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ballet de Tchaïkovski De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Lac des cygnes, op. 20 (en russe : Лебединое озеро/Lebedinoïe ozero) est un ballet en quatre actes sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski et un livret de Vladimir Begitchev inspiré d'une légende allemande. Il est composé entre 1875 et 1876.
Le Lac des cygnes | |
Yuka Ebihara (en) en Odette, dans le Lac des cygnes, interprétation par le Polish National Ballet (en), chorégraphie de Krzysztof Pastor (en) d'après Lev Ivanov. | |
Genre | Ballet |
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Nb. d'actes | 4 |
Musique | Piotr Ilitch Tchaïkovski |
Durée approximative | 2 h 30 (selon versions) |
Dates de composition | 1875-1876 |
Partition autographe | Musée d'État de la Culture Musicale M. Glinka, Moscou (conducteur sans les appendices I et II et arrangement de l’Introduction pour le piano)
Musée Tchaïkovski de Klin (conducteur de l'appendice II) |
Création | Théâtre Bolchoï, Moscou |
Représentations notables | |
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En 1871, Piotr Ilitch Tchaïkovski profite de ses vacances pour composer un petit ballet, Lebedinoïe ozero, destiné aux enfants de sa sœur.
Lorsque, au cours de l'été 1875, l'Intendant du grand théâtre de Moscou, Vladimir Pétrovitch Begitchev, lui demande de composer un ballet, Tchaikovski accepte immédiatement d'autant que la proposition est lucrative (Tchaïkovski touchera 5 000 roubles pour sa peine) et que le compositeur confie, dans une lettre à son ami Rimski-Korsakov, rêver depuis longtemps de « [s']essayer à ce genre de musique ». Béguitchev, en collaboration avec son danseur étoile du Théâtre impérial Bolchoï Vassili Fiodorovitch Gelzer, a personnellement préparé le livret à partir de légendes et contes divers — dont le Voile dérobé tiré des « contes populaires des Allemands » de Johann Karl August Musäus. Tchaïkovski a à l'esprit les ballets de Léo Delibes et plus particulièrement Coppélia.
À la différence du mode de travail qui caractérisera plus tard La Belle au bois dormant et Casse-Noisette, le compositeur ne collabore pas directement avec le chorégraphe pressenti, Julius Reisinger. Ce dernier, maître de ballet traditionaliste, se trouve dépassé par les ambitions « symphoniques » de la musique de Tchaïkovski. Il triture la partition, coupant ici, arrangeant là, si bien que lors de la création, le [1] au Théâtre impérial Bolchoï, l'œuvre, sous la direction de Semion Riabov et chorégraphiée par Julius Reisinger, sans être un échec cuisant comme certains historiens du ballet l'ont prétendu, est une « déconvenue humiliante » (Tchaïkovski). Au cours des cinq années suivantes, Le Lac des cygnes est monté deux fois et connaît plus de quarante représentations, chiffre exceptionnel pour l'époque.
Tchaïkovski ne vivra pas assez longtemps pour voir la version qu'il a composée, Lebedinoïe ozero, dansée sur toutes les scènes du monde sous des formes et des titres divers : Lebedinoïe ozero bien sûr, mais aussi Swan Lake, Le lac des cygnes, Schwanensee, Lago dei cigni, etc. C'est très exactement le que le ballet entreprend sa longue marche triomphale d'une façon modeste : seul le deuxième acte est représenté au Théâtre impérial Mariinski à la mémoire du compositeur décédé le . Cette réalisation est confiée à Ivanov, deuxième maître de ballet et adjoint du célèbre Petipa. Ce dernier remarque immédiatement les possibilités inhérentes à la partition de Tchaïkovski et persuade le Théâtre Mariinski de monter une production intégrale du ballet de la chorégraphie duquel il se chargerait en partenariat avec Ivanov. À la demande de Petipa, le maître de chapelle de la cour et chef d'orchestre Riccardo Drigo pratique quelques interventions dans la partition originale. Petipa se charge alors de chorégraphier le premier et le troisième acte, laissant à Ivanov les deuxième et quatrième qui se déroulent sur les bords du lac des cygnes. Cette version est présentée au public pour la première fois le .
