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film multinational de Bernardo Bertolucci, sorti en 1987 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Dernier Empereur (L'ultimo imperatore en italien et The Last Emperor en anglais) est un film biographique italo-sino-franco-britannique[1] réalisé par Bernardo Bertolucci et sorti en 1987.
Titre original |
L'ultimo imperatore The Last Emperor |
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Réalisation | Bernardo Bertolucci |
Scénario | Mark Peploe et Bernardo Bertolucci |
Acteurs principaux |
John Lone |
Pays de production |
Italie Royaume-Uni France Chine |
Genre | Drame historique |
Durée |
163 minutes 219 minutes (version longue) |
Sortie | 1987 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le film couvre la vie de Puyi, dernier empereur de Chine, de son accession au trône à 2 ans en 1908, à sa mort en 1967.
En 1950, un train en provenance d'URSS arrive dans une gare chinoise. Les passagers qui en descendent, traités comme des prisonniers, sont rapidement escortés par des militaires jusque dans le hall. L'un de ces passagers, triste et abattu, retient aussitôt l'attention des autres voyageurs qui le reconnaissent en la personne de leur ancien empereur déchu, Puyi. Celui-ci se dirige bientôt vers les toilettes, et tente de se suicider en se taillant les veines. Il se remémore alors sa jeunesse...
En 1908, sur l'ordre de l'impératrice douairière Cixi sur le point de mourir, Puyi, son neveu, un enfant mandchou de 2 ans, est enlevé à sa mère afin de devenir le nouvel Empereur de la Dynastie Qing. Mais 4 ans après son accession au trône, la République de Chine est proclamée en 1912 par Sun Yat-Sen. L'ex-empereur est autorisé à conserver son titre qui n'est désormais plus qu'un symbole, uniquement dans la Cité interdite, immense cité impériale au cœur de Pékin, dans laquelle il est assigné à résidence. Il grandit dans son ancien palais, ignorant tout du monde extérieur « de l'autre côté des murs », entouré de ses courtisans. Rejoint par son jeune frère Pujie, l'enfant puis adolescent reçoit une éducation occidentale par un précepteur écossais, Reginald Johnston (interprété par Peter O'Toole), grand littéraire qui deviendra plus tard historien de la dernière dynastie chinoise par un célèbre ouvrage Twilight in The Forbidden City[2]. En 1915, il voit passer Yuan Shikai, qui tente de rétablir la monarchie impériale à son profit. Néanmoins les conditions de vie de Puyi restent les mêmes pour quelque temps.
Dans la Cité, les eunuques sont chargés de la gestion des denrées et des biens, ce qui leur permet de s'enrichir fortement. Tout changement que veut apporter l'empereur à cet état de fait se heurte à l'immobilisme de ses derniers sujets. Petit à petit, Puyi reprend du pouvoir : il obtient une paire de lunettes pour lui éviter la perte de la vue, nomme un nouveau chambellan recommandé par Johnston, se marie deux fois (sa première épouse est l'impératrice Wan Rong, l'autre une épouse secondaire, Wen Xiu). Mais lorsqu'il souhaite enquêter sur le trafic organisé par les eunuques à l'intérieur de sa résidence, les magasins sont brûlés : l'empereur fait alors appel à l'armée républicaine pour chasser tous les eunuques de la Cité.
En 1924, le Guominjun de Feng Yuxiang expulse Puyi et la famille impériale de la Cité interdite, tout en prenant le contrôle de la ville lors du coup de Pékin. L'année suivante Tchang Kaï-chek prend le pouvoir à la suite de la mort de Sun Yat-Sen. Nankin devient provisoirement la capitale de la Chine en 1927. Puyi, qui n'avait jamais connu le monde hors des murs de la Cité interdite, mène pendant plusieurs années une vie mondaine dans l'enclave japonaise de Tianjin, accompagné de l'impératrice et de son épouse secondaire, en fréquentant les salons de la haute société américaine et britannique. Lui et sa première femme souhaitent partir en Occident. Mais son épouse secondaire souhaite divorcer, et finit par s'enfuir, tandis qu'une cousine de l'empereur (Yoshiko Kawashima) parvient à le convaincre de se lier plutôt aux Japonais.
