........... : Regulus[3], dit aussi Rieul d'Arles; mentionné comme le successeur de Dionisius, il aurait exercé son épiscopat plusieurs années[4] avant l'aller évangiler le nord de la Gaule et devenir évêque de Senlis.
........... : Félicissime, évêque itinérant venu de Rome qui aurait succédé à Regulus; non mentionné sur les diptyques épiscopaux repris dans la GCN[5].
502-502: Johannes, appelé aussi, selon certaines classifications, Jean Ier. Bien que non connu, cet archevêque est mentionné sur les diptyques épiscopaux.
543-543: Presaius; non connu, mais mentionné sur les diptyques épiscopaux[1]. Klingshirn dans son ouvrage sur Cesaire d’Arles signale que rien ne peut prouver ou non l’existence de Presaius[9].
610-613: Cyprianus; il ne figure pas sur les diptyques épiscopaux[1], mais est mentionné après Florianus par Charles-Louis Richard[10] et avant cet archevêque dans la GCN[11]. Dans ces documents, il n’est toutefois pas appelé archevêque. Enfin Jean-Pierre Papon qui le situe après Florien, en critique l'existence[12].
613-614: Florien; mentionné comme successeur de Virgile dans les diptyques.
632-650: Theodose ou Theodosius; suspendu de ses fonctions par le concile de Chalon-sur-Saône, en 650.
Les diptyques signalent ensuite deux Jean successifs qui pourraient ne faire qu'un seul et même prélat. Cette hypothèse est en général retenue
651-675: Jean Ier, Jean II ou Jean III selon la classification retenue.
............: Anastasius; non connu, mais mentionné sur les diptyques épiscopaux[1]. Gilles Duport rapporte sans y accorder de crédit les affirmations non sourcées du chanoine Saxi concernant cet archevêque; d’après ce dernier Anastase aurait succédé à Felix (ce qui est faux) et serait mort en 690. Toutefois les raisons pour lesquelles Duport rejette les affirmations du chanoine (les invasions sarrasines), sont également erronées car les Sarrasins ne seront pas en Provence avant le milieu des années 710[13].
............: Austrobertus; non connu, mais mentionné sur les diptyques épiscopaux[6]
679-682: Felix; bien que connu, cet archevêque ne figure pas sur les diptyques épiscopaux.
683- .....: Wolbertus, probablement le premier d'origine franque; La GCN indique Wibertus ou Vulberti
À côté d’informations qui semblent manifestement fausses (ordre Walbertus, Austrobert), le chanoine Saxi mentionne un archevêque ne figurant pas sur les diptyques (Paul Gemmin) et une chronologie datée pour les suivants jusqu’à Ratbertus qu’il fait mourir en 745[14]. En absence d'autres informations, ces dates, hormis pour celles de Ratbertus, sont reprises ici.
705-710: Aurélien II; non connu, mais mentionné sur les diptyques épiscopaux[1].
710-720: Policarpus; non connu, mais mentionné sur les diptyques épiscopaux[1]; saint local fêté le [15].
720-725: Martinus; non connu, mais mentionné sur les diptyques épiscopaux[6].
Après Ratbertus, le chanoine Saxi indique une liste chronologique d'archevêques semblable à celle des diptyques; en revanche les dates qu'il mentionne, avec une mort supposée de Ratbertus en 745, ne peuvent toutefois, être retenues[16].
Toutefois le chanoine Pierre Saxi, place ici deux archevêques: Ugo de 995 à 997 et Almaric de 997 à 1005[19], tous deux non inscrits sur les diptyques épiscopaux.
1070-1080: Aicard d'Arles, appelé aussi en raison de ses origines - les vicomtes de Marseille -, Aicard de Marseille; il usurpe l'archevêché d'Arles entre 1080 et 1098, puis après un intermède, entre 1108 et 1113.
