Cette page recense les attentats islamistes perpétrés en France, manifestations du terrorisme islamiste en France, au nombre d'environ 73. On distingue quatre grandes vagues d'attentats: une première entre 1984 et 1986 menée par le Parti de Dieu (14 morts), une deuxième entre 1994 et 1996 menée par le Groupe islamique armé (17 morts), une troisième entre 2012 et 2019 menée principalement par Al-Qaïda et l’État islamique (263 morts), et enfin une quatrième depuis 2020 menée par des loups solitaires (11 morts) et dont la dernière attaque en date est l'attentat du pont de Bir-Hakeim à Paris le . La majorité des victimes de ces attaques sont des civils tués lors de tueries de masse indiscriminées, mais un certain nombre d'attaques visent des représentants des forces de l’ordre françaises (militaires et policiers), ainsi que des membres de la communauté juive ou chrétienne, et même des professeurs. Les attaques contre des personnalités sont quant à elles une minorité.
La France est, selon une étude internationale publiée en [1], le pays le plus touché par les attentats islamistes commis en Europe et en Amérique du Nord depuis la proclamation du «califat» de l'État islamique, le [2].
Davantage d’informations Date, Type ...
Date
Type
Morts
Blessés
Lieu et description
assassinat
2
3
tentative d'attentat à Neuilly-sur-Seine contre Chapour Bakhtiar, ancien premier ministre iranien: deux morts et trois blessés[3].
Entre fin décembre 1985 et septembre 1986, quatorze attaques à la bombe sont perpétrées à Paris et sur la ligne ferroviaire Paris-Lyon, au cours desquelles treize personnes perdent la vie et plus de 300 autres sont blessées. Ces attentats sont organisés par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient mené par Fouad Ali Saleh, terroriste du Parti de Dieu.
Voici la liste exhaustive des attaques, ainsi que leur bilan[6]
Davantage d’informations Date, Type ...
Date
Type
Morts
Blessés
Lieu et description
Bombe
1
8
Galerie marchande de l'Hôtel Claridge, rue des Champs-Élysées à Paris[7].
Bombe
Un engin explosif est découvert dans les toilettes du 3eétage de la Tour Eiffel à Paris. Il n'explose pas[7].
Entre décembre 1994 et décembre 1996, le Groupe islamique armé va perpétrer onze attaques sur le sol français, au cours desquelles douze personnes perdent la vie et plus de 300 autres sont blessées.
Abdul Abdallah Yahia, Mustafa Chekienne, Makhlouf Benguetaff et Salim Layadila organisent la prise d'otages du vol Air France 8969 qui se solde par un assaut du GIGN.
: Mohammed Merah assassine deux militaires et en blesse un autre à Montauban
: Mohammed Merah assassine à bout portant un père et ses deux petits garçons, ainsi qu'une fillette de 8 ans arrachée des bras de sa mère dans la cour d'une école juive de Toulouse. Il fait également un blessé grave. Il est abattu le par le RAID.
: Jérémie Louis Sidney et Jérémie Bailly, membres de la cellule Cannes-Torcy, blessent une personne en lançant une grenade dans une épicerie juive de Sarcelles
Le , attaque de Dijon. Un homme souffrant de troubles psychiatriques fait une attaque à la voiture-bélier, criant selon les témoins «Allahu akbar»[18]. Treize personnes sont blessées, dont 2 grièvement[19]. Le procureur de Dijon exclut l'acte terroriste[20], mais plusieurs observateurs, comme The Times[21], le Financial Times[22], The Globe and Mail[23] et l'universitaire David C. Rapoport[24], considèrent qu'il s'agit d'une attaque islamiste.
Le , attaque de Nantes. Sébastien Sarron, souffrant de troubles psychiatrique, fait une attaque à la voiture-bélier, criant selon les témoins «Allahu akbar»[25]. Neuf personnes sont blessées et un homme meurt[26]. Le procureur de Nantes exclut l'acte terroriste (ce que pense également le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve)[27], mais plusieurs observateurs, comme le Financial Times[22], The Globe and Mail[23] et l'universitaire David C. Rapoport[24], considèrent qu'il s'agit d'une attaque islamiste.
