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livre de Emma Orczy De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Mouron rouge (en version originale anglaise The Scarlet Pimpernel) est le surnom du personnage principal d'une série de neuf romans populaires publiés de 1905 à 1936 en Angleterre par la baronne Emma Orczy (1865-1947).
Le Mouron rouge | |
Personnage de fiction apparaissant dans la série de romans "Le Mouron rouge". |
|
Une édition anglaise de 1908 | |
Nom original | Sir Percy Blakeney |
---|---|
Alias | Le Mouron rouge |
Origine | Angleterre |
Sexe | Masculin |
Activité | Héros insaisissable assistant les victimes de la Révolution française |
Ennemi de | La police révolutionnaire |
Créé par | baronne Orczy |
Première apparition | 1905 (Angleterre) 1913 (France) |
Dernière apparition | 1936 (Angleterre) 1956 (France) |
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Apparentés au roman de cape et d’épée, au roman historique et au roman d'espionnage, ces livres sont issus de la mise en roman d'une pièce de théâtre jouée à partir de 1903. Traduite dans de nombreux pays, cette œuvre qui fait figure de classique de la littérature anglophone du début du XXe siècle, a aussi été adaptée au cinéma et à la télévision.
L'intrigue est située pendant la Révolution française, particulièrement sous la Première République (instituée le 21 septembre 1792), notamment sous le gouvernement des montagnards (juin 1793-juillet 1794), marqué par la Terreur. Le héros, Sir Percy Blakeney, a pour adversaire principal un aristocrate français au service de Robespierre, Chauvelin, dont le nom reprend celui d'un personnage réel, le marquis de Chauvelin.
La série relate les exploits d'un gentilhomme anglais, Sir Percy Blakeney, qui sauve de la guillotine un grand nombre d'aristocrates durant la Révolution française. D'un caractère apparemment nonchalant et distrait, Sir Percy n'est pas pris au sérieux par son entourage, et encore moins par ses ennemis potentiels. Il cache ainsi d'autant mieux son jeu que nul ne peut deviner que sous ce masque inoffensif se dissimule un personnage qui inspirera celui de Zorro. Toutefois, contrairement à ce dernier ou à d'autres redresseurs de torts, qui aident principalement les pauvres, le Mouron Rouge aide les aristocrates victimes de la Révolution française. Le héros de la baronne Orczy montre en effet un soutien indéfectible à la noblesse et à la royauté.
Sir Percy Blakeney signe ses exploits d'une courte missive dont la signature est ornée par une fleur écarlate, celle du mouron rouge (Anagallis arvensis). Portant un masque et une cape, il apparaît, disparaît, puis réapparaît, sans jamais se laisser capturer par la police révolutionnaire qui obéit principalement au sinistre Chauvelin, aristocrate dévoyé, partisan de la cause révolutionnaire.
Le plus souvent, il est assisté dans ses missions par deux de ses amis, Sir Andrew Foulkes et Lord Anthony Dewhurst. Ils appartiennent tous trois à une société secrète fondée le pour venir en aide aux victimes de la Révolution[Note 1], comptant neuf membres à l'origine. Dix nouveaux membres s'y joignent au cours du procès de Louis XVI, commencé en novembre 1792 et qui aboutit à sa condamnation à mort (19 janvier 1793) et à son exécution (21 janvier).
Cette chronologie romanesque (septembre 1792-juillet 1794) correspond aux débuts de la Première République : de l'époque de la proclamation de la république (21 septembre 1792) à la chute de Robespierre (27 juillet 1794/9 Thermidor an II), avec deux grandes phases :
1792. Marguerite Saint-Just, actrice française, est l'épouse du dandy et baronnet Percy Blakeney. Quand elle était encore en France, le marquis de Saint-Cyr a fait battre le frère de Marguerite, qui cherchait à séduire sa propre fille. Marguerite, en voulant venger son frère, a involontairement provoqué le passage du marquis et de ses fils à la guillotine. Sir Percy l'apprend et se sépare d'elle.
À cette époque, la Terreur sévit en France. La société secrète du Mouron rouge (League of the Scarlet Pimpernel) s'efforce de sauver les aristocrates français de la guillotine. Les exploits de leur chef, inconnu de tous hors de la société secrète (sauf du prince de Galles), fascine tout le monde à Londres. Lors d'un banquet, Percy Blakeney compose un couplet sur le Mouron rouge, avec grand succès.
Marguerite est alors soumise à un chantage du « citoyen Chauvelin[Note 3] », envoyé de la France à Londres, qu'elle a connu à Paris (et qui a peut-être été son amant).