1080-1098: Aicard d'Arles est déposé au concile d’Avignon en 1080[20], mais les Arlésiens interdisent l'entrée de la cité à Gibelin, son successeur désigné. Aicard usurpe alors le titre et la fonction d'archevêque d'Arles, probablement jusqu'en 1098. À propos de cette situation, il convient de souligner l'attitude du pape Urbain II: de passage en France en 1095-1096 pour précher la première croisade (Concile de Clermont en 1095), Urbain II sillonne les villes du Languedoc et de Provence (Montpellier, Nimes, Saint-Gilles, Avignon, Aix, ...) tout en évitant soigneusement la cité d'Arles alors aux mains d'un évêque banni.
1107-1113: vacance entre -date du départ de Gibelin en Palestine- et -date de l'élection d'Atton de Bruniquel-. Toutefois certains historiens (Florian Mazel) suggèrent que l'archevêque Aicard aurait pu retrouver son diocèse entre 1107 et 1113 date où ils situent sa mort.
1113-1115: vacance; la période entre 1113, date du décès d'Aicard, et octobre 1115, date de la nomination du nouvel archevêque Aton ou Atton, montre à l'évidence la persistance des difficultés et des tensions entre puissances locales pour désigner un successeur définitif. L'ancien conflit existant entre la famille comtale et le pape représenté par ses légats d'un côté et la famille vicomtale de Marseille avec ses alliés de l'autre se double à cette époque des difficultés liés à l'implantation de la nouvelle dynastie des comtes de Provence. Cette succession organisée en 1112 par l'ancien abbé de Saint-Victor et support de la politique papale, Richard de Millau désormais archevêque de Narbonne, souligne l'importance de ce personnage qui va réussir à placer sur l'archevêché d'Arles son neveu Atton allié, comme lui et la comtesse de Provence Douce, à la famille des comtes de Millau[21]. Jean-Pierre Papon évoque des sources qui mettent un Guérin (Bernard Garin?) et un Raimon Ier entre Gibelin et Atton de Bruniquel, tout en signalant que ces deux évêques n'ont certainement jamais siégé[22].
1160-1163: vacance; pas d'archevêque mentionné sur les listes épiscopales entre les deux Raimon[23]. En revanche, Jean-Pierre Papon y place un certain Sylvius, archevêque de 1156 à 1163[24]; cette affirmation est à prendre avec précaution, ne serait-ce que par la certitude que Raimon de Montredon est encore archevêque en [25] et qu'Octavien, l'antipape Victor IV ( - ) n'est nommé pape par l'empereur qu'en septembre 1159. Néanmoins entre cette date et 1163, date du début de l'archiépiscopat de Raimon de Bollène et probablement celle du décès de ce Sylvius, on peut supposer la présence d'un archevêque dissident qui aurait été effacé des listes épiscopales en raison de son soutien à Victor IV, contre le pape Alexandre III.
1361-1361: pour la succession d'Étienne de la Garde, il semble que le pape avait initialement l’intention de transférer Ithier de Jarousse, l’évêque d’Auxerre (1358-1361) à l’archevêché d’Arles, mais Ithier tombe malade à Avignon et meurt le .
Melchior de Brunswick ()? (douteux): indiqué par Albanes dans son Gallia Christ. Noviss. mais ne figurant pas sur les diptyques épiscopaux[6]; archiépiscopat, très bref évoqué sur le site du patrimoine[26].
1390-1390: Raimon, appelé aussi Raimond III ou Raimond IV; il n'est pas mentionné sur les diptyques épiscopaux et il aurait été nommé par Urbain VI le pape de Rome. Il y aurait donc eu en même-temps deux archevêques d'Arles nommés par les deux concurrents à la tiare.
1398-1404: vacance; après la mort de Jean de Rochechouart le siège demeure vacant jusqu'en 1405[27], période du Grand Schisme pendant laquelle Pedro de Luna, anti-pape sous le nom de Benoit XIII, nomme successivement plusieurs administrateurs pour le spirituel, se réservant les revenus de l'archevêché[28]. Parmi ces administrateurs, la CGN indique:
auxquels il faut probablement ajouter Pierre Blavi ou Blau (?,?), un proche à cette époque de Benoist XIII, mentionné comme archevêque d'Arles dans la GCN[6]
1440-1449: En 1440, après l'excommunication de Louis Aleman, Arles est sans archevêque. Robert Damiani, partisan zélé du roi René, évêque de Tibériade puis à partir de 1447 archevêque d'Aix, remplit alors les fonctions épiscopales dans ce diocèse, jusqu'au retour en grâce de Louis en 1449.