En 1932, les Japonais placent Puyi sur le trône du Mandchoukouo, dans une situation politique d'empereur « fantoche ». Le Japon d'Hiro Hito ne rêvant que de conquérir le pays pour en extraire toutes les richesses minières et également dans le but d'en faire le point de départ d'une conquête de toute l'Asie jusqu'aux Indes, au grand dam de Tchang Kaï-chek. Naïf, Puyi constate trop tard, lors du retour d'un voyage au Japon, qu'il n'est plus qu'un pantin dans les plans de conquête japonais, et est sous la surveillance constante de Masahiko Amakasu. Son épouse Wan Rong sombre dans la drogue, et se détache progressivement de lui. Elle finit par enfanter, mais Puyi n'est pas le père biologique puisque l'impératrice avait une liaison extraconjugale avec le chauffeur du couple, qui sera assassiné plus tard. L'enfant est « mort-né », selon les termes du médecin japonais qui accouche l'impératrice, alors qu'apparemment il était vivant. La mère est emmenée hors du palais mandchou, sous prétexte de repos : Puyi est ainsi coupé de toute sa famille par des alliés qui sont désormais plus des geôliers. Son frère a été envoyé au Japon dans une école militaire, et s'est marié avec une Japonaise (Hiro Saga).
Puyi est arrêté par les Soviétiques en 1945 lors de sa tentative de fuite vers le Japon (durant l'évacuation du Mandchoukouo), alors qu'il espérait pouvoir se rendre aux Américains, et après avoir revu une dernière fois sa femme. En 1950, il est remis aux autorités chinoises, puis interné en « prison de rééducation » par le gouvernement communiste, dans laquelle il devra confesser ses fautes et faire son autocritique, surveillé de près par le chef de la prison, dans laquelle il retrouvera également son frère et ses anciens ministres. Après près de dix ans d'internement il est finalement libéré en 1959, et devient jardinier. Durant la révolution culturelle, il voit l'ancien chef de la prison subissant une séance de lutte par les gardes rouges ; il tente de le défendre mais sera repoussé par les gardes.
Dans une visite à la Cité interdite devenu un musée, il retrouve la boîte à grillon qu'un mandarin lui avait offerte lors de son couronnement : il l'offre à son tour au jeune fils du gardien des lieux, désormais un des rares habitants de la cité. À la fin du film, une guide menant son groupe de touristes au sein de la Cité interdite rappelle que l'ancien empereur est décédé en 1967 à 61 ans.
C'est la première œuvre occidentale à avoir reçu la pleine et entière collaboration des autorités chinoises depuis 1949, et aussi le premier film occidental à avoir été tourné dans la Cité interdite[3]. Une partie du film a également été tourné dans les mythiques studios de Cinecittà à Rome.
Couronné par 9 Oscars, dont ceux des Meilleur film et Meilleur réalisateur, du César du Meilleur film étranger avec 19 000 figurants, 9 000 costumes et 300 techniciens italiens, britanniques et chinois, le film a nécessité plus de 6 mois de tournage. Le Dernier Empereur reste à ce jour l'une des plus grandes fresques jamais réalisées au cinéma.
Le film est surtout connu dans sa version d'exploitation de 163 minutes, celle qui fut couronnée de 9 Oscars. Pourtant le projet devait au départ aboutir à un téléfilm en plusieurs épisodes. En effet, le cinéaste avait été requis pour fournir une version télévisée de quatre heures dans le cadre de son accord initial[4]. Cette version comprenant 4 épisodes de 50 minutes fut diffusée à la télévision avant de sortir en DVD en France en 2003 au format 4/3 pour une durée de 219 minutes. Parmi les nouveaux éléments, on retrouve notamment :
Le distributeur japonais demanda à Bernardo Bertolucci de supprimer un segment qui faisait référence au massacre de Nankin: un des pires massacres commis par l'armée impériale japonaise dans la capitale provisoire chinoise de Nankin. Massacre toujours non-reconnu par le Japon (faisant l'objet d'un grave litige entre la Chine et le Japon). Ce segment fut réinséré ultérieurement après les vives plaintes du réalisateur[5].
Si le film se calque au maximum sur l'histoire réelle de Puyi, il contient quelques libertés par rapport à celle-ci :
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