Le nom de Chauvelin est celui d'un personnage historique, François Bernard de Chauvelin, marquis de Grosbois, souvent appelé « marquis de Chauvelin » (1766-1832).
Partisan de la Révolution, comme de nombreux nobles (La Fayette, La Rochefoucauld, Mirabeau, etc.), il est ambassadeur de France (de Louis XVI, puis de la République) à Londres de 1792 au 31 janvier 1793, date de la rupture diplomatique entre les deux pays, puis ambassadeur de la République à Florence auprès du grand-duc de Toscane. Il a donc bien été au service de la République française, à nouveau comme d'autres nobles, tels que le futur roi Louis-Philippe ou son père, Philippe-Égalité, député montagnard ayant voté la mort de Louis XVI. Il est toutefois poursuivi pour trahison et emprisonné durant la Terreur, contrairement au personnage qu'il inspire.
La version originale porte en exergue un quatrain qui évoque l'aspect insaisissable du héros, poursuivi par la police de Robespierre :
They seek him here, they seek him there,
Those Frenchies seek him everywhere.
Is he in Heaven, is he in Hell,
That damn'd, elusive Pimpernel ?
Est-il ici, serait-il là ?
Les Français tremblent dès qu'il bouge.
Satan lui-même le créa,
L'insaisissable Mouron rouge[Note 4].
La première représentation de la pièce initiale a lieu le au théâtre royal de Nottingham. Le personnage de Sir Percy est incarné par un des acteurs les plus populaires de son temps, Fred Terry (en) (1863-1933) et c'est son épouse, Julia Neilson, qui tient le rôle de Lady Marguerite. La production se solde toutefois par un échec : pendant plusieurs mois, le public se montre partagé, d'autant plus que la critique reproche à la pièce de ne pas souscrire aux règles du « théâtre moderne ».
Il faut attendre la reprise au New Theatre de Londres (en) le pour que Fred Terry connaisse un triomphe dans le rôle de Sir Percy, qu'il joue dès lors sans interruption de 1905 à 1912 et dirige ensuite plus de deux mille fois. Le premier roman de la série remporte également un grand succès.
Durant les trente-cinq années suivantes, la baronne Orczy prolonge la série des romans, avant de lui ajouter plusieurs ouvrages annexes : deux recueils de nouvelles, un récit dont Sir Percy est le narrateur (Child of the Revolution), deux récits consacrés à un ancêtre de Percy Blakeney au XVIIe siècle, enfin un autre sur son descendant Peter Blakeney au cours de la Première Guerre mondiale (Pimpernel and Rosemary).
En 1919, Johnston McCulley s'inspire notamment du Mouron rouge pour créer le personnage de Zorro[1]. Comme Sir Percy, don Diego de la Vega dissimule son statut de héros invincible sous les apparences d'un jeune homme timide et respectueux des autorités.
En 1951, J.C. Lavocat, s'inspirant de faits réels, met en scène un descendant du Mouron Rouge à la tête d'un réseau de résistance en France durant la Seconde Guerre mondiale dans son roman Le Retour du Mouron Rouge, publié dans la collection Nelson et réédité en 1958 dans la collection Marabout Junior.
En 1957, un pasteur écossais, Donald Caskie, publie le récit de ses aventures de guerre sous le titre The Tartan Pimpernel. Il a en effet exfiltré environ 2 000 militaires britanniques de la France occupée entre 1940 et 1943. Le titre de son livre est une allusion au Mouron rouge[Note 5], en même temps qu'aux racines écossaises de l'auteur. Tous les droits d'auteur de cet ouvrage sont allés à la reconstruction de l’Église écossaise de Paris après la guerre.
La date est celle de la première édition en Angleterre.
La série a d'abord été publiée dans la Collection Nelson[2]. Après de multiples éditions et rééditions en neuf volumes séparés, les éditions Marabout l'ont publié en cinq volumes (dont le premier seul)[pas clair], puis la série a été réunie en un seul volume, Le Mouron rouge, paru en 1989 aux Presses de la Cité dans la collection « Omnibus », avec une préface de Jean-Claude Zylberstein. Ce volume contient le texte intégral des neuf romans. En 2018, la série est publiée par les Editions du Triomphe dans une nouvelle traduction.
La date indiquée est celle de la première édition française, dans la collection Nelson (non traduits : A Child of the Revolution, Mam'zelle Guillotine).
Dans les années 1950, Le Mouron rouge fut publié en feuilleton dans Le Journal de Mickey.
Nelson Mandela était surnommé « Mouron noir » (« Black Pimpernel »)[3] pour son habilité remarquable à éviter les services de sécurité de l'apartheid pendant ses années de clandestinité, notamment en se déguisant en chauffeur, jardinier, etc.[4].
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