Le , trois militaires en faction devant un centre communautaire juif à Nicesont agressés au couteau par Moussa Coulibaly[28], demeurant à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Il exprime en garde à vue sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs.
Le , affaire Sid Ahmed Ghlam. Une femme de 32 ans (Aurélie Châtelain) est assassinée par un étudiant algérien de 24 ans qui prévoyait un attentat dans une église de Villejuif, le projet de ce dernier ayant été déjoué peu de temps après[29].
Le , attentat de Saint-Quentin-Fallavier en Isère, 1 mort décapité (Hervé Cornara, 55 ans) et 2 blessés[30]. Brandissant un drapeau islamiste, un homme conduit son véhicule contre des bonbonnes de gaz stockées dans la cour de la filiale française du groupe américain Air Products.
Le , attentat du train Thalys sur la ligne reliant Amsterdam à Paris, mené par un ressortissant marocain Ayoub El Khazzani, proche de l'islamisme radical et déjoué par plusieurs passagers, on compte 3 blessés[31].
Le , une série de sept attaques, à Paris et en Seine-Saint-Denis (Stade de France, rues des 10e et 11e arrondissements, et Bataclan), perpétrée par au moins dix terroristes avec au moins une vingtaine de complices, provoque la mort de 131 personnes et fait 41 blessés, dont 99 dans un état très grave. Les tueries sont revendiquées par l’État islamique.
2016
Le , un islamiste marocain portant une fausse ceinture explosif attaque des policiers à l'aide d'un couperet à viande; il est abattu. Il s’agit d’un ressortissant marocain né en 1995 à Casablanca, mis en cause pour vol en 2013[32].
Le , un adolescent turc âgé de 15 ans agresse à la machette un enseignant juif portant une kippa. Le blessé[33] parvient à se défendre en parant les coups avec un exemplaire de la Torah. L’auteur dit avoir agi «au nom d’Allah» et de l’organisation État islamique. En mars 2017, l'agresseur est condamné à sept ans de prison et cinq ans de suivi socio-judiciaire dans ce qui est le premier procès terroriste criminel devant le tribunal pour enfants de Paris[34].
Le , double meurtre à Magnanville. Un commandant de police et sa compagne, fonctionnaire du ministère de l’intérieur (Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider), sont assassinés devant leur domicile et devant leur enfant en bas âge, à Magnanville par Larossi Abballa. L'attentat est revendiqué par l'organisation État islamique[35].
Le , lors d'une messe, deux islamistes munis d'armes blanches prennent en otages plusieurs chrétiens dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen. Le père Hamel prêtre de la paroisse catholique est égorgé, et un paroissien est blessé. Les deux terroristes sont abattus par les forces de l'ordre, l'un d'eux, Adel Kermiche, était fiché S. Selon le Président de la République, «les deux terroristes se réclament de Daesh»[38],[39]. L'attentat est revendiqué via Amaq, l'agence de presse de l’État islamique[40].
Le , Bilal Taghi, détenu franco-marocain, purgeant une peine de cinq ans de prison pour avoir tenté d'aller faire le jihad en Syrie, blesse grièvement 2 surveillants, aidé par plusieurs complices[41].
Le , un homme, Ziyed Ben Belgacem, s'empare de l'arme d'une militaire à Orly avant d'être abattu. Même s'il a affirmé au moment de son geste vouloir «mourir par Allah»[43] et a été signalé pour «radicalisation» lors d’un séjour en prison en 2011-2012, ses motivations restent floues (il ne souhaitait plus retourner en prison) et le lien avec le terrorisme islamiste non démontré[44].
Le , un homme, Karim Cheurfi, ouvre le feu à l'arme automatique sur des policiers le long de l'avenue des Champs-Élysées, vers 21heures, L'un d'entre eux est tué pendant l'attaque, deux autres ainsi qu'une passante sont blessés. L'assaillant est abattu et l'État islamique revendique l'attaque dans la soirée[45],[46].