Au cours des cinquante années qui ont suivi la création de la version Petipa/Ivanov à Saint-Pétersbourg le ballet subit tant de remaniements que la version réalisée en 1953 au théâtre Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko de Moscou fit l'effet d'une bombe. On la devait à Bourmeister[2] (1904-1971), premier maître de ballet du théâtre, qui reprenait l'ordre des numéros tel que publié dans la partition originale de Tchaïkovski. Bourmeister simplifie la dramaturgie du livret et rajoute un prologue qui présente la transformation de la princesse Odette en cygne par le sorcier Rotbarth. Cela le conduit, après la victoire finale du prince Siegfried sur Rotbarth à l'issue d'une lutte sans merci, à montrer le retour d'Odette à sa forme première. Plus rien ne fait alors obstacle à la fin heureuse du ballet bien que la version de 1895 ne fasse qu'esquisser la réunion des deux amants dans une apothéose finale. Les autres modifications concernent la disparition du fou (qui n'amène rien à l'intrigue) au profit de l'ami de Siegfried et l'arrangement des danses nationales du Divertissement de l'acte III en intermèdes magiques de Rotbarth, qui apparaît dès lors comme une sorte d'artiste du music-hall.
Cette version du Lac des cygnes a été montée pour la première fois à l'Ouest par l'Opéra de Paris en 1950. Elle a été reprise par plusieurs compagnies dont, récemment, le , au Théâtre de la Scala avec Svetlana Zakharova dans le rôle d'Odette/Odile et Roberto Bolle dans celui de Siegfried.
Le mythe du cygne, avec ses prémices antiques où Zeus, sous les traits d'un cygne, comble Léda, l'épouse du roi de Sparte, offre de nombreuses possibilités d'adaptation. On y voit déjà apparaître le caractère androgyne de l'animal qui a conduit, dans les mises en scène de Matthew Bourne (Swan Lake, Londres 1995) et Stephan Thoss (de) (Zwischen Mitternacht und Morgen, Hanovre 2004), à confier la figure des cygnes à un corps de ballet masculin.
Enfin, à la suite de l'étude psychanalytique de l'argument par Mats Ek en 1986 et de l'interprétation par le biais de la Modern Dance qu'il en a donnée avec le Ballet Cullberg de Suède, de nouvelles versions dramaturgiques et chorégraphiques ont vu le jour dont celle de Neumeier, Illusionen - wie Schwanensee avec sa référence historique à Louis II de Bavière.
Le jeune prince Siegfried fête sa majorité. Sa mère, la reine, lui annonce que, le jour suivant, au cours d'un grand bal pour son anniversaire, il devra choisir une future épouse. Vexé de ne pouvoir choisir celle-ci par amour, il se rend durant la nuit dans la forêt. C'est alors qu'il voit passer une nuée de cygnes. Une fois les cygnes parvenus près d'un lac, il épaule son arbalète, s'apprêtant à tirer, mais il s'arrête aussitôt : devant lui se tient une belle femme vêtue de plumes de cygne blanches, suivie de douze autres femmes habillées pareillement, dont quatre surnommées « petits cygnes ».
Enamourés, ils dansent, et Siegfried apprend que la jeune femme est en fait la jeune et belle princesse Odette, la princesse cygne. Un terrible et méchant sorcier, nommé Rothbart, la captura et lui jeta un sort : le jour, elle serait transformée en cygne blanc et, la nuit, elle redeviendrait femme. D'autres jeunes femmes et jeunes filles apparaissent et rejoignent la princesse Odette près du Lac des Cygnes, lac formé par les larmes de ses parents, le roi et la reine décédés, lorsqu'elle fut enlevée par le méchant sorcier Rothbart. Ayant appris son histoire, le prince Siegfried, fou amoureux, est pris d'une grande pitié pour elle. Il lui déclare son amour, ce qui affaiblit le sort. Rothbart apparaît. Siegfried menace de le tuer, mais Odette intervient : si Rothbart meurt avant que le sort ne soit brisé, il sera irréversible. Le seul moyen de briser le sort est que le prince épouse Odette.
Le lendemain, au bal, à la suite des candidates fiancées, survient le méchant sorcier Rothbart, avec sa fille Odile, transformée en Odette mais vêtue de noir (le cygne noir), qui est le sosie d'Odette. Abusé par la ressemblance, Siegfried danse avec elle, lui déclare son amour et annonce à la cour qu'il compte l'épouser. Au moment où vont être célébrées les noces, la véritable princesse Odette apparaît. Horrifié et conscient de sa méprise, Siegfried court vers le lac des cygnes.
