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Le Samouraï

film de Jean-Pierre Melville, sorti en 1967 De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Le Samouraï est un film noir franco-italien réalisé par Jean-Pierre Melville, sorti en 1967.

Faits en bref Réalisation, Scénario ...

Alain Delon y interprète un tueur à gages, le « samouraï », traqué à la fois par la police et par son commanditaire insatisfait de l’exécution de son contrat.

Bien accueilli par la critique, le film est devenu une référence essentielle pour de nombreux cinéastes. Lors de sa sortie en salles, il est vu par près de 2 millions de spectateurs[1].

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Synopsis

Résumé
Contexte

Jef Costello, dit « le samouraï », est un tueur à gages solitaire et taciturne. Il vit dans une chambre délabrée et ne semble avoir pour seule compagnie qu'un bouvreuil en cage. Il vole une DS puis passe dans un garage clandestin afin d'en faire changer les plaques d'immatriculation et de se faire remettre une fausse carte grise et un revolver.

Il se rend ensuite chez Jane Lagrange (Nathalie Delon), une femme à l'emploi du temps chargé : elle est à la fois un peu prostituée, femme entretenue par M. Wiener et aussi maîtresse, très amoureuse, de Jef. Il met au point avec elle l'alibi dont il pourrait avoir besoin la nuit même : si elle est interrogée par la police, elle devra dire qu'il était avec elle de 19 h 15 à 1 h 45. Ensuite, à 2 h, Wiener doit arriver. Puis Jef rejoint un cercle clandestin de joueurs de cartes dans une chambre d'hôtel et les prévient qu'il reviendra vers 2 h du matin.

Il se rend au Martey's, une boîte de jazz, enfile des gants blancs et traverse la salle le plus discrètement possible. Il gagne les coursives, entre dans le bureau de Martey, le patron du lieu, et l'abat. En sortant de la pièce, il se retrouve face à Valérie, la jolie pianiste noire du club. Après s'être débarrassé de ses gants et du revolver, il revient dans l'immeuble de Jane, guette l'arrivée de Wiener et s'arrange pour le croiser. Jef veut être vu par Wiener pour que celui-ci suppose qu'il vient de sortir de chez Jane. Ainsi son alibi sera parfait, il n'y aura plus de « trou » apparent dans son emploi du temps. Il abandonne ensuite la DS.

Il a donc trois témoins – Jane, Wiener et les joueurs de cartes – qui pourront assurer l'avoir vu, avant, pendant et après la commission du meurtre. La police opère une rafle de quatre cents personnes et ne tarde pas à pénétrer dans la chambre d'hôtel où se trouvent les joueurs clandestins. Elle embarque Jef.

Bien qu'il n'ait pas d'arme ni de casier judiciaire, Jef devient rapidement le suspect numéro 1 du commissaire chargé de l'enquête (François Périer) car il a été reconnu par plusieurs témoins. Il est donc présenté aux employés et aux clients du club mais leurs avis divergent et surtout, le témoin clé, Valérie, la pianiste, qui l'a vu de face sortir du bureau de Martey, nie catégoriquement le reconnaître, elle ment sur la couleur de son chapeau. D'autre part, Jane certifie qu'il était avec elle, alibi confirmé comme prévu par Wiener. Mais l'opinion du commissaire est faite : pour lui, c'est bien Jef le tueur. Il s'évertue à le confondre, il le tutoie : « Je vais te faire changer de ton, moi ! » Cependant, au petit matin, après une nuit d'interrogatoires, faute de preuve et de témoignages concordants, il ne peut que le relâcher. Il le fait néanmoins suivre, mais Jef parvient à déjouer la filature avec beaucoup d'habileté.

Jef se rend sur une passerelle au-dessus de voies ferrées, lieu de rendez-vous convenu avec un envoyé du commanditaire de l'assassinat pour toucher le solde du contrat. Ce commanditaire sachant Jef suspecté par la police, l'intermédiaire a pour mission de le liquider ; il ne parvient toutefois qu'à le blesser au bras. Jef rentre chez lui et panse sa plaie sous l'œil de son bouvreuil qui pépie dans sa cage. Il veut retrouver ceux qui ont cherché à l'éliminer avant qu'ils ne fassent une nouvelle tentative... Tout en échappant aux recherches policières.

