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quotidien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Moniteur du Puy-de-Dôme est un journal quotidien régional publié de 1856 à 1944. Lancé comme un journal bonapartiste, soutien du Second empire, il devient ensuite républicain en 1871, puis radical. Racheté par Pierre Laval en 1927 qui va faire évoluer sa ligne politique vers le centre-droit puis le soutien au régime de Vichy. Il est suspendu à la libération de Clermont-Ferrand le et ne reparaitra plus. Avec L'Avenir du Puy-de-Dôme et La Montagne, il était un des trois grands quotidiens de Clermont-Ferrand et du département durant l'entre-deux-guerres.
Le journal est fondé en 1856 par MM. Hubler et Tourette, c'est un quotidien (excepté le dimanche), imprimé à l'imprimerie clermontoise de Gabriel Mont-Louis[1]. Dans son premier numéro du , Emmanuel Pavoisne de Launay précise la ligne politique du quotidien : « Dévoué à la politique de conciliation que s'est imposée le gouvernement de l'Empereur après avoir sauvé le pays de l'anarchie et comprimé la guerre civile, nous ne cesserons dans la mesure de nos forces de l'y seconder... »[1].
Le , Gabriel Mont-Louis devient l'unique propriétaire du journal, devenu alors le plus important journal du Puy-de-Dôme[1] . Le Moniteur reste bonapartiste et favorable à Napoléon III jusqu'à la chute de l'Empire en 1870, régime dont il a bénéficié alors localement (ainsi les rémunératrices annonces judiciaires, transmises par le préfet, étaient publiées dans Le Moniteur)[1] .
Le journal devient républicain avec l'avènement de la IIIe République et ce, sans changement ni d'actionnaire — le propriétaire reste Gabriel Mont-Louis — ni de l'équipe dirigeante — M. Delhorme reste gérant et M. Reynard rédacteur en chef —[1]. Ainsi le le journal écrit-il: « La République est la formule la plus exacte d'une nation se gouvernant par elle-même, portant l'idéal de tout état social. Elle est par excellence le gouvernement de l'Ordre, de la Liberté et du Progrés » indiquant aussi qu'« un nouvel essai monarchique durerait à peine quelques années et finirait comme tous les autres par de nouvelles ruines accumulées »[2]. Le journal apparait désormais comme proche des idées d'Adolphe Thiers[2], le « chef du pouvoir exécutif » de la toute nouvelle république.
À partir de 1872, une édition parait le dimanche sous le titre du Moniteur du Puy-de-Dôme du dimanche puis entre 1895 à 1936 celui du Moniteur du dimanche et le Petit Auvergnat après absorption en 1895 par la société propriétaire du Moniteur du Petit Auvergnat. Dès 1938, les deux journaux reprennent le même texte[3].
Au tournant du siècle, comme plusieurs autres journaux régionaux, Le Moniteur propose différents suppléments hebdomadaires qui sont la reproduction d'hebdomadaires illustrés parisiens.
Gabriel Mont-Louis meurt en 1910 et son gendre Joseph Dard lui succède[1].
La zone de diffusion du journal s'étend : Après la Première Guerre mondiale, outre les éditions de Clermont-Ferrand et du Puy-de-Dôme, il en existe une pour l'Allier (couvrant le sud du département[4]) et une autre couvrant la Corrèze et la Loire[1]. A cette époque, Le Moniteur est alors proche des idées du Parti radical.
En 1926, l'industriel et homme politique François Albert-Buisson (originaire d'Issoire) rentre au conseil d'administration du journal dont il prendra la présidence et devient un proche de Pierre Laval (originaire de Chateldon, un village du nord-est du département), lorsque celui-ci acquiert 90% de la société possédant Le Moniteur, ainsi que l'imprimerie Mont-Louis[5]. Avec Laval, la ligne politique du Moniteur va alors évoluer progressivement vers le centre-droit[1]. Il nomme Georges Hilaire[Note 1] comme rédacteur en chef, qui le restera jusqu'en 1931 où il deviendra chef de cabinet adjoint de Laval devenu Président du conseil[6].
Très hostile au Front populaire, le journal est dépassé comme premier quotidien du département à la fin des années 1930 par L'Avenir du Puy-de-Dôme, un de ses deux concurrents avec La Montagne[1]. Ses ventes s'érodent, le journal devient un soutien à la carrière politique de Laval et à partir de l'été 1940, soutient le régime de Vichy[1] dont Laval est devenu le vice-président du Conseil des ministres (« chef de gouvernement »). Bien qu'il ait voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en , François Albert-Buisson démissionne brutalement de la présidence du conseil d'administration en (cette démission marquant sa rupture avec Laval)[7].
À son retour au gouvernement en avril 1942, Pierre Laval retire le contrôle de la presse à Paul Marion, responsable du Service d'information du gouvernement, pour le confier à René Bonnefoy[Note 2], le rédacteur en chef du Moniteur. Il est alors chargé de fournir schémas d'articles, notes d'argumentation et les insertions obligatoires[8] à la presse de la zone libre.
Le dernier numéro du Moniteur parait le 26 aout 1944, la veille de la libération de Clermont-Ferrand. Le journal est alors suspendu et il ne reparaitra plus[1],[Note 3]. Il aura été publié pendant 89 années[9].
Le journal au cours de son existence aura vu son titre et son sous-titre évoluer. Parmi les variantes :
Le format du journal évoluera également : 58 puis 60 puis 43 cm[9].
Le Moniteur aura plusieurs suppléments au cours de son histoire :
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