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impossible (ce qui ne peut pas ne pas être faux), noté .
Ces 4 modalités sont liées, il suffit d'une pour définir les trois autres.
L'interprétation intuitive (non partagée par l'ensemble de la communauté philosophico-logicienne) est la suivante:
Nécessaire ≡ impossible pas ( ≡ );
Contingent ≡ possible pas ≡ non nécessaire ( ≡ );
Possible ≡ non impossible ( ≡ ).
Impossible = non possible ( ≡ ).
On distingue donc deux connecteurs unaires duaux l'un de l'autre:
Le nécessaire ;
Le possible .
p signifie que p est nécessairement vrai, tandis que
p signifie que p est possiblement vrai, c'est-à-dire compatible avec les connaissances actuelles.
Exemples:
trav: il n’est pas nécessaire que les élèves travaillent;
trav: il n’est pas possible que les élèves travaillent;
trav: il est nécessaire que les élèves ne travaillent pas;
trav: il est possible que les élèves ne travaillent pas.
En logique modale aléthique (ou aristotélicienne, ou classique), nous pouvons exprimer les quatre opérateurs à l’aide d’un seul (ici la nécessité) et de la négation. Ainsi:
Impossible est ;
Possible est .
Une proposition nécessaire ne peut pas être fausse sans impliquer de contradiction, a contrario d’une proposition contingente qui peut être fausse sans pour autant impliquer une contradiction.
D'autres types de logiques modales sont également utilisées, dont les modes sont:
Pour construire S4, on ajoute au système T l'axiome (4):
(4).
Pour construire S5, on ajoute au système T l'axiome (5):
(5) (ou (E)): .
Le système B (ou brouwérien), conçu par Oskar Becker en 1930, par l'ajout de l'axiome (B) au système T.
(B): .
On dit qu'un système est plus faible qu'un autre lorsque tout ce qui se démontre dans le premier système se démontre dans le second, mais pas réciproquement.
Ceci hiérarchise, du plus faible au plus fort, les systèmes K, T, S4 et S5. De même, K est plus faible que D et T est plus faible que B.[1]
La suite de systèmes K à S5 forme une hiérarchie imbriquée qui compose le noyau de la logique modale normale. L'axiome (D), quant à lui, est principalement utilisé dans les logiques déontique, doxastique et épistémique.
Les modèles de Kripke, ou modèles de mondes possibles, donnent une sémantique aux logiques modales.
Un modèle de Kripke est la donnée:
d'un ensemble non vide de mondes possibles ;
d'une relation binaire entre les mondes possibles appelée relation d'accessibilité;
d'une valuation qui donne une valeur de vérité à chaque variable propositionnelle dans chaque monde possible.
La sémantique d'un opérateur modal est définie à partir d'une relation d'accessibilité de la façon suivante: la formule est vraie dans un monde w si, et seulement si la formule est vraie dans tous les mondes accessibles depuis w par la relation .
Les systèmes de logiques modales sont organisés en fonction des règles d'inférence et des axiomes qui les caractérisent.
Logiques modales classiques
Les systèmes de logique modale classiques sont ceux qui acceptent la règle d'inférence suivante:
L'usage veut que l'on donne à un tel système un nom canonique du type , où les sont les noms des axiomes du systèmes.
Logiques modales monotones
Les systèmes de logique modale monotones sont ceux qui acceptent la règle d'inférence RM:
L'ensemble des systèmes monotones est inclus dans l'ensemble des systèmes classiques.
Logiques modales régulières
Les systèmes de logique modale réguliers sont ceux qui acceptent la règle d'inférence RR:
L'ensemble des systèmes réguliers est inclus dans l'ensemble des systèmes monotones.
Logiques modales normales
Les systèmes de logique modale normaux sont ceux qui acceptent la règle d'inférence RK:
L'ensemble des systèmes normaux est inclus dans l'ensemble des systèmes réguliers.
Une définition équivalente et plus courante des systèmes normaux est la suivante: un système de logique modal est dit normal s'il comporte l'axiome (K) et accepte la règle de nécessitation (RN) comme règle d'inférence:
Les systèmes normaux sont les plus utilisés, car ce sont ceux qui correspondent aux sémantiques de Kripke. Il est cependant possible de trouver des sémantiques pour des logiques classiques non normales, mais elles présentent en général de moins bonnes propriétés.
La logique intuitionniste peut être construite sur la logique aléthique comme une logique modale. La logique modale est un fragment de la logique du premier ordre.
P. Gochet, P. Gribomont, A. Thayse, Logique, Vol.3: méthodes pour l'intelligence artificielle, Paris, Hermès-Lavoisier, 2000, 394p. (Résumé très complet en français des principales logiques modale).