Le lendemain, il retourne au club pour voir Valérie, la pianiste. Quand elle sort, il lui demande pourquoi elle a cherché à le couvrir. De deux choses l'une : soit elle ne voulait pas jouer le jeu de la police, soit elle avait reçu l'ordre de ne pas le reconnaître. Elle reste évasive et lui demande de lui téléphoner dans deux heures. Pendant ce temps, deux policiers installent un micro émetteur dans la planque de Jef. Cette intrusion affole son oiseau.

De son côté, le commissaire et deux autres de ses hommes débarquent chez Jane et perquisitionnent son domicile en y semant le plus grand de désordre pour l'impressionner. Puis le commissaire joue l'apaisement et utilise toutes les méthodes possibles pour la faire craquer : menaces, chantage, offre de « protection ». Il tente aussi de susciter sa jalousie en lui révélant que son amant est au même moment avec la pianiste, en vain.

Jef rentre chez lui et, alors qu'il s'apprête à téléphoner, il remarque que son bouvreuil est perturbé et comprend qu'il a eu de la visite. Il fouille la pièce et découvre le micro. Il descend donc dans un bistrot pour appeler Valérie mais elle ne répond pas.

De retour chez lui, Jef est accueilli par l'homme, pistolet au poing, qui l'avait blessé sur la passerelle. Il est surpris quand ce dernier l'informe que ses employeurs ont changé d'avis : l'homme lui règle le solde du contrat sur Martey et le paie, cette fois en totalité, pour une nouvelle mission... Jef parvient à le maîtriser et le contraint, en le tabassant, à lui révéler le nom de l'homme qui l'emploie, un certain Olivier Rey, ainsi que son adresse. Il part après avoir attaché l'homme de main à un tuyau d'eau et lui avoir dit : « Voilà comment on devient chômeur. »

En sortant, Jef est longuement pris en filature par un important dispositif policier, dans les rues et dans le métro. Il parvient pourtant, encore une fois, à passer au travers des mailles du filet. Il se rend chez Jane pour la rassurer, puis chez Olivier Rey, constatant qu'il vit dans le même hôtel particulier que Valérie. Il comprend qu'elle est sa maîtresse. Les deux hommes se retrouvent face à face, ils sortent leurs armes, Jef est le plus rapide et le tue.

Il retourne dans la boîte de jazz, enfile de nouveau des gants blancs et se dirige vers Valérie, qui lui dit à voix basse : « Ne reste pas là ». Il sort alors son revolver et la met en joue. Elle lui demande : « Pourquoi, Jef ? », il lui répond : « On m'a payé pour ça. » Avant qu'il ne tire, les policiers, qui l'attendaient, l'abattent. L'un d'eux dit à Valérie qui ne peut détacher son regard du corps : « Vous l'avez échappé belle », et un deuxième : « Sans nous, c'est vous qui seriez morte. » Le commissaire dément leurs dires en montrant le barillet vide du revolver. Jef avait enlevé toutes les balles, il n'avait plus l'intention de la tuer puisqu'il venait d'éliminer son commanditaire. Melville explique ainsi la fin ambigüe du film : « Costello tombe amoureux de la pianiste, témoin principal du crime, comme il tombe amoureux de sa mort[2]. »

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Fiche technique

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Distribution

  • Alain Delon : Jef Costello
  • François Périer : le commissaire
  • Nathalie Delon : Jane Lagrange, maîtresse de Costello
  • Cathy Rosier : Valérie, la pianiste (créditée Caty Rosier)
  • Jacques Leroy : l'homme de la passerelle
  • Michel Boisrond : Wiener, le riche amant de Jane
  • Robert Favart : le barman du Martey's
  • Jean-Pierre Posier : Olivier Rey, le commanditaire du contrat
  • Catherine Jourdan : la fille du vestiaire
  • Roger Fradet : le 1er inspecteur
  • Carlo Nell : le 2e inspecteur
  • Robert Rondo : le 3e inspecteur
  • André Salgues : le garagiste
  • André Thorent : le policier au volant du taxi
  • Jacques Deschamps : le policier qui parle au micro
  • Georges Casati : Damolini, le premier suspect
  • Jacques Léonard : Garcia, le second suspect
  • Pierre Vaudier : le policier qui place le micro dans la chambre de Jef
  • Maurice Magalon : le second policier dans la chambre de Jef
  • Gaston Meunier : le maître d'hôtel du Martey's
  • Jean Gold : 1er client dans la boîte de nuit
  • Georges Billy : 2e client dans la boîte de nuit
  • Ari Aricardi : un joueur de poker
  • Guy Bonnafoux : un joueur de poker
  • Humberto Catalano : un inspecteur de police
  • Carl Lechner : le suspect ressemblant beaucoup à Jef
  • Maria Maneva : la jeune fille au chewing-gum qui file Jef dans le métro
  • Maurice Auzel : un homme menotté au commissariat (non crédité)