1450-1462: Pierre de Foix, cardinal; il démissionne de sa charge d'archevêque d'Arles en 1462, ou peu avant.
cf. GCN - [T. III], Arles (archevêques, conciles, prévôts, statuts) accessible ici sur Gallica; une liste existait dans le manuscrit latin 2812 de la Bibliothèque nationale de France (un Sacramentarium Gregorianum Hadrianum, IXesiècle) précisant les évêques jusqu'en 869, puis elle se développa par cette Gallica christiana novissima jusqu'en 1341.
Toutefois ce nom a été ajouté sur ces listes primitives, sur la première, entre Trophime et Regulus et sur la seconde, entre Regulus et Marinus (CGN, page1)
Louis Duchesne - Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule - Elibron Classics, 2002 - Tome1, page 246:
Plus loin, les noms Ambrosi, Martini, Augustini, Geronimi (celui-ci, il est vrai, de seconde main), se présentent dans la série à une hauteur qui correspond sensiblement à la date où moururent les célèbres évêques saint Ambroise, saint Martin, saint Augustin. On est porté à soupçonner que c’est d’eux qu’il s’agit et non point d’évêques d’Arles homonymes.
William E. Klingshirn - Caesarius of Arles: The Making of a Christian Community in Late Antique Gaul - Cambridge University Press, 1994 – (ISBN0521528526), page 86
ici.
Monsieur Saxi croit qu'Anastase fut mis à la place de Felix et qu'après avoir gouverné l'Église d'Arles jusqu'en 690. Il mourut; et qu'Austrobert ayant esté son Successeur, tint ce Siege jusqu’au commencement du huitiène siècle. Mais comme il n’en rapporte aucune preuve, je pense que cela est fort douteux, & qu'on a lieu de craindre que le Siege d'Arles vacquât depuis la mort de Felix Second jusqu'à Elifant, à cause des fréquentes invasions des Sarrazins dans les Gaules, et des guerres civiles qui y furent en ce temps-là.
Gilles Duport - Histoire de l'Église D'Arles -1690 – pages 154 et 155:
ici
Monsieur Saxi croit que Valbertus succéda à Auftrobert en 701 & qu'il mourut en 705. Après sa mort Aurelien II fut mis en place, & décéda en 710. il eut pour Successèur Saint Policarpe, qui gouverna l'Eglife d'Arles jusqu'en 720. Martin III ayant succédé à ce grand Saint, n'occupa le Siege de cette Ville que 5 ans. Protase lui ayant succédé vécut jusqu’en 730, Paul Gemmin ayant esté le Successeur de Protase, fit rétablir le Sepulcre de Saint Cesaire que les Sarrazins avoient ruiné. Après la mort de Paul Gemmin qui arriva en 737. lnnodius ayant été mis en sa place, ne gouverna l'Eglife d'Arles qu'un an. Georges lui ayant succédé en 738. cette Ville fut prise par les Sarrazins, qui ravageant toute. la Provence, furent cause que les Prelats & les Ecclesiastiques de ce Pais se cacherent pour sè dérober à leur fureur. Georges mourut en 740. Ratbertus lui succéda, & ne fut Archevêque d'Arles que cinq ans, puisqu'il décéda en 745.
Michel Baudat et Claire-Lise Creissen, Les saints d'Arles: images de la sainteté en Provence, Châtillon-sur-Indre, Rencontre avec le Patrimoine religieux, , 253p. (ISBN978-2-911948-38-1), p.152
Ratbertus mort, on élut Kavillanus pour son Successeur à l'Archevêché d'Arles, qu'il gouverna jusqu'en 760. & après son decés Wilimaris lui ayant succédé, trépassa en 770. On mit à sa place Vviliaris, qui ne fut Archevêque de cette Ville que 10 ans, puisqu'il mourut en 780. Enfin Monsieur Saxi dit qu'Arladis Successeur de Vviliaris, ne gouverna l'Eglife d'Arles que 5 ans. S'il y avoit eu quelque chose de plus certain de ces Prelats, il n'eu pas manqué de le rapporter.