Le , un homme attaque avec un marteau un policier et le blesse légèrement devant la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les policiers répliquent et le blessent. L'assaillant, Farid Ikken, un Algérien de quarante ans, ancien journaliste disposant d'un visa étudiant, se déclare «soldat du califat»[47].
Le , un homme armé d'un couteau attaque un militaire en patrouille à la station de métro Châtelet à Paris. L'auteur tient des propos faisant référence à Allah: «Allah akbar, vous êtes des mécréants»[51].
Le à Paris, vers 21h un individu attaque à l'arme blanche des passants en criant «Allah Akbar», il tue une personne, en blesse quatre autres dont deux gravement[55], il se dirige ensuite vers une patrouille de police qui décide de l'abattre. L'attaque est revendiquée par l'État islamique[56].
Le , dans le parc des Hautes-Bruyères à Villejuif, un jeune homme de 22 ans, attaque à l'arme blanche des passants, en répétant «Allah Akbar», tuant un homme et blessant gravement deux femmes. L'individu sera par la suite neutralisé par une patrouille de policiers. Le jeune homme récemment converti à l'islam[63] a perpétré cette attaque d’une «extrême violence» avec une «extrême détermination», selon les déclarations du parquet national antiterroriste qui s'est saisi de l'affaire.
Le 5 janvier 2020, un individu connu de la DGSI et fiché S, armé d'un couteau et criant «Allah Akbar», est interpellé à Metz après avoir tenté d'agresser des policiers[64]. La section antiterroriste ne s'est pas saisie de l'enquête.
Le lundi , en fin d’après-midi à Colombes (Hauts-de-Seine), le conducteur d’une voiture a percuté volontairement deux motards de la police à vive allure, les blessant gravement. L'auteur a fait allégeance à l'État islamique.
Le vendredi , deux personnes sont grièvement blessées à l'arme blanche près des anciens locaux du journal Charlie Hebdo. Le parquet national antiterroriste ouvre une enquête pour «tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle». Selon l'AFP citant des sources concordantes, l'assaillant de nationalité pakistanaise assurait «assumer son acte qu’il situe dans le contexte de la republication des caricatures (de Charlie Hebdo, N.D.L.R.) qu’il n’a pas supportée».
Le 2 mars 2022, Yvan Colonna, emprisonné à Arles, est étranglé dans la salle de sport de la prison par un islamiste pour avoir blasphémé Allah. Le parquet antiterroriste s'est autosaisi[68].
Le 22 novembre 2022 à Annecy: Un jeune homme de 22 ans fiché S a attaqué un policier en criant Allah Akbar lors de sa garde à vue au commissariat d'Annecy, il a été mis en examen pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste". Le parquet national antiterroriste est saisi[69].
Un individu fiché S, de nationalité Ingouche, égorge le professeur Dominique Bernard dans le lycée Gambetta. Il blesse trois autres personnes dont deux passent par un état d'extrême urgence à l'hôpital. Le parquet antiterroriste est saisi. L'individu a prêté allégeance à l'État islamique[70].
Un individu fiché S pour islamisme radical a attaqué plusieurs passants non loin de la Tour Eiffel à Paris, faisant un mort et deux blessés. Déjà condamné en 2016 à quatre ans de prison pour un projet d’attentat avorté, il est sorti de prison en 2020[71].
«Bilal Taghi, auteur du premier attentat djihadiste perpétré en prison, condamné à vingt-huit ans de réclusion», Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
«Explosion à Lyon: le suspect reconnaît avoir prêté allégeance à Daech», L'Express, (www.lexpress.fr/actualite/societe/explosion-a-lyon-le-suspect-reconnait-avoir-prete-allegeance-a-daech_2081247.amp.html, consulté le )
«Attaque au couteau à Rambouillet: une agente administrative tuée, le Parquet national antiterroriste se saisit de l’affaire», Le Monde, (lire en ligne, consulté le )