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roman d'Amin Maalouf De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Désorientés est un roman d'Amin Maalouf publié en 2012. Il relate l'histoire d'Adam, de retour au pays pour l’enterrement de son ami, occasion pour l'auteur de parler de la guerre, du Proche-Orient, de l'exil et de l'amitié.
Les Désorientés | ||||||||
Auteur | Amin Maalouf | |||||||
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Pays | Liban France | |||||||
Genre | Roman | |||||||
Éditeur | Éditions Grasset | |||||||
Date de parution | ||||||||
Nombre de pages | 528 | |||||||
ISBN | 978-2-24-677271-2 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Le titre du livre cache une deuxième signification : le narrateur Adam mentionne souvent le fait qu'il a perdu le lien avec l'Orient (ou que l'Orient l'a perdu), il est donc "dés-Orienté".
Adam, un historien bientôt quinquagénaire exilé à Paris, n'a plus revu depuis un quart de siècle son pays natal dévasté par la guerre[1]. À l'annonce du décès imminent de son « ancien ami » Mourad, Adam décide de se rendre à son chevet, même s'il s'est brouillé avec lui. C'est dans la maison de Mourad que se réunissaient autrefois leurs amis communs, avec qui ils formaient un groupe d'étudiants joyeux et très unis, pleins de projets d'avenir pour leur pays avant que la guerre ne les sépare. Mourad s'est compromis avec un caïd afin de pouvoir garder sa propriété familiale, âprement défendue depuis des générations. Pris dans l'engrenage, il s'est mué en politicien corrompu. Adam arrive trop tard pour revoir Mourad ; mais Tania, la veuve de ce dernier, lui demande d'essayer de réunir à nouveau ce groupe d'amis pour rendre un dernier hommage au défunt.
Le récit se concentre sur les seize jours de ce retour au pays, où Adam va pouvoir retrouver ses amis dispersés, évoquer les heureuses années de leur jeunesse d'avant-guerre, et échanger des points de vue qui se sont éloignés en raison des différences culturelles et des choix de vie.
Dans la quatrième de couverture, Amin Maalouf annonce que, même si les personnages sont fictifs, ce roman s'inspire largement de son expérience personnelle[5]. Interrogé par des journalistes[6],[7], il a confirmé l'influence qu'exerce sur son œuvre l'autobiographie de Stefan Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen[8], tout en précisant que son roman n'est pas autobiographique, et que ce n'est pas une autofiction. C'est le premier roman où il évoque l'histoire contemporaine du Liban, des années 1970 aux années 2000. Le pays où se situe l'action n'est cependant désigné que par un terme imprécis, « le Levant », pour souligner qu'il ne s'agit pas de relater des événements historiques, mais d'imaginer l'évolution psychologique d'un groupe d'amis issus de différentes communautés et dispersés par une guerre civile[4].
Florent Georgesco est impressionné par l'ampleur du dispositif mis en place pour étudier les sentiments et les pensées que peut susciter l'émigration[9]. Il regrette cependant que cela donne un aspect « trop discoureur » au roman. Maurice-Ruben Hayoun souligne la haute valeur morale de l'ouvrage, dont il estime que c'est bien plus qu'un simple roman[10],[11]. Il fait une lecture symbolique des personnages et des péripéties. Monia Brahim fait un parallèle entre la technique de peinture impressionniste et la façon dont l'auteur fait progresser le récit à travers les réminiscences et les sensations d'Adam[12]. Caroline Eliacheff admire l'alternance des formes d'écriture qui permet d'exposer les différents points de vue des personnages et du narrateur[13]. Mustapha Harzoune pense pour sa part que ce procédé donne un caractère « factice » à la construction du récit[14]. Ce même critique juge « un peu emberlificoté » l'ajout au thème principal d'une réflexion sur la libération sexuelle, amenée par la brève liaison extra-conjugale entre Adam et Sémiramis. Malgré ces reproches mineurs, il apprécie la sensibilité, l'humanité et l'intelligence de l'auteur, qui développe une intrigue prenante au service de thèmes qui lui sont chers et qu'il a déjà développés dans Les Identités meurtrières. Dans cet essai, il évoque en effet son expérience d'exilé, et il décrit comment l'hégémonie occidentale peut exacerber certaines revendications identitaires, par exemple d'ordre religieux, qui sont à l'origine de conflits au Proche-Orient et ailleurs[15]. Félicité de Maupeou analyse les nombreux thèmes philosophiques, politiques et humains abordés par Les Désorientés[16]. Elle insiste notamment sur la disparition du « modèle libanais » qui permettait aux diverses communautés de vivre ensemble, avant que la guerre et les tensions religieuses ne détruisent cette harmonie. Elle évoque également les réflexions de l'auteur à propos du conflit israélo-arabe et du radicalisme islamiste. Abdelmounym El Bousouni insiste sur l'atmosphère crépusculaire du roman, conforme à la vision pessimiste de l'avenir développée par l'auteur dans son ouvrage précédent, Le Dérèglement du monde[17]. Anontella Emina confirme le caractère pessimiste d'Adam, qui se définit ainsi dans son carnet: « Je porte dans mon prénom l’humanité naissante, mais j’appartiens à une humanité qui s’éteint »[18]. Elle remarque cependant que la fin du roman suggère un sursis pour l'avenir.
Les Désorientés a reçu le prix du public de l'Algue d'Or en 2012[19].
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