Loading AI tools
astrologue et évêque italien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Luca Gaurico (en latin Lucas Gauricus), longtemps connu en français sous le nom de Luc Gauric, (Giffoni[1],[2], dans l'ancien royaume de Naples, – Rome, ) fut un astrologue et un évêque italien.
Évêque diocésain Diocèse de San Severo | |
---|---|
- | |
Gaspar Antonio del Monte (d) Gerardo Rambaldi (d) |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activités |
Personne liée |
Philippe Mélanchthon (épistolier) |
---|
Gaurico se livra d'abord à l'enseignement des mathématiques, puis professa l'astronomie, discipline confondue avec l'astrologie à l'époque, dans les écoles de Naples, de Rome, de Venise et à l'université de Ferrare. Il s'y fit une solide réputation dans son domaine et s'orienta progressivement vers l'astrologie judiciaire (en), très prisée de ses contemporains. Les papes Jules II, Léon X, Clément VII, et surtout Paul III, intéressé par son art, lui accordèrent des marques d'estime ; ce dernier le nomma même évêque[3] de Civitate (San Severo)[4] en 1545. Il conserva sa charge environ 5 ans et se retira à Rome, où il mourut.
Il fut un des promoteurs de la réforme du calendrier par la publication de son Calendarium ecclesiasticum novum, ex sacris litteris, probatisque, sanctorum patrum synodis excerptum, etc. (1552). Il fut un des astrologues les plus renommés du XVIe siècle, et le pape Paul III s'attacha ses services[5]. Dans son traité astrologique, Tractatus astrologicus, il dresse les horoscopes de nombreux personnages illustres de l'époque dont il avait réussi à obtenir l'heure de naissance. Son but était de prouver a posteriori que leur vie était bien régie par l'astrologie[6].
Gauric connut une très désagréable expérience en 1506 quand il prédit au seigneur de Bologne, Jean Bentivoglio, qu'il serait chassé de sa ville et privé de sa souveraineté cette même année. La prédiction n'était pas si difficile à faire tant le despotisme et la cruauté du seigneur étaient excessifs et tant ses rapports avec le pape se dégradaient. Elle déplut cependant énormément à l'intéressé qui s'en irrita et fit arrêter l'astrologue. Il le soumit au supplice de l'estrapade qui consistait à jeter le condamné d'une bonne hauteur, attaché par un membre. Gauric y survécut. Sa prophétie se confirma quand le pape Jules II leva des troupes et entreprit de ramener à l'obéissance quelques villes, dont Bologne. Jean Bentivoglio dut quitter son fief et n'y régna plus. Gauric avait vu juste, mais il garda en mémoire combien il pouvait être périlleux d'annoncer de mauvais présages aux puissants.
Gaurico était à la tête d'une école d'astrologie à Ferrare. Il est inhumé dans l'église Sainte-Marie d'Aracœli, où on peut voir son épitaphe[7]. Un de ses élèves avait été Jules César Scaliger.
Selon certaines sources[8], Catherine de Médicis demanda à Gauric en 1552 de dresser l'horoscope d'Henri II; Gauric aurait recommandé à Catherine de Médicis d'éviter pour le roi tout combat singulier en champ clos, notamment aux environs de la quarante et unième année, parce qu'à cette époque de sa vie il était menacé d'une blessure à la tête qui pouvait entraîner rapidement la cécité ou la mort. Catherine de Médicis, étonnée, se serait fait confirmer cette prédiction par d'autres astrologues tels que Jérôme Cardan et Gabriel Simeoni. Il se fait que Henri II fut mortellement blessé le dans les circonstances censées avoir été prévues par Gauric, ce qui, selon les sources en question, aurait établi définitivement sa réputation.
Toutefois, l'horoscope d'Henri II par Gauric est cité littéralement dans le Dictionnaire de Pierre Bayle, et il n'y est pas question de duel ni de combat singulier. Gauric, après avoir promis les plus heureux succès au roi, ajoute qu'il vivra jusqu'à 69 ans, 10 mois et 12 jours à condition de passer les années de son âge 56, 63 et 64[9].
De même, Nostradamus, dont un quatrain obscur est interprété par certains comme annonçant la mort d'Henri II, écrivait en clair dans ses Présages en prose, à la fin de ce qui concerne le mois de — Henri II fut blessé en juin et mourut en juillet : « La France grandement augmenter, triompher, magnifier, & beaucoup plus le sien Monarque[10]. »
Selon une anecdote célèbre au sujet de la mort de la reine, une quinzaine d'années auparavant, vers 1571, Gauric (ou Côme Ruggieri, suivant les sources) aurait prédit à cette dernière qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ». La souveraine, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction. Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine. Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain[11].
Sauf mention contraire, les œuvres de Gaurico sont en latin.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.