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chirurgien belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Luc Michel (né à Bruxelles le ) est un chirurgien belge qui a fondé en 1982 le service de chirurgie générale, abdominale et endocrinienne aux Cliniques universitaires U.C.L. de Mont-Godinne. Professeur ordinaire à la Faculté de médecine de l’université catholique de Louvain, il est, en 1997, l'un des six membres fondateurs de la European Society of Surgery (ESS)[Notes 1]. Il en assurera le secrétariat général jusqu'en 2007. En 2011, lors du 25e anniversaire de l'accident nucléaire de Tchernobyl et alors que l'accident de Fukushima venait de survenir, il fut particulièrement médiatisé pour des publications réalisées dix ans plus tôt à propos de l'incidence de l'accident nucléaire de Tchernobyl sur la santé publique en Belgique. Parallèlement à son activité clinique, il a développé au cours des 25 dernières années une activité dans le domaine de la bioéthique. C'est ainsi qu'il a forgé l'expression « Syndrome de Petrucciani » relative à la mise en perspective des enjeux stratégiques des sociétés modernes et de la responsabilité des cliniciens face aux nouveaux risques de dérives eugéniques liées aux évolutions techno-scientifiques de plus en plus rapides. Il est également actif dans le domaine de la gestion du risque et la diminution des événements indésirables, notamment par l’application systématique du concept de la checklist dans les activités hospitalières de routine.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Luc Arthur Marie Albert Michel |
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A travaillé pour |
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Luc Michel est né à Bruxelles le . Fils de Victor Michel et Marie-Louise Van Haelen, il est le troisième d’une famille de cinq enfants. Élève à l’Institut Sainte Marie à Schaerbeek, il fait ses études de médecine à l’université catholique de Louvain (UCL) dont il est diplômé en 1972. Il effectue pendant cinq ans une spécialisation en chirurgie et part pour les États-Unis en 1977 où il acquiert un complément de formation en soins intensifs chirurgicaux à la Mayo Clinic, pour se consacrer ensuite à la recherche clinique et à la chirurgie abdominale, endocrinienne et trachéale au Massachusetts General Hospital – Harvard Medical School sous la direction de Ronald A. Malt[Notes 2], Chiu A. Wang[Notes 3] et Hermes Grillo.
Il est chargé en 1982 par Monseigneur Édouard Massaux, recteur de l’UCL de créer le service de chirurgie générale, abdominale et des glandes endocrines au nouvel Hôpital universitaire de Mont-Godinne dans le cadre du département de chirurgie de l’Université de Louvain (UCL).
À côté d’une activité en chirurgie digestive, oncologique et générale, Luc Michel développera la prise en charge des polytraumatisés avec un intérêt particulier pour la prise en charge moderne des traumatismes abdominaux fermés.
Son tropisme pour la chirurgie endocrinienne ne le quittera cependant pas ; c’est dans son service que les premières surrénalectomies par voie endoscopique seront réalisées en Belgique dès le début des années 1990 (elles seront aussi parmi les premières au plan international). Il développe un savoir-faire dans le domaine de l’exérèse des cancers thyroïdiens, ainsi que des goitres endothoraciques et substernaux exclusivement par voie cervicale, épargnant ainsi aux patients de devoir recourir à l’ouverture de leur sternum. En collaboration avec les professeurs Julian Donckier et Alain Rosière, une large expérience du traitement des phéochromocytomes, notamment dans les Néoplasies Endocriniennes Multiples, conduira à des travaux de recherche clinique et fondamentale.
Depuis l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986, il enregistre et analyse prospectivement l’incidence des nouveaux cas de cancers papillaires de la thyroïde. Ceci l’amènera à réaliser des publications scientifiques[1],[2] ainsi que dans les médias[3],[4],[5] rapportant la recrudescence de cancers papillaires chez des patients âgés de moins de quinze ans au moment de l’accident de 1986. Une mise à jour portant sur un suivi de 30 ans (de 1986 à 2016), ainsi qu'une revue de la littérature à la lumière de l'accident nucléaire du à Fukushima, ont fait l'objet de deux autres publications. Leur thème a conduit à de nombreuses conférences en Belgique, France, Allemagne, Italie, Pologne, Chine, Pays Baltes, Arménie, Géorgie[6],[7].
En collaboration étroite avec le docteur Stefaan Mulier, il perfectionne les techniques d’ablation des lésions du foie par radiofréquence[8]. Cet axe productif de recherches est toujours en cours[9]. Il en est de même pour les recherches fondamentales menées avec le professeur Julian Donckier sur la sur-expression de l'endothéline dans les cancers papillaires de la thyroïde[10] ,[11].
Durant son parcours académique, il publie plus de 200 articles scientifiques et 21 chapitres dans des textbooks chirurgicaux.
Parallèlement à son activité clinique, Luc Michel fit partie du Comité consultatif de Bioéthique de Belgique de 1999 à 2014. Il assura les fonctions de président et/ou de rapporteur de huit commissions du comité national. Il est diplômé en Éthique économique et sociale de la Chaire Hoover de l'Université de Louvain[12] (1998) et en Bioéthique du Kennedy Institute of Ethics de la Georgetown University[13] à Washington D.C (1992).