Production

Résumé
Contexte

Le film commence avec une fausse citation, rédigée par Melville lui-même[3] prétendument tirée du livre du Bushido (Livre des samouraï) : « Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï si ce n'est celle d'un tigre dans la jungle... peut-être... »

Le film est adapté d'un roman de Joan MacLeod, The Ronin, non crédité au générique[4]. Par ailleurs, Tueur à gage, film de Frank Tuttle (1942) avec Alan Ladd, « est une inspiration avouée de Jean-Pierre Melville pour Le Samouraï (1967), le mimétisme entre les ouvertures [des] deux films (le réveil, Ladd et son chat/Delon et son canari, leur gestuelle respective et la manière d'occuper le décor) étant frappant[5]. »

Acteurs

À la fin des années 1950, Melville et Delon se rencontrent inopinément au bar de l'hôtel du 100, rue La Boétie, qui s'appelait alors « Élysées-Palace ». Melville pressent vite le futur de Delon au cinéma : il lui tend son propre carnet d'adresse pour que Delon lui laisse ses coordonnées[6]. Il découvre ainsi le nom du jeune homme et de son épouse : Nathalie Delon[7].

Jacques Deschamps joue ici le rôle du policier au micro, dans la scène des confrontations. Dans les mêmes années, il assure en doublage la voix francophone de Robert Stack dans Les Incorruptibles et celle de Clint Eastwood dans la « trilogie du dollar » de Sergio Leone.

Tournage

Le film est tourné du au .

Arrivant sur les lieux du tournage (le studio de la rue Jenner) et découvrant la chambre ascétique de Jef Costello, Alain Delon félicite le décorateur François de Lamothe : « C'est formidable ce que tu as fait, ma poule[8] ! »

C'est pendant le tournage du Samouraï que les studios Jenner, si chers à Jean-Pierre Melville, sont incendiés le . Le décorateur François de Lamothe relate qu'en arrivant au studio le matin, il aperçoit une colonne de fumée et des voitures de pompiers. « Je découvre le studio ravagé par le feu, détruit de fond en comble. Melville, encore en pyjama, totalement trempé par les lances à incendie, déambule hagard au milieu des débris fumants. » Finalement, Lamothe reconstruit à l'identique un nouveau décor aux studios de Saint-Maurice en un temps record : deux semaines[8]. Selon Rui Nogueira, l'oiseau en cage présenté comme l'animal de compagnie de Jef Costello dans le film fut la seule victime de cet incendie.

Lieux de tournage

Le tournage a lieu principalement à Paris.

L'hôtel dans lequel Costello monte jouer aux cartes la nuit du meurtre est au 4, boulevard de Rochechouart.

Il jette dans la Seine, depuis le pont Alexandre-III, l'arme à feu avec laquelle il a abattu Martey, en exécution d'un meurtre commandité[9].

Pour percevoir l'argent du contrat, il prend le métro et descend à la station Porte d'Ivry. Il emprunte ensuite l'escalier intérieur de la gare du boulevard Masséna[9], située sur la ligne de Petite Ceinture. Puis il accède au lieu de rendez-vous, sur la passerelle métallique, détruite en 2004, qui franchit le faisceau de voies ferrées reliant Paris-Austerlitz à Juvisy et à Bordeaux.

La filature dans le métro est filmée sur les lignes 11 et 7 (actuelle 7 bis), aux stations Télégraphe, Place des Fêtes, Jourdain et Châtelet[9], ainsi que dans des rames MP 55.

