Né dans la ville de Florence, Lorenzo est placé par son père, Andrea Sciarpelloni, dans l'atelier du maestro di Credi, un orfèvre habile de Florence, afin d'y apprendre l'orfèvrerie. Il dépasse rapidement tous les autres apprentis. C'est à partir de cette époque qu'il est connu sous le nom de Lorenzo di Credi[1].
«Poussé par une louable ambition» selon Vasari, il veut étudier la peinture auprès d'Andrea del Verrocchio et héritera de lui à sa mort. Les œuvres de sa maturité portent la marque de l'influence de Fra Bartolomeo, du Pérugin et du jeune Raphaël.
Léonard de Vinci et Lorenzo di Credi ayant fréquenté l'atelier de Verrocchio, ils se sont mutuellement inspirés du maître, laissant paraître parfois des similitudes stylistiques.
L'attribution de l'Annonciation du Musée du Louvre continue d'être discutée entre les deux peintres. Il s'agirait de l'élément central de la prédelle du Retable de la Vierge avec saint Jean et saint Donat, commandé à Verrocchio pour le Duomo de Pistoia vers 1475-1478. Le panneau principal (in situ) et un élément de la prédelle Le Miracle de Saint Donat sont unanimement attribués à Lorenzo di Credi. Un autre panneau, La Naissance de saint Jean-Baptiste, est attribué au Pérugin qui travaillait en même temps qu'eux chez Verrocchio.
Selon Vasari, il se rendit plusieurs fois à Venise pour voir Verrochio qui y séjourna de 1479 à 1488, et à sa mort il y alla de nouveau pour ramener sa dépouille à Florence. C'est lors de l'un de ces voyages qu'il aurait apporté l'Adoration de l'Enfant de la Fondation Querini-Stampalia[2].
Retable de la Vierge avec saint Jean et saint Donat, commandé à Verrocchio par les exécuteurs testamentaires de Donato de Médicis vers 1474-1486 pour la Chapelle du Saint-Sacrement ou San Donato du Dôme de Pistoia. Laissé inachevé par Verrocchio, il a été complété par ses élèves[3]. Il est aujourd'hui dispersé[4]. Panneaux attribués à Lorenzo di Credi:
Madonna di Piazza, panneau central. L'évêque sur le côté de la Vierge a également été identifié comme saint Zénon de Vérone.
On lui doit également un remaniement complet du retable de Fiesole de Fra Angelico, lors de la modernisation de son lieu d'exposition, l'église du couvent San Domenico.
Vincent Delieuvin, "Le dernier fragment d'un célèbre retable de la Renaissance enfin découvert", in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, n° 60, automne 2022, p. 16-17.