Luc Michel a forgé également l'expression Syndrome de Petrucciani[14]. Le , Michel Petrucciani, pianiste et compositeur de jazz mondialement apprécié, décède à 36 ans de complications respiratoires aiguës au Beth Israel Medical Center de New York. Il était affecté de l’altération génétique causant la maladie dite des « os de verre » (osteogenesis imperfecta) qui causera son nanisme sans, toutefois, empêcher son génie musical de faire de lui un géant du jazz du XXe siècle . Le mot « altération » est délibérément substitué à celui de maladie ou d’anomalie, en lui donnant le sixième sens proposé par le Grand Littré, à savoir : « altération étant entendue comme le changement qu’on fait subir à certaines notes d’une gamme ou d’un accord musical ». Un de ses trois enfants héritera de son altération génétique. Michel Petrucciani et sa compagne l’ont su dès le début de la grossesse grâce aux avancées des techniques de diagnostic prénatal. Ils déclareront à propos de l’enfant en devenir : « Le nier, ç’aurait été nous nier. Lui donner la vie, c’est un cadeau, le cadeau de la vie telle qu’elle est. ». Michel Petrucciani a refusé, en accord avec sa compagne, d’établir un rapport obligé entre son altération congénitale et le droit à la vie de son fils. Bien que disposant du « comment » grâce aux tests génétiques prénataux, il a fait la démarche d’un homme qui, ayant pris suffisamment de recul moral par rapport à ses propres « tares » - ou peut-être grâce à la sagesse qu’elles lui ont conféré -, s’est posé la question du « pourquoi ».
Ce sont ce refus et cette recherche de Michel Petrucciani qui ont amené Luc Michel à forger en 2000[14] l’expression « Syndrome de Petrucciani ». Cette expression éclaire quelque peu les enjeux des politiques de santé publique confondant encore trop souvent les eugénismes négatifs et positifs, d’État et privé[15] ; mais aide aussi à mettre en perspective les enjeux stratégiques des sociétés modernes autant que l’enjeu éthique de la responsabilité du clinicien face aux évolutions techno-scientifiques de plus en plus rapides[16].
Depuis 2008, Luc Michel partage l’expérience acquise de longue date depuis son séjour à la Mayo Clinic dans le domaine de la gestion du risque et la diminution des événements indésirables[17] notamment par l’application systématique du concept de la checklist[18] dans les activités hospitalières de routine. Cette application consiste notamment à transposer dans le contexte hospitalier les procédures de sécurité utilisées dans l’industrie aéronautique depuis des décennies. Luc Michel est conseiller scientifique de la société Report’in[Notes 4] et a été chargé d'enseignement à la Faculté Polytechnique de l'Université de Mons dans le cadre du Certificat d'université en gestion intégrée des risques dans les institutions de soins de santé (GIRISS)[19].
Après la chute du mur de Berlin en , et afin d’aligner le plus rapidement possible les techniques et pratiques chirurgicales de l’ex-Europe de l’Est sur celles de l’ex-Europe de l’Ouest, Luc Michel initie la création de la European Society of Surgery (ESS)[Notes 1] en 1997[20] avec quelques chirurgiens motivés du monde académique du continent réunifié, à savoir : les professeurs Robin C. N. Williamson (en) de l’Imperial College de Londres, Joachim M. Müller[Notes 5] de l'Hôpital universitaire de la Charité de Berlin - Von Humboldt University, Tadeusz Popiela (pl) de l’université jagellonne de Cracovie, Sergio Stipa de l’université catholique du Sacré-Cœur de Rome et Carlo Faber du Centre Hospitalier de Luxembourg. Luc Michel occupera les fonctions de secrétaire général de l’ESS jusqu'en 2007.
Il s’est également investi dans l’enseignement de la chirurgie tant à l’UCL que dans le cadre du programme « Socrates » de l’Union européenne visant à promouvoir la coopération et la mobilité dans le domaine de l’éducation. C’est ainsi que Luc Michel a enseigné régulièrement à l’université jagellonne de Cracovie, à l'université Semmelweis de Budapest, Stradins[Notes 6] de Riga, université Charles de Prague, National Medical University of Minsk (Belarus)[Notes 7], ainsi qu'à l’université américaine de Beyrouth.
Il a présidé la Royal Belgian Society of Surgery (RBSS)[Notes 8] en 2010 après avoir été de 2001 à 2010 l’un des deux senior editors de la revue scientifique chirurgicale Acta Chirurgica[Notes 9]. Depuis 1999, il a participé en tant qu'expert évaluateur pour le choix des projets de recherches à financer par la Commission européenne dans le cadre des programmes FP 5-6-7 et depuis 2007 dans le cadre du European Research Council. Il est un des membres fondateurs du European Board of Surgery[21] qui organise annuellement l'examen européen permettant d'obtenir le titre de Fellow of the European Board of Surgery (FEBS). Luc Michel est vice-président de la Division of General Surgery de la European Union of Medical Specialists (UEMS)[22].
Luc Michel est l'auteur ou le coauteur de plus de 200 publications scientifiques dans les domaines de la Chirurgie et de la Bioéthique.
Luc Michel a également publié en 2015 un ouvrage de bioéthique critiqué par Le Journal du Médecin[23] : "Essai pour une (bio)éthique utilisable au IIIème millénaire" (édité aux Éditions Universitaires Européennes).
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