Costello va voir Jane, qui réside 11, boulevard de l'Amiral-Bruix, dans le 16e arrondissement de Paris[9].

La pianiste de la boîte de jazz habite dans un hôtel particulier situé 22 avenue de Messine (8e arrondissement), qui possède un salon à escalier double. Demeure d'Alain Delon dans les années 1960, il abrite actuellement le Centre culturel de l'ambassade d'Ukraine.

À deux reprises, Jef Costello se rend chez un voyou mutique pour faire changer sa plaque d'immatriculation, obtenir une fausse carte grise et un revolver. Le garage se trouve au 118 de la rue de Saint-Antoine à Montreuil (Seine-Saint-Denis), à l'est de Paris ; il a été surélevé d'un étage en 2014.

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Autour du film

Résumé
Contexte

Références dans d'autres œuvres

Le Samouraï est cité comme l’un des films plus influents de l’histoire[10],[11]. De nombreux films du Nouvel Hollywood et succès critiques tels que The French Connection (1971) de William Friedkin ou Conversation secrète (1974) de Francis Ford Coppola contiennent des références explicites au Samouraï et au personnage de Jef Costello interprété par Delon[12],[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34].

Yórgos Lánthimos[35], Hideo Kojima[36], Aaron Katz[37], Monte Hellman[38], Götz Spielmann, Andrew Loog Oldham[39], Edgar Wright[40], Raúl Castillo[41], Nadav Lapid, Lynne Ramsay, Jerry Schatzberg, William Friedkin, Paul Schrader recommandent et/ou affectionnent Le Samouraï.

Productions européennes

  • Dans le film allemand Liebe ist kälter als der Tod, le style de mise en scène s’inspire du Samouraï de Melville, tandis que l'artwork du poster est apparente à la silhouette d'Alain Delon dans Le Samouraï[42]. Le personnage Bruno (Ulli Lommel) est aussi inspiré du personnage campé par Delon[43].
  • Le personnage de Jef Costello, interprété par Delon en 1967, a largement inspiré Fernando Di Leo et sa Trilogie du Milieu[44],[45],[46].
  • Luc Besson, dans Léon, s'inspire de Jef Costello (interprété par Delon dans Le Samouraï) pour créer Léon, le personnage principal incarné par Jean Reno[47],[48].
  • Dans À bout portant de Fred Cavayé, Roschdy Zem incarne un tueur à gages largement inspiré par Jef Costello[49].
  • Richard Ayoade cite Le Samouraï comme une inspiration majeure de ses films. Dans Submarine, le personnage d'Oliver Tate porte le même costume que celui de Delon dans Le Samouraï et affiche un poster du film dans sa chambre, par admiration pour le personnage qu'il incarne[50],[51]. Certaines scènes du film sont directement inspirées du classique français[52].
  • Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, dans Salvo visant à recréer l'aura des films noirs français, dont Le Samouraï. Le choix de l'acteur Saleh Bakri par les réalisateurs pour incarner Salvo (un tueur à gages sicilien) découle de cette vision : « Ensuite, nous voulions un corps fort qui occuperait l'écran avec beaucoup de charisme, en pensant à Jean-Pierre Melville, aux films noirs français, à des acteurs comme Alain Delon[53] ». Ils ont aussi intégré des éléments stylistiques et thématiques du film français Le Samouraï[54],[55].
  • Dans Les Nuits rouges du bourreau de jade de Laurent Courtiaud, le personnage principal féminin, interprété par Frédérique Bel, s'inspire directement de l'image de Delon (Costello) dans Le Samouraï[56],[57].
  • Dans Une baleine de Pablo Hernando, le personnage principal interprété par Ingrid García-Jonsson (une tueuse à gages) est inspiré de Jef Costello[58],[59]. Le réalisateur confirme cette influence : « Je comprends les comparaisons, mais je n’ai pas mélangé les références. Le seul que j’ai utilisé était l’archétype du tueur à gages solitaire d’Alain Delon (...) »[60]. Aussi, le nom du principal antagoniste, Melville, est un hommage à Jean-Pierre Melville[61].
  • Giovanni Aloi mentionne Le Samouraï et le personnage de Jef Costello comme des références visuelles essentielles pour son film Le Domaine[62]. Félix Lefebvre, interprète principal, a été invité à revoir Le Samouraï, et s’est inspiré de Delon pour sa prestation[63],[64].

