Guido. La privatisation du groupe Fraternité Matin, annoncée en août 2001 par le gouvernement, interviendra après sa restructuration.
La presse privée quotidienne est très dynamique : Actuel, Soir Info, L'Inter, Le National, Le Jour, etc.
La presse spécialisée s'est imposée : Top Visages (musique, leader en diffusion avec 50 000 ex), Gbich (satirique, 40 000 ex), Mimosas (sports), Mousso (femmes), etc. La plupart des journaux sont des tabloïds.
La diffusion papier de Frat Mat baisse à 25 000 exemplaires en 2007, 20 000 dans les années 2010 jusqu'à atteindre 3 000 en 2022. Une des explications est l'augmentation du coût de l'impression papier[11].
Les atteintes à la liberté de la presse en Côte d'Ivoire sont multiformes : interpellations, saisie des journaux, suspensions d'émissions radios, fermeture de journaux, emprisonnement voire assassinats de journalistes. La démocratie en Côte d’Ivoire demeure fragile et l’alternance politique, le déséquilibre dans la représentation politique et l’exercice d’un pouvoir très centralisé et souvent autocratique[12],[13],[14],[15].
La Côte d’Ivoire occupe ainsi le 82e rang du classement mondial de la liberté de la presse avec un score de 30,08 en 2018. Elle est en recule d’une place par rapport au précédent classement datant de 2017, a révélé Reporters sans frontières (RSF).
Pendant la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire, les atteintes à la liberté de la presse se sont multipliées en Côte d'Ivoire[16],[17].
En voici une liste non exhaustive :
Depuis le développement d'internet, de nombreux sites ivoiriens ont vu le jour.
Le site d’actualité de référence en Côte d’Ivoire est linfodrome.com, la reconversion digitale du tout premier groupe de presse indépendant OLYMPE, pionnier de la liberté d'expression dans le pays avec ses journaux neutres, impartiaux, indépendants et historiques : Soir Info, L'Inter et Star Magazine.
linfodrome.com informe à travers des articles et vidéos en politique, économie, société, people, sport, santé.
Le site le plus populaire est abidjan.net, qui présente l'actualité ivoirienne et internationale à travers des articles et caricatures des différents journaux de la Côte d'Ivoire (économie, sport, politique, dépêche)[39].
Il existe d'autres grands sites ivoiriens : abidjanshow.com est le premier portail du showbizz ivoirien (on y retrouve des clips vidéos, de la musique et des informations people) ; sport-ivoire.ci est le premier site consacré au sport ivoirien et international ; abidjan.show, lancé en 2016, est un site d'information sur les célébrités et l'actualité culturelle ; ivoire-blog.com est une plateforme des blogueurs africains, tout comme koaci.com, libremagazine.net ou cotedivoire.news. Il existe entre autres Zapping Medias, un média généraliste créé par des journalistes formés à l'Institut polytechnique des sciences et techniques de la communication (ISTC). Côté religieux, on enregistre l'arrivée depuis de réseaux sociaux confessionnels.
Les médias ivoiriens, les associations, les partis politiques et les institutions possèdent généralement leur site officiel comme Fraternité Matin ou encore la Radiodiffusion télévision ivoirienne.
La Haute Autorité de la communication audiovisuelle est l'organisme de régulation de l'audiovisuel (télévision et radio) en Côte d'Ivoire. Elle œuvre en tant qu'autorité administrative indépendante.
En ce qui concerne la presse écrite, le Conseil national de la presse est l'organisme chargé de la régulation. Elle assure ses missions en tant qu'autorité administrative indépendante, au terme de la loi n°2004-643 du portant régime juridique de la presse, et sanctionne les infractions effectuées par les médias contrevenant à ce régime juridique.
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