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La loi de Bartsch ou effet de Bartsch relève une évolution propre à la phonétique historique du français, des autres langues d'oïl et aussi du francoprovençal, à partir du gallo-roman (latin populaire de Gaule). Cette loi, du nom du linguiste Karl Bartsch qui l'a mise en évidence, ne faisait que constater, a posteriori (sans l'expliquer), le passage, en ces dialectes, de a tonique libre à ie quand a était précédé d'une consonne palatalisée, par exemple dans le latin canem : KANE(M) → chien.
On appelle voyelle tonique celle qui porte l'accent tonique. Une voyelle qui ne porte pas l'accent tonique est dite atone. Une voyelle est prétonique quand elle se situe avant la voyelle qui porte l'accent d'intensité. Par exemple : dans dormir, o est prétonique, puisque c'est la voyelle i qui est tonique.
Une voyelle (tonique ou atone) est dite libre quand elle termine la syllabe, autrement dit quand elle est en syllabe ouverte. Elle est dite entravée, lorsqu'elle est en syllabe fermée, c'est-à-dire quand c'est une consonne qui termine la syllabe. Voici quelques exemples avec des mots français :
Cette distinction entre voyelle toniques et atones, ainsi qu'entre voyelles libres et entravées est capitale dans l'évolution phonétique des langues romanes en général et du français en particulier, car les voyelles ont subi des évolutions différentes selon les cas de figure.
Une diphtongue est une voyelle complexe qui change de timbre en cours d'émission. Exemple : dans le mot anglais five (« cinq ») : /faɪv/, aɪ est une diphtongue. La mutation, au cours du temps, d'une voyelle en une diphtongue s'appelle diphtongaison.
Cet article utilise l'alphabet de Bourciez. La voyelle tonique est signalée par un accent aigu.
Il y a en concurrence deux manières d'expliquer cette évolution.
La première théorie, classique, lie l'effet de Bartsch, à la diphtongaison spontanée de a tonique libre (MARE → máęre → mer)[1] :
La seconde théorie, plus récente, et que défend notamment Gaston Zink[2], explique cette évolution de la manière suivante : la voyelle latine a en syllabe tonique libre était selon toute probabilité devenue, au Ve siècle, une voyelle plus antérieure ä (/æ/, selon la notation de l'API). Ensuite, le son
« A [sous l'action d'une consonne palatale] se ferme uniformément en ẹ (API [e]) qui s'assourdit en e̥ (API [ə]) à l'initiale atone au XIe siècle ; ([...] mais dès le VIIe siècle, en prétonique interne [...]). Sous l'accent, dont la force retentit sur la consonne, le début de la tenue, plus fortement touché, se ferme jusqu'à i et il en résulte une segmentation en íe. »
— [2]
Gaston Zink fait intervenir ces évolutions dans la deuxième moitié du Ve siècle.
L'effet de Bartsch est inopérant quand a est entravé : « En syllabe fermée, a, protégé de la segmentation par sa brièveté, demeure intact[2]. » Exemples : KATTU(M) → chat, GAMBA → jambe, etc.
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