Productions américaines

  • L'atmosphère générale, la caractérisation des personnages et le style narratif du film américain French Connection sont en majeure partie influencés par Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville. William Friedkin s'est inspiré du personnage incarné par Delon, qui joue un tueur à gages solitaire et méthodique pour façonner le personnage de Popeye Doyle (Gene Hackman)[20]. La scène de poursuite dans le métro de The French Connection est d'ailleurs reprise de Bullitt et du Samouraï[65].
  • Ryan O'Neal dans Driver incarne un personnage basé presque entièrement sur Jef Costello[66],[67]. Driver est par ailleurs considéré comme une adaptation non officielle du Samouraï[68].
  • Scorsese a également noté que le personnage de Jef Costello, incarné par Delon dans Le Samouraï, avait inspiré la création de Travis Bickle, le protagoniste de Taxi Driver (le rôle sera d'ailleurs proposé à Alain Delon)[69],[70].
  • Le Samouraï est l’un des films préférés de Quentin Tarantino et l’a influencé dans la création du monde de Reservoir Dogs et Pulp Fiction[71].
  • Michael Mann, pour Heat (tout comme pour Collatéral), s’inspire du style minimaliste et détaché de Delon dans Le Samouraï[72]. La phrase « Je suis seul, pas solitaire » de McCauley (De Niro dans Heat) fait par exemple directement écho à celle de Jef Costello (Delon dans Le Samouraï) « Je ne perds jamais, jamais vraiment »[73].
  • La fin de Ghost Dog : La voie du samouraï de Jim Jarmusch fait ouvertement un clin d’œil au samouraï, dans lequel Alain Delon, comme Ghost Dog, porte une arme à feu non chargée dans une circonstance dont il sait qu’elle s’avérera fatale[74],[75]. Forest Whitaker s’inspire aussi du rôle de Jef Costello (interprété par Alain Delon dans Le Samouraï) : « En guise de préparation, j'ai regardé ce chef-d'œuvre avec Alain Delon. Grâce à lui, j'ai compris la vertu du silence. »[76],[77],[78].
  • Pour se préparer à jouer le rôle de Vincent dans Collatéral, Tom Cruise dit avoir « d’abord regardé quelques films sur des tueurs professionnels, dont « Le Samouraï » de Jean-Pierre Melville avec Alain Delon. J’étais [Tom Cruise] très fasciné par son charisme solitaire et mélancolique dans l’exercice de ses cruelles affaires. »[79]. L'apparence et le caractère de Cruise dans le film américain rappellent par ailleurs le personnage de Jef Costello dans Le Samouraï[80].
  • Les films Drive de Nicolas Winding Refn et Baby Driver d'Edgar Wright sont tous deux inspirés par Le Samouraï de Melville[81]. Ceux-ci présentent les protagonistes – interprétés respectivement par Ryan Gosling et Ansel Elgort – en tant que chauffeurs de fuite taciturnes et charismatiques, rappelant le personnage de Jef Costello[82]. Ryan Gosling affirme s'est être inspiré pour son jeu d'acteur de la prestation de Delon dans le Samouraï[83].
  • Dans The Limits of Control, Jim Jarmusch rend hommage au Samouraï en créant le personnage du Lone Man, interprété par Isaach de Bankolé[84],[85]. À bien des égards, le Lone Man est une réincarnation moderne de Jef Costello[86],[87],[88],[89],[90].
  • Le film d'Anton Corbijn, The American (inspiré du Samouraï de Melville[91]) met en vedette George Clooney dans le rôle d'un assassin, qui ressemble à Costello[92].
  • Chad Stahelski, réalisateur en charge de le franchise John Wick est également un admirateur de Delon et Jean-Pierre Melville[93],[94],[95],[96],[97]. Stahelski s'inspire pour John Wick du Cercle rouge ou encore du Samouraï[98],[99]. Keanu Reeves, dans John Wick : Chapitre 4, incarne un tueur à gages inspiré de Costello et de la prestation de Delon, acteur que Reeves a pour modèle[100].
  • Dans l'élaboration de la franchise cinématographique The Equalizer, le réalisateur Antoine Fuqua affirme que Le Samouraï et Costello a influencé le développement du personnage principal de Robert McCall, un homme solitaire aux motivations morales fortes, agissant en justicier pour ceux qui ne peuvent se défendre seuls, joué par Denzel Washington : « Mes plus grandes inspirations ont été les films étrangers des années 1970, vraiment […]. Et bien sûr, tous ces films d’Alain Delon, les films français en particulier, comme Le Samouraï (1967), avec ce genre de rythme lent et de développement des personnages au fur et à mesure qu’il se déroule. C’est le genre de films qui m’inspirent »[101],[102].
  • The Killer de David Fincher est un énième hommage au Samouraï, et Michael Fassbender s’inspire du personnage campé par Alain Delon[103],[104],[105].
  • Jon Watts (réalisateur de la trilogie Spider-Man) cite Le Samouraï parmi ses influences, qu'il considère comme un modèle des « films de loups solitaires », inspirant avec Delon la création des personnages de George Clooney et Brad Pitt dans Wolfs[106],[107].
  • Dans le remake de The Killer, sorti en 2024, Woo rend un hommage explicite à Delon en situant l'action à Paris[108].