La façon dont Odette apparaît finalement à Siegfried diffère selon les différentes versions du ballet : Odette arrive au château ou bien le méchant sorcier Rothbart montre à Siegfried une vision d'Odette.
Il existe également différentes fins :
D'après le récit du neveu et de la nièce de Tchaïkovski, Youri Lvovitch Davydov et Anna von Meck-Davydov, nous savons que celui-ci avait déjà créé auparavant un petit ballet appelé le Lac des Cygnes chez eux en 1871. Tchaïkovski avait l'habitude de réunir de petites œuvres dont il créait la musique et le scénario en une représentation. Selon son neveu, la Chanson des cygnes, le fameux thème du Lac des Cygnes, avait été composée à cet effet. À cette époque, Tchaïkovski et Vladimir Petrovitch Beguitchev, directeur des Théâtres Impériaux de Moscou en ce temps-là, faisaient partie d'un groupe artistique de Moscou appelé le Salon de Chikhovskaïa et il semblerait que l'idée du Lac des cygnes soit apparue lors d'une réunion des membres du groupe. Le livret du Lac des cygnes est un cliché typique du ballet du XIXe siècle.
Les origines du scénario sont confuses, tant les sources que celui qui l'a écrit, et font encore aujourd'hui l'objet de contestations.
Fiodor Lopoukhov, patriarche du ballet russe, a appelé Le Lac des cygnes un « ballet national » : les cygnes sont évoqués dans beaucoup de récits romantiques russes et la chorégraphie du corps de ballet imite très souvent des mouvements de danses slaves (des danses en cercle notamment). Selon lui, même si l'histoire se déroule en Allemagne, l'image du cygne et le thème de l'amour fidèle seraient essentiellement russes. La trame de l'intrigue serait inspirée de l'histoire du Voile dérobé (Der geraubte Schleier) extraite des Volksmährchen der Deutschen (recueil en 5 tomes de contes allemands) de Johann Karl August Musäus. Le conte populaire russe Le Canard Blanc serait une autre source. Aussi les contemporains de Tchaïkovski ont remarqué que le compositeur portait beaucoup d'intérêt pour la vie de Louis II de Bavière qui par son destin tragique est souvent symbolisé par le cygne et qui, consciemment ou non, fut choisi comme prototype du rêveur prince Siegfried.
On s'accorde souvent à dire que Beguitchev a écrit le scénario.
Le Lac des cygnes est le premier ballet dont la musique fut créée par un compositeur symphonique. Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, on confiait habituellement la partition à des compositeurs connus et spécialisés dans la musique de ballet : ils créaient de nombreuses mélodies, claires, enjouées, rythmées, en vogue pour le ballet. Tchaïkovski étudia la musique de ces spécialistes (l'Italien Cesare Pugni ou l'Autrichien Léon Minkus) avant de composer son Lac des cygnes. Il avait une opinion négative sur la musique de ces spécialistes, jusqu'à ce qu'il s'intéresse en détail aux partitions : il fut impressionné par la variété presque illimitée de leurs mélodies. Il admirait surtout la musique de Léo Delibes ou d'Adolphe Adam, et de Riccardo Drigo quelques années plus tard. La partition de Giselle (1841) d'Adolphe Adam lui plaisait beaucoup : Adam avait utilisé la technique du leitmotiv, en associant des thèmes à un personnage ou une atmosphère ; ce que fit Tchaïkovski dans le Lac des cygnes ou La Belle au bois dormant.
Certains de ses amis essayèrent de convaincre Tchaïkovski de renoncer à ce projet, notamment le compositeur Nikolaï Rimsky-Korsakov, qui soulignait qu'il s'agissait là d'une entreprise indigne du talent de Tchaïkovski. Rarement autoritaire, celui-ci déclara néanmoins : Il n'y a pas de genre inférieur en musique, il n'y a que de petits musiciens !. Ce premier ballet, comme par la suite la Belle au bois dormant puis Casse-Noisette, démontra avec panache que Tchaïkovski avait raison.
Il composa la musique du ballet entre août 1875 et avril 1876. La Danse russe de l'acte III fut ajoutée en et le pas de deux de l'acte III en . En 1875, Begitchev demanda la partition du Lac des cygnes à Tchaïkovski pour un prix plutôt modeste de 800 roubles, et bientôt Begitchev commença à choisir les artistes qui participeraient à la création du ballet. Le chorégraphe était le Tchèque Julius Reisinger (1827-1892) qui était alors engagé en tant que maître de ballet au Théâtre Bolchoï depuis 1873. La plupart des œuvres précédentes de Julius Reisinger, entre autres Kachtchei (1873) et Stella (1875), avaient été très critiquées et jugées d'une qualité médiocre[réf. souhaitée]. Sa seule véritable réussite était un ballet sur Cendrillon appelé Le Chausson magique, qu'il avait composé à son arrivée au Théâtre Bolchoï.
En 1984, Rudolf Noureev signe pour l'Opéra de Paris une version à résonance « freudienne », probablement la plus achevée du Lac des cygnes.
Noureev explique sa vision du ballet en ces termes[3] :
« Le lac des cygnes est pour moi une longue rêverie du prince Siegfried […] Celui-ci, nourri de lectures romantiques qui ont exalté son désir d'infini, refuse la réalité du pouvoir et du mariage que lui imposent son précepteur et sa mère […]. C'est lui qui, pour échapper au destin qu'on lui prépare, fait entrer dans sa vie la vision du lac, cet « ailleurs » auquel il aspire. Un amour idéalisé naît dans sa tête avec l'interdit qu'il représente. Le cygne blanc est la femme intouchable, le cygne noir en est le miroir inversé. Aussi, quand le rêve s'évanouit, la raison du prince ne saurait y survivre. »
C'est de là que naît une vision psychanalytique et introspective de l'œuvre tant dans le traitement du récit que dans le développement des personnages. L'œuvre gagne un surcroît de complexité dans un subtil jeu de miroirs identitaires.
Tout en restant très proche du livret imaginé par Petipa, le danseur étoile révise la chorégraphie (rendant ainsi certains passages d'une exécution difficile) et arrange la partition. Le bouffon, un ajout d'Alexandre Gorski, est certainement brillant mais sans utilité dans l'intrigue. Il est supprimé au profit de Wolfgang, le précepteur du prince. Wolfgang devient dans la version de Noureev un personnage équivoque et manipulateur, alter ego, miroir identitaire du magicien qui a ensorcelé les cygnes et qui, à terme, conduit le prince à sa perte. Il éclaire ainsi de façon magistrale le rôle de l'inconscient dans l'œuvre de Tchaïkovski et donne la mesure du drame intime que vit le compositeur dans son homosexualité. Le cygne blanc symbolise la pureté inaccessible car un amour charnel ne peut exister entre un cygne et un humain. C'est là la malédiction vécue par Tchaïkovski.
Le changement le plus important réside dans le finale. Noureev s'éloigne franchement de l'image traditionnelle des deux protagonistes réunis dans une sorte d'apothéose idyllique rêvée. Il conçoit une scène plus cruelle pour Odette, la princesse cygne. Elle est emportée dans les griffes de l'affreux Rothbart sous les yeux d'un prince paralysé par son impuissance. Cette image est précisément la résurgence du rêve de Siegfried avec lequel l'histoire commence. Finalement, elle devient la concrétisation du cauchemar à la fois récurrent et redouté auquel il ne peut échapper. La constante opposition entre l'imaginaire et le réel, jeu de miroirs identitaires qui n'ont cessé de s'affronter dans son esprit, débouche inexorablement sur la folie…
Le sentiment de cette fatalité parcourt la partition d'un bout à l'autre. Elle est magnifiquement rendue par cette version de Noureev.
De tous les ballets que Noureev aura légués à l'Opéra de Paris, celui-ci est, à coup sûr, son œuvre la plus personnelle.
« Le Lac des cygnes de Noureev est devenu pour nous une référence », explique Charles Jude en 1997[réf. souhaitée]. « Pour ma part, je l'ai considéré dès le début comme la meilleure version, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. En fait, Noureev a éliminé tout ce qui était démodé et donné un vrai rôle a chacun et pas seulement aux solistes. Son ballet est construit comme un rêve. Siegfried aime les lectures romantiques et pour échapper au mariage sans amour que veulent lui imposer sa mère et son précepteur il se réfugie dans un monde imaginaire. Il tombe éperdument amoureux d'Odette, une princesse qui vit près d'un lac enchanté et qui est l'image de sa femme idéale. Rothbart, le cruel magicien qui prend les traits du tuteur, l'a transformée en cygne. Elle ne reprend sa forme humaine que la nuit. Il ne faut pas voir dans la fin le triomphe du mal, mais la quête sans cesse renouvelée d'une perfection jamais atteinte. »
Instrumentation du Lac des cygnes |
Bois |
1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes (en la, si bémol et ut), 2 bassons |
Cuivres |
4 cors (en fa), 2 cornets (en la et si bémol), 2 trompettes (en fa, mi et ré), 3 trombones (2 ténors et 1 basse), tuba |
Percussions |
timbales, cymbales, grosse caisse, tambourin, triangle, tambour militaire, tam-tam, castagnettes, glockenspiel |
Cordes |
1 harpe, premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses |
Après la mort de Tchaïkovski (1893), une version revue du ballet fut élaborée par le frère du compositeur, Modeste. La chorégraphie fut modifiée par Marius Petipa et Lev Ivanov et la partition, par le très reconnu chef d'orchestre Riccardo Drigo du Théâtre Mariinsky. Ainsi le ballet qui possédait quatre actes à l'origine n'en eut plus que trois.
C'est la partition reprise par Drigo en 1895, par rapport à celle de Tchaïkovski en 1877, qui est la plus usitée pour les représentations du ballet. Mais, la plupart des compagnies de ballet préfèrent établir leur propre version de la partition, ou un juste milieu entre la partition de 1877 et celle de 1895… mais on se base toujours sur celle de Drigo.
Le frère de Tchaïkovski, Modeste, préférait la partition de Drigo. L'acte I devint l'acte I, scène 1 ; l'acte II devint l'acte I scène 2 ; l'acte III devint l'acte II et l'acte IV devint l'acte III.
La valse de l'acte I fut appelée valse champêtre ou valse villageoise. La grande coda de l'acte II fut rallongée. La ballabile de l'acte III fut utilisée par le maître de ballet Konstantin Sergueïev dans sa version de 1951 pour le Mariinsky comme danse de cour. La danse russe est utilisée dans les mises en scène d'aujourd'hui et a même été utilisée par une compagnie de ballet de Seattle comme danse arabe.
(originellement l'acte I)
(originellement l'acte II)
(originellement l'acte III)
(originellement l'acte IV)
Dans ses Mémoires, Marius Petipa écrit : « Le Lac des cygnes fut monté pour la première fois à Moscou sans grand retentissement. À peine informé des mécomptes du ballet, je me rendis chez le directeur [du Mariinsky] et lui dis qu'il m'était impossible d'admettre que la musique de Tchaïkovski fût mauvaise. À mon sens, les problèmes de l'œuvre ne pouvaient venir que de la mise en scène et de la chorégraphie. Je lui demandai de m'autoriser à utiliser à ma façon le sujet de Tchaïkovski pour monter le ballet à Pétersbourg. M. Vsevolojski accepta d'enthousiasme et nous nous mîmes en contact avec le compositeur. Naturellement, Le Lac des cygnes fit un triomphe sur la scène pétersbourgeoise. Tchaïkovski, ravi, répétait à qui voulait l'entendre qu'il n'écrirait jamais de ballet pour quelqu'un d'autre que Petipa »[4].
En 1893, la ballerine italienne Pierina Legnani, excellente danseuse, obtint le rôle d'Odette. Lors d'une représentation, durant le « grand pas » de l'Acte III, Legnani fit, en improvisant, trente-deux fouettés en tournant et fut la première ballerine à avoir accompli un tel exploit. Le public impressionné demanda un bis, et elle répéta ce qu'elle venait de faire, mais cette fois avec vingt-huit fouettés en tournant. Selon la presse, la ballerine ne « bougea pas d'un pouce de l'endroit où elle avait commencé » ses fouettés. Les fouettés en tournant restèrent depuis lors dans la chorégraphie du Lac des cygnes.
Tchaïkovski désirait faire une suite du Lac des cygnes (opus 20a), mais il ne la compila jamais et les éditions Jurgenson publièrent après sa mort la suite comprenant :
Le thème récurrent du Lac des Cygnes est repris :
Le Lac des cygnes est utilisé par les médias russophones afin de signaler un changement politique important, souvent la mort du chef de l'État[12]. Il a été diffusé lors du coup d'État en 1991[13],[14] sur tous les médias sauf sur la radio Echo de Moscou.
Sous la censure du régime de Vladimir Poutine interdisant de qualifier de « guerre » l'invasion de l'Ukraine par la Russie, quatre ballerines figurent en couverture de Novaïa Gazeta du , sur fond de l'explosion d'une bombe. Dans les rues moscovites, les quatre ballerines parfois étêtées sont placardées[réf. nécessaire].
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