Gilles Duport - Histoire de l'Église D'Arles -1690 – pages 167 et 168 ici:
Monsieur Saxi dit qu’Udo fut en 995 mis à la place d’Anno, et qu’il gouverna l’Église d’Arles jusqu’en 997. Il ajoute qu’Almaric lui succéda, et qu’il mourut en 1005. Mais comme cet illustre Chanoine n’en rapporte aucune preuve, je n’en parle point, non plus que les Messieurs de Sainte Marthe.
Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet - La Provence au Moyen Âge, page 46:
les légals pontificaux, Hugues de Die et Richard de Millau, abbé de Saint-Victor, le déposent sans doute davantage pour son parti pris favorable à Henri IV et à l'antipape Clément III que pour l'irrégularité de son accession à l'épiscopat.
On prétend qu'Aton archevêque d'Arles étoit de la maison des vicomtes de Beziers; mais on n'en donne point de preuve, et nous n'en avons trouvé aucune dans un grand nombre de titres de cette maison que nous avons vus. Ce ne peut être donc qu'une conjecture fondée sur le nom de ce prélat, fort usité dans la maison de ces vicomtes. On pourrait appuyer cette conjecture sur ce qu'Aton fit de fréquens voyages dans la province, où on le trouve souscrit dans plusieurs actes. Mais nous sommes persuadez qu'il n'étoit qu'allié des vicomtes de Beziers, qu'il étoit de la maison des vicomtes de Bruníquel, et neveu par sa mère de Richard de Milhaud archevêque de Narbonne. Ce dernier, qui se dit parent ( consanguineus ) et ami de Bernard-Aton vicomte de Beziers, avoit en effet, en 1112, un neveu appelle Atón: enfin Atón archevêque d'Arles, vécut dans une très-grande union avec Richard archevêque de Narbonne, et passa une partie de sa vie auprès de lui. Le crédit qu'avoit celui-ci en Provence, où il avoil été abbé de S. Viclor de Marseille, et où Douce sa petite nièce étoit comtesse d'Arles, aura beaucoup contribué sans doute à faire élire Aton son neveu archevêque de cette ville.
Les auteurs du Gall.Christ. Mettent Guérin [NDLR / dit aussi Garin] & Raymon I après Gibelin. Mais bien loin qu'on ait des preuves de leur épiscopat, il est à croire que ces deux évêques n'ont jamais siégé.
«Sylvius assista aux noces de l'empereur Frédéric Barberousse et de Béatrix de Bourgogne, célébrées en 1156. Deux modernes prétendent, que c'est à tort qu'on l'accuse d'avoir favorisé le parti de l'anti-pape Octavien, contre Alexandre III. Cependant il n'est pas permis d'en douter, puisqu'il adhéra au concile de Pavie en 1160, comme on peut le voir dans les conciles de Labbe, tome. 10, p.1392. On croit qu’il siégea jusqu’en 1163»
La durée moyenne de fonction des archevêques a été calculée, en excluant les archiépiscopats inférieurs à une année (Hughes I, Melchior de Brunswick, Raimond III...) qui ont quitté prématurément leurs fonctions (mort...) car ceux-ci ne sont pas représentatifs: De Raimond I de Montredon à Jean III Baussan (l142-1258): durée moyenne de 15,7 ans; De Bertrand I Malferrat à Artaud de Mélan (1258-1410): moyenne de 7,6 ans; De Jean VI Allarmet de Brogny à Jean Ferrier II (1410-1550): moyenne de 17,6 ans.
Jeaun-Maurice Rouquette - Arles, histoire, territoires et cultures, page 637
Bibliographie
Joseph-Hyacinthe Albanès, complété, annoté et publié par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Arles, Montbéliard, (lire en ligne).