Productions asiatiques

De la Corée du Sud à la Chine, de nombreux cinéastes se sont inspirés du Samouraï[109].

  • Chow Yun-Fat, dans le film The Killer de John Woo, ne se contente pas de reprendre le rôle d’Alain Delon dans le film Le Samouraï ; il incarne un personnage qui rêve qu’il est Alain Delon[110].
  • Tony Leung, dans son rôle de l'inspecteur infiltré dans Hard Boiled reprend des traits similaires à ceux de Delon dans Le Samouraï. Le personnage cité est d'ailleurs nommé d'après Alain Delon : il se nomme Alan[111].
  • Le Samouraï inspire également Takeshi Kitano pour son film Sonatine, mélodie mortelle[112]. Melville et Delon sont des références majeures pour Kitano, qui a déjà exprimé son admiration pour le cinéma français[113],[114].
  • Dans Fulltime Killer (2001), Johnny To et Wai Ka-Fai rendent un hommage explicite au Samouraï et à ses créateurs[115]. Delon est par ailleurs intégré et cité dans la production : le personnage O (Takashi Sorimachi) reprend fidèlement les codes de Jef Costello, tandis que Tok (Andy Lau), tueur cinéphile, collectionne les VHS de Delon et cite Le Samouraï parmi ses références[116],[117]. Johnny To lui-même a évoqué dans plusieurs interviews son admiration pour Delon et Melville, et son désir de transposer ce style épuré dans ses propres productions[118],[119].
  • On retrouve dans les films de Johnnie To des hommages récurrents aux films de Delon[120]. Grand admirateur de Melville et ses films Le Cercle rouge et Le Samouraï, To a par ailleurs souvent évoqué sa volonté de tourner avec Alain Delon[121]. Bien que l'acteur ait finalement refusé le rôle principal de Vengeance (film pourtant écrit et conçu pour Delon[122])[123],[124], To a conservé le personnage Francis Costello (nom directement emprunté à celui de Jef Costello dans Le Samouraï) qui a été interprété par Johnny Hallyday[125],[126].
  • Le héros de A Bittersweet Life, nommé "Jeff" est un descendant direct de Jef Costello qui possède les mêmes caractéristiques du tueur solitaire trahi[127],[128].
  • Dans la comédie You Shoot, I Shoot (en) de Pang Ho-Cheung, Eric Kot incarne un tueur à gages qui idolâtre Jef Costello, en s'habillant comme le personnage et en parlant à Costello à travers une affiche du film français dans son appartement[129].
  • L'acteur sud-coréen Jung Woo Sung s'inspire lui aussi de la performance d'Alain Delon dans Le Samouraï pour son premier rôle de criminel dans Cold Eyes[130].
  • Le film kazakhYellow Cat d'Adhilkan Erjanov présente un personnage solitaire, déambulant dans les plaines kazakhes et arborant le trench-coat et le fédora d'Alain Delon dans Le Samouraï[131],[132].
  • En 2012, l'album MDNA de Madonna contient une chanson, Beautiful Killer, qui rend hommage à Alain Delon dans Le Samouraï.
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Notes et références

